Québec-Namur
Des "Semaines" qui transforment un jumelage en opportunité permanente

par Daniel Allard

 

Sommaire du dossier spécial:

 

Maintenant qu'on l'a mis à l'épreuve, le concept de "Semaine de Québec à Namur" assure au moins une chose! Cette semaine - ces semaines, en fait, car les Belges étaient venus à Québec du 24 au 31 octobre dernier - auront à coup sûr un prolongement manifeste dans le temps. Beaucoup plus qu'une rencontre de maires avec quelques fonctionnaires, on parle ici d'une force de frappe de 150 personnes. Et ces gens qui ont fait le Namur-Québec/Québec-Namur constituent dorénavant le ferment d'une relation de jumelage international inscrite dans le sens de la durée.

"Lorsqu'on y va en groupe, on dérange... et c'est le but! En groupe, on va plus vite... on fait mieux, ensemble." Ces mots de Jean-Paul L'Allier résument très bien la chose. Et le maire de Québec a ici bien raison. Pour les membres du groupe, une opération du genre ouvre toutes les portes, alors que la ville est un support, qu'elle est facilitatrice. La semaine du 28 mai au 4 juin 2000 restera donc gravée dans plus d'une mémoire en tant que "Semaine de Québec à Namur". Particulièrement pour les quelque 75 Québécois qui auront fait le déplacement en Belgique.

BILAN QUÉBÉCOIS

Après une semainde d'action, difficile de trouver de la déception dans tous ces visages. Chacun y a manifestement trouvé son compte, à travers spectacles, expositions, colloques, rencontres d'affaires et même manifestations sportives.

Dans le domaine de l'économie, les entreprises Imagix Multimédia, GID, la maison d'édition Le Loup-de-Gouttière et des commerçants du Quartier Petit Champlain reviennent tous avec des acquis.

Pour les deux représentants d'Imagix, Bernard Chartier et Francine Bergeron, Namur n'était pas un terrain vierge. Ils sont surtout ravis d'y avoir approfondi leurs liens avec l'Université de Namur, d'où des stagiaires pourraient provenir pour des séjours de formation en multimédia à Québec. (Depuis, Imagix a annoncé qu'elle avait été acquise, fin juin, par NURUN, une filiale de Quebecor. Imagix Multimedia avait été fondée par son président actuel, Bernard Chartier, en 1988.)

GID, qui a déjà ses entrées dans le milieu d'affaires belge, a surtout profité de l'événement pour faire des suivis.

Le Groupe Québex ramène aussi de bonnes nouvelles pour ses protégés: la boutique d'artisanat La Feuille d'érable et La Petite Cabane à sucre, qui offre des produits de l'érable. Comme une vingtaine d'entreprises à Québec, ces dernières font affaires avec Québex, qui les représente sur les marchés de l'exportation. "Lors de notre première visite en décembre 1999, nous avions dû payer 3 000$ pour chacune des deux cabanes utilisées lors du marché de Noël. Cette fois, les mêmes cabanes étaient gracieusement à notre disposition et les gens de la ville de Québec m'ont aidée à identifier l'entreprise avec laquelle j'ai maintenant des ententes", explique Kathy Poulin, directrice adjointe. L'entreprise en question, c'est La Maison de Café Delahaut. "Nous importerons de chez-eux des cafés fins et exporterons toute notre gamme de produits de l'érable". Québex a aussi décidé de retourner en Belgique en décembre 2000, pour participer au marché de Noël de Bruxelles, "...et nous irons peut-être à Namur également", avance madame Poulin.

