Entreprises autochtones et commerce international
Elles sont cinq fois plus présentes à l'exportation que l'ensemble des entreprises canadiennes

par Dominique Jeanneret et Sylvain Boisclair

Il y a, au Québec, plus de 1 000 entreprises autochtones et Inuits qui opèrent dans de nombreux secteurs d'activités. Pour différentes raisons que ce dossier spécial de COMMERCE MONDE met en lumière, les entrepreneurs autochtones sont globalement plus actifs en commerce international que l'ensemble des autres entrepreneurs du pays. Faire affaire avec des entreprises autochtones et Inuits peut déjà donner accès à des marchés réservés au niveau fédéral et à des sources de connaissances et d'informations sur des cultures riches d'un passé millénaire. Le principal objectif de ce dossier spécial voulait aussi faire le point à savoir en quoi faire affaire avec des entreprises autochtones et Inuits au Québec pouvait faciliter l'implantation des autres entreprises québécoises sur l'échiquier du commerce international. Mission accomplie, réponse plus qu'affirmative! Mais à vous de juger...
Ce dossier a été commandité par : 
UNE VIEILLE histoire...

Lors de la visite du village historique huron à Wendake (banlieue de Québec), le guide nous montre une affichette mentionnant que, toute personne non-autochtone n'a pas le droit d'entrer dans une réserve indienne canadienne sans permis... et qu'elle est passible d'une amende de 50$ et/ou un mois de prison !!!

En effet, la loi de 1876 sur les indiens est encore en vigueur aujourd'hui même si certains de ses articles ne sont plus actuels. Bien que l'anecdote ci-haut peut paraître burlesque à première vue, elle n'en demeure pas moins une réalité légale âgée de plus d'un siècle. Révisée en 1951, cette loi fédérale constitue toutefois encore un véritable régime de tutelle des Indiens (tant individuellement que collectivement) et des terres qui leur sont allouées. En fait, les Indiens du Canada ont actuellement un statut équivalent à celui d'un enfant mineur puisqu'ils sont soumis au contrôle du gouvernement qui a l'autorité de décider pour eux. Il s'agit d'un encadrement de tous les aspects de la vie des individus et des communautés: de la naissance à la mort d'un indien, de la création d'une bande à la cessation d'une réserve incluant les questions testamentaires.Précisons cependant que cette loi n'inclut pas les Inuits.

La décennie 1990 aura d'ailleurs été l'occasion d'une véritable métamorphose des rapports de l'État avec les Premières Nations du Canada. Aujourd'hui, le gouvernement fédéral canadien privilégie la négociation et le partenariat, afin que celles-ci puissent accéder à une plus grande autonomie dans tous les aspects de leur vie, y incluant le développement économique. Le développement du commerce sous toutes ces formes n'a, de toute façon, rien de nouveau pour les Premières Nations d'Amérique.La tradition de commerce et d'échanges chez les autochtones date de centaines d'années. On peut même dire que l'histoire du commerce au Canada débute avec ces peuples qui ont joué un rôle crucial dans les transactions commerciales, développant ainsi la prospérité du pays. Actuellement, le commerce en général se mondialise à une vitesse fulgurante et les entreprises autochtones reconnaissent de plus en plus l’importance des marchés à l’extérieur de leur collectivité locale pour leur croissance future. 

En voici la démonstration :

  • 19% des entreprises autochtones sont présentes à divers degrés sur les marchés d’exportation, comparativement à 4% de toutes les entreprises canadiennes

  • Pour 6 % des entreprises autochtones, l’exportation est leur principal marché.

Source : Industrie Canada

 

Les obstacles à l'expansion

Devenir entrepreneur, pour un autochtone, relève parfois du tour de force. En effet, puisque les biens d'un Indien résidant dans une réserve sont insaisissables (Loi sur les Indiens), la grille d'évaluation de crédit utilisée par les banques canadiennes ne correspond pas aux besoins de financement des entreprises autochtones. Puisqu'elle ne peut offrir que de maigres garanties, cet état de fait crée des difficultés majeures lorsqu'une entreprise autochtone désire prendre de l'expansion, notamment en s'ouvrant aux marchés d'exportation. 

Selon Industrie Canada, plus de la moitié des entreprises autochtones sont d’avis qu’elles ont un accès insuffisant au financement. Deux obstacles importants nuisent à l’accès à des capitaux :  le fait que les institutions financières ne soient souvent pas présentes dans les collectivités et le manque de biens à donner en garantie et de ressources personnelles. Outre ces facteurs qui rendent le financement difficile, la Loi sur les Indiens interdit aussi l’utilisation de biens de la réserve comme garantie.

Dans le but de remédier à cette situation, des sociétés de crédit commercial autochtone ont été mises en place par Industrie Canada. Ces sociétés attribuent du financement selon les mêmes conditions de base que les institutions financières non-autochtones. Elles différent toutefois par le fait qu'elles ont une connaissance spécifique du milieu et acceptent les garanties du Conseil de bande envers un entrepreneur afin que ce dernier obtienne un prêt. Le Conseil de bande offre son appui de cette façon car il n'octroie généralement pas de prêt direct aux entrepreneurs, orientant principalement ses efforts vers le développement communautaire de la collectivité.

Les effets de ces efforts de financement se font sentir. Depuis 1989, les investissements d'Entreprises Autochtone Canada ont totalisé 388,7 M$. Ils ont permis de générer des investissements globaux - de toutes sources - de 1,1 milliard de dollars dans l'économie autochtone.

