ANALYSE DE LA SEMAINES
En collaboration avec les étudiants du Programme de journalisme international de l'Université Laval.

 

Les dix étudiants du Programme de journalisme international de l'Université Laval publiront, pour les prochaines semaines, leurs meilleurs textes hebdomadaires. Le cyberjournal COMMERCE MONDE s'est engagé à publier pour cette période tous les textes qui seront jugés pertinents en rapport avec son mandat et sa mission dans cette nouvelle rubrique spéciale du journal: NOUVELLES DE LA SEMAINE. Florian Sauvageau, le directeur de ce programme conjoint Laval-Lilles (en France), qui en est à sa quatrième année, a accepté de se joindre à cette initiative du cyberjournal COMMERCE MONDE - Québec Capitale voulant reconnaître la qualité du travail journalistique des étudiants de l'Université Laval et souhaitant faciliter le rayonnement de la présence à Québec du Programme de journalisme international de l'Université Laval. Cette initiative veut aussi reconnaître l'importance de favoriser le plus vite possible l'intégration des étudiants de l'Université Laval à la vie professionnelle. Le Groupe pour le rayonnement international de la région de Québec (GRI) a également accepté de s'associer à cette démarche allant dans le sens du rayonnement international de la région de Québec. En mai 2000, avant que les dix finissants et finnissantes du programme ne quittent la région pour leur stage de fin d'étude dans divers coins de la planète, trois bourses seront remises aux meilleures textes écrits, suite à une évaluation faite par le rédacteur en chef du journal et le directeur du programme de journalisme. La première bourse sera de 500$, la deuxième de 300$ et la troisième de 200$. Des bourses qui sont rendues possibles grâce à la participation financière du Groupe pour le rayonnement international de la région de Québec.
 
Sommaire

Le rachat de Times Mirror par le Tribune CO
par Olivier Joulie

Le 14 mars 2000, après un an de tractations secrètes, le groupe Tribune Co., éditeur de l’influent Chicago Tribune, absorbe le groupe Times Mirror, auquel appartient le prestigieux Los Angeles Times. Le nouveau groupe forme d’ores et déjà, le 3ème consortium multimédia aux États-Unis, derrière Gannet Co. Inc., éditeur de USA Today, et Knight Ridder Inc., propriétaire, entre autres, du Miami Herald.

Il y a 2 mois, jour pour jour, AOL rachetait le géant américain Time Warner et provoquait la plus grosse capitalisation boursière jamais observée dans le secteur du multimédia. La presse internationale s’emparait à pleins neurones du dossier. Commentaires, suggestions, craintes, admirations et doutes ont submergé presque toutes les rédactions occidentales. L’enjeu, pour les entreprises médiatiques concernées, cette fois-ci et encore, est de taille. Il ne se mesure certes pas en capital - la valeur de la transaction ne s’élève pas au-dessus de 8 milliards de dollars - mais bien en supports à proprement parler. Onze quotidiens, 24 chaîne de télévision, trois stations de radios, sans oublier les 55 millions de dollars de chiffres d’affaire prévu cette année dans les activités liées à l’Internet. Avec une diffusion de 3,6 millions d’exemplaires quotidiens, le groupe se situera au troisième rang aux États-Unis, rappelle Olivier Costemalle, journaliste à Libération. «The idea is to create a network of regional media hubs where advertisers are matched with audiences through newspapers, television broadcasts and Internet sites», explique Felicity Barringer du New-York Times. La cause est désormais acquise. Le multimédia prometteur de l’avenir rejoint les rêves de science fiction les plus fous d’hier. Mais le moteur de ces récentes transactions tentaculaires nous écarte bien consciencieusement de nos idéaux rêveurs d’antan. Alors que nous fantasmions sur les espoirs d’une communication mondiale à échelle humaine, clairvoyante et quasi sentimentale, voilà que la publicité et son miroir de milliards de dollars déferlent sur notre intime désir de fonder un monde meilleur. Pessimistes, nous pouvons l’être. Les questions d’indépendances des journalistes, des suppressions d’emplois et de monopole de l’information sous-tendront probablement les analyses des prochains jours. Optimistes, nous devons l’être. N’est-ce pas après tout, un rêve d’enfant qui se réalise? Une synergie presque totale entre papier, radio, télé et Internet. Et même si tout ce contenu sert, en réalité, à être valorisé et à séduire le carnet de chèque des annonceurs, cela n’enlève rien à la prouesse du multimédia. Le défilé des fusions-acquisitions continue à un rythme effréné. Paradoxalement, la survie de l’information en dépend peut-être. Jamais cette information n’a été autant associée au pouvoir économique de quelques entrepreneurs audacieux. A mesure qu’elle pénètre dans la sphère incontournable de l’économie et a fortiori de la nouvelle économie, elle s’écarte des girons des pouvoirs politiques et juridiques. Les médias, quatrième pouvoir, s’immiscent toujours un peu plus, au coeur d’une problématique fondamentale pour la démocratie, celle du partage et de la séparation des pouvoirs. (retour au menu)