La maison d'édition de Québec Le Loup de Gouttière, outre plusieurs événements servant de vitrines à sa collection de quelque 125 titres (poésie, nouvelle, roman, essai), rapporte de Namur une proposition concrète de contrat de diffusion pour l'ensemble de ses livres, qui devrait faire en sorte qu'à partir de 2001, l'entreprise profitera d'une distribution dans l'ensemble de la Belgique.  Le Loup de Gouttière revient également avec une invitation pour participer au 4e Marché de la poésie de Namur, en juin 2001, et avec des invitations pour la présentation de ses auteurs à la Maison de la poésie de Namur. Sur un second volet, à travers l'exposition, du 17 mai au 18 juin, des oeuvres de Francine Vernac et de Gabriel Lalonde à la Galerie Rive-Gauche Art Contemporain, une quinzaine de collectionneurs, la Ville de Namur, la Province de Namur et l'Académie des Beaux-Arts ont profité de l'occasion pour acquérir des oeuvres des deux artistes de Québec. "Le Loup tire près de 30% de ses revenus de ses activités internationales" note Francine Vernac, artiste mais aussi pdg, qui a fondé cette maison d'édition il y a onze ans. Francine Vernac n'était d'ailleurs pas partie seule pour Namur. Gabriel Lalonde, artiste et écrivain, y a aussi passé la semaine. C'est lui qui avait fait le premier contact avec des gens de Namur lors d'une rencontre d'artistes, à Bruxelles, en décembre 1999. La galerie Rive-Gauche de Namur lui avait alors fait savoir qu'elle désirait exposer ses oeuvres en l'an 2000. L'artiste-entrepreuneure n'a pas eu peine à faire intégrer son projet liant art et littérature à la programmation de la Semaine de Québec à Namur. Vernac et Lalonde y retourneront tous les deux, en décembre.

Caroline Lepage, de la Société de promotion économique du Québec métropolitain, était aussi à Namur. Elle a présenté la région lors d'un petit-déjeuner d'affaires devant un important aréopage de la communauté d'affaires namuroise. En tant que directrice du volet exportation à la SPEQM, elle a continué de jouer un rôle pivot à l'appui de toute initiative des entreprises de Québec.

Le jumelage de Québec et de Namur se prolonge également dans le jumelage de deux quartiers, celui du Petit-Champlain à Québec et le quartier Saint-Loup de Namur. Danielle Rochefort, qui représentait les commerçants de Québec, rapporte que les gens d'affaires du quartier namurois, qui contrairement aux Québécois n'ont pas d'association, ont été en mesure de constater les vertus d'une association de gens d'affaires. Bien visibles, six cabanes de bois ont servi les commerçants québécois installés à la place de l'Ange, pendant onze jours. Autre façon de mesurer l'impact promotionnel de l'opération des commerçants: il y avait 3578 billets dans l'urne qui permettra à un Namurois de visiter prochainement Québec. Une centaine de commerçants de Namur avaient remis à leurs clients les billets d'un concours.

Côté tourisme et congrès, Pierre Labrie, le directeur de l'Office du tourisme et des congrès de la Communauté urbaine de Québec, revient avec une possibilité d'entente de diffusion avec la chaîne spécialisée Liberté Travel et la venue possible d'un congrès à Québec l'an prochain ou en 2002. Mais son principal trophée, il le tient d'une collaboration avec le voyagiste belge Nouvelles Frontières: 10 000 dépliants titrant "A la découverte de Québec et de la Belle Province" offrent un forfait à 9 400 francs belges (environ 335 $CAN). Neuf agences de voyage vendent actuellement ce forfait à travers toute la Belgique, le Luxembourg et quatres agences à Bruxelles même. Un tarif qui rend le Québec plus accessible que l'Espagne pour un Belge!

À travers une semaine de présentations, d'ateliers avec des agents de tourisme, d'entrevues télé... Pierre Labrie s'est aussi fait dire que déjà, per capita, les touristes belges sont plus nombreux que ceux de France à visiter le Québec. Il a aussi entendu des représentants belges de l'industrie touristique ardemment réclamer un lien aérien direct Québec-Bruxelle. Devant eux, Pierre Labrie s'est fait diplomate, faisant miroiter un optimisme pour l'été 2001.

Pour sa part, à la recherche d'idées originales et de comparaisons inspirantes, Hélène Lapointe, chargée de projet pour le Conseil régional de concertation et de développement de la région de Québec a dû faire des miracles pour éviter les frais de surplus de bagage sur son vol de retour!

Côté gastronomique, des chefs cuisiniers des restaurants Le Saint-Amour, Le 47e Parallèle et Le Poisson d'Avril de Québec, de même qu'une représentante du Collège Mérici, ont partagé les fourneaux de restaurants de Namur pendant toute la semaine. Les menus québécois ont gardé pleins des restos belges aux propriétaires ravis.