Parmi les obstacles, notons également la taille des collectivités et l'éloignement géographique de certaines communautés. Ces situations influencent directement la structure de la commercialisation des produits et des services autochtones. Les approvisionnements, les délais de livraison, les communications, l'accès à l'information et à la formation ainsi que les services gouvernementaux sont plus difficiles à obtenir. Pour contrecarrer ces difficultés, les entreprises, collectivités et Conseils de bande doivent mettre en place tous les outils nécessaires à cette réalité particulière. L'implication et les échanges entre les différentes nations sont également une valeur ajoutée indispensable au tissage de cette toile de commercialisation.

Ces outils prennent la forme de partenariat : L'Association d'affaires des Premiers peuples, la La Piste Amérindienne (site web offrant des produits amérindiens), IBWeb (commerce électronique) sont quelques exemples des efforts déployés pour construire une masse critique en matière de commercialisation. Le branchement des collectivités et l'informatisation des entreprises représentent des éléments majeurs de cette stratégie pour laquelle l'utilisation des nouvelles technologies de l'information (NTIC) constitue un important levier. 

Un indicateur de performance s'illustre ici par les 12 170 entreprises autochtones fondées depuis 1981 qui ont créé 48 502 emplois pour les canadiens autochtones et non-autochtones.

Le support à l'utilisation et la formation en NTIC est en plein développement, rejoignant ainsi la volonté et l'intérêt des Conseils de bande et des différents gouvernements pour le développement des collectivités, des écoles et des conditions de vie des autochtones en général. 

En 1996, on note que:

  • 35 % des entreprises autochtones avaient un ordinateur contre 84% pour les entreprises canadiennes. 

  • Seulement 6% des entreprises autochtones étaient branchées à Internet contre 31 % des entreprises en général .

Un programme d'accès communautaire ayant pour objet de relier les collectivités à l'autoroute de l'information avait d'ailleurs déjà permis d'en brancher 134 en 1996. Trois cents autres sont à venir. Cette même année, 367 écoles en milieu autochtone au Canada étaient branchées à Internet.

Le cercle se forme : les entreprises autochtones se développent et tendent vers le marché international, de nouveaux emplois se créent dans les collectivités, permettant un essor économique et social. De par leur visibilité, leur notoriété, les collectivités plus fortes offrent un effet de retour pour l'entreprenariat autochtone. Ce déploiement alimente directement le dynamisme de croissance des collectivités ainsi que des entreprises. On retrouve cette notion circulaire à la base même de la philosophie amérindienne.

Pour illustrer le phénomène, nous ne citerons ici qu'un seul exemple d'entreprise autochtone en plein essor : la Fédération des Coopératives du Nouveau-Québec, propriété des treize coopératives affiliées des villages Inuits du Nunavik. Elle constitue le plus grand employeur de la région dont le chiffre d'affaires annuel est passé de 1,1 million$ en 1967 à plus de 76 millions$ en 1998. 

Ceci dit, aucune instance gouvernementale, tant fédérale que provinciale, n'est en mesure de fournir de données statistiques sur la valeur des exportations autochtones. Les études faisant le constat de la situation actuelle et prévisionnelle du marché autochtone international semblent inexistantes, car c'est un marché en pleine émergence!

 


Portraits
d'organismes et d'entreprises autochtones en commerce international

 

 

Nouvelles technologies de l'information

 

Tourisme

 

Alimentation

 

Artisanat

 

Arts

 

 

Indiens, Inuits ou Métis ??? 
Quand on parle des autochtones, on réfère aux Indiens inscrits, aux Indiens non-inscrits, ou Métis, et aux Inuits :

Les Indiens inscrits

Une personne est reconnue comme étant un Indien inscrit ou avec statut lorsque son nom figure dans le Registre des Indiens du ministère des Affaires indiennes et du Nord-Canada (MAINC).

Les Indiens non-inscrits ou Métis

Bien qu'ils soient d'origine ou d'ascendance amérindienne, les Indiens non-inscrits ou sans statut sont des personnes qui ne sont pas inscrites dans le Registre des Indiens du MAINC. Dans la plupart des cas, il s'agit de descendants d'Indiennes qui ont perdu leur statut en épousant des non-Indiens. Depuis 1985 cependant, un amendement à la Loi sur les Indiens, la Loi C-31, permet à une Indienne de recouvrer son statut si elle l'a perdu en se mariant avec un non-Indien. Cet amendement permet aussi aux enfants de celle-ci d'obtenir leur statut d'Indien.

Inuits

Quand on parle d'Amérindiens, on n'inclut pas les Inuits car ceux-ci sont de race et de culture différente et ne sont pas soumis à la Loi sur les Indiens. En vertu de la Constitution canadienne, ils relèvent du Parlement fédéral mais, celui-ci n'ayant pas légiféré à leur égard, dans les faits, les Inuits relèvent davantage du gouvernement du Québec. 

Les Inuits sont soumis au même régime fiscal que l'ensemble des Québécois et ne bénéficient pas d'exemptions particulières.

 

Faire affaires avec les entreprises autochtones vous intéressent? 

Lisez aussi La piste amérindienne, aussi sur Internet à l’adresse suivante:

 www.autochtones.com

Un dynamisme discret 

Le Québec compte de plus en plus d'entrepreneurs autochtones. En effet, sur quelque 100 000 Indiens, Métis et Inuits du Québec, plus de 2500 (2305 en 1996) sont en affaires et on note une croissance annuelle de 7,5%.

Les entreprises autochtones constituent un petit segment de l’économie québécoise, mais un segment étonnamment dynamique dont la taille s’accroît rapidement, notamment dans le secteur touristique. Ces entreprises sont aussi de plus en plus jeunes et, à plusieurs égards, ouvrent la voie à un avenir prometteur pour les autochtones, leur créant des emplois. Malgré des dispositions légales limitatives, les statistiques démontrent que 19% des entrepreneurs autochtones ont réussi à développer des exportations de toutes sortes, qui, selon les évaluations de Statistique Canada, représentent des centaines de millions de dollars.