La fragile démocratie chilienne de Ricardo Lagos

Par Astrid Ribardière

La prise de pouvoir effective du président Lagos le 11 mars a coïncidé, à quelques jours près, au retour du général Pinochet "sur les lieux de ses crimes", comme le titrait le journal français Libération à sa Une du 3 mars. Affirmant qu'il serait "le président de tous, civils et militaires", Ricardo Lagos tente de redonner au Chili un équilibre démocratique. Les militaires semblent ne pas l'entendre de cette oreille et le nouveau président se trouve obligé de jouer au funambule.

  Le retour du général Pinochet au Chili est une victoire pour l'armée. "Je voudrais exprimer la grande satisfaction que ressent l'institution, toute entière, pour le retour au pays du général Augusto Pinochet, après avoir souffert d'une détention injuste et prolongée à l'étranger, et également réitérer, une fois de plus, notre disposition à lui apporter tout le soutien possible", a ainsi déclaré le général Izurieta, commandant en chef de l'armée de terre.

"La vieille lanterne s'allume toujours devant la caserne lorsque finit le jour. Mais tout me paraît étranger. Aurais-je donc beaucoup changé? Dis-moi, Lily Marlène." C'est sur cette chanson allemande de 1938 composée par Norbert Schultze qu'Augusto Pinochet a été accueilli triomphalement par l'armée de terre chilienne à l'aéroport de Santiago.

La "vieille lanterne" s'est alors avancée vers le général Izurieta pour l'embrasser dans un geste fraternel et avec une énergie qui a surpris le monde entier. En 503 jours (le temps qu'il a passé en Grande-Bretagne sous le coup d'une requête en extradition de l'Espagne pour des crimes attribués à la dictature), le général Pinochet n'a donc pas "beaucoup changé". En revanche, c'est sur un sol "étranger" qu'il a atterri: une terre socialiste, civile et démocratique. Vieil adversaire d'Augusto Pinochet, Ricardo Lagos a remporté, le 16 janvier, les élections présidentielles contre Joaquin Lavin, le candidat de la droite et ex-conseiller de l'ancien dictateur.

Deux jours après être entré dans ses fonctions, M. Lagos a annoncé une réforme de la constitution, promulguée sous la dictature, afin d'en éliminer les "enclaves autoritaires". Au centre des transformations prévues, le nouveau président souhaite abolir la clause faisant des forces armées les "garantes de la loi fondamentale". Le commandement de l'armée sera alors obligé constitutionnellement de se soumettre à l'autorité civile élue. 

Dans la foulée, Ricardo Lagos a symboliquement autorisé de nouveau au public l'accès aux patios et couloirs intérieurs du Palais présidentiel à Santiago, interdit depuis la dictature du général Pinochet. Bombardé et gravement endommagé lors du coup d'État du général contre le président Salvador Allende le 11 septembre 1973, La Moneda était redevenue le siège de la présidence en 1981, après d'importants travaux de réparation.