Pour le Collège Mérici, le menu de la Semaine se solde déjà par une abondance récolte à long terme. Grâce à une entente, il y aura échange de stagiaires entre l'Institut supérieur de gestion hotelière et Mérici. Le collège a aussi signé une entente avec le Ciria, une école de tourisme de Bruxelles. En novembre prochain, un étudiant de Mérici sera participant lors d'un concours, alors qu'un professeur, Sébastien Bonnefis, y sera membre du jury. Ce sera la première fois qu'un représentant d'un pays non-européen participera à ce concours gastronomique namurois.


Le directeur général du Collège Mérice, M. Lévesque et Martine Jacques, députée permanente du Conseil provincial de Namur, officialisent l’entente conclue.  


Sept signataires, en contre-partie de la seule signature du Collège Merici, ont été nécessaires du côté belge pour concrétiser cette entente. Toutes les parties sont ici en compagnie des deux maires de Québec et Namur, lors de la signature officielle.  

La porte de la culture est toujours grande ouverte lors des rapprochements entre villes de la Francophonie et, sans surprise, le programme de la Semaine en regorgeait. Il fallait vivre le spectacle de fermeture du Festival des Arts Forains, alors que les six musiciens québécois du groupe ESS'N Club ont dû multiplier les rappels avant de complètement rassasier un public charmé. ESS'N Club confirme être déjà en négociation pour retourner en Belgique à l'automne.

Le poète Christian Vezina fait aussi partie des artistes qui auront l'occasion de retourner sur les traces de leur Semaine de Québec à Namur: "J'ai été réinvité pour quatre spectacles en novembre", explique l'artiste qui en était à sa première visite en Belgique. Même chose pour le chansonnier Mario Brassard, qui prépare maintenant une autre tournée, en Suisse, en septembre prochain, et qui tentera de faire un autre passage en Belgique.

Globalement, une place importante a été réservée aux artistes de la relève. La liste est longue: vernissage de deux expositions-photos de Jonathan Lotin et Félix Bédard et des sculptures de Diane Létourneau à la Galerie du Beffroi; vernissage de deux expositions à l'église Saint-Loup: rencontre avec Michel Madore à la Maison de la poésie; spectacles des chansonniers Mario Brassard, Paule-Andrée Cassidy et Stéphane Côté; exposition d'art contemporain de Francine Vernac et Gabriel Lalonde à la Galerie Rive-Gauche; présentation de la cinématographie québécoise au Cinéma d'art et d'essai; rencontre-débat par Diane Létourneau et les élèves de l'Académie des Beaux-Arts; et le fabuleux spectacle de la compositrice-interprète et violoncelliste Jorane, au Théâtre Royal de Namur, devant 850 spectateurs!

Deux colloques, un sur l'expertise québécoise en matière de gestion municipale, et un autre, particulièrement attendu par les Namurois, sur la mise en valeur et la promotion du statut de capitale ont occupé une journée et demi de la Semaine.

À partir d'une présentation audiovisuelle de grande qualité, Pierre Boucher, le pdg de la Commission de la capitale nationale du Québec, a rendu un fier service à ceux qui rêvent, à Namur, d'une structure administrative comparable. Un dossier dont la région wallone parle depuis trois ans. Le ministre wallon Jean-Marie Sevrin visitait déjà Québec dès le 10 juin dernier, pour y rencontrer entre autres Pierre Boucher, à la CCNQ.

L’animateur Henri Dorion, Jean-Louis Close, Jean-Paul L'Allier, Anne-Marie Straus, élue conseillière communale (PRL-opposition libérale) et directrice générale à la technologie et la Recherche à la Région wallone, Luc Arnould et Pierre Boucher, lors de la séance publique sur la Commission de la capitale nationale du Québec.  

De plus, un groupe de 22 cyclistes de la région de Québec a sillonné les routes de la région namuroise et donné un volet sportif mais amical à la Semaine.

