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Jour 3 du Sommet mondial de la nordicité


 

Odile Dumais fait découvrir la nutrition du Grand Nord

Par Daniel Allard

 

(Centre des congrès de Québec, 4 février 1999) Les lèves tôt du troisième jour du Sommet ont appris les bases de la survie de l’explorateur du Grand Nord. Elle même sportive exploratrice émérite et aussi spécialiste en nutrition de formation, Odile Dumais a bien rempli le petit-déjeuner lui permettant de présenter le fruit de son expérience.

Dans le Nord, il faut manger à sa faim. L’alimentation est le facteur qui influence le plus la capacité de tolérance au froid. Il faut aussi manger régulièrement, une fois par heure, afin de fournir continuellement de la chaleur au corps. Il faut aussi boire suffisamment pour faciliter la circulation sanguine. A bannir: l’alcool! Elle se souvient encore des sept touristes qui ont dû être évacués en pleine expédition après avoir goûté les joies du bon whisky canadien sous la tente.

Il faut plutôt, comme les Inuits, se nourrir de protéines et de bon gras qui fournissent de la chaleur. Des trucs comme le poivre de Cayenne dans une tasse d’eau chaude avant de dormir sont aussi des règles de base pour bien dormir, à moins 30 degrés, sous la tente. Le gingembre est aussi un aliment important. On le dit thermogénique.

Pour bien vous nourrir dans des expéditions nordiques, ne faites plus comme le célèbre explorateur Nelson, qui arrosait ses crêpes du matin du sang chaud de ses chiens, durant sa quête du Passage du Grand-Nord. Odile Dumais offre maintenant des recettes alimentaires beaucoup plus modernes, dans son livre La gastronomie en plein-air. Elle commercialise également, sous le nom LYOSAN, des sachets repas spécialisés pour les rudes missions en terres nordiques où des diètes allant jusqu’à 7 500 calories par jour sont parfois nécessaires.

Odile Dumais vit à Clifton, Parc Otterburn, au Québec. Son e.mail: dumais.odile@uqam.ca


Une Politique de développement nordique pour le Québec d’ici l’an 2 000

Par Daniel Allard

 

(Centre des congrès de Québec, le 4 février 1999) Le gouvernement du Québec veut se doter d’une Politique de développement nordique. Conférencier d’ouverture pour la troisième journée du Sommet, le ministre des Régions, Jean-Pierre Jolivet, a réitéré son objectif d’élaborer, d’ici la fin de l’année 1999, particulièrement avec le soutien du député d’Ungava Michel Létourneau, cette politique multisectorielle. Une vingtaine de groupes avaient participé, l’automne dernier, à une inédite Commission parlementaire sur le développement du Nord-du-Québec, que le ministre a qualifiée d’historique, "car en 22 ans de vie parlementaire, je n’ai jamais vécu de consultations particulières sur le développement d’une de nos régions", a-t-il expliqué. Rien, dans le discours du ministre, n’a laissé voir un quelconque rôle ou une quelconque participation du gouvernement fédéral canadien dans les projets du gouvernement du Québec face au Nord. Le gouvernement du Canada est responsable, depuis 1867, d’importants aspects du développement du Nord, de par son rôle de fiduciaire envers les peuples autochtones et inuit.

La région Nord-du-Québec se distingue par l’immensité de son territoire, qui s’étend sur 840 000 km2. Elle couvre 55% de la superficie du Québec, soit autant que la France, la Grande–Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas réunis. Comptant seulement 38 400 habitants (en 1996), qui représentent 0,5% de la population québécoise, elle est constituée de trois communautés ethniques très distinctes. Les importants développements économiques à la Baie James depuis les années 70 ont fait que maintenant les non-autochtones (majoritairement des blancs) représentent 48% de la population régionale. Ils se concentrent dans 5 municipalités situées dans le sud de la région. Les Cris forment 29% de la population régionale et occupent neuf villages localisés au sud du 55e parallèle. Enfin, les Inuit comptent pour 23% de la population du Nord québécois, occupant 14 villages dispersés entre le 55e et le 63e parallèle, le long de la baie et du détroit d’Hudson et sur les abords de la baie d’Ungava.

 

LE DÉFI DE LA FORTE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE

Contrairement à la réalité démographique du Québec du Sud, la courbe démographique des nations crie et inuit est marquée par une augmentation importante: de 1981 à 1996, la population crie s’est accrue de 60% et la population inuit a presque doublé. Un des principaux défis de la région est donc de trouver des moyens d’y retenir les jeunes.

Des solutions, le ministre en propose déjà: "Est-il envisageable d’instaurer des incitatifs fiscaux pour stimuler l’implantation d’entreprises à caractère novateur? Pouvons-nous établir des mesures compensatoires pour encourager les travailleurs d’ailleurs à s’installer en région malgré les coûts élevés de la vie nordique? Je réfléchis à ces questions", a-t-il exposé.

"Les moyens dont dispose le gouvernement sont limités et les actions à entreprendre sont nombreuses. Mais je pense que nous devons envisager, notamment, l’établissement de nouveaux liens routiers, aériens, ferroviaires ou maritimes et l’interconnexion électronique des communautés nordiques afin de permettre aux individus de transiger et d’échanger de l’information comme il est possible de le faire ailleurs au Québec" a aussi dit le ministre.