DOSSIER
Représentation à l’étranger
L’Ontario suit l’exemple du Québec

par Daniel Allard

 

La politique du gouvernement du Québec en matière de représentation internationale vient de recevoir un appui de taille. Le gouvernement de l’Ontario va lui aussi ouvrir ses propres missions commerciales à l’étranger, dès janvier 2001.

L’argument de ceux qui soutenaient que le Québec, avec son gouvernement souverainiste, faisait bande à part pour des raisons purement politiques et nationalistes reçoit donc un important camouflet en provenance de la province la plus populeuse du Canada. Indirectement, même l’Ontario vient de dire que le réseau des ambassades et des consulats du gouvernement fédéral canadien ne répond pas complètement à ses attentes. À Québec, la ministre des Relations internationales, Louise Beaudoin, a sûrement le sourire plus facile depuis qu’elle connaît cette décision du gouvernement conservateur de Mike Harris.

L'ONTARIO OUVRE CINQ MISSIONS COMMERCIALES À L'ÉTRANGER

L'Ontario ouvrira donc cinq missions commerciales à travers le monde, soit à:

  • New York;

  • Londres;

  • Tokyo;

  • Shanghaï;

  • et une en Allemagne.

L'endroit exact, dans ce dernier cas, n'a pas encore été déterminé. Il s'agit des premières missions commerciales à voir le jour depuis huit ans. L'ex-gouvernement néo-démocrate de Bob Rae, alors aux prises avec une grave récession, avait décidé de fermer complètement toutes les délégations ontariennes. Au début des années 1990, l'Ontario comptait 17 bureaux commerciaux à l'étranger qui embauchaient 150 personnes et coûtaient à la province 17 M$.

Le gouvernement ontarien actuel du Conservateur Mike Harris affirme maintenant que la présence d'une mission commerciale dans ces pays est essentielle afin d'ouvrir de nouveaux marchés. Les premières missions à voir le jour seront celles de Shanghaï et New York, qui ouvriront leurs portes dès janvier.

LE QUÉBEC CONFIRME L’EXTENSION DE SON RÉSEAU AVEC MIAMI
Pour sa part, le Québec poursuit le développement de son réseau de représentations à travers le monde, qui est déjà imposant. Comme le montre la carte ci-bas, le réseau du Québec à l'étranger est actuellement composé de six (6) délégations générales, d'une délégation, de sept (7) bureaux et de dix-sept (17) antennes établies dans différentes villes des États-Unis, d'Amérique latine, d'Europe et d'Asie. Outre les services d'immigration présents dans la plupart des délégations générales, le Québec compte aussi trois (3) autres services d'immigration dans trois villes spécifiques de la planète. Le réseau compte aussi sur un bureau de tourisme à Washington. Les délégations générales ont le mandat de contribuer au rayonnement et au développement du Québec. Elles couvrent l'ensemble des secteurs économique, culturel, politique et social. La délégation et les bureaux couvrent l'un ou l'autre ou une combinaison de ces secteurs. Les antennes ont essentiellement un rôle économique et commercial. De plus, six délégués non résidents, couvrent, à partir du Québec, différents territoires. Au total, le Québec avait donc une représentation officielle dans 34 villes étrangères:

  • 11 en Asie;

  • 8 en Europe;

  • 7 en Amérique latine;

  • 6 aux États-Unis (une 7iem avec Miami);

  • 1 en Afrique;

  • 1 au Moyen-Orient.

Mais avec l’ouverture du Bureau du Québec à Miami, bientôt opérationnel, le réseau québécois vient d’être porté à 35 villes. Cette importante nouveauté avait été confirmée il y a quelques mois, avec la décision d’ouvrir, pour la première fois de son histoire, une représentation officielle du Québec à Miami. Cette décision vient de prendre forme avec l’arrivée en poste, début janvier, de Jean Duquette, comme chef de poste qui est d’ailleurs déjà sur place à Miami, pour voir aux derniers préparatifs avant l’étape opérationnelle.

Au titre des bonifications récentes du réseau, il faut aussi ajouter la transformation des modestes “Antennes” du Québec à Chicago et à Los Angeles en “Délégations”, qui retrouvent la présence de chef de poste en provenance du Québec, avec une équipe plus importante. Au MRI, on confirme que Marc T. Boucher est déjà en poste à Los Angeles depuis quelques semaines et que Maurice Boisvert demeure le représentant du Québec à Chicago.

 

Carte du réseaux du Québec dans le monde

 

 

29 ENTREPRISES QUÉBÉCOISES
AU 7e SALON MIACON, À MIAMI

Le Québec n’a, par ailleurs, pas attendu d’avoir son pied à terre officiel à Miami avant d’y réaliser des opérations commerciales. En décembre dernier, du 7 au 9, une délégation de 29 entreprises québécoises participait à la foire annuelle qui détient le premier rang mondial des salons des professionnels de la construction dans les trois Amériques. Plus de 10 000 personnes visitent le MIACON annuellement et 575 exposants du domaine des matériaux de construction, des équipements industriels et de l’environnement s’y donnaient rendez-vous en décembre dernier.

Pour l’édition 2000, la délégation du Québec constituait la plus importante représentation étrangère par le nombre de ses participants ainsi que par l’étendue de la surface utilisée, qui dépassait celle de l’Espagne. En 1999, les 23 entreprises québécoises qui avaient participé au MIACON y avaient réalisé des ventes de plus de 6,5 M$ en plus de signer des soumissions d’une valeur totale de 21,7 M$.

Parmi les 29 entreprises du Québec, plusieurs provenaient de la grande région de la capitale: Bois Franc Model, de Saint-Édouard-de-Lotbinière, Fibres Dynamiques Soulard, de Saint-Apollinaire, Gérard Crête et Fils inc, Q-WEB et SONOGRIP Canada 2000 inc, toutes trois de Sainte-Foy, Les Industries Légaré ltée, de Saint-Raymond, Produits forestiers Béland ltée, de Saint-Nicolas, Soprema, de Québec et Vision Screens, de Saint-Agapit.