En travaillant sous cette formule de "semaine", la ville de Québec mobilise des partenaires qui absorbent du coup une bonne partie de la facture. Dans le cas présent, l'initiative a été réalisée avec la collaboration de la Commission mixte Québec/Wallonie-Bruxelles, de l'Agence Québec/Wallonie-Bruxelles pour la jeunesse, du ministère de la Culture et des Communications du Québec, dans le cadre de l'Entente sur le développement culturel de Québec, et du Groupe pour le rayonnement international de la région de Québec. (Retour au sommaire du dossier spécial)

DES VILLES QUI LÈVENT LA TÊTE DEVANT L'ÉTAT

C'est sur le ton du concept de la micro-coopération que le maire L'Allier aime présenter la relation Québec-Namur: "Je vais toujours plaider pour les villes qui veulent se tourner vers l'avenir, améliorer leur sort, et qui choisissent des villes à leur mesure", disait-il lors d'un discours. Dans son allocution-réponse prononcée au Théâtre Royal de Namur à l'occasion de la réception officielle de la "Semaine de Québec à Namur", le 1er juin, le bourgmestre Jean-Louis Close allait dans le même sens: "Nous vivons à l'évidence aujourd'hui dans un monde de communication qui ne peut se confiner aux seules sphères de la finance et des grands groupes multinationaux... À ces multiples égards, les échanges Québec/Namur sont novateurs et exemplaires... Namur est redevable à Québec d'en avoir pris l'initiative en proposant de formaliser, organiser et optimiser des relations déjà nombreuses et anciennes dans un accord-cadre de coopération."


Le bourgmestre de Namur, Jean-Louis Close,
et son bon ami le maire de Québec, Jean-Paul L'Allier

Dans les deux hôtels de ville, on souhaite d'ailleurs être entendu par les autorités supérieures respectives (Commission mixte Wallonie-Bruxelles, MRI, etc...) pour que le jumelage soit reconnu à part entière. Mais ce n'est qu'un début! À quoi doit servir cette marge de manoeuvre des villes sur la scène internationale? 

Québec se cherche encore une ou deux villes
en Amérique latine
et une autre en Europe de l'Est

"C'est plus facile de rentrer dans une porte ouverte (Xi'an) que de se faire un trou dans la muraille de Chine", image le maire de Québec qui pense à un appui respectif à l'international. Les discussions avec Jean-Paul L'Allier ont justement permis d'apprendre que Québec se cherche encore une ou deux villes en Amérique latine et une autre en Europe de l'Est. Pour des jumelages formels, après, Québec dans sa forme actuelle va s'arrêter là!

Avec Namur, Québec a déjà décidé de s'associer dans certains programmes de coopération internationale, dans un premier temps, sur la base des relations privilégiées déjà nouées par les deux villes avec la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. Luciano Dorotea et Serge Viau, deux fonctionnaires de la ville de Québec, se sont rendus en mission à Ouagadougou, l'automne dernier, pour démarrer des actions dans le cadre des programmes de la Fédération canadienne des municipalités (FCM). Pour sa part, Namur est liée avec Ouagadougou depuis plusieurs années. Et comme le bourgmestre aime bien l'Afrique, la province de Namur a également un partenariat avec une province du Sénégal.

Coopération internationale croisée
Québec-Namur
en Afrique

Pour Namur, l'organisme NEW cherche par ailleurs actuellement de nouvelles entrées en Amérique du Sud, car la Société de développement économique de la Rive-Sud de Montréal, par le réseau Sésame, n'est plus active pour le Chili et l'Argentine. Ici, c'est Québec qui pourrait être très utile pour sa jumelle. Namur, qui n'a toujours pas de Services des relations internationales proprement dit, et qui compte en créer un cet automne, s'inspirera aussi de l'expérience de Québec et de Luciano Dorotea, ici manifestement en avance.

"Le rayonnement international de Québec est un don et un atout précieux pour Namur et pour la Wallonie", affirmait d'ailleurs très officiellement dans le même discours le bourgmestre Close. Allant plus loin, on se convainc définitivement que des deux capitales, c'est manifestement Namur qui retire le plus de ce jumelage officiel en entendant Thierry Panier, conseiller adjoint au maire de Namur, qui n'hésite pas à voir ce jumelage comme "un cadeau de Québec à Namur"!

