Commerce électronique et organisations internationales: qui sont les joueurs?

par Caroline G. Ouellet

La société actuelle est dotée de nombreuses organisations internationales intervenant dans des domaines très divers. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs cru bon orienter des actions vers le phénomène majeur de l’ère électronique et du commerce. Les travaux déployés par celles-ci visant à favoriser le développement du commerce électronique à l’échelle mondiale sont considérables. Mais qui sont ces joueurs? Quel pouvoir possèdent-ils?

Il a été affirmé que le marché du commerce électronique mondial pourrait représenter 400 milliards de dollars d'ici 2003. Selon les statistiques, le nombre d’entreprises canadiennes effectuant du commerce en ligne est en pleine croissance. Au Québec, l’activité économique liée à Internet représentait 593 millions $ en 1999. De 1996 à 2000, le taux de branchement des PME québécoises a augmenté de 300%; en janvier 2000, 69% étaient branchées à Internet, contre 17% en décembre 1995. Dans le but d’encourager cette nouvelle façon de faire des affaires, le gouvernement du Québec a eu l’idée d’instaurer un crédit d’impôt remboursable (ne pouvant excéder 40 000$) aux entreprises s’engageant dans la voie du commerce électronique.

Malgré certains encouragements de la part de gouvernements et d’investisseurs, en 2001 le commerce en ligne rejoint à peine le niveau des achats par correspondance (poste ou téléphone). Il n’atteindra donc au détail qu’environ 1% à 2% au Canada. Le bouleversement promis ne semble toujours pas s’être produit. Le commerce électronique stagne, les services en ligne demeurent décevants et les consommateurs paraissent craintifs. Au Canada, en 1998, les ventes issues du commerce électronique se chiffraient à 12,8 milliards $, alors que 12% des internautes canadiens se déclaraient prêts à effectuer des achats en ligne. Le pourcentage a certainement augmenté, ainsi que le nombre d’internautes, mais les profits demeurent loin de ceux estimés. Selon les dernières données disponibles, Statistique Canada concluait en 1999 que les ventes en ligne ne représentaient seulement que 0,2% de l’activité économique au pays. Au point ou certains analystes prédisent la mort d’entreprises virtuelles telle Amazon.com, supermarché américain et symbole par excellence du commerce électronique.

Pourtant, les initiatives afin de contribuer à l’essor du commerce électronique sont venues de toutes parts. Cette forme de commerce est rapidement devenue une question d’importance majeure tant au niveau économique, politique, que juridique. Sa différente dynamique de marché, caractérisée par la dématérialisation des transactions et leur indépendance par rapport à la géographie et aux frontières, remet en cause la pertinence et l’efficacité des règles et obligations définies par les États. De nouvelles règles du jeu s’esquissent et doivent, pour prendre en compte le renforcement de l’intégration mondiale, être traitées dans un cadre international. L’internationalisation du débat ne doit pas masquer pour autant le fait que les États conservent un rôle essentiel pour permettre aux entreprises, aux consommateurs et aux citoyens, de tirer le meilleur parti des opportunités nouvelles.

Voici les principales OIG et OING ayant joué un rôle à ce jour:

Organisations intergouvernementales

À vocation universelle

  • Organisation Mondiale du Commerce (OMC)

  • Organisation des Nations Unies pour la Science, la Culture et l’Éducation (UNESCO) et la Commission des Nations Unies pour le Développement du Commerce International (CNUDCI)

  • Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI)

  • La Chambre de Commerce Internationale (CCI)

  • Union Internationale des Télécommunications (UIT-T)

  • Organisation Internationale de Normalisation (ISO)

  • Organisation Internationale de la Police Criminelle (INTERPOL)

À vocation régionale

  • Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE)

  • Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALÉNA)

  • Union Européenne (UE)

  • Le Forum de Coopération Économique Asie-Pacifique (APEC)

  • Le G-8

Organisations non gouvernementales

À vocation universelle

  • Commercial Internet eXchange (CIX)

  • Internet Law Task Force et Internet Law and Policy Forum (ILPF)

  • Internet Engineering Task Force (IEFT)

  • Computer Emergency Response Team (CERT)

  • Global Information Infrastructure Commission (GIIC)

  • Internet Society (ISOC)

  • Network Solutions (NSI)

  • W3 Consortium

À vocation régionale

  • Institut du Commerce Électronique

  • Association du Barreau Américain (ABA)

À vocation sectorielle

  • Society for Worldwide Interbase Financial Telecommunications (SWIFT)

  • Petroleum Industry Data eXchange (PIDX)

Certaines d’entre elles ont davantage agi concrètement et représentent des joueurs importants. Voici un bref portrait de leur rôle et de leurs initiatives.