On dénombre sept grands secteurs d'activités dans le domaine du commerce international autochtone: 

  • alimentation et hôtellerie
  • arts, artisanat
  • exploitations agricoles
  • forestières et pêcheries
  • services
  • tourisme
  • transports

Certains exemples d'entreprises et d'organismes sont présentés dans portraits d'entreprises autochtones en commerce international.

Sans être du calibre des plus grosses entreprises canadiennes, les entreprises autochtones qui sont actives en commerce international sont, du moins, plus que marginale quant à leur nombre: le Répertoire du commerce et des exportations des autochtones d'Industrie Canada compte plus de 100 noms d'entreprises.

Les clés du succès pour les entrepreneurs autochtones sont essentiellement les mêmes que celles des autres entreprises québécoises.  Selon Johanne Robertson, PDG de l'Association d'affaires des Premiers Peuples, le marché international autochtone est en plein essor et bien des entreprises et/ou organismes terminent leur période de rodage pour accéder à leur plein développement."C'est pour cette raison qu'on a si peu entendu parler de commerce international autochtone dans les médias jusqu'à ce jour au profit, notamment, des revendications territoriales", précise la femme d'affaires diplomée de l'Université Laval (MBA Finances) et du Banff School of Advanced Management (en formation en gestion d'association).

Les autochtones aspirent à une plus grande autonomie gouvernementale par un maillage de leur culture avec le développement économique national et international. C'est le défi vers lequel  les coopératives, entreprises, organismes et institutions autochtones tendent pour le nouveau millénaire.

RENTRER À L'ACDI GRÂCE À DES PARTENAIRES AUTOCHTONES!

Un entrepreneur averti en matière de commerce international doit aussi savoir que l'ACDI encourage les entreprises qui soumettent des projets dans le cadre de son "Programme de coopération industrielle - ACDI inc." à y inclure des ressources humaines provenant des communautés autochtones du Canada. La grille d'évaluation qu'utilise l'ACDI pour les propositions de projets compte 800 points pour le volet technique et 200 points pour le volet financier. Mais si un projet intègre soit une firme appartenant à des autochtones, soit du personnel ayant le statut d'autochtone au Canada, 50 points bonis sont dès le départ accordés au dossier!

Le site de l'ACDI est le http://w3.acdi-cida.gc.ca

Portraits d'organismes et d'entreprises autochtones 
en commerce international

L'Association d'Affaires des Premiers Peuples (AAPP)
Wendake

Les autochtones qui vivent dans des collectivités rurales ou éloignées éprouvent plus de difficultés à vendre leurs produits et services à l'extérieur de leur communauté en raison de l'éloignement des marchés et de bon nombre de services (centres d’informations, bureaux gouvernementaux et principales organisations...), le manque d’information – particulièrement l’information écrite pour et par des autochtones et entreprises autochtones, constitue un autre obstacle important au lancement ou à l’expansion d’une entreprise. 

"C'est notamment pour contrer ces limites, explique Johanne Robertson, PDG, que l'AAPP a été fondée en 1994 à Wendake, dans la banlieue immédiate de la ville de Québec." Cette association, équivalente à une chambre de commerce, oeuvre à la promotion, au développement et à la mise en réseau de gens d'affaires autochtones ainsi qu'à la mise sur pied de partenariats entre entreprises autochtones et non-autochtones au Québec et à travers tout le Canada. Cette association a vu le jour grâce à une aide financière de base octroyée par le Secrétariat aux affaires autochtones du Québec et vit aujourd'hui uniquement des «memberships» (environ 350 membres à ce jour) et des projets qu'elle organise.

L'AAPP a pour but le développement des entreprises autochtones en offrant de l'information et de la formation. Elle est notamment en démarche pour offrir un Centre Info-Entrepreneurs pour les autochtones qui désirent obtenir de l'aide au démarrage et à l'expansion de leur entreprise, en régions éloignées autant qu'en zones urbaines, un programme qui s'apparente à l'initiative gouvermentale québécoise Info Entrepreneurs. Une partie de ce programme, qui devrait être fonctionnel dès l'an 2000, est subventionné par le gouvernement du Québec.  Le reste du financement est encore en recherche auprès d'investisseurs potentiels. 

Des projets en devenir

Mentorat 2000 – L’Audace d’entreprendre 
4 et 5 février 2000, au Centre des Congrès de Québec

L'AAPP travaille à monter plusieurs projets pour permettre à des entreprises autochtones d'être encouragées dans leur développement ou même dans leur démarrage. Notons notamment le colloque Mentorat 2000 – L’Audace d’entreprendre, destiné à promouvoir la présence des jeunes autochtones dans le monde des affaires et à soutenir la relève entrepreneuriale, organisé sous l’alliance de la Fondation de l’entrepreneurship du Québec et l’Association d’affaires des Premiers Peuples, le 4 et 5 février 2000, au Centre des Congrès de Québec.  Il permettra à 10 jeunes entreprises autochtones de se présenter et de participer à l’événement en étant parrainées par des entrepreneurs d’expérience.

Soulignons également une autre initiative intéressante  impliquant l’AAPP, cette fois en partenariat avec le World Trade Center de Montréal. Objectif : mettre sur pied un programme de formation des entrepreneurs autochtones désireux d’exporter sur le marché international ainsi que l’organisation de missions commerciales.

