Ag-Bio Centre
À un oui de naître

par Daniel Allard

 

Le Centre d'émergence d'entreprises en agro-biotechnologie de la région Québec/Chaudière-Appalaches (Ag-Bio Centre) n'est plus qu'à un oui de sortir de terre. La confirmation d'une  subvention de 375 000$ provenant du Fonds de diversification de l'économie de la capitale, qui s'ajoute aux 230 000$ déjà accordés par le Conseil régional de concertation et de développement de Chaudière-Appalaches, rassure les promoteurs de ce projet régional de voir naître le nouvel incubateur d'entreprises. Maintenant, ils attendent un dernier oui: celui du gouvernement fédéral. "Tous les documents sont en règle et la réponse est pour fin juillet. Nous espérons que Développement économique Canada confirmera sa participation pour 400 à 600 000$", explique Jean-François Carrier, secrétaire de la corporation et parmi les promoteurs du projet.

"Dès que le financement sera assuré, nous passerons à l'étape suivante, soit préparer les appels d'offres pour le bâtiment et l'appel de candidatures pour engager un directeur général. Nous souhaitons débuter le chantier en septembre, pour fermer les murs avant les neiges", poursuit-il. La confirmation de la construction et de l'opérationalisation pendant ses trois premières années d'Ag-Bio Centre représente un investissement financier total de 2,1 millions $.

UN NOUVEAU "COMPLEXE TECHNOLOGIQUE"

Un édifice serait donc construit sur les terrains de ce qu'on pourra bientôt dénommer le "Complexe technologique" du Cégep de Lévis-Lauzon. Cette institution collégiale, située sur la rive-sud de Québec, forme environ 300 personnes par année en différentes techniques de biotechnologie. Le projet prévoit que le nouvel édifice logera également une deuxième corporation: TransBIOtech.

TransBIOtech, que dirige Denis Beaumont,  est une corporation à but non lucratif mandatée par le Cégep de Lévis-Lauzon, depuis janvier 1999, pour gérer son Centre collégial de transfert en biotechnologies. Comptant sur un parc d'équipements  de haut niveau évalué à plus de 5M$, il offre déjà ses services aux entreprises de la région depuis quelques années. Sa mission couvre principalement les domaines de la biologie moléculaire et du génie génétique, de l'immunologie, des bioprocédés de la microbiologie appliquée et du traitement des biomasses. Son mandat d'intervention couvre l'ensemble du territoire du Québec. Comptant actuellement 12 employés, ce centre prévoit passer à 25 employés avec la création de l'incubateur.

L'Ag-Bio Centre, sous le même toit, constituera à terme un pôle de recherche et de formation de calibre international, comptant sur la masse critique d'une quinzaine de groupes de recherche, de cinq institutions d'enseignement et de l'Institut de recherche sur les aliments fonctionnels et nutraceutiques.

L'incubateur prévoit accueillir deux entreprises dès sa première année d'existence, quatre à sa deuxième, sept à sa troisième et atteindre un total de dix après quatre ans. Les efforts de recrutement de jeunes entreprises prometteuses seront facilités par les apports du Centre québécois de la valorisation des biotechnologies, co-partenaire de l'Ag-Bio Centre, avec le Conseil local de développement de la MRC Desjardins. Ses promoteurs expliquent qu'il doit être vu comme une structure administrative, qui viendra en appui aux entreprises en démarrage pour une période d'environ trois ans, en fonction d'une sélection à l'entrée et d'une graduation à la sortie. Ag-Bio Centre a déjà son propre conseil d'administration, que préside Serge Krönstrom.

Parmi les avantages de la mise sur pied d'incubateurs d'entreprises, la femme d'affaires Nour Sayem cite que 87% des entreprises hébergées par un incubateur sont encore en activité et que celles-ci créent en moyenne 1/3 plus d'emplois que les autres entreprises.

Invitée récemment dans le cadre des "Petits déjeuners technologiques" du GATIQ, Nour Sayem, qui a réalisé le plan d'affaires d'Ag-Bio Centre, traçait un portrait attrayant de l'industrie agroalimentaire et de la grande région de Québec. Cette statistique ne fait pas souvent la UNE des quotidiens, mais pas moins de 8 000 fermes opèrent dans la région de Québec, où l'industrie agro-alimentaire est aussi constituée de 180 entreprises employant plus de 7 000 personnes.