Mais à ce jour, les succès de la relation Québec-Namur tiennent beaucoup à la qualité de la relation personnelle qu'entretiennent Jean-Paul L'Allier et Jean-Louis Close. Deux villes jumelées parce que leurs premiers élus s'entendent à merveille, c'est un début. En fin de troisième mandat, le premier prépare sa sortie de novembre 2001, et après 18 années à la tête de Namur, il n'est pas assuré que le second gagnera le scrutin qu'il sollicite le 8 octobre prochain! Qu'adviendra-t-il du jumelage Québec-Namur lorsque la forte amitié liant leurs premiers élus sera du passé? Cette question, à laquelle seul l'avenir répondra, mérite tout de même d'être soulevée. Les maires ne font pas totalement les jumelages, mais ils les impreignent fortement.    

C'est par exemple en constatant le triangle Namur-La Fayette-Poitier que les trois maires mutuellement jumelés ont fixé les bases de ce qui est devenu le réseau SÉSAME: "Nous cherchions une manière de venir en aide à une économie de PME", raconte encore Thierry Panier. Ce réseau international de villes SÉSAME est une opportunité que le maire L'Allier avait préféré ne pas saisir le moment venu, privilégiant le mode bilatéral à cette forme de coopération internationale multilatérale. Le regrette-t-il? Luc Arnould qui dirige NEW et le lien Namur-SÉSAME pense franchement que oui et maintenant la ville québécoise membre de SÉSAME est Longueil! 
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Plan d'action Québec-Namur
Perspectives 2001-2002

  • Priorité à la valorisation du tourisme thématique.

  • Cibler des évènement accueillant et valorisant les PME.

  • Envisager l'organisation d'une activité phare dans chacune des deux villes tous les trois ans.

  • Poursuivre les échanges de fonctionnaires pour une durée d'une dizaine de jours au rythme de deux par an.

  • Poursuivre les échanges de jeunes (échanges inter-universitaires et stages en entreprises).

  • Des partenariats sont envisagés en géomatique et en gestion urbaine (urbanisme et patrimoine).

  • Une consule honoraire du Canada - en la personne de l'avocate namuroise Catherine Henry - pourrait aussi prochainement prendre ses quartiers à Namur.  (Retour au sommaire du dossier spécial)

NAMUR ET SES OPPORTUNITÉS D'AFFAIRES

La ville de Namur d'aujourd'hui est le résultat, au 1er janvier 1977, d'une fusion de 25 anciennes communes couvrant 176 km2, auxquelles, dix ans plus tard, au 10 décembre 1986, on accordait le statut de capitale de la Région wallone. Densément peuplée avec 597 hab/km2, Namur ne compte que 105 000 habitants, à 94% de nationalité belge. La ville fournit pourtant quelque 53 700 emplois, à 86% dans le secteur tertiaire et 13% dans le secteur secondaire.

À 55 minutes de train de Bruxelles
et, grâce au TGV Thalys, à 2h20 de Paris
et à 3h30 de Londres

Son Parc scientifique CREALYS de 48 ha regroupe 24 entreprises (200 emplois) alors que 143 entreprises (3 750 emploies) se trouvent dans un de ses trois parcs industriels. Au croisement de la Sambre et de la Meuse, le Port autonome de Namur est le 3ème port fluvial de Wallonie en importance (22 entreprises y sont localisées, dont une unité du géant SmithKline Beecham), sans compter le Port de plaisance de Jambes. Namur possède également un incubateur d'entreprises informatiques et une vingtaine de bâtiments industriels avec encadrement.

Les facultés universitaires de Namur regroupent 600 professeurs et chercheurs, 400 techniciens et près de 5000 étudiants autour de six spécialités:

  • philosophie et lettres;

  • droits;

  • sciences économiques et sociales;

  • informatique;

  • sciences;

  • médecines.

Un diplôme en droit et gestion des technologies de l'information et de la communication y a été récemment créé.

En 1987, on y créait un EuroInfo Centre au sein d'un réseau européen d'encadrement des PME (il existe aussi un EuroInfo Centre pour toute la Wallonie, à Montréal, depuis deux ans) et en 1992 une Chaire Sud-Nord favorisant la coopération inter-universitaire et l'expansion des pays du Sud. Namur est aussi membre depuis 1992 du réseau Sésame qui réunit 18 villes d'Amérique, d'Europe et d'Asie, dont Longueil, au Québec, et Moncton, au Nouveau-Brunswick. Depuis 1998, Namur fait partie du club des "villes amies" de Ogaki, proche de Nagoya, au Japon.

