Accès Espagne et Portugal
Un potentiel pour l’exportation via le Bureau du Québec à Barcelone

par Martine Frigon

C’est Marcel Gaudreau qui est le directeur en poste depuis le début de la présence officielle du Québec en Espagne.  Ancien membre de l’équipe de la Société de promotion économique du Québec métropolitain, il a traversé l’Atlantique afin de rechercher des opportunités d’affaires pour les entreprises québécoises. “Notre clientèle, ce sont les gens des PME québécoises”, dit-il de passage à Québec. Pour le travail, il y a fort à faire: “La perception de l’Espagne en est une de soleil, de plage et de vacances pour les Québécois. Du côté des Espagnols, le Canada est inconnu.” 

L’ESPAGNE, CETTE INCONNUE…
Comment rechercher des opportunités d’affaires en Espagne? Comment également transiger avec les entreprises, les agents ou les distributeurs espagnols? Outre l’usage de l’anglais qui est la langue d’affaires utilisée à travers le monde, la connaissance de la langue espagnole peut constituer un bon atout, surtout lorsqu’il faut transiger et contracter dans cette langue. Quels types de gens d’affaires sont les Espagnols? “C’est un mélange entre un Écossais et un Allemand. Donc, un amalgame entre l’efficacité et la culture de la négociation”, explique Marcel Gaudreau. “Il faut être préparé et s’assurer d’avoir une stratégie de flexibilité pour négocier; ce sont des traders”.

L’Espagne représente la cinquième économie européenne en importance, après l’Allemagne, la France, le Royaume-uni et l’Italie.  Elle est aussi la dixième économie à l’échelle mondiale. En 1999, son produit intérieur brut (PIB) se chiffrait à 524 milliards d’Euro.  La répartition du PIB espagnol est la suivante: 19% en Catalogne, 17% à Madrid, 13% en Andalousie et 10% à Valence. Notons que 27% des exportations espagnoles sont réalisées en Catalogne. Il existe 2,5 millions d’entreprises en Espagne et 20% d’entre-elles sont situées en Catalogne.  On en retrouve 48,6% dans le secteur des services, contre 31,2% dans le commerce, 10,8% en construction et 9,4% dans le secteur industriel. L’an dernier, les importations espagnoles ont totalisé 135,86 milliards d’Euro. Les importations Québec-Espagne, quant à elles, ont été de l’ordre de 269 millions d’Euro (352,1 M$CAN) et les exportations Québec-Espagne de 134 millions d’Euro, soit quelque 175,8 millions $ canadiens. Le Québec accuse donc un déficit de sa balance commerciale important avec son partenaire espagnol, allant du simple au double. 

DES POSSIBILITÉS INTÉRESSANTES POUR LES ENTREPRISES
L’Espagne reçoit des fonds de l’Union européenne, destinés à des projets d’infrastructures.  Cette année et ce jusqu’en 2006, le pays encaissera des fonds de cohésion structurels européens pour une somme annuelle de 13 milliards d’Euro; une manne peut-être pour certaines entreprises québécoises.  “Il faut dire que l’Espagne accusait un certain retard en recherche et développement... Actuellement, les secteurs porteurs pour l’exportation en Espagne sont les télécommunications, l’informatique, l’environnement, l’agroalimentaire, les équipements médicaux, les produits forestiers, l’architecture, la construction et l’ingénierie. Ce sont là des secteurs où la demande de produits, d’expertise et de services peut être importante et intéressante pour les entreprises québécoises”, précise Marcel Gaudreau.

Actuellement,
les secteurs porteurs pour l’exportation en Espagne sont
les télécommunications, l’informatique, l’environnement,
l’agroalimentaire, les équipements médicaux, les produits forestiers,
l’architecture, la construction
et l’ingénierie

Quelle est la situation économique et comment sont les relations de travail en sol espagnol? “Les coûts d’opération et les salaires sont moindres, comparativement aux autres pays européens limitrophes. Par exemple, tous les constructeurs de véhicules automobiles sont établis en Espagne. La raison: les coûts de main-d’œuvre.  Ceci peut constituer un atout important pour une entreprise désirant s’implanter en Europe mais l’écart entre les autres pays européens tend à s’amoindrir d’année en année”, indique monsieur Gaudreau. 

LA PRÉSENCE QUÉBÉCOISE EN SOL ESPAGNOL
Des relations d’affaires existent déjà entre l’Espagne et le Québec; on retrouve en effet plusieurs entreprises québécoises établies en Espagne ou encore qui exercent un partenariat avec des entreprises espagnoles. Signalons la présence de Bombardier et de DMR, cette dernière employant plus de 1000 personnes dans le pays.  Ajoutons EXFO qui possède un bureau à Barcelone, Québécor qui exploite deux imprimeries, Ivanhoé, Dynamis, Positron et Téléglobe.

Notons au passage que la présence d’entreprises espagnoles au Québec n’est pas un mythe. L’entreprise la plus connue et qui fut très médiatisée quant à sa localisation est sans doute le Groupe Cepsa et sa filiale Petresa Canada – Interquisa. L’entreprise œuvre en pétrochimie et exploite une usine à Bécancour. On retrouve également le Groupe Sonae (Tafisa Canada) spécialisé en fabrication de panneaux de particules, qui possède une usine au Lac Mégantic et Abressa, une autre usine espagnole, située à Saint-Sébastien, qui opère une usine de produits abrasifs et de transformation du granite.

L’INTERVENTION DU BUREAU DU QUÉBEC EN ESPAGNE
Comment le Bureau du Québec en Espagne peut-il aider les entreprises québécoises à percer le marché espagnol? Outre la connaissance de l’économie et du marché du pays, un attaché commercial est mis à la disposition des promoteurs éventuels. L’organisme considèrera tout d’abord le sérieux du projet et le désir profond des entreprises à rechercher des opportunités d’affaires en Espagne. “La qualification d’un projet est très importante. Depuis un an, nous travaillons en réseau avec les Bureaux du Québec en Europe. Nous voulons nous assurer que l’entreprise qui nous approche soit très intéressée à rechercher des opportunités en Espagne. Par la suite, nous l’aidons à réaliser son projet”, soutient Marcel Gaudreau

Pour proposer un projet, demander de l’information ou obtenir du support à propos des perspectives éventuelles en Espagne, on peut communiquer avec le ministère de l’Industrie et du Commerce. On peut également joindre Francine Lemieux au ministère des Relations internationales au (418) 649-2400, poste 5124 ou encore communiquer directement avec le Bureau du Québec en Espagne à l’adresse suivante:

Bureau du Québec/Oficina de Quebec,
Paseo de Gracia 16-6°D,
08007 Barcelona
España.
Téléphone : 93 481 31 88.
Télécopieur : 93 318 86 09.
Courriel : marcel.gaudreau@mri.gouv.qc.ca.

Selon le directeur du Bureau du Québec en Espagne, le pays représente un potentiel à découvrir. Ainsi, pour toute entreprise intéressée par l’Espagne et le Portugal, il existe des ressources pour faciliter les démarches.