L’Organisation Mondiale du Commerce, digne successeur du G.A.T.T., a été créée le 1er janvier 1995. Elle regroupe actuellement 138 pays, leur offrant un cadre multilatéral qui s’applique à tous. Son optique est de surveiller les politiques nationales, en plus d’élaborer des politiques économiques mondiales. Outre son effort pour la mondialisation du commerce, elle joue une fonction de règlement des conflits. L’O.M.C. vise à promouvoir le commerce en réduisant les tarifs, en interdisant les freins et quotas à l’importation et à l’exportation, en éliminant la discrimination contre les produits étrangers et autres obstacles au commerce. Le libre commerce international est vu comme une proposition gagnante, sensée rapporter des bénéfices tels: augmentation des salaires et des emplois, augmentation des économies nationales, diminution des prix et augmentation du choix des consommateurs, augmentation de la productivité reliée à la compétitivité, etc. L’O.M.C. considère le commerce électronique comme présentant un potentiel sans précédent sur le développement du commerce et de l’économie mondiale. Depuis 1998, l’Organisation se penche sur la question des transactions électroniques. Il est admis que les produits achetés et payés sur Internet, tout en étant livrés sous une forme matérielle, sont soumis aux règles de l’O.M.C. régissant le commerce des marchandises. Toutefois, en regard des produits livrés sur Internet sous forme de données numérisées, certaines questions se posent toujours quant au régime applicable. Dans sa Déclaration sur le commerce électronique mondial adoptée le 20 mai 1998 (Report of the Committee on trade and development), l’O.M.C. affirmait que la non-imposition de droits de douane sur les transactions électroniques serait maintenue. Suite à ce Rapport, différentes études ont été élaborées en lien avec les effets du commerce électronique sur le développement de l’économie des pays (notamment sur les petites et moyennes entreprises), aux défis et voies pour améliorer la participation des pays dans l’exportation par voie électronique, aux implications financières et à l’impact sur le commerce traditionnel. L’O.M.C. tient différents sommets, lesquels sont malheureusement le plus souvent médiatisés davantage pour les manifestations qu’ils engendrent que pour les sujets débattus. Lors de ces rassemblements, il est depuis 1998 inévitablement question de commerce électronique. L’on recherche par exemple à adopter, appliquer ou mettre en force les accords proposés (concernant entre autres les droits lors des transmissions électroniques); à affirmer que les obligations, règles et engagements passés en vertu de grandes ententes commerciales (par exemple l’Accord du G.A.T.T., l’A.L.E.N.A.) s’appliquent au commerce électronique (notamment en ce qui concerne la non-discrimination entre les nations, (Most favored Nation); à étendre l’expertise entre les pays; à établir des catégories de transmission électronique pour éviter toute mesure actuelle ou potentielle pouvant nuire au commerce international. L’O.M.C. poursuit toujours son programme sur le commerce électronique afin d’identifier, de réduire et d’éliminer toutes les barrières au commerce électronique mondial. Quelle que soit la forme de commerce, l’Organisation conserve l’objectif général de:

-  continuer à négocier la libéralisation progressive du commerce international;

-   faire en sorte que les échanges favorisent davantage le développement économique et la lutte contre la pauvreté;

-  confirmer le rôle central que joue le système commercial fondé sur des règles pour les gouvernements membres lorsqu'ils gèrent leurs affaires économiques dans un esprit de coopération;

-   organiser l'O.M.C. selon des orientations qui représentent au mieux les besoins de tous les membres.

L’O.M.C. demeure une organisation active même si ses résultats sont parfois décevants. Il faudra néanmoins continuer de suivre ses initiatives en rapport au commerce électronique.