L'économie de Namur s'appuie énormément sur les PME. Elle compte 2 420 entreprises de moins de 20 employés, soit 90% du toyal de 2690, contre 140 entreprises (5%) ayant entre 20 et 50 employés, alors que presque autant, soit 130 (4,8%) sont des entreprises de 50 employés et plus. Et presqu'autant de commerces et de professions libérales, environ 2000, dont 610 médecins, 256 avocats et 67 officines de pharmaciens. Hormis ses 13 musées, 9 bibliothèques, 15 salles de cinémas, 14 hôtels, 170 restaurants, 7 discothèques et 150 cafés-bars ou tavernes, Namur est aussi une ville qui, chaque année, programme plusieurs grands événements:

  • MultiCité

  • Festival des Arts Forains

  • Corso Fleuri

  • Estiv'Arts

  • Foire de Namur

  • Nuits de Buley

  • Brocante de Temploux

  • Fêtes de Wallonie

  • Rallye de Wallonie

  • Verdur'Rock

  • Grand prix de Belgique de Motocross 500cc

  • Festival International de Folklore

  • Salon Valériane

  • Salon de la Construction et de l'Intérieur

  • (25 000 visiteurs sur 9 jours en octobre)

  • Salon Antica (30 000 visiteurs sur 9 jours en novembre)

  • Festival International du Film Francophone (45 000 visiteurs sur 9 jours, fin septembre, dont la 15e édition se déroulera du 22 au 30 septembre 2000 Internet: www.fiff.namur.be)

Parmi les opportunités à saisir pour des entreprises de Québec, difficile de ne pas faire de lien avec le dossier du Funiculaire de la Terrasse Dufferin lorsque l'on apperçoit les longs cables qui décorent la falaise de la Citadelle de Namur. Le téléphérique reliant le haut de la Citadelle à la ville ne fonctionne effectivement pas depuis deux ans et un débat reste à faire sur l'opportunité de le remettre en fonction, confirme les Namurois interrogés sur la question.  (Retour au sommaire du dossier spécial)

Le jeune Infopôle de Namur
se rapproche du CEFRIO

Dix jours avant le début officiel de la semaine, Monique Charbonneau, la pdg du CEFRIO, le Centre francophone d'informatisation des organisations, était l'invité de l'Institut d'informatique des Facultés de Namur. Ce dernier, en partenariat avec le Bureau économique de la province de Namur, a fait naître, il y a six mois, un Infopôle wallon. Initié par le monde universitaire, les interfaces provinciales et économiques et le monde industriel, le jeune organisme fédère les compétences disponibles pour constituer un pôle d'excellence dans les systèmes publics et privés d'information.  

 

ENTREVUE AVEC RENAUD DEGUELDRE, D.-G. DU BUREAU ÉCONOMIQUE DE LA PROVINCE DE NAMUR

Pour découvrir ce que des gens d'affaires de Québec devraient savoir sur l'économie namuroise, nous avons rencontré, à son bureau de Namur, Renaud Degueldre, directeur général du Bureau économique de la province de Namur.

Première chose qui frappe, toutes les filières spécifiques de Namur correspondent avec des points forts du tissu économique de Québec:

  • la construction en général

  • le bois

  • l'agro-alimentaire

Même observation concernant les secteurs liés aux forces des deux universités namuroises:

  • technologie agro-alimentaire et son "Gembloux Agrobiopôle Wallon" (GABW)

  • technologie de l'environnement

  • technologie de l'information

"Mais notre secteur du bois concerne surtout l'amont, la première transformation avec spécifiquement les essences feuillues. Nous avons donc un besoin d'expertise très fort en seconde transformation du bois, tout comme en agro-alimentaire", précise Renaud Degueldre en pensant à des opportunités pour les entreprises de Québec.

CRÉDEQ-BEP,
un lien économique
déjà structuré

Lors d'une visite à Québec en mai 1998, Renaud Degueldre, au nom du BEP, avait signé avec le Centre régional de développement d'entreprises de Québec, le CRÉDEQ un protocole de coopération transatlantique inter-entreprise. L'entente permet, par exemple, à une entreprise Québécoise de solliciter le CRÉDEQ qui va ensuite demander au BEP de réaliser gratuitement une étude de marché à son bénéfice. Faiblement exploité, l'accord n'aurait permis que 4-5 demandes, dont une étude de marché pour un produit québécois du secteur médical et une rencontre à ce titre en Belgique. Tout à fait réciproque, il faut souhaiter qu'à l'avenir, l'outil CRÉDEQ-BEP rejoindra davantage les gens d'affaires de Québec et de Namur.  