Dans le cadre du concours « Collectivités ingénieuses », lancé en juin 1999 par le gouvernement canadien, l’AAPP, en partenariat avec la Société de crédit commercial autochtone (SOCCA), le Régime des bénéfices autochtones (RBA), la Corporation de Développement Économique Montagnaise (CDEM), la Corporation Waskahegen et des entreprises privées autochtones et non autochtones, telles que IbWeb et Le Groupe Cleary, se sont unis pour développer ensemble un projet novateur. Ils espèrent construire ensemble une communauté virtuelle (Internet) autochtone de première classe, où les individus, organismes, artisans, entrepreneurs des nations autochtones pourront prendre connaissance de l’information la plus récente. Pouvoir mieux communiquer entre eux et avec le monde ainsi que d'être présent par le biais d'une vitrine mettra aussi plus en valeur la culture, le savoir faire et l'entrepreneurship des Premières Nations présentes au Canada. Un seul projet autochtone à travers le Canada sera sélectionné. Le programme « Collectivités ingénieuses » investira un maximum de 5 M$ par projet, une somme qui sera cependant complétée par un autre 5 M$ provenant du milieu et diverses sources.

Soutenu par Développement économique Canada (DEC), l'AAPP est par ailleurs en train d'élaborer un inventaire exhaustif des entreprises autochtones. Ces fiches détaillées permettront un recensement précis des entreprises existantes, un précédant quant à son utilisation ultérieure. "Ces données pourront être la source de stratégies commerciales communes et d'orientations diverses", promet Johanne Robertson.

Afin de prouver l'authenticité des produits autochtones, l'AAPP est également à conceptualiser un système d'homologation (une sceau distinctif) qui serait apposé sur tout produit fabriqué par des autochtones. Une initiative qui réglerait le problème de la concurrence de produits fabriqués industriellement comme à Taiwan, par exemple.

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Entreprise autochtone Canada (EAC)
Ottawa

Entreprise Autochtone Canada est un service intégré à Industrie Canada depuis 1989. Plus de 5000 entreprises autochtones à travers le pays ont depuis profité de ces services . Les investissements effectués entre 1989 et 1996 se chiffraient à plus de 300 M$. Ils ont apporté un nouveau souffle aux entreprises autochtones en favorisant le renouveau de l'économie des Premières Nations.

La vocation d'EAC est de travailler avec les entrepreneurs pour promouvoir le développement, la compétitivité et le succès des entreprises autochtones sur les marchés canadiens et mondiaux, notamment par de l'information, des conseils et l'accès aux divers programmes disponibles pour le démarrage, l'expansion et la consolidation d'entreprises. Le programme offre divers services commerciaux et autres aux Indiens inscrits et non-inscrits, aux Inuits, aux Métis et aux associations autochtones, à l'intérieur ou à l'extérieur des réserves.

L'organisme met avant tout l'emphase sur la petite entreprise et s'efforce d'appuyer les propositions d'entreprises innovatrices qui conduisent à l'expansion sur les marchés autant intérieurs qu'extérieurs du Canada. Le tourisme et les technologies sont particulièrement favorisés.

Depuis quelques années, l'EAC appuie aussi la création de sociétés de financement autochtone (SFA). Les SFA sont des établissements de prêts aux entreprises contrôlés par des intérêts autochtones (comme la SOCCA, à Québec, et la CEDEM,à Sept-Iles). Le programme d'EAC fait aussi la promotion des réalisations d'entreprises autochtones et défend les intérêts des entrepreneurs autochtones dans le monde des affaires afin d'améliorer les liaisons et les maillages d'entreprises.

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Les sociétés de crédit commercial autochtone au Canada

32 à l'échelle du pays dont deux au Québec

Au Canada, il existe 32 sociétés de crédit commercial destinées aux autochtones dont deux au Québec : la Société de crédit commercial autochtone (SOCCA, existante depuis 1992, Wendake) dirigé par Jean Vincent (PDG) et la Corporation de développement économique montagnaise (CEDEM, depuis 1988, Sept-Îles).

Toutes deux ont reçu un montant de départ du gouvernement fédéral (Industrie Canada) : "la SOCCA  à reçu 5 M$ et la CEDEM, quant à elle, s'est vue allouer 5,3 M$", explique Paul Fournier, qui dirige cette dernière sur la Côte-Nord du Québec. Ces montants de démarrage ont permis à ces deux sociétés de crédit de faire des prêts aux entreprises autochtones en démarrage ou en expansion à travers le Québec. Elles se sont ensuite auto-financées à même les services financiers aux autochtones.

Les prêts des sociétés de crédit sont offerts aux mêmes taux d'intérêts et conditions que les prêts octroyés par les autres institutions financières canadiennes. La différence repose toutefois sur le fait que les prêts sont à plus hauts risques, étant donné le fait qu'aucun bien d'un autochtone dans une réserve n'est saisissable et ne peut donc pas être pris en garantie. Le cas échéant, le Conseil de bande pourra se porter garant pour l'entrepreneur afin que la Société de crédit accorde une aide financières à celui-ci.

Les entreprises autochtones sur les réserves ne sont pas assujetties aux taxes et aux impôts et ne sont donc pas obligées de préparer des états financiers. Pour une demande d'aide dans une institution financière, elles doivent néanmoins présenter des chiffres si elles désirent recevoir une aide financière, sans quoi aucun prêt ne leur sera octroyé. La seule exception réside lorsqu'il s'agit d'une entreprise en démarrage. Une enquête sur le passé et l'expérience professionnelle du demandeur est alors faite et le prêt sera octroyé moyennant un taux d'intérêts plus élevé.

"Depuis sept (7) ans, SOCCA a reçu 380 demandes de financement pour une moyenne annuelle de 54 projets représentant une demande financière de plus de 24 M$. De ce nombre, 232 dossiers ont été acceptés pour une moyenne annuelle de 33 projets (64 %), représentant un financement autorisé de 11,5 M$. À ce jour, 207 projets d'affaires ont été financés pour une moyenne annuelle de 30 projets (55 %), représentant des déboursés de près de 10 M$", explique via Internet Marcelle D'Amours, coordonnatrice de programmes à la SOCCA.

