Commerce électronique
Signature électronique avancée: l'Europe a dit oui!

 

(CMQC) Le développement du commerce électronique oblige évidemment le développement des règles juridiques et de rédaction de contrat. L'efficacité du commerce électronique perd cependant en prestige lorsqu'on constate qu'il demeure impossible de faire reconnaître par le même moyen la validité de la signature des deux parties au contrat et qu'il faudra alors recourir aux moyens traditionnels de signature, crayon à la main!

Tenir pour valable la signature électronique soulève encore bien des incertitudes juridiques et ne garantit pas partout la sécurité des acteurs. Depuis le début de l'an 2000, l'Union européenne met en pratique une nouvelle directive communautaire définissant un cadre commun pour les signatures électroniques.

Même valeur
que la signature manuscrite

Les deux niveaux de signature qu'implique la nouvelle directive sont la "signature électronique" et la "signature électronique avancée". Cette dernière, créée dans des conditions optimales, se voit conférer la même valeur que la signature manuscrite.

Comment qualifier un engagement de signature "avancée"? Tout est question de "certificats électroniques", de "tiers de certifications" et de processus de création de signature. C'est un système de chiffrement appliqué au message transmis qui garantit l'authenticité et l'intégrité de données, ainsi que l'identité du signataire. Généralement, le chiffrement rend un message illisible pour celui ne détenant pas la clé de déchiffrement. Et pour que chaque utilisateur puisse établir avec certitude l'identité de ses correspondants, on recourt à des services de certifications souvent désignés comme "tiers de certification". Ces derniers, disposant de la confiance de chacun, sont habilités à fournir des "certificats d'identification" destinés à garantir l'appartenance d'une signature à une personne.

Plutôt technique, à sauce mathématique fortement algorithmique, la solution fonctionne et permet de donner au commerce électronique l'élan d'efficacité qu'il représente pour les gens d'affaires.

Adopté par le Parlement et le Conseil de l'Union européenne le 13 décembre 1999, la directive fut publiée au Journal officiel des communautés le 19 janvier 2000. Pour en savoir davantage: http://sos-net.eu.org/conso/tigeuro/signelec.htm

Signature électronique au Québec et au Canada

On peut dire que le Québec a été, d’une certaine manière, avant-gardiste concernant la signature électronique, puisque l’article 2827 du Code civil du Québec n’exige pas que la signature soit manuscrite ou apposée sur un document/papier : «La signature consiste dans l’apposition qu’une personne fait sur un acte de son nom ou d’une marque qui lui est personnelle et qu’elle utilise de façon courante, pour manifester son consentement.» 

Du côté du gouvernement fédéral, la projet de Loi C-6 prévoit deux types de signature, soit la signature électronique fiable et une signature sécurisée, prévue dans les trois cas suivants:

  • déclarations sous serment et affirmations solennelles;

  • déclarations attestant l’exactitude d’une information;

  • documents requérant la signature devant témoin.

Les modalités concernant la signature sécurisée seront prévues dans des règlements à être publiés à la suite de la promulgation de la Loi.

MOT DU MINISTRE DAVID CLICHE

Avant-projet de loi du Québec sur la normalisation juridique des nouvelles technologies de l'information

 

Madame,
Monsieur,

J'ai le plaisir de vous informer que nous avons déposé dans le site Internet de l'autoroute de l'information

(http://www.autoroute.gouv.qc.ca/dossiers/envsecelec.htm) une vidéo intitulée Plus qu'une impression? Ce document, d'une durée de 14 minutes, trace les grandes lignes de l'avant-projet de loi sur la normalisation juridique des nouvelles technologies de l'information en expliquant, notamment, le contexte dans lequel s'inscrivent ses objectifs, sa portée et les avantages attendus de son adoption.

Je vous signale que cet avant-projet de loi, que j'ai déposé le 16 juin dernier à l'Assemblée nationale, vise à mettre en place le cadre juridique nécessaire pour faciliter les communications au moyen des diverses technologies de l'information en assurant leur validité juridique. Entre autres choses, il reconnaît qu'un document fiable a pleine valeur juridique, quel qu'en soit le support. De plus, l'avant-projet de loi reconnaît la possibilité d'utiliser divers modes d'authentification de l'identité d'une personne qui communique au moyen d'un document technologique et, dans ce contexte, il contient  des mesures de protection de la vie privée.

Le gouvernement du Québec accorde une grande importance à l'implantation de ce cadre juridique, que j'espère pour cet automne. À cet effet, le 29 août 2000 débuteront les travaux de la Commission de l'économie et du travail de l'Assemblée nationale sur l'avant-projet de loi.

Je suis convaincu que le déploiement d'un environnement transactionnel de qualité et très sécuritaire sur Internet permettra au Québec de prendre rapidement sa place au sein de l'espace économique et commercial virtuel.

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.

DAVID CLICHE

 

LA CHARTE DE L'INTERNET

S'inspirant notamment des "Traités Internet" de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), un site français propose carrément une charte de l'Internet:

www.planete.net/code-internet/index.html