Parallèlement, cependant, le président Lagos tente de ménager l'armée. Bien qu'il ait affirmé vouloir "garantir l'absolue indépendance des tribunaux", il a soigneusement évité de se prononcer sur le sort à réserver au général Pinochet ou de critiquer celui qu'il a pourtant combattu pendant 27 ans. Ricardo Lagos a néanmoins associé l'État à la requête du juge chilien Juan Guzman Tapia visant à lever l'immunité parlementaire de Pinochet, devenu sénateur à vie en 1998.

Le "président de tous, civils et militaires" a été élu avec seulement 2,62 points d'avance sur son adversaire. Sa légitimité ne repose donc que sur un peu plus de la moitié des Chiliens ainsi que sur sa capacité à ménager l'autre moitié et les militaires. (retour au menu)


Guerre civile à la sauce red neck

par Sébastien Rodrigue

Talisman Energy, la plus grosse compagnie pétrolière du Canada, saura bientôt si son investissement au Soudan deviendra une source de revenus ou de cauchemars. Après un automne difficile, le gouvernement canadien établira si Talisman a enfreint les droits de l'homme au Soudan. Le ministre des Affaires étrangères Lloyd Axworthy doit rendre sa décision cette semaine. En août 1998, Talisman expédie du Soudan son premier cargo rempli de pétrole. La compagnie de Calgary exploite 25 % du Greater Nile Project, un champ pétrolifère de 12 millions d'acres à 720 km au sud-ouest de Kharthoum, la capitale soudanaise. Aussi partenaire dans un pipeline de 1100 km jusqu'à Port Soudan, la compagnie a investi près de 800 millions $. Sur papier, il s'agit d'un beau projet. Sauf que le gouvernement soudanais dirigé par Omar Al-Bechir a évacué de force des milliers d'habitants de cette zone pour des raisons de " sécurité ". En novembre dernier, les militaires soudanais ont utilisé les pistes d'atterrissage de la compagnie pour des avions Antonov utilisées comme bombardiers au Soudan. Plusieurs ONG soupçonnent le Soudan d'utiliser ces installations dans la guerre civile contre les rebelles du sud. Le gouvernement soudanais déclare ne pas avoir besoin de ces pistes tandis que le PDG de Talisman, James Buckee, soutient qu'il s'agit d'une coopération " pour la défense de ses installations ". Plusieurs observateurs de l'ONU croient que l'intensification des combats dans cette région n'est pas étrangère aux royalties, près d'un million $ par jour, données au gouvernement du Soudan par les compagnies pétrolières. Tous ces faits ont agacé le ministre des Affaires Étrangères du Canada, Lloyd Axworthy. En octobre 1999, il a d'ailleurs menacé la compagnie de sanctions et dépêché John Harker pour enquêter en sol soudanais afin d'évaluer la situation humanitaire et l'implication de la compagnie albertaine. La semaine prochaine, le ministre Axworthy réagira au rapport de Harker déposé le 26 janvier. À ce moment, le Canada établira en quelque sorte si les compagnies canadiennes à l'étranger doivent respecter les droits de l'homme. Un enjeu de taille si l'on considère les échanges croissants entre les compagnies canadiennes et la Chine, loin d'être une championne des droits de la personne.

Aux États-Unis, les implications de Talisman dans la guerre civile au Soudan a engendré un mouvement de " désinvestissement ". Déjà deux fonds de pension, le California Public Employee's Retirement System et le TIAA-CREF du New-Jersey ont vendu 300 000 actions de Talisman. Ces ventes n'ont pas aidé la valeur des actions qui ont chuté de 29 % depuis septembre pour se fixer à environ 34,40 $ cette semaine. La situation préoccupe vraisemblablement la compagnie pétrolière qui a mis le paquet en engageant l'entreprise de relations publiques Hill and Knowlton, qui a déjà eu des clients comme la Croatie et le Koweït. Pour réparer les pots cassés, Talisman a adopté un code d'éthique international pour les entreprises. La compagnie tente de sauver sa réputation, mais une fois impliqué dans la spirale guerrière soudanaise, comment la compagnie s'en sortira-t-elle? La décision du gouvernement canadien créera un impact considérable pour la compagnie de Calgary et toutes les multinationales canadiennes. Pour l'éditorialiste Ezra Levant du National Post, " sanctionner Talisman nuira à la réputation du Canada comme lieu stable pour les entreprises ". Toutefois, si Axworthy passe l'éponge, les ONG ne sont pas prêtes a lâché prise et Talisman risque de voir ses problèmes se poursuivre. Le conflit au Soudan perdure depuis 17 ans et les chances de paix sont minces. Le gouvernement soudanais aura besoin pour encore longtemps des revenus du pétrole. (retour au menu)