Créée en 1946, l’Organisation des Nations-Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture compte plus de 188 États membres. Ayant pour but de faire régner la paix entre les peuples du monde, l’U.N.E.S.C.O. propose de défendre le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales. L’U.N.E.S.C.O. a notamment pour objectif de stimuler les échanges d’informations, la coopération ainsi que la réalisation de travaux de recherche sur l’incidence des techniques modernes de communication sur les différentes sociétés. Mais encore, créée par la Commission des Nations Unies en 1966, la Commission des Nations Unies pour le développement du commerce international (C.N.U.D.C.I.), regroupe 36 États membres, tous libres de participer à ses activités. Son rôle est de promouvoir l’harmonisation, l’organisation, l’unification progressive du commerce international, sans empiéter sur l’Organisation mondiale du commerce. Selon la C.N.U.D.C.I., la mondialisation du commerce international rend indispensable l’harmonisation progressive du droit applicable au commerce international, d’où l’instauration de guides juridiques et de recommandations législatives revêtant une utilité concrète. Certains de ses travaux, rédigés en sept langues officielles, sont reliés directement au commerce électronique: notons la Recommandation relative à la valeur juridique des enregistrements informatiques adoptée en 1995, et surtout, la Loi type de la C.N.U.D.C.I. sur le commerce électronique adoptée en 1996. Ce genre d’instrument semble constituer un compromis entre États, puisque l’on vise à satisfaire chacun d’eux, en plus d’avoir à se situer à leur niveau de développement respectif. Il s’agit d’un texte fondateur qui aura une influence sur le droit et les usages, le Canada s’en étant d’ailleurs inspiré afin de créer son projet de loi C-6 sur la protection de la vie privée. Cette Loi type est divisée en deux parties: la première traitant du commerce électronique en établissant des normes générales et la seconde s’intéressant plutôt au commerce électronique dans certains domaines d’activité. Son champ d’application est vaste puisqu’il touche à des sujets tels la reconnaissance juridique des messages de données, l’écrit informatique, la signature, l’original, l’admissibilité et la force probante d’un message de données, la conservation de tels messages... Elle a pour but de faciliter l’utilisation des moyens modernes de communication et de stockage de l’information, comme l’échange international de données électroniques, le courrier électronique et la télécopie, avec ou sans utilisation du support que constitue Internet. Certaines règles spécifiques sont importantes concernant le transport de marchandises. La Commission a élaboré un Guide pour l’incorporation de la Loi type de la C.N.U.D.C.I. sur le commerce électronique dans l’ordre juridique interne, en vue d’aider les exécutifs nationaux, les corps législatifs et les tribunaux à l’interpréter. Lors de sa 33e session qui a eu lieu en juin et juillet 2000, la Commission a examiné les progrès faits par le Groupe de travail sur le commerce électronique en ce qui concerne l’élaboration d’un projet de règles uniformes sur les signatures électroniques. Elle a instamment prié le Groupe d’achever ses travaux sur ce texte et sur le projet de guide correspondant, destiné à les incorporer dans le droit interne. Elle a en outre examiné les travaux futurs envisageables dans le domaine du commerce électronique, notamment les contrats électroniques, le règlement des différends et les documents constituant titre de propriété. Même si les textes adoptés ont fait l’objet de nombreuses critiques, nous ne pouvons toutefois nier le fait que la C.N.U.D.C.I. demeure une organisation ayant apporté une contribution de premier ordre dans le développement du commerce électronique à ce jour.

L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle est une institution spécialisée de l’Organisation des Nations Unies et est composée de 175 États. Son objectif est de protéger la propriété intellectuelle, principalement: en favorisant la coopération entre États, en appliquant des conventions internationales, en harmonisant les législations nationales dans le domaine, en adoptant des traités internationaux. En fait, son rôle général est de préciser les normes internationales en place afin de les adapter et/ou d’en établir de nouvelles. Il s’agit d’une organisation complexe, qui se doit de travailler en collaboration notamment avec l’U.N.E.S.C.O. et l’O.M.C. L’O.M.P.I affirme que le commerce électronique est devenu rapidement un sujet d’une grande importance économique. Elle considère à juste titre que les droits de propriété intellectuelle sont déterminants pour permettre le développement de cette forme de commerce dans un environnement stable et favorable. Puisque les aspects du commerce électronique ont une incidence sur diverses questions de propriété intellectuelle, des programmes et sous-programmes ont été inscrits par l’O.M.P.I. concernant principalement le droit des brevets, le droit des marques de commerce et des noms de domaine, le droit d’auteur et le droit des dessins et modèles industriels. L’Organisation vise à apporter sa contribution à cet avancement essentiellement par des réunions, des consultations régionales et des conférences internationales. Ces dernières années, l’O.M.P.I. s’est penchée notamment sur la mise sur pied d’initiatives communes des États, visant à limiter les atteintes à la propriété intellectuelle par le commerce électronique, sur les procédures de règlement des litiges relatifs aux noms de domaine, sur l’évolution du commerce électronique aux niveaux technologique, commercial et politique. Un plan d’action dans le domaine du numérique avait été établi par l’O.M.P.I. en 1999 visant à:

-   élargir la participation des pays en développement à l'élaboration de politiques globales d’exploitation de leurs actifs de propriété intellectuelle en matière de commerce électronique ;

-   mettre en vigueur différents projets de traités ayant une incidence sur le commerce électronique;

-   promouvoir l’adaptation du cadre juridique international pour faciliter le commerce électronique par l’extension des principes énoncés par les différents traités;

-   mettre en œuvre certaines recommandations visant à instaurer des règles de respect mutuel et éliminer des conflits entre le système des noms de domaine et les droits de propriété intellectuelle;

-   promouvoir l’adaptation du cadre institutionnel pour faciliter l’exploitation de la propriété intellectuelle dans une économie mondiale intégrée et mettre en œuvre des systèmes concrets si les utilisateurs le souhaitent;

-   étudier les besoins et les réponses possibles pour améliorer l’administration des actifs numériques de propriété intellectuelle à l’échelon international par notamment des procédures d’authentification et de certification;

-   étudier toute autre question émergente de propriété intellectuelle en rapport avec le commerce électronique et élaborer des normes en relation avec cette question si nécessaire.

L'Organisation continue de travailler à l’application de ce plan d’action. Elle accueillera, à Genève, du 20 au 22 septembre 2001, l'Exposition de l'O.M.P.I. sur le commerce électronique et la propriété intellectuelle, afin de faire le point sur les aspects juridiques, techniques et politiques en matière de commerce électronique et de propriété intellectuelle.

La Chambre de Commerce Internationale représente l’organisation mondiale des affaires. Fondée en 1919, elle regroupe aujourd’hui des milliers de compagnies et d’associations membres, provenant de plus de 130 pays. La C.C.I. prône un commerce international et un système d’investissement ouverts. Puisque ses membres sont eux-mêmes engagés dans le commerce international, la C.C.I. constitue une autorité non rivale en instituant des règles gouvernant la conduite des affaires, nonobstant les frontières. Même si ces règles sont volontaires, elles demeurent observées lors de centaines de transactions quotidiennes et sont devenues partie intégrante du fondement même du commerce international. Le rôle de la C.C.I. est d’offrir des services essentiels, dont l’un des plus importants est sans doute l’I.C.C. International Court of Arbitration, institution d’arbitrage de premier plan dans le monde. Une autre division digne de mention est celle qui s’occupe exclusivement de crimes commerciaux, laquelle s’est particulièrement penchée sur ceux commis par le biais du e-commerce. Au sein de la C.C.I. s’est développé un projet visant le développement du commerce électronique: The I.C.C. Electronic Commerce Project (ECP). Par ce projet, l’on a voulu répondre à la proposition de développer des lignes de conduite internationales, amorcée en 1995, à la suite d’une initiative sur les aspects légaux du commerce électronique et sur l’établissement d’enregistrements et d’autorités de certification de niveau international. Il regroupe quelques grandes institutions (comme la Banking Technique and Practice, Computing, Telecommunications and Information Policies & Technologies, Financial Services and Insurance, Transport (Air, Maritime and Surface), International Commercial Practice) et a pour objectif d’étudier, de faciliter et de promouvoir l’émergence d’un système du commerce électronique global, en focalisant sur les principales questions reliées au commerce numérique. L’E.C.P. oriente ses actions sur trois plans différents. Tout d’abord, il y a l’Electronic Trade Practices Working Group visant la création de certaines règles fondatrices relatives au commerce électronique pour en améliorer le rendement. Ensuite, il y a le E-Terms Service qui doit mettre en place un répertoire sur le réseau, contenant tous les outils nécessaires aux contrats en ligne afin de permettre des transactions électroniques avec un minimum de risque légal (service particulièrement utile pour les petites et moyennes entreprises). Enfin, suite à la complexité des problèmes en la matière, un autre groupe de travail a vu jour: le GUIDEC ou General Usage for International Digitally Ensured Commerce. Celui-ci apporte une contribution des plus importantes au développement du commerce électronique en facilitant la compréhension commune des mécanismes utilisés afin de garantir l’identité des cocontractants lors de transactions via les réseaux électroniques. Son rôle est en définitive:

-   d’harmoniser les définitions et les règles pour l’usage des techniques d’authentification électronique;

-   de mettre en valeur la capacité de la communauté d’affaires à exécuter des transactions électroniques sécuritaires;

-   d’établir des principes légaux prônant les pratiques de signature électronique et de certification efficaces et dignes de confiance;

-   d’encourager le développement de systèmes de signature électronique et de certification;

-   de protéger les utilisateurs de l’infrastructure de l’information électronique contre la fraude et les erreurs;

-   d’équilibrer les technologies de signature et de certification avec les politiques, lois, droits et pratiques existants;

-   de définir et clarifier les obligations des participants dans le système émergent de la signature et de la certification électroniques.

Les travaux de la C.C.I en matière de commerce électronique sont donc considérables. Mentionnons au surplus que plusieurs rapports ont été élaborés par l’Alliance for Global Business (AGB), en collaboration avec les entreprises membres de la C.C.I. L’un des plus marquants est certainement celui intitulé A Global Action Plan for Electronic Commerce, élaboré en 1999. Celui-ci contient principalement certaines recommandations pour les gouvernements et les entreprises (en rapport à un cadre légal uniforme, à la taxation, aux moyens technologiques améliorant la sécurité, à l’auto-régulation), leur proposant certaines solutions afin de maximiser les bénéfices économiques et sociaux du développement du commerce électronique.

L’Union Internationale des Télécommunications constitue une autre institution spécialisée de l’Organisation des Nations Unies et existe depuis 1947. Composée de 166 États, son rôle consiste à développer, améliorer, coordonner et planifier des réseaux de télécommunication. En collaboration avec les autres organisations intergouvernementales régionales et universelles ainsi que celles non gouvernementales, l’U.I.T.-T. vise à faire adopter par les États une approche plus globale des questions de télécommunication, vu la mondialisation de l’économie et de la société de l’information. Elle ne doit pas passer outre aux décisions prises par les autres entités comme l’A.L.E.N.A., l’A.G.C.S. (Accord général sur le commerce des services), l’O.M.C., l’I.N.T.E.L.S.A.T. (Organisation internationale des télécommunications par satellites) ou I.N.M.A.R.S.A.T. (Organisation internationale de télécommunications maritimes par satellites). L’U.I.T.-T. désire créer un environnement stable afin d’attirer les investissements et une concurrence loyale. Cette organisation a procédé à certaines initiatives relatives au commerce électronique. En fait, elle joue un rôle de premier plan dans la mise en place de l’infrastructure mondiale utilisée pour le commerce électronique et dans la promotion et la coordination de programmes visant à accélérer le transfert de certaines technologies aux pays en développement. L’un de ses projets les plus importants mis en place est le EC-DC Pilot Project. Ses objectifs sont de:

-   faciliter le transfert de la technologie du commerce électronique et sensibiliser le grand public (en apportant des réponses aux questions de choix de technologies et en apportant son concours à la définition de politiques et de stratégies en matière de commerce électronique / en organisant des séminaires et des ateliers de formation pour valoriser les ressources humaines locales, de façon à permettre au personnel local de participer activement aux activités du commerce électronique);

-   stimuler la planification et la mise en place de l’infrastructure de télécommunication (en démontrant l’intérêt que présentent les télécommunications via l’Internet, à savoir un élargissement des marchés grâce à des applications comme le commerce électronique / en fournissant des services à valeur ajoutée à l’infrastructure des techniques de l’information et de la communication qui attireront les investissements dans l’infrastructure de télécommunication);

-   faire en sorte que les pays en développement et les pays les moins avancés utilisent leurs infrastructures et services de télécommunication actuels pour faire du commerce électronique (en coordonnant la conception, le développement et la mise en œuvre de systèmes de commerce électronique (centres EC-DC) / en proposant des solutions rentables pour intégrer le commerce électronique aux infrastructures et services existants).

