Jumelage Bordeaux-Québec
Cette vieille amitié s'active envers la jeunesse et la coopération scientifique et économique

par Daniel Allard

 

Après Calgary, en 1956, c'est avec la ville française de Bordeaux, en 1962, que la ville de Québec établissait le deuxième jumelage de son histoire. Cette longue relation d'amitié institutionalisée vient de prendre un nouveau visage, avec le passage à Québec début février, pour une deuxième fois en moins de six mois, d'une imposante délégation bordelaise. En concrétisant très rapidement les premiers pans du Programme d'actions de coopération pour la période 2000-2002, signé par les deux maires, le 1er septembre 1999, à Québec, les administrations municipales en place veulent démontrer la vigueur de leur amitié renouvellée. La jeunesse est le thème fort de la série d’initiatives annoncées. Mais le milieu scientifique et celui des gens d’affaires trouvent aussi plusieurs raisons de se réjouir.  

PARTICIPATION PLUS FORMELLE DES INSTANCES ÉCONOMIQUES FRANÇAISES

Dominique Ducassou est un médecin de profession. Il est également un élu à la Ville de Bordeaux. C’est à ce titre qu’il est aussi adjoint au maire et qu’il dirigeait la délégation bordelaise de passage à Québec en février. En entrevue au Loews Le Concorde, à l’occasion de ce qui constituait son premier passage hivernal à Québec, le chef de cette mission a été invité à approfondir le volet économique de celle-ci.

«Oui, effectivement, il y a d’autres régions françaises qui sont plus présentes que nous sur le plan économique au Québec. Mais je tiens à vous faire remarquer que cette fois, contrairement à la mission de septembre dernier, nous avons avec nous un représentant du Conseil Régional d'Aquitaine, son vice-président Jean-Pierre Dufour», a-t-il rappelé.

Monsieur Ducassou a rappelé que le Conseil Régional d’Aquitaine, qui a la responsabilité en matière de développement économique, a déjà disposé d’une base logistique en Amérique du Nord, mais à Chicago. Il pense que la participation de monsieur Dufour à cette mission permettra de faire avancer bien des choses au plan économique.

Il a, à titre d’exemple, parlé du projet de tenir, en 2001,  à Québec, un  Colloque international sur les véhicules électriques. Bordeaux et La Rochelle sont actuellement des villes-pilotes, en France, pour l'utilisation de véhicules à énergies alternatives. De plus, Bordeaux est le siège du Centre mondial des piles au lithium.

La discussion a aussi permis d’apprendre que le partenariat Québec-Bordeaux en matière de stages professionnels en entreprise pour les jeunes n’est pas une première expérience internationale du genre pour Bordeaux: «Nous avons déjà fait des partenariats du même genre avec Munich, en Allemagne, pour les jeunes de 25-35 ans».

NAISSANCE OFFICIELLE DES RENCONTRES CHAMPLAIN-MONTAIGNE

Le passage de la délégation bordelaise, en février dernier, a aussi confirmé la création des Rencontres Champlain-Montaigne. L’entente portant sur la création de cette initiative en matière de coopération scientifique s'inscrit dans la continuité des échanges entre les quatre universités de Bordeaux et l'Université Laval, ainsi que dans le cadre du Programme d'actions de coopération pour la période 2000-2002, signée le 1er septembre 1999 par les maires des deux villes, Alain Juppé et Jean-Paul L'Allier.

Ces rencontres constitueront un forum d’échanges pluridisciplinaire entre universitaires, collectivités locales et partenaires socio- économiques avec, en perspective, l'élaboration de projets structurants pour le développement des deux villes et de leurs régions respectives. «Malgré Internet et tous les moyens de communication et d'information que nous possédons aujourd'hui, la relation directe entre les citoyens reste encore la meilleure manière de faire évoluer dans le bon sens cet homme mondial et ce Village global que peignent les experts de la mondialisation», a précisé Dominique Ducassou, un élu qui à titre d’adjoint au maire de Bordeaux était à la tête de la délégation française lors de la cérémonie de signature, le 1er février dernier.

La première Rencontre Champlain-Montaigne se tiendra à Québec en 2001 et abordera, dans une approche pluridisciplinaire, le thème de l'innovation. La seconde se déroulera à Bordeaux en 2002. Les Rencontres suivantes auront lieu tous les deux ans, alternativement à Québec et à Bordeaux.  

Photo: Ville de Québec

Sonia Dubourg-Lavroff, directrice du Pôle universitaire européen de Bordeaux, Jean-Pierre Dufour, vice-président du Conseil Régional d'Aquitaine, Dominique Ducassou, adjoint au maire de la Ville de Bordeaux, Jean-Paul L'Allier, maire dela Ville de Québec, Madeleine Nadeau, présidente du Conseil régional de concertation et de développement de la région de Québec - région de la Capitale nationale du Québec et François Tavenas, recteur de l'Université Laval, réunis à l'Hôtel de ville de Québec, le 1er février 2000, devant le Protocole de coopération instituant Les Rencontres Champlain-Montaigne.

PROGRAMME DE FORMATION PROFESSIONNELLE EN ALIMENTATION PAR HUIT PARTENAIRES QUÉBÉCOIS ET FRANCAIS

Seize jeunes de Québec, âgés de 18 à 35 ans, auront la chance d'acquérir une formation professionnelle sur mesure, incluant un stage de dix semaines dans le région de Bordeaux, dans les domaines de la boulangerie  artisanale (8 stages) ou de la charcuterie (8 stages) grâce à la création d'un Programme de formation professionnelle en boulangerie artisanale et en charcuterie.

