Intelligence d’affaires et technologies

par Frédéric Turcotte
Directeur du développement stratégique
ClicNet Télécommunications Inc.

 

Avec la mise en ligne de cette 18ème édition de COMMERCE MONDE, cette chronique prend une orientation un peu plus étendue. Nous avons, lors des précédentes parutions, traité de plusieurs aspects de l’intelligence d’affaires ou de la veille, et il nous apparaît important de situer l’information stratégique dans une réalité plus technologique. Les signes extérieurs de ce passage sont nombreux, la prochaine conférence annuelle de SCIP (Society of Competitive Intelligence Professionals) aura comme thème le commerce électronique et quotidiennement nous sommes de plus en plus inondés de nouveaux concepts: ASP, B2B, ERP, portails verticaux, etc. Mais surtout, les technologies de l’information sont maintenant indissociables de la réalité des affaires. Et l'information, sous quelques formes que ce soient, nous ne pouvons nous y soustraire, devient de l'information stratégique. Nous utiliserons cette chronique pour en présenter certains aspects et les prochaines lignes introduisent quelques concepts qui y sont reliés.

LE CEO, LE CIO ET L’INTELLIGENCE D’AFFAIRES

Il y a quelques parallèles à faire entre les fonctions d'intelligence ou de veille et celles d’un département de technologie de l’information (Information System). À vrai dire, ces fonctions sont souvent réunies au sein d’une même fonction exécutive à l’intérieur du management des compagnies de taille un peu plus grande. Il s’agit du CIO, le Chief Information Officer, qui coordonne le département de technologies de l’information.  Tout comme la veille, le département de technologies se fait poser des questions du type: doit-on dépenser autant pour des équipements qui ne servent pas directement à la production? Est-ce que l’on devraient impartir de tels services à l’extérieur de l’entreprise? Le commerce électronique devrait être une préoccupation des gens de technologie ou de marketing?  Comment maximiser le  service à la clientèle? Bref, la perception de l’apport de la technologie, combinée à celle de l’information et maintenant le commerce électronique complexifient le rôle du dirigeant de l’entreprise qui doit composer avec de nouvelles données sans cesse croissantes qui arrivent de partout.  L'intelligence d'affaires vient donc s'ajouter comme une nouvelle dimension qui permet à la fois d'utiliser des technologies pour collecter, analyser et diffuser l'information à valeur ajoutée et elle se glisse dans ce nouveau monde technologique branché sur l'environnement extérieur de l'entreprise.

LE PATRON DOIT FAIRE FACE À LA RÉALITÉ

Pour la direction de l'entreprise, et ce, peu importe sa taille, la réalité quotidienne du monde des affaires impose quelques évidences. Nous pouvons identifier cinq (5) réalités que Tom Field présentait dans le numéro de juin de CIO Magazine:

  1. dépendance à la technologie qui est croissante depuis des années;

  2. dépendance du commerce électronique qui force les technologies de l'information à se "connecter" sur le monde extérieur;

  3. augmentation du temps alloué à gérer les technologies pour les dirigeants;

  4. impartition de certain processus technologiques semble innévitable;

  5. difficulté de trouver des personnes qualifiées pour le travail en technologie de l'information.

Nous reviendrons sur ces aspects avec plus de précisions dans les prochains textes. Mais des gourous, encore eux, prédisent la mort des technologies de l'information! En fait, ils ne disent pas que les entreprises n'utiliseront plus les technologies de l'information, leur position est davantage axée sur une complexité croissante de ce rôle au sein des entreprises et leur pénétration de plus en plus large au sein de toutes les unités d'affaires qui feront en sorte qu'il sera impossible de regrouper ces fonctions dans une seule unité. Leur discours est davantage versé vers l'impartition grandissante, "outsourcer" de plus en plus des services reliés à l'information.  Encore une fois, nous tenterons d'y voir un peu plus clair dans les prochains textes qui illustreront davantage ces nouvelles réalités avec des cas concrets.

 

Microprogramme de deuxième cycle en commerce électronique

La Formation continue de la Faculté des sciences de l’administration (FSA) de l’Université Laval annonce le lancement d’un microprogramme de deuxième cycle en commerce électronique. Ce microprogramme de 12 crédits permet d’acquérir des connaissances sur l’évolution et l’utilisation du commerce électronique; de comprendre les enjeux de la culture Internet et dans tirer profit; de développer des stratégies et des habiletés d’intervention liées au commerce électronique. En plus de répondre à une demande sans cesse grandissante pour la formation en commerce électronique, le microprogramme vise à donner une formation complémentaire à des personnes qui ont déjà un diplôme universitaire de premier cycle, ce qui leur permettra de mieux intégrer et gérer le virage Internet. Il s’agit d’un enseignement orienté sur les concepts et la réingénierie des processus d’affaires liés au commerce électronique et à l’utilisation de logiciels propres à la mise en place de solutions de commerce électronique dans une entreprise. Le microprogramme comporte quatre composantes essentielles, soit la stratégie, le marketing, la technologie et le design.

Maîtrise sur mesure en design graphique et multimédia

Un programme de Maîtrise sur mesure en design graphique et multimédia, offert par l'École des arts visuels, a également été lancé. Ce programme devrait incessament être porté à la liste des programmes d'études admissibles au "Programme de soutien au développement de la main d'oeuvre, secteur Technologies de l'information" du ministère de l'Éducation du Québec.  Mis en place en septembre 1999, le programme de Maîtrise sur mesure en design graphique et multimédia est le seul programme de 2e cycle au Québec qui est orienté vers la création visuelle. Il totalise 45 crédits, échelonnés sur trois sessions consécutives. Au terme de leur formation, les créateurs-communicateurs en multimédia auront acquis les connaissances spécifiques aux différents processus de la création visuelle, de la scénarisation, de la navigation et de l'ergonomie d'interface. Chaque étudiant et étudiante aura réalisé notamment un site Web et un cédérom interactif. Le programme peut accueillir 30 étudiants. Pionnière de la technologie du multimédia, la compagnie Apple est étroitement associée au programme.