 

 

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Tourisme 

Le Répertoire du commerce et des exportations des autochtones (Industrie Canada) traite de plus de 100 entreprises autochtones qui sont actives dans le domaine du commerce international, incluant celles du domaine touristique, qui sont encore sans contredit les plus importantes. Les entreprises touristiques autochtones au Canada comptent actuellement des revenus de 270 M$ par année. Potentiel, selon plusieurs sources du milieu: un milliard de dollars!

Le Village Innusit
Lac Édouard, Haute-Mauricie

À l'inverse de la majorité des entreprises qui commencent par développer leur marché dans leur province ou leur pays, Le Village Innusit de Lac Édouard (Haute-Mauricie) a, quant à lui, commencé par développer l'Europe. En effet, un concours de circonstances a conduit Vital Francoeur et Lorraine Hallé, les propriétaires, directement en France, grâce à des contacts dans le milieu du voyage.

Ancien guide de chasse et pêche, Métis montagnais d'origine et conteurs d'histoires de bois (vécues !), Vital Francoeur connaît les goûts des Européens en matière de vie dans la nature. Lorraine Hallé, sa conjointe non-autochtone, fait de l'artisanat amérindien qu'elle vend aux visiteurs du Village Innusit.

Pour démarrer leur projet, une subvention d'Entreprises Autochtones Canada leur a permis de bâtir le village de leurs propres mains. Lors d'Atelier-Canada (salon du voyage), en 1993 à Paris, l'agence représentant le Village Innusit a reçu le prix du projet le plus innovateur en matière de développement touristique.

Depuis 7 ans, leur village amérindien - composé de cinq tipis (habitations traditionnelles) et pouvant accueillir jusqu'à 48 personnes - note une augmentation de visiteurs de 20% annuellement. Leurs clients sont européens à 90%. Attirés par la nature canadienne, le dépaysement et le mythe amérindien, ces touristes apprécient découvrir un nouveau mode de vie au grand air.

Le Village Innusit est un camp familial ouvert de mai à octobre. Vital et Lorraine ne veulent pas augmenter le nombre de places disponibles pour garder cet esprit de chaleur humaine et d'intimité des groupes qui viennent chez eux. La capacité d'accueil permet une augmentation de l'achalandage pour les années à venir. Ils désirent maintenant développer leur marché au Québec, notamment auprès des Scouts et des «classes vertes». Le couple préparent aussi un nouveau projet pour permettre aux touristes de venir vivre des moments de nature en hiver, autrement qu'avec du ski-doo ou du traîneau à chiens.

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Tours Innu, la Société touristique des autochtones du Québec (STAQ) 
et les Voyages Inter Nations

Wendake

Dans les années 1960 et 70, il était quasiment inconcevable de penser faire du tourisme dans des territoires autochtones. Les non-autochtones qui se rendaient dans les réserves étaient avant tout des travailleurs (infirmières, travailleurs de la construction, enseignants). La situation a aujourd'hui évolué. Les trois raids Harricana (1989,1990 et 1991) ont mis les autochtones du Québec sur la carte du monde en donnant aux territoires visités une visibilité notoire.


Un exemple de circuit de Tours Innu

Afin de permettre aux touristes de vivre des moments typiques avec des Amérindiens, Tours Innu, agence réceptive de voyages, et la STAQ, organisme sans but lucratif responsable de l'offre touristique chez plusieurs nations du Québec, organisent des séjours de deux à cinq jours dans divers sites amérindiens situés sur des réserves au Québec. 

Les visiteurs peuvent visiter six nations dans huit régions touristiques du Québec, de Montréal jusqu'au Grand Nord. Les groupes sont petits, six à dix clients, afin de permettre un meilleur partage entre les autochtones et leurs visiteurs. Le prix d'un séjour de cinq jours varie entre 3000 $ et 5000 $ suivant la distance à parcourir. En effet, certaines destinations nécessitent des transports en avion ou hydravion, ce qui augmente les frais.

Les produits de Tours Innu rencontrent les normes de la STAQ : sous la trilogie AUTHENTICITÉ, NATURE et CULTURE, les séjours sont organisés et animés par des autochtones sur leur territoire. Pas de chasse ni de pêche, mais des activités ethno-culturelles et de nature attendent les touristes avides de découvrir de nouvelles cultures et activités. 

Les tours organisés par Tours Innu et la STAQ sont représentés par Voyages Inter Nations. Depuis deux ans, Voyages Inter Nations, grosssiste et agence de voyages, s'occupe de vendre les produits de Tours Innu et de la STAQ en partenariat avec ces derniers. La clientèle est avant tout européenne, notamment allemande et italienne, mais aussi quelque peu française et suisse. 


Photo : Michel Maillard

Soulignons que Voyages Inter Nations, grosssiste et agence de voyages, est la propriété des trois conseils de bandes de Mingan, La Romaine et Pakuashipi.

Pour les touristes étrangers, c'est l'occasion de revivre l'étape de la colonisation et de découvrir le "nouveau monde" grâce à du tourisme d'aventure, le dépaysement total, les grands espaces, la nature à son meilleur, la flore et la faune sauvages. Autant d'aspects qui contribuent à la diversité et à la qualité du produit.

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Culture et traditions

Raymond Gros-Louis
Wendake

Quand on parle de commerce international, on parle toujours de produits et services. Mais la culture et les traditions amérindiennes s'exportent aussi !!! Raymond Gros-Louis, huron de Wendake, dans la région de Québec, a oeuvré depuis 1990 dans le domaine des loisirs et de la culture de son Conseil de bande. Grâce à son héritage et à son expérience, il anime souvent des événements à caractère spirituel et traditionnel que ce soit au village, à travers le Canada ou même à l'étranger. 

