Rétrospective 1997-2000 (suite et fin)

Retour sur vingt-sept entreprises jugées remarquables
Que sont-elles devenues en ce début de l'an 2000?

Depuis ses débuts, en septembre 1997, la rubrique PROFILS D'ENTREPRISES du cyberjournal, commanditée par Développement économique Canada, a jetté un coup de projecteur sur vingt-sept (27) entreprises de la grande région de Québec impliquées activement en commerce international et que la rédaction a jugées dignes d'attention. Un certains nombres de critères ont fait en sorte qu'elles ont été à l'époque l'objet d'un des profils d'entreprises des 14 premiers numéros de COMMERCE MONDE. Pour souligner à notre manière l'an 2000, nous avons choisi d'interroger à nouveau les dirigeants de ces entreprises, pour voir comment elles ont évoluées, ou comment elles se sont développées depuis cette première rencontre. Un bilan plus qu'intéressant!

Neuf de ces 27 entreprises n'avaient pas encore été rejointes lors de la date de tombée du #15 du cyberjournal. Voici la suite et la fin de cette mini-enquête.

(AMADEUS INTERNATIONAL , BIOZYMES, CAMERON BILLARD - Les tables de billard Cameron -, CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE LA GÉOMATIQUE, CIFRA Médical, EXPÉRIENCE INTERNATIONAL, GID, MAXI-TOUR et MODULEX)

par Sylvie Lambert et Daniel Allard

AMADEUS INTERNATIONAL

Depuis sa fondation, il y a 5 ans, Amadeus International est rapidement devenu le leader québécois du logiciel de gestion de la qualité. Ces logiciels permettent aux entreprises accréditées selon les normes ISO, ou en voie de l’être, de faire une gestion intégrée de leurs opérations. Selon son directeur, monsieur Luc Masson, la croissance constante qu’a connue cette entreprise est appelée à se poursuivre. Il y a quelques mois, 1900 entreprises québécoises étaient certifiées ISO 9000, alors qu’aujourd’hui on en compte quelque 3000. En 1997, l’entreprise comptait 150 clients. Elle en compte maintenant plus de 250, répartis sur le territoire canadien. Afin de gérer cette croissance, la taille de l’entreprise est passée de 18 à 28 employés. On a également procédé à une redistribution des postes de direction. Dès mai prochain, l’entreprise aménagera dans de nouveaux locaux, de façon à tripler la surface de travail. C’est dans le quartier St-Roch, près de la Gare du Palais, que seront situés ces nouveaux bureaux.

Par ailleurs, le développement des marchés étrangers se poursuit, notamment en Europe, où la concurrence est plus importante.  Suite à l’implantation d’un bureau à Paris, les produits d’Amadeus International sont distribués en France, au Portugal et plus récemment en Afrique du Nord. Parallèlement au développement de nouveaux marchés, l’entreprise se consacre au développement de nouveaux logiciels. On met actuellement la touche finale au logiciel conçu pour la norme ISO 14000. On travaille également à la conception d’un logiciel compatible à la gestion intégrée selon les normes 9000 et les normes QSI-9000.  Amadeus envisage déjà de grands projets, autant dans le développement de produits que de nouveaux marchés. Elle a aussi participé, depuis août 1999, au programme Jeunesse internationale, que coordonne le Centre de commerce international de l'Est du Québec (CCIEQ) et qui assure, dans l'entreprise, la présence d'un stagiaire en commerce international pour une durée de 26 semaines.

BIOZYMES

Cette jeune entreprise en biotechnologie reste la seule énigme parmi notre liste de 27 compagnies. James Donovan, l'homme-expert à la SPEQM en matière de biotech, nous confirmait début mars qu'à sa connaissance Biozymes est toujours en opération, mais aucune déclaration n'est parvenue à notre journaliste, après nombre de tentatives et de messages laissés sur un répondeur. Biozymes avait participé, depuis août 1999, au programme Jeunesse internationale, coordonné par le Centre de commerce international de l'Est du Québec (CCIEQ) et qui assure la présence dans l'entreprise d'un stagiaire en commerce international pour une durée de 26 semaines. Mais le CCIEQ confirme que le stagiaire en question a du être retiré de chez Biozymes avant la fin de cette période!

CAMERON BILLARD (Les tables de billard Cameron)

Beaucoup de changements dans les derniers mois pour l'homme d'affaires qui continue d'affirmer qu'il fabrique et commercialise les meilleures tables de billard au monde et au meilleur prix. D'abord, la vente de l'ancienne usine et le déménagement, en juillet 1999, dans une usine toute neuve construite au 941, chemin des Crètes, à Issoudun, (tél.:  990-0315) plus proche de Québec, à seulement 15 minutes de voiture du pont Pierre-Laporte en direction de Montréal. Le manufacturier, qui fonctionne maintenant sous le nom de Les tables de billard Cameron, continue, par ailleurs, d'innover et détient maintenant trois brevets mondiaux. Cette PME, qui a déjà des tables de billard de vendues en France et aux USA, veut aussi intensifier rapidement ses démarches de commercialisation à l'exportation. "Même si les programmes d'aides à l'exportation gouvernementaux ne sont pas pour nous, parce que nous n'avons pas un chiffre d'affaires d'au moins 500 000$ par an, dénonce monsieur Cameron, nous allons développer nos marchés à l'exportation, car avec un produit d'une telle qualité, à un prix de 3 500$ sortie de l'usine, alors que nos concurrents vendent des tables de moins bonne qualité à 21 000$ en France, j'ai l'assurance que nous avons une place à prendre", expliquait, en entrevue téléphonique le 20 mars dernier, le principal intéressé, à quelques jours, disait-il, d'une annonce importante en toute fin de négociation avec ses actuels associés.

CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE LA GÉOMATIQUE

Plus de 1500 personnes oeuvrent actuellement dans le domaine de la géomatique au Québec. Une forte proportion, soit 65% des entreprises qui composent cette industrie, comptent moins de 10 employés. Ce taux grimpe à 85% pour celles qui emploient moins de 25 personnes. Dans ce contexte, la raison d’être du Centre de développement en géomatique (CDG), comme organisme de concertation, est tout à fait pertinente. Depuis sa création en 1995, le CDG redéfinit ses orientations de façon à poursuivre sa mission qui vise essentiellement à contribuer de façon significative à l’essor de l’industrie québécoise de la géomatique tant à l’échelle nationale qu’internationale. Son pdg est actuellement Michel Mellinger.

Suite à des efforts consacrés au financement, le CDG s’est vu accordé, en 1998, une subvention répartie sur deux ans provenant du ministère des Régions du Québec. Les gouvernements fédéral et provincial ont aussi prévu une aide financière répartie sur trois ans, afin de soutenir le projet de Stratégie d’exportation de la géomatique.Par ailleurs, le réseau de centres d’excellence national, GÉOÏDE (géomatique pour des interventions et des décisions éclairées), dont le Département de géomatique de l’Université Laval fait partie, s’est vu attribué une subvention par le gouvernement fédéral. Le rôle du CDG dans ce dossier consiste à appuyer ce réseau et à faire en sorte que les retombées des travaux entrepris contribuent au développement de l’industrie.Plusieurs événements témoignent du dynamisme du CDG et de son implication, notamment lors des récentes missions à la Banque Mondiale et à la Banque interaméricaine de développement. Cette mission consistait à rencontrer les décideurs de ces institutions, à faire connaître l’expertise québécoise en géomatique et à se familiariser avec les mécanismes qui régissent les relations d’affaires. Une personne ressource déléguée par le CDG, à la Banque Mondiale, à Washington, a d’ailleurs collaborer à la réalisation de cet événement.

Enfin, le plan d’affaires 1998-2000 du CDG prévoit la poursuite des activités amorcées selon les nouvelles orientations adoptées par cet organisme et dictées par sa mission. Ces activités seront structurées selon une stratégie de développement afin d’être de plus en plus compétitif, et une stratégie de promotion pour conquérir de nouveaux segments de marché.

CIFRA Médical

Pour poursuivre ses activités, Cifra médical a quitté, depuis février dernier, le Parc technologique du Québec métropolitain et est déménagée au 1000 route de l’Église, toujours à Sainte-Foy. Cette entreprise qui existe depuis 1995, conçoit, développe et commercialise des équipements de haute technologie qui trouvent plusieurs applications dans le domaine de la télémédecine. Ces équipements permettent la transmission d’imagerie médicale, fixe ou animée, en temps réel ou différé, sur une plate-forme multimédia, en réseau ou sur le Web. Pionnier dans son domaine, Cifra médical recevait le 25 février 1998, le prestigieux prix IWAY. Cette distinction lui était décerné par l’organisation CANARIE inc., Industrie Canada et la Banque Royale du Canada qui voulait souligner le caractère remarquable de cette innovation technologique.

Actuellement, Cifra médical poursuit le développement de produits afin d’augmenter la qualité des transmissions audio-vidéo. On cherche à ajouter d’autres composantes ou d’autres fonctionnalités aux équipements. On étudie également la possibilité de trouver d’autres applications dans le domaine de la télémédecine, en combinant les technologies les plus évoluées en matière d’imagerie et de communication dans l’environnement multimédia. Cette entreprise cherche surtout à proposer des solutions adaptées aux besoins des intervenants en santé, afin de favoriser leur intégration dans des réseaux de plus en plus importants. Parallèlement au développement de produits, Cifra médical vise le marché mondial. L’entreprise a mis en oeuvre les stratégies d’exportation afin de développer des relations d’affaires sur les marchés étrangers, notamment en Amérique du Sud et en Afrique.