Renaud Degueldre, directeur général du 
Bureau économique de la province de Namur

Parmi les autres outils pouvant faciliter les partenariats d'affaires entre Québec et la province de Namur, monsieur Degueldre mentionne que les entreprises namuroises sont privilégiées par le Programme Lauréat. Lauréat comprend une gamme complète d'incitants afin d'apporter aux PME un "coup de pouce", financier mais aussi en terme d'accompagnement, tout au long du processus de développement d'une innovation.

Ainsi, chaque printemps voit revenir la Semaine de l'innovation. Des "Bourses Lauréat" peuvent aussi aider un scientifique ou un entrepreneur à se rendre à l'étranger pour y rencontrer des partenaires potentiiels ou pour en recevoir. PERICLES est l'acronyme de Program for Extending Resources in Information and Communication by Local Exchange System, né en1996 pour promouvoir à travers toute la province de Namur une nouvelle culture de l'information et développer des applications télématiques innovantes et faire de la province un pôle d'excellence en technologie de l'information et de la commnication. Une de ses applications, SYRECOS, acronyme de SYstème Régional d'Échanges de COmpétences et de Services, est un catalogue intelligent de formation dédié essentiellement aux PME.

Par ces programmes provinciaux d'impulsion à l'innovation technologique (Lauréat) et à l'internationalisation (FOPPEX), Fonds Provincial de Promotion à l'Exportation, une opération d’implantation d’entreprise, par exemple, peut bénéficier de la prise en charge de 50% du prix du terrain!

Quant à la province de Namur prise globalement, Renaud Degueldre fait remarquer qu'elle possède une économie très diversifiée, avec cependant une composante rurale très forte, donc très agricole, et aussi parce que 97% des entreprises comptent moins de 50 employés.

Mais la province de Namur compte tout de même environ 500 entreprises exportatrices, dont un pôle significatif d'entreprises namuroises tournées sur l'exportation vers l'Afrique (Tunisie, Maroc et Côte d'Ivoire surtout). (Retour au sommaire du dossier spécial)

 

ENTREVUE AVEC LUC ARNOULD, DIRECTEUR DE NAMUR-EUROPE-WALLONIE (NEW)

NEW, c'est un peu la SPEQM des namurois. Créé d'ailleurs lui aussi il y a dix ans, l'organisme a à sa tête un homme de très grande expérience qui a même été en poste à Québec en 1988-90. À la différence de la SPEQM, en tant qu'organisme mixte NEW compte pas moins de 360 membres dont plusieurs entreprises et gens d'affaires individuellement. Il compte six employés et un budget annuel approchant un million $CAN.

"Après le doublé Semaine de Namur à Québec, puis de Québec à Namur, le challenge sera de faire un petit peu quelque chose tout le temps maintenant", lance Luc Arnould.

"Le lien Université Laval-Facultés de Namur est déjà important. Il y a sûrement 15 professeurs qui le font vivre." Mais ici, l'homme de réseau à la franchise qui l'honore ne cache pas un regret: l'absence de l'Université Laval dans la délégation de la Semaine de Québec à Namur!

"Ce que l'on peut faire ensemble? Certainement de la coopération nord-sud". Luc Arnould pense ici assurément à Ouagadougou.

 
Luc Arnould a été en poste à Québec en 1988-90

Grâce à NEW et au Réseau SESAME, la province de Namur dispose aussi d'un solide point de chute à Zhengzhou, dans la province chinoise de Henan, ainsi que d'un accord de coopération avec la province de Jiangsu, toujours en Chine.

Mais ce qui est le plus à surveiller, c'est qu'il devrait y avoir une mission économique de la Région wallone au Québec et à Québec autour de mai 2001. À cette date, NEW s'approchera de l'inauguration de ses nouveaux locaux de la Bourse rénové, fin 2001, où elle gèrera entre autres son propre centre de conférences.  (Retour au sommaire du dossier spécial)

www.new.be
www.ville.namur.be
www.sesame.net