L’on ne vise pas uniquement à permettre aux entreprises des pays en développement d’avoir accès au marché mondial, mais aussi le transfert de la technologie du commerce électronique vers ces pays. Ce projet lancé en 1998 permet aujourd’hui à de petites entreprises de la République de l’Afrique du Sud de vendre des produits dans le monde entier via Internet, grâce à un système de paiement sécurisé. L’U.I.T.-T. coordonne aussi des projets EC-DC au Maroc et au Venezuela et plusieurs autres pays comme le Brésil, le Cameroun, le Chili, l’Équateur, l’Égypte et l’Inde devraient de plus y participer. Le projet est fondé sur une architecture géographiquement répartie qui dissocie les éléments nécessaires à la mise en œuvre d’un commerce électronique. Les pays en développement peuvent se servir des éléments qui utilisent leur infrastructure actuelle, lesquels sont en interface avec d’autres éléments fonctionnant ailleurs. Il couvre la plupart des formules couramment choisies par les entreprises pour le commerce électronique: vente directe, politique générale d’achat, séquence des valeurs, services financiers et d’information. Par exemple, l’entreprise située dans un pays en développement offre ses produits ou services par le biais de catalogues en ligne, un client sélectionne des produits ou services à partir du site de l’entreprise, l’entreprise confirme sa commande, la transaction est confiée au serveur commercial qui procède au traitement du règlement et mène à bien toutes les procédures de sécurité, d’authentification et de chiffrement et enfin, fait savoir à l’entreprise qu’elle peut expédier la marchandise ou fournir les services si le paiement est confirmé. Le produit du règlement de la transaction est porté au crédit du compte bancaire du négociant ou de l’entreprise. Plusieurs avantages du commerce électronique sont présents dans le cadre du projet EC-DC. Notons le développement économique de petites ou moyennes entreprises, la stimulation de la demande d’infrastructures (télécommunications et connections à l’Internet), l’encouragement de la création d’entreprises prestataires de services Internet (et commerciaux) et la valorisation d’une coopération régionale et internationale. Le principe à la base de l’organisation peut se traduire comme suit: qui dit développement des télécommunications dit développement économique. En résumé, l’U.I.T.-T. s’attache à:

-   gérer et superviser la planification, la conception, le développement et la mise en œuvre des projets comme l’EC-DC (définir des prescriptions techniques et financières ainsi que des spécifications pour la rentabilité de la mise en œuvre);

-   apporter son concours à la définition de politiques, de stratégies, de procédures et de normes en matière de commerce électronique (mettre au point des méthodes pour permettre l’intégration du commerce électronique à l’aide de l’infrastructure et des services existants);

-   apporter son aide pour la formation des ressources humaines locales et sensibiliser le grand public au commerce électronique et aux techniques connexes.

Enfin, soulignons que cette organisation s’emploie activement à l’élaboration des normes d’usage courant en matière de commerce électronique (comme le certificat numérique X.509) et transfère aux pays les moins avancés sa grande expertise dans la mise au point d’applications au niveau du commerce électronique. De plus, avec l’I.E.T.F., le W3C et l’E.T.S.I. (European Telecommunications Standards Institute), l’U.I.T.-T. participe à l’organisation de protocoles de support de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names ans Numbers).

L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques est née de l’O.E.C.E. (Organisation européenne de coopération économique). Cette dernière avait été créée dans le but de contribuer au redressement des économies européennes suite à la Seconde Guerre Mondiale. Existant depuis 1961, l’O.C.D.E. regroupe aujourd’hui 29 pays industrialisés, dont le Canada. Il s’agit avant tout d’une organisation se destinant à protéger les intérêts de tels pays capitalistes, compte tenu de leurs structures économiques et de leur degré de développement similaires. Son objectif est de promouvoir des politiques visant à contribuer à l’expansion du commerce mondial (tout en respectant les obligations internationales), de réaliser la plus forte expansion possible de l’économie des pays membres (et de ce fait développer l’économie mondiale), en plus de contribuer à celle des pays non membres en voie de développement économique. Depuis 1994, l’Organisation a procédé à plusieurs travaux concernant les autoroutes de l’information. Elle a adopté certaines lignes directrices destinées à orienter l’action législative de ses membres, dans le domaine des activités économiques découlant des nouvelles technologies. Ces directives ont visé notamment la protection de la vie privée et la circulation des données sur le plan national et international, les flux transfrontières de données, la sécurité des systèmes d’information et la mise sur pied d’une politique mondiale de cryptographie. L’O.C.D.E. a participé à différents forums visant à préciser les rôles, responsabilités et engagements de chacun des acteurs, à discuter de priorités et à entamer certains travaux devant aboutir à l’élaboration d’un plan d’action pour concrétiser le potentiel du commerce électronique mondial. De ces travaux, il est ressorti qu’il fallait:

-   renforcer la confiance des utilisateurs et des consommateurs (en tentant de transposer ou d’adapter les cadres et les sauvegardes du marché physique au marché numérique);

-   établir des règles fondamentales régissant le commerce électronique mondial (en assurant aux gouvernements, à l’industrie et aux consommateurs une protection aussi efficace que celle offerte par les cadres juridiques et commerciaux du monde physique);

-   améliorer l’infrastructure de l’information pour le commerce électronique (en créant une concurrence efficace sur les marchés de télécommunications en vue de l’abaissement des coûts, l’accroissement de la qualité et l’élargissement de l’accès aux infrastructures);

-   optimiser les avantages de cette forme de commerce (en aidant à la compréhension des incidences économiques et sociales du commerce électronique chez les entreprises, les organisations et les consommateurs dans les pays développés ou en développement).

Dans le but de régler les divers problèmes, l’Organisation a adopté un plan d’action: le Plan d’action de l’OCDE pour le commerce électronique mondial. Celui-ci vise un large consensus entre gouvernements, entreprises et organisations. L’O.C.D.E. oriente ses actions vers ce qu’elle classe comme les quatre points clés afin de concrétiser le potentiel économique et social du commerce électronique:

-   instaurer la confiance dans le commerce électronique, en garantissant la sécurité et la confidentialité des transactions et des données ainsi que la protection des consommateurs;

-   maximiser les avantages du commerce électronique, en informant et en renforçant les compétences, en encourageant les petites et moyennes entreprises à adopter massivement cette forme de commerce et en assurant la participation active de tous les pays;

-   renforcer l’infrastructure de l’information en appliquant des normes d’interopérabilité communes et en facilitant l’accès aux réseaux ouverts;

-   définir des règles fondamentales afin que le droit commercial, la fiscalité, les tarifs douaniers, la politique commerciale, l’accès aux marchés et les mesures relatives à la propriété intellectuelle créent des règles du jeu équitables pour les transactions électroniques.

Ajoutons que d’importants travaux ont été effectués par l’O.C.D.E. touchant spécialement à l’harmonisation de la fiscalité applicable au commerce électronique.

L’Union Européenne a été établie en 1958 et est composée aujourd’hui de quinze États (Belgique, Allemagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Irlande, Royaume-Uni, Grèce, Espagne, Portugal, Autriche, Finlande et Suède). Ceux-ci ont résolu de s’unir dans un but de sauvegarde de la paix, mais aussi de promotion du progrès social et économique. L’Union Européenne a tenté de mettre en place plusieurs mesures visant à favoriser le commerce électronique par le biais de forums, rapports et recommandations. Ses initiatives se fondent en grande partie sur un rapport de 300 experts appelés à se pencher sur le commerce électronique, à la demande l’Union en 1999. Ces derniers avaient mis en évidence les atouts de l’Europe, mais aussi les obstacles à contrer en la matière. Selon l’Union Européenne, le cadre juridique du marché unique, associé à la monnaie unique, lui offre une occasion exceptionnelle de stimuler le développement du commerce électronique. Souhaitant une croissance vigoureuse de cette forme de commerce en Europe, elle désire promouvoir un environnement commercial favorable afin de:

-   réussir à sensibiliser et encourager les entreprises afin qu’elles fassent elles-mêmes appel au commerce électronique;

-   susciter l’intérêt et gagner la confiance des consommateurs en encourageant l’utilisation de labels de qualité et de codes de conduite et en améliorant la transparence des transactions;

-   mettre le commerce électronique au service des citoyens;

-   inciter les administrations publiques à prendre davantage d’initiatives, notamment dans les secteurs de douanes, de la fiscalité, des services pour l’emploi et des marchés publics, afin d’introduire le commerce électronique dans les rapports entre les entreprises et les administrations publiques.