Axworthy et Talisman: un terrain miné

Par Sébastien Rodrigue

Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Lloyd Axworthy, martèle souvent sa politique étrangère humanitaire. Il souhaite promouvoir cette approche lors de la présidence du Canada au Conseil de sécurité de l'ONU en avril. Ce discours n'a toutefois pas empêché le ministre de blanchir la compagnie pétrolière Talisman Energy, malgré les preuves accablantes de violations des droits de la personne et ses promesses de sanctions en octobre.

Le rapport de John Harker, envoyé spécial du Canada au Soudan, est pourtant accablant. Il confirme l'utilisation des pistes d'atterrissage de Talisman Energy pour des bombardements et le déplacement de populations près de ses installations par le gouvernement soudanais. Il ajoute aussi qu'il est évident que les royalties données au régime de Khartoum ont contribué à larelance de la guerre civile.

Ce rapport fait suite aux plaintes de groupes religieux chrétiens canadiens actifs au Soudan. Dépêché sur place par Axworthy l'automne dernier, John Harker a déposé son rapport et conclu que la compagnie albertaine a contribué à la guerre civile, mais que le gouvernement canadien ne doit pas pénaliser Talisman. Lundi, l'action boursière de Talisman a bondi de 3,90 $ pour se clore à 39,25 $.

Lloyd Axworthy a préféré impliquer son gouvernement au Soudan plutôt que de nuire à la plus grosse compagnie pétrolière au pays. L'enjeu principal se situait à ce niveau: si le Canada sanctionne Talisman, le fera-t-il pour les autres compagnies au Soudan ou encore contre les diamantaires au Sierra Leone? Jamais les droits de la personne au Soudan n'ont dirigé le débat de fond. Axworthy devait choisir entre la création d'un précédent envers des industries ou la sauvegarde d'une population assiégée par 17 ans de guerre civile. Le ministre des Affaires étrangères a choisi un compromis qui entachera sa feuille de route positive.

Quand c'est Coke, c'est OK

James Rubin, le porte-parole d'État américain, a dénoncé lundi le comportement d'Ottawa. Madelaine Albright, le secrétaire d'État américain, avait déjà envoyé un message clair à Axworthy sur le commerce avec le Soudan. Les Américains souhaite que le Canada durcisse le ton avec ses compagnies. Toutefois, les États-Unis n'appliquent pas toujours leurs recommandations. Récemment, Madelaine Albright a permis l'exportation de gomme arabique du Soudan aux États-Unis parce qu'elle est essentielle à la fabrication des boissons gazeuses et des bonbons.

Le problème vient peut-être d'une lacune de la législation canadienne sur les activités à l'étranger. Aux États-Unis, la loi est aménagée de façon à pouvoir interdire le commerce dans un pays. Les cas de compagnies canadiennes condamnées dans des cas semblables l'ont été par les justices des pays où ils exploitent des richesses naturelles. C'est le cas de Cambior en Guyane, condamnée pour un déversement de mercure.

Axworthy a préféré la voie des liens commerciaux à celui des pressions économiques. Un bureau ouvrira à Khartoum, de l'argent servira à prévenir les enlèvements et il soutiendra l'envoi d'un émissaire de l'ONU. L'intervention la plus musclée viendra lors de la présidence du Canada au Conseil de sécurité de l'ONU. Axworthy compte mettre la situation humanitaire au Soudan au programme. Mais comme le confirme le rapport Harker "tant que l'exploitation pétrolière se poursuivra, la guerre continuera". (retour au menu)


Talisman fait des petits

par Sébastien Rodrigue

Les investissements de Talisman au Soudan engendrent d'autres projets controversés. La deuxième pétrolière canadienne en importance, Fosters inc., lancera à son tour un projet au Soudan cette année. Une autre compagnie pourrait à nouveau mettre le Canada dans l'embarras, devant la passivité du ministre des Affaires étrangères, Lloyd Axworthy.