C'est ainsi qu'il a notamment participé au Printemps du Québec à Paris, en 1999, en permettant aux visiteurs de  découvrir la vie des Amérindiens en les faisant participer à des cérémonies spirituelles, par exemple. Il a aussi été invité à animer des cérémonies traditionnelles et à titre de conférencier dans les écoles en Bretagne (France) afin de sensibiliser les jeunes à cette culture d'outre-mer. Raymond Gros-Louis est reconnu internationalement dans son domaine. On le contacte de plus en plus des quatre coins du Québec, du Canada et d'Europe afin qu'il partage ses connaissances.

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Nouvelles technologies de l'information

La Piste amérindienne et le groupe Cleary
Wendake

Propriété du groupe Cleary, des montagnais de Pointe-Bleue (Lac St-Jean), La piste amérindienne est la référence numéro un sur le web en matière autochtone. D'après Dominic Cleary, un des responsables, ce site est une porte d’entrée pour les Autochtones dans les technologies de l’avenir et un outil de développement économique, culturel et social. Site d'intérêt général, bilingue, il propose des informations complètes sur les us et coutumes des différentes communautés autochtones, des produits et services, des portraits et des nouvelles quotidiennes du monde autochtone.

En partenariat avec IBWeb et Solutions MDI Inc. (fournisseur de solutions E-commerce), la Piste amérindienne propose en effet des ventes directes de produits amérindiens sur son site. Poupées, mocassins, affiches, ceintures et artisanat sont vendus à travers le monde grâce à la technologie du commerce électronique. Les produits proposés sont achetés aux artistes et artisans dans les réserves et revendus par ce site web qui reçoit environ 20 000 visiteurs par mois.

Fondé en tant que site web d'informations en 1997, La Piste Amérindienne a reçu du financement et du support d'Entreprise Autochtone Canada, du Patrimoine canadien et du Ministère de la Culture et des Communications du gouvernement du Québec. Il emploie trois personnes à temps plein.

 

Le GROUPE 
CLEARY
est une firme dont le capital-action est entièrement détenu par des Autochtones. Son siège d’affaires est situé sur la réserve indienne de Wendake, en banlieue de la ville de Québec. Depuis sa fondation, en 1990, le GROUPE CLEARY s’est donné comme mission de contribuer, par son soutien professionnel, à l’autonomie et au développement économique, social, et culturel des groupes autochtones canadiens. Il vise aussi à promouvoir l’association et le partenariat entre les peuples autochtones, les organisations publiques et les entreprises privées canadiennes et étrangères.

Le GROUPE CLEARY est une entreprise autochtone qui développe des liens d’affaires et des partenariats avec des entreprises canadiennes reconnues afin de cibler le marché réservé à l’entreprise autochtone dans le cadre de la stratégie d’approvisionnement mise en oeuvre par le gouvernement fédéral.

IBWeb et WebTamTam.com
Montréal

Montagnaise d'origine, Micheline L'Espérance-Labelle a oeuvré dans le domaine du multimédia depuis 1984. Forte de ses expériences en développement de logiciels et en affaires, la femme d'affaire fonde, en avril 1998, IBWeb, la première entreprise à proposer des services de commerce international par internet, grâce à son site web Webtamtam.com associé à Solutions MDI Inc. (fournisseur de solutions E-commerce) et La piste amérindienne.

Cette entreprise, la première dans le genre au Québec, s'est donné pour mission de permettre aux entreprises autochtones de se placer dans l'ère du commerce international virtuel ainsi que de répondre aux besoins d'approvisionnement de ces entreprises.

Projet innovateur et avant-gardiste, IBWeb a reçu un accueil chaleureux dans le monde des affaires autochtones. En effet, au Canada, 95% des PME non-autochtones sont informatisées alors que seulement 35% des entreprises autochtones de même taille disposent d'équipements informatiques. De ce 35%, seulement 11% sont aujourd'hui branchées à internet.

IBWeb permet donc à des entreprises autochtones non branchées de se faire connaître à l'échelle mondiale et de profiter de services de commerce international virtuel grâce au site web d'IBWeb, Webtamtam.com.

Depuis le 17 novembre 1999, le système de paiement sécurisé est offert dans Webtamtam.com, permettant ainsi aux entreprises qui y sont présentes de recevoir des commandes et des paiements en direct. Le montant des transactions est acheminé dans un compte en fiducie, offrant ainsi aux entreprises l'assurance d'être payées pour leur produits/services, et aux consommateurs d'être remboursés durant la période de garantie. La qualité des produits ainsi que le délai de livraison est un des soucis principaux de Webtamtam.com.

Le site de Webtamtam.com agrandira sous peu la gamme des produits et services à tous les domaines d'exportation : mocassins, poupées, vêtements, oeuvres d'art, voyages d'aventures et / ou spirituels, plantes médicinales, livres, canots, instruments divinatoires, raquettes, tipis et foule d'autres articles. Un musée amérindien sera même présent ainsi que des informations sur les traditions, la situation politique et l'histoire des peuples autochtones du Canada.

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Artisanat 

Bastien Industries
Wendake

Une quinzaine d'employés à l'année, une charmante entreprise qui ne se remarque pas de l'extérieur mais qui recelle une petite mine d'or, cette PME manufacturière s'est taillé une position très respectable dans son domaine. La manufacture de mocassins et de souliers en cuir de Ginette Bastien produit en effet entre 45 000 et 55 000 paires de mocassins et de souliers annuellement.

Cette petite affaire familiale a débuté en 1972. Ginette Bastien a débuté avec son père, Roland Bastien, en 1978. Elle a, ensuite, acheté le commerce en 1995 avant d'amorcer une ouverture sur le marché international, en 1997. Elle exporte maintenant 25% de sa production aux  États-Unis et 5% en Europe, notamment en France. Le reste de la production, 70%, est en majeure partie (60%) destinée aux magasins de tourisme et de cadeaux du Canada.