 

Le Québec compte
trois produits mondiaux:
canneberge, sirop d'érable, eau

 

L'IMPORTANCE DE LA R&D

Les tendances actuelles du marché donnent des allures d'impossible: on demande des aliments sains, de santé, savoureux, frais, sans pesticides ou additifs chimiques, commodes, faciles à manipuler, simples à préparer, de longue durée de conservation et à prix compétitif!

"C'est presque impossible de penser que tout cela peut être rencontré", commente par ailleurs Nour Sayem. "Heureusement qu'il y a la Recherche & Développement. Mon dada!", de poursuivre celle qui a elle-même le titre de Ph. D.

Tendances technologiques à surveiller

  • irradiation des aliments
  • pasteurisation à haute pression
  • emballages antimicrobiens
  • enzymes issues de la biotechnologie
  • ingrédients, colorants issus des plantes
  • biotechnologie transgénique
  • biofongicides

 

Concernant l'irradiation des aliments, Nour Sayem faisait remarquer que depuis un an, la Food and Drug Administration (FDA), aux États-Unis, accepte cette technologie, que la prochaine étape pourrait bien être qu'elle soit exigée et, qu'actuellement, il n'y a pas un seul irradiateur de grosseur suffisante, au Québec, pour faire face à cette évolution du marché.

"Imaginez l'efficacité que doivent avoir les entreprises du domaine,  dans un milieu où, comme pour les fruits et légumes au Québec, il faut composer avec des pertes de 30-40%", soulignait aussi la conférencière.

FOOD.COM EST DÉJÀ ARRIVÉ!

L'arrivée d'Internet, c'est également la venue des technologies de l'information dans le monde alimentaire. "Des sites du genre FOOD.COM, des entreprises comme IGA en font déjà", alerte cette femme d'affaires aguerrie.

Dans un autre domaine, selon Nour Sayem, "les Européens auraient 10 ans de retard en biologie moléculaire, ce qui expliquerait pourquoi il y a une telle levée de bouclier contre les OGM en Europe, ...une situation qui n'est peut-être pas étrangère à une opération de protectionnisme économique, plutôt que de protection de la santé publique", avance-t-elle.

Elle réagissait ainsi à un article paru dans BIOFUTUR (#194, nov. 1999, pp.17-18) constatant que la plupart des observateurs s'accordent à dire que le retard de développement, à la fois quantitatif et qualitatif de l'Europe face aux États-Unis, est le résultats de l'interaction de différents freins, dont un cadre réglementaire tendant à limiter l'expérimentation génétique.

 

BIO AGRO CONTACT 2000
SAINT-HYACINTHE, CANADA,
CONFÉRENCE-EXPOSITION INTERNATIONALEDU
15 AU 17 OCTOBRE 2000

Du 15 au 17 octobre 2000, les gestionnaires et les spécialistes de l’industrie bio-agroalimentaire se réuniront pour la quatrième édition de Bio Agro Contact, sous les auspices de Bioagral, le seul organisme sans but lucratif au Québec voué au développement technologique et commercial du secteur des biotechnologies agroalimentaires (http://www.bioagral.qc.ca/).

Des conférenciers sélectionnés avec soin, en provenance du Canada, des États-Unis, d’Europe, du Brésil et du Japon aborderont des sujets d’actualité, notamment : les enjeux de la commercialisation des biotechnologies agroalimentaires, des produits nutraceutiques, des aliments fonctionnels; l’innocuité des produits agroalimentaires issus de la biotechnologie et les stratégies de communication aux consommateurs;les nouvelles applications industrielles des biotechnologies agroalimentaires et le commerce électronique au service de la bio-industrie agroalimentaire. Consultez le programme préliminaire dans le Journal Bio Agro Contact 2000

(http://www.bioagral.qc.ca/Journal(final).pdf) à la page 3.
Pour vous inscrire ou pour recevoir des informations additionnelles, communiquer avec moi au (514) 521-4646 poste 227 ou par e-mail:

jvallieres@groupexpo.com
(formulaire d'inscription également disponible en format .pdf).

 

Julie Vallières
GroupEXPO & Conférence
2233, rue Sherbrooke est, bureau 100
Montréal (Québec) Canada
H2K 1E2

Tél: (514) 521-4646 poste 227
Téléc.: (514) 521-3193
Courriel: jvallieres@groupexpo.com