Fosters lancera, après la saison des pluies, un vaste projet d'exploration, d'extraction et de pipeline. Lloyd Axworthy s'est dit surpris par cette nouvelle. Il a ajouté " que son ministère n'en a pas été informé ". " Fosters risque l'argent de ses investisseurs et même la vie de ses employés s'il s'installe au Soudan ", a déclaré John Harker au Globe and Mail.

Harker a écrit un rapport démontrant l'implication de Talisman dans la guerre civile au Soudan. Malgré les preuves accablantes, le gouvernement canadien a choisi de ne pas pénaliser la compagnie. Un élément encourageant pour les autres entreprises intéressées par l'énorme potentiel pétrolier soudanais. Talisman a investi près de 800 millions $ au Soudan et détient 25 % des parts dans le Greater Nile Project.

Comment expliquer cet attrait pour le Soudan, maintenant reconnu pour utiliser l'argent des compagnies étrangères dans la poursuite de la guerre civile? L'absence des Américains est un élément de réponse, mais les compagnies se servent de ce genre de projet pour maintenir leur croissance.

Talisman Energy mise sur une croissance rapide et profite des champs de pétrole laissés libres par les grosses compagnies dans des pays instables. Talisman fait déjà des affaires en Indonésie et en Algérie. La compagnie de Calgary envisage même d'investir en Irak si les sanctions américaines et onusiennes sont levées. Ces déclarations et ces projets embarrasseront inévitablement le Canada. Le comportement des compagnies dans des zones de conflit vont à contre-courant de la " politique humanitaire " du ministre Axworthy.

Or, le projet de Fosters ressemble drôlement au Greater Nile Project de Talisman. La zone d'exploration de 70 000 km2, le double de la superficie du projet de Talisman, se situe à 260 km au sud de Khartoum. Les risques d'expropriations massives des habitants pointent donc à l'horizon. Le projet implique plusieurs compagnies, dont Sudapet, la compagnie d'État soudanaise aussi partenaire dans le Greater Nile Project.

De plus, Fosters a embauché John Mcleod, le même négociateur que Talisman pour son Greater Nile Project. Toutefois, Fosters mène le projet par l'entremise de la compagnie Melut Petroleum qu'elle détient à 83 %. Situé aux Barbades, le siège social de Melut Petroleum est bien loin du champ d'action du Canada.

Le président de Fosters, Randy Pawlin, ne s'inquiète pas de son investissement au Soudan. " J'ai rencontré des ministres (nda: au Soudan) et selon moi, ils veulent vraiment la paix. Et je crois que notre présence rapportera davantage au pays que de ne pas y être. ", explique-t-il. Au cours des deux premières semaines de mars, le gouvernement soudanais a poursuivi ses bombardements sur des cibles civiles. La crise s'est également envenimée entre les rebelles du SPLA et les groupes humanitaires ce qui met en danger la survie de milliers de personnes.

D'un côté comme de l'autre, les progrès sont minces dans cette guerre civile. La paix n'approche pas et l'exploitation du pétrole donnera plus de munitions pour mener la guerre. Malgré les efforts diplomatiques canadiens, les investissements de compagnies canadiennes financeront les dépenses militaires du régime de Khartoum.

Si Fosters s'installe pour de bon au Soudan, la pression sur le gouvernement canadien débouchera peut-être sur une législation pour limiter cette problématique. La prochaine étape viendra en mai prochain lors d'une rencontre avec l'Association canadienne des pétrolières où le ministre Axworthy lancera sûrement des avertissements. Aussi, il sera intéressant de surveiller le Canada lors de sa présidence au Conseil de sécurité de l'ONU à compter d'avril où il mettra le cas du Soudan au programme. Mais en réalité, est-ce que monsieur le ministre fait encore peur aux pétrolières?
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