Le problème majeur de Mme Bastien a été la concurrence féroce des fabriquants de mocassins «Made in Taiwan». Cependant, les États-Unis ont mis un tollé à cette invasion non-autochtone - même si les chefs d'entreprises des manufactures de Taiwan sont autochtones ! - en demandant une preuve d'authenticité des produits. Les mocassins des Industries Bastien portent donc aujourd'hui une étiquette prouvant que ceux-ci ont été fabriqués par des autochtones au Canada.

Par ailleurs, un petit comité s'est formé au village de Wendake afin de trouver le moyen d'apposer un sceau officiel sur tout produit autochtone sortant de la réserve. 


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Arts

La Fédération des Coopératives du Nouveau-Québec (FCNQ)
Nunavik

C'est pour doter les coopératives du Grand Nord québécois de moyens et de services pour atteindre les marchés nationaux et internationaux, que la Fédération des Coopératives du Nouveau-Québec a été fondée en 1967. Elle est maintenant la propriété de treize coopératives affiliées situées dans les villages inuits le long des côtes de la Baie d'Hudson et de la Baie d'Ungava. Une région aujourd'hui appelée le Nunavik, qui regroupe environ 9000 âmes.

La FCNQ s'occupe de la mise en marché de nombreux produits ainsi que de fournir aux collectivités les matières premières nécessaires à la vie dans le Grand Nord (centrales d'achats et 

Le siège social de la FCNQ à Baie d'Urfé

de vente de produits  (services bancaires, poste, TV par câble, produits pétroliers, construction de bâtiments divers, formation du personnel, etc.). Ces coopératives constituent le plus important employeur de la région et le personnel est entièrement autochtone.

LA FCNQ est active sur le marché national et international par la vente en gros de sculptures en pierre à savon, ces oeuvres d'art de couleurs verte foncée, grise ou noire, qu'on retrouve dans tous les magasins touristiques. Sur près d'un million de dollars de ventes de ces scultures en 1999, 5% ont été acheminées aux États-Unis, 2% en Europe tandis que 93% ont été distribués à travers le Canada.

La FCNQ a ses bureaux à Baie d'Urfé, région de Montréal, où une grande salle de montre pour les sculptures est ouverte uniquement aux commerçants. Par son organisation et sa philosophie de ralliement, cette Fédération a su démontrer que l'approche coopérative fondée sur l'effort collectif est une réponse économiquement viable et socialement équitable pour toute la population du Nunavik.

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   Raquettes GV
Wendake

Raquettes GV est une autre histoire d'entreprise qui a débuté toute petite. Fondée par Antoine Gros-Louis en 1959 et rachetée par Maurice Vincent en 198, elle fait de l'exportation depuis 1977. Que se soit pour des raquettes de bois, d'aluminium et, depuis peu, de plastique, sa manufacture vend pour plus de 2 M$ annuellement ( 80 % de sa production est acheminée au USA, 15% reste au Canada et un autre 5% part en Europe). 

La principale difficulté des exportations de raquettes en Europe, aux dires de Maurice Vincent, se situe au niveau des mentalités : "les Européens ne font pas de raquettes comme les Américains ou les Canadiens, ce qui explique le peu de vente en Europe". Par ailleurs, les frais de transports, de taxes et de douanes européennes découragent plus d'un exportateur.

Maurice Vincent déplore aussi  les difficultés de financement dues au fait que son entreprise est située sur une réserve et que ses biens ne peuvent être mis en garantie. Il désire prendre de l'expansion, il a des demandes des USA et d'ailleurs, mais ne peut faire grandir son entreprise actuellement pour cause de raisons financières!

Il a toutefois eu de l'aide en R&D du gouvernement du Québec pour mettre au point une nouvelle raquette d'aluminium pour les grimpeurs, ainsi que pour ses raquettes en plastique, nouvellement sur le marché.


arcticad@total.net

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Alimentation

Nunavik Arctic Foods
Nunavik

Nunavik Arctic Foods (1998) Inc. a vu le jour en 1994. L'entreprise se spécialise dans la commercialisation de viande sauvage, notamment le caribou du Nunavik. C'est un des projets de Makivik, une société privée à but non-lucratif, fondée en 1978, qui a investi plusieurs millions de dollars dans ce projet.

Dans les années 1980-90, les caribous, alors protégés, commençaient à se reproduire en trop grand nombre. On devait trouver une façon de stabiliser le nombre de têtes afin d'éviter les épidémies de maladie provoquant la diminution désastreuse des cheptels. On estime actuellement la population de caribous du Grand-nord québécois à près d'un million, ce cheptel étant le plus grand en Amérique.

Commercialiser le caribou, pour les autochtones, était interdit par la Convention de la Baie-James, celle-ci n'autorisant les autochtones à tuer ces animaux que pour leur subsistance. Un amendement fut donc négocié puis signé en 1993 et une loi autorisant les autochtones à vendre de la viande sauvage fut adoptée en 1994.

Le caribou étant migratoire, le gouvernement du Québec, responsable des inspections, a dû mettre en place de nouvelles réglementations afin d'assurer la qualité de la viande commercialisée. Il a notamment fallu construire des abattoirs mobiles afin que les bêtes tuées soit traitées immédiatement selon les normes de l'industrie alimentaire. Les chasseurs d'expérience ont dû apprendre aussi à abattre les bêtes de façon à ne pas les abîmer et à les transporter dans des conteneurs spéciaux à l'arrière de leur motoneige. La chasse à fin de commercialisation est autorisée uniquement en hiver et sur la toundra loin des villages.