«Un des objectifs importants de cette entente est de permettre à la jeunesse de participer à ce partenariat qui nous unit à la Ville de Bordeaux. Ce programme de formation est particulièrement intéressant par le fait qu'il permettra à des jeunes d'acquérir des connaissances spécifiques dans des domaines pour lesquels la région enregistre des besoins grandissants de main-d'oeuvre qualifiée», expliquait le maire de Québec, Jean-Paul L'Allier, au Centre intégré en alimentation et en tourisme (CIAT) de la Commission scolaire de la Capitale, le 1er février 2000, lors d’une imposante cérémonie publique de signature de l’entente précisant le cadre d'intervention de chacun des huit partenaires associés à ce projet. Cette initiative, «qui ne coûte pas un sous à la Ville de Québec», a tenu à préciser le maire, implique aussi la Ville de Bordeaux, Emploi Québec, l'Office franco-québécois pour la jeunesse, la Chambre de Métiers de la Gironde, la Commission scolaire de la Capitale, Gestion Jeunesse inc., et le Carrefour Jeunesse-Emploi de la Capitale nationale.

Pour être admissible au programme, il faut entre autres résider sur l'un des territoires desservis par les centres locaux d'emploi (CLÉ) de Duberger, de Limoilou et des Quartiers-Historiques, soit dans les villes de Québec ou de Vanier. La formation débutera le 17 avril et se terminera le 30 août. Les stages à Bordeaux se dérouleront du 3 septembre au 10 novembre prochain.  Mais les 16 diplômés ne seront disponibles en emploi qu’à partir de 8 décembre 2000, soit après la dernière étape du programme en sol québécois. Le CIAT offre le cours de boulangerie artisanale depuis trois ans, alors qu’il tente une percée au niveau de la charcuterie grâce à ce programme. "Le taux de placement des diplômés en boulangerie artisanale se situe à plus de 80% et en charcuterie, nous prévoyons un taux de placement supérieur", explique la directrice Berthe Bernatchez.

Réciprocité en 2001

L'entente prévoit également que de jeunes Bordelais pourraient éventuellement participer à une initiative analogue de stage en entreprises au Québec, en 2001, dans des domaines non encore précisés, toujours en bonne partie grâce au programme de l'OFQJ, qui fonctionne depuis quatre ans et demi, et qui a déjà bénéficié à au moins 650 jeunes québécois et à autant de jeunes Français.

DES JEUNES QUÉBÉCOIS IRONS AUSSI À ÉCO-ART 2000 ET AU RAID LA JUNIOR DES SABLES

Encore sous l'égide le l'Office franco-Québécois pour la jeunesse, vingt jeunes Français et Québécois participeront à Éco-Art, un projet d'insertion par les arts visuels. Ce projet, réalisé en partenariat avec le centre d'art L'Autre Caserne de Québec et les maisons de jeunes de Mérignac, dans le cadre des échanges Québec-Aquitaine, est conçu sous forme d'une biennale. D'une durée d'une dizaine de jours, Éco-Art se tiendra à l'été 2000 à Mérignac, en banlieue de Bordeaux, et à l'été 2001 à Québec.

Éco-Art se tiendra à l'été 2000
à Mérignac et à l'été 2001
à Québec

Par ailleurs, douze jeunes recrutés par la Maison des jeunes L'Intégrale de Charlesbourg et le Centre Jeunesse de Chaudière-Appalaches participeront, au printemps 2000, à la Junior des Sables, un raid de 300km en vélo sur les plage du littoral aquitain réunissant 200 participants valorisant la vie de groupe, l'entraide, le partage et l'entraînement physique.

 

HUIT EMPLOIS EN EUROPE OFFERTS AUX
ÉTUDIANTES ET ÉTUDIANTS DE LA VILLE DE QUÉBEC

 La Ville de Québec, l'Association Québec-France et la ville de Namur, en Belgique, offrent huit emplois d'été en Europe à des étudiants et étudiantes de la ville de Québec, dans le cadre de programmes d'échanges. Les jeunes intéressés à travailler à Bordeaux ou à Cannes, en  France, ainsi qu'à Namur, en Belgique, ont jusqu'au jeudi 6 avril  prochain pour s'inscrire en envoyant leur curriculum vitae ainsi  qu'une lettre expliquant leur motivation à participer à ce programme. Les emplois offerts consistent en :

  • quatre postes à Bordeaux, comme gardien ou gardienne de musée (six semaines);

  • deux postes à Cannes, en animation auprès de jeunes (six semaines);

  • deux postes à Namur, soit un poste en technique de tourisme de niveau collégial de même qu'un poste de niveau universitaire (3e année) en géomatique (concentration génie géomatique) (8 semaines).

Conditions particulières pour les postes à Cannes: La famille de chacun des jeunes qui participeront à cet échange devra assumer l'hébergement et les repas d'une ou d'un jeune de la ville partenaire.

Inscriptions:Vous pouvez vous inscrire en transmettant un curriculum vitae  accompagné d'une lettre explicative, précisant le poste recherché:

  • par courrier régulier au Service des ressources humaines,
    2, rue Pierre-Olivier-Chauveau, Québec (Québec) G1R 4J3 (tél: 418-691-6147) 

  • par courriel (en format Word) : livallee@ville.quebec.qc.ca

  • ou, pour les emplois en France, auprès de l'Association Québec-France,
    9, place Royale, Québec (Québec), G1K 4G2 (tél: 418-643-1616).

Date limite des inscriptions : jeudi 6 avril 2000