Plus près de nous, en collaboration avec le gouvernement du Québec, cette entreprise a contribué au déploiement de l’info-route socio-sanitaire. Ce réseau rejoint 1500 sites des services de santé et de services sociaux au Québec. Le réseau québécois est l’un des plus importants en Amérique du Nord. Il relie 36 hôpitaux. Et à l’échelle nationale, l’entreprise est en train de se positionner «coast to coast». Une centaine de systèmes Cifra sont déjà utilisés par une soixantaine d’établissements au Canada. Cifra médical a d’ailleurs ouvert un bureau à Mississauga, en Ontario. En outre, cette entreprise vient tout juste de conclure une entente avec le Gouvernement de la Colombie-Britannique.

EXPÉRIENCE INTERNATIONAL

"Rien à déclarer", nous a répondu Steve Harbour, au nom de cette entreprise bien connue de Québec!

GID

Odyssée Culture, l’agence internationale d’expositions itinérantes créée par GID et ses partenaires européens l’an dernier, a déjà reçu plusieurs mandats. L’équipe de travail prépare actuellement une importante exposition qui couvrira une superficie de 600 mètres carrés. Cette exposition sera présentée au Musée des cultures du monde,  à Lyon, à partir de juin 2001, pendant une période de neuf mois. Elle sera ensuite mise en circulation à travers l’Europe. On s’affaire également à la conception et à la réalisation d’une exposition itinérante d’une surface de 150 mètres carrés, dont la thématique porte sur la musique et le chant basque. Cette exposition est prévue pour février 2001.

Parmi les propositions qui lui sont soumises, Odyssée Culture évalue la possibilité de travailler à l’adaptation d’une exposition à caractère scientifique, actuellement présentée en Italie. Si cet important projet se réalise, cette exposition devrait être mise en circulation dans divers pays européens et même aux États-Unis.

Enfin, chez Odyssée Culture  une dizaine de dossiers sont encore à l’étude. Selon le directeur général de l’entreprise, Gaston Duchesne, c’est surtout le service « clé en main » qui permet à cette entreprise de se distinguer de la concurrence, dans le domaine de l’ingénérie culturelle. Son équipe multidisciplinaire confère à l’agence une bonne longueur d’avance, puisque tout y est conçu et réalisé de A à Z.

MAXI-TOUR

Avec l'obtention récente du brevet canadien et, sous-peu, la confirmation du brevet pour les États-Unis pour son produit vedette, un démelleur-alimentateur pour les billes de bois, MAXI-TOUR a de plus en plus le vent dans les voiles sur les marchés étrangers. Des voiles qui sont d'ailleurs multiples, en direction des Amériques et de l'Europe. "Gilles Côté s'occupe du développement étranger et moi des ventes sur le marché nord-américain. Un responsable pour l'Ouest canadien a aussi été engagé, ainsi qu'un agent pour les États-Unis. Actuellement, on se prépare pour attaquer le plus gros marché au monde pour nous: le sud-est des États-Unis", explique en entrevue téléphonique Pierre Cayer.

"Nous venons aussi de construire une usine au Chili. En Europe, nos récents succès passent par l'Irlande, où l'on vient de réaliser une première grosse vente. Nous avons découvert que c'est le pays européen qui a le plus d'affinités avec le marché nord-américain et comptons bien continuer de développer en Europe à partir de là", poursuit-il. L'entreprise compte aussi des ventes en Allemagne. Cette plus grande efficacité à l'international est aussi dûe à des investissements importants en informatisation et en amélioration de la gestion.

MODULEX

Duo père-fils en tête, l'entreprise spécialisée dans la maison modulaire continue de se développer à l'exportation aux quatre coins de la planète. De nouveaux bureaux de vente ont été ouverts en Pologne en octobre 1999 et en Argentine, en France, en Suisse, dans les États américains du Colorado et de la Louisiane, également, dans la dernière année. Déjà présente au Vermont, Modulex y a aussi ouvert un deuxième point de vente pour renforcer sa position. Une maison modèle est par ailleurs en montre en Égypte, depuis mars, et des livraisons ont été effectuées récemment en Allemagne et en Autriche. L'entreprise est toujours très forte sur le marché du Japon, où elle prévoit livrer un minimum de 150-200 maisons en l'an 2000. Et elle a récemment livré 25 unités en Turquie, dans le sillage des tremblements de terre de l'année dernière.

Elle a aussi plusieurs projets de développement en Afrique. Mais c'est lorsqu'il parle du projet de l'île de Palau, près des Philippines, en Asie du Sud-Est, que le fils Martin Dechêne voit l'avenir comme dans un rêve: "Là-bas, c'est comme le paradis! Le projet vise à y construire un hôtel, un golf, des maisons, etc... pour 3 milliards $. Dans l'air depuis 3-4 ans déjà, les nouvelles du projet sont bonnes, ce qui pourrait nous apporter des contrats importants."


NOTE: Avec le #17 de COMMERCE MONDE, le 15 mai 2000, nous retournerons à la formule habituelle de cette rubrique, soit de présenter le profil d'entreprises de la région métropolitaine de Québec sélectionnées pour leur caractère exemplaire et/ou original et innovateur sur la scène du commerce international. Si vous avez des suggestions d'entreprises à nous proposer, n'hésitez surtout pas!

Contactez-nous: cyberjournal@commercemonde.com