Selon les chiffres de 1998, 3503 caribous ont été abattus commercialement. Pour l'an 2000, Nunavik Arctic Foods espère atteindre 7000 têtes. Afin de commercialiser l'ensemble de la bête, des produits tels saucisses, pâtés, ragoûts et viande hâchée ont été développés en plus de la production de steaks et filets. Les restes de l'animal sont remis au village du Nunavik pour l'utilisation locale et traditionnelle.

Nunavik Arctic Foods distribue la majorité de ses produits de caribou (hauts de gamme) au Canada, exporte sur une base régulière aux États-Unis et a commencé à développer des marchés en Europe et en Asie. On retrouve actuellement ces produits dans des restaurants spécialisés et des épiceries fines.

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Quelques données

  • Au Canada, on compte plus de 500 000 Autochtones, Métis et Inuits répartis entre 608 Premières Nations. Celles-ci se regroupent en 52 nations ou groupes culturels. Plus de la moitié de cette population est âgée de moins de 25 ans.

  • 43% des collectivités des Premières Nations comptent moins de 500 résidents. Alors que11% abritent plus de 2000 résidents.

  • Il existe 2 516 réserves indiennes au Canada, dont 56 au Québec.

  • En 1997, plus de 55% de la population autochtone canadienne résidait dans les réserves, alors que 30% vivait en milieu urbain. De 1991 à 1996, la  population autochtone habitant une grande ville canadienne a doublé, passant de 118 000 à 239 000.

  • Les entrepreneurs autochtones de moins de 30 ans représentent près de 19 % de tous les travailleurs autochtones indépendants, soit presque deux fois plus que les travailleurs canadiens en général (10 %).

  • Chez les femmes autochtones, le nombre de travailleuses indépendantes croît deux fois plus vite que chez les femmes en général.

  • Même si la grande majorité des entreprises autochtones sont rentables, celles-ci accusent tout de même un retard par rapport à la moyenne canadienne ( 62% par rapport à 71 % pour les entreprise canadienne en général).

  • Les travailleurs autochtones sont nettement sous-représentés dans les services aux entreprises, ainsi que la finance, les assurances et l’immobilier. 

  • Seulement 14 % des entreprises autochtones forment officiellement leurs employés, contre 38 % des petites entreprises canadiennes. 

Sources : Affaires indiennes et du Nord Canada (MAINC), Industrie Canada, Secrétariat aux Affaires autochtones (Québec)

 

scales of justiceLa Loi sur les Indiens (1876)

Loi fédérale canadienne, promulguée à l'origine en 1876, qui établit certaines obligations du gouvernement fédéral et régit la gestion des terres des réserves.

Parmi ses nombreuses dispositions, la Loi stipule que le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien est chargé de la gestion des terres indiennes et de certains fonds qui appartiennent aux Premières nations, de même qu'il est responsable de l'approbation ou de la révocation des règlements établis par les Premières nations.

La Loi C-31

En 1985, le Parlement a voté une loi qui mettait fin à plus de 100 ans de discrimination liée à la Loi sur les Indiens. Cette loi modifiant la Loi sur les Indiens est communément désignée par son titre antérieur, le projet de loi C-31.

 L’adoption du projet de loi C-31 a mis fin à diverses formes de discrimination qui avaient cours depuis que le Parlement du Canada avait voté la première version codifiée de la Loi sur les Indiens, en 1876. Cette mesure conférait au gouvernement des pouvoirs considérables, lui permettant d’exercer de l’emprise sur la vie des membres des Premières nations qui habitaient dans les réserves.

Avant l’adoption du projet de loi C-31, une personne pouvait perdre son statut d’Indien de plusieurs façons, en vertu des dispositions de la Loi sur les Indiens. (On appelle Indiens inscrits ceux qui ont été enregistrés comme Indiens auprès du gouvernement fédéral, conformément aux dispositions de la Loi sur les Indiens. Les Indiens non-inscrits sont ceux qui ne sont pas enregistrés. De nos jours, les personnes appartenant à l’un ou l’autre de ces deux groupes sont considérées comme membres des Premières nations.)         (texte complet)

 

Proclamation Royale 1763

 

Déclaration sur les Droits des Peuples Autochtones

13 MILLIONS $
UNE MANNE TOMBE SUR LES HURONS DE WENDAKE

(CMQC) En acceptant, par une large majorité, l'offre de dédommagement de 12 M$ du gouvernement fédéral canadien, la Nation amérindienne des Hurons-Wendats vient de régler un vieux conflit qui tirait ses origines d'un territoire cédé aux Hurons par les Jésuites en 1794, illégalement vendu en 1904. Le gouvernement du Canada n'a reconnu qu'en 1980 le caractère illégal de la vente des 40 arpents en question, aujourd'hui situé sur le territoire de de Val-Bélair, la ville voisine à l'ouest de la réserve indienne. L'entente qui vient d'être acceptée par référendum (73% des 2342 Hurons de Wendake se sont prévalus de leur droit de vote tenu le 28 janvier 2000, acceptant l'offre à 84%) prévoit aussi 1 000 000$ supplémentaire pour l'agrandissement de la réserve vers le nord et la revitalisation de la route principale de la réserve, le boulevard Bastien.

Au total, c'est donc une manne de 13 M$ qui sera bientôt injectée dans l'économie locale du village des Hurons de la région de Québec, situé dans la partie nord-ouest de la Communauté urbaine de Québec, mais enclavé dans Loretville pour une partie et coincé entre les villes de Québec et Loretville pour une autre partie. "Ce sont des beaux projets qui se dessinent pour notre jeune génération", résume le grand chef Wellie Picard. Parmi la longue liste de besoins figure la construction d'au moins 80 maisons et un projet de musée.

L'argent, qui viendra du Bureau des revendications particulières du ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada, servira exclusivement à des projets qui favorisent toute la communauté.

Liens intéressants 

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