L’Union Européenne croit qu’il faille assurer l’accès au marché mondial par les infrastructures, les technologies et les services. De plus, elle croit en la création d’un cadre réglementaire favorable. Celui-ci assurerait le libre accès au marché unique, en évitant l’adoption de mesures législatives nationales. Ce cadre réglementaire envisagé devrait principalement: garantir la sécurité des données et le respect de la confidentialité par le recours à des procédés de cryptage (et ainsi inspirer la confiance, condition sine qua non pour gagner les milieux d’affaires et les consommateurs à la cause du commerce électronique); assurer une protection appropriée des droits de propriété intellectuelle et des services à accès conditionnel; et garantir la clarté et la neutralité de l’environnement fiscal. Dans le but d’atteindre ces objectifs, l’Union Européenne s’est donné la mission d’adopter des mesures précises mais souples, visant à favoriser le commerce électronique, notamment:

-   développer la confiance des utilisateurs dans la qualité des services et les conditions d’utilisation de l’Internet;

-   favoriser le lancement d’opérations de porte-monnaie électronique interopérable au niveau de l’Union européenne;

-   développer l’exemplarité de l’État;

-   améliorer le service rendu au public par la numérisation des échanges;

-   développer les usages par les petites et moyennes entreprises de l’Internet et de ses applications commerciales;

-   sensibiliser et former les petites et moyennes entreprises aux utilisations de l’Internet et aux applications de commerce électronique;

-   identifier et valoriser les initiatives dans le domaine du commerce électronique;

-   développer la concertation État-entreprise autour du commerce électronique.

Suite à ces propositions, la Commission Européenne a finalement adopté une Directive sur le commerce électronique, le 1er septembre 1999. Celle-ci offre dorénavant un cadre légal cohérent aux différents intermédiaires du commerce électronique. Les règles harmonisées spécifiques n’ont été introduites que dans les domaines où cela était strictement nécessaire: règlement des litiges et rôles des autorités nationales, responsabilité des intermédiaires, définition du lieu d’établissement des opérateurs, conclusion en ligne des contrats... Dans les autres domaines, la Directive s’appuie sur les instruments communautaires existants en matière d’harmonisation ou de reconnaissance mutuelle des législations nationales. Grâce à cette Directive, les prestataires de services de la société de l’information peuvent offrir leurs services partout dans l’Union, pourvu qu’ils respectent la législation de leur pays d’origine. L’objectif se résume à permettre à l’Union Européenne d’exploiter tous les avantages du commerce électronique.

Le Commercial Internet eXchange a débuté ses activités en 1992. Il s’agit d’une association de fournisseurs d’accès Internet à but non lucratif, comprenant aujourd’hui plus d’une centaine de réseaux membres. Il faut mentionner que la disparition de l’organisation NSFnet (National Science Foundation) en 1995, n’a pu qu’avoir un impact positif sur le commerce électronique. En effet, la NSFnet avait une politique des plus restrictive en ce qui a trait à la présence d’une clause de non-commercialité. Le fait que le trafic commercial ne pouvait transiter par la NSFnet (et qu’une part importante des échanges sur Internet devait transiter par elle) constituait un frein important au développement du commerce électronique. Puisque la NSFnet n’acceptait pas la circulation d’information commerciale, le C.I.X. a voulu offrir une voie alternative aux entreprises. Sa mise sur pied laissait déjà entrevoir une plus grande liberté de commerce sur Internet. En fait, le C.I.X. permet aux fournisseurs de services commerciaux de l’Internet d’acheminer tout type de trafic, sans obliger les usagers à employer des réseaux différents pour le trafic commercial et le trafic non commercial. Néanmoins, les membres s’engagent à ne pas restreindre l’utilisation de leurs réseaux dans la mesure où ils respectent les lois applicables, condition d’admissibilité à son association de membres. Le rôle du C.I.X. est donc d’encourager et de promouvoir le développement de l’industrie des services de transmission de données, dans les marchés nationaux et internationaux. Il offre un forum neutre afin d’échanger des idées, de l’information et des projets expérimentaux parmi les fournisseurs de services Internet. Il rejoint la base d’une coopération nationale et internationale ainsi qu’une coordination parmi les différents acteurs du réseau. Ensemble, les membres du C.I.X. peuvent développer un consensus des positions sur les problèmes politiques et légaux, dans un intérêt mutuel. Le C.I.X. est appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans l’expansion du commerce électronique.

L’Internet Law & Policy Forum est une organisation créée principalement par l’Institut mondial du commerce. Sa première raison d’être est de générer les normes et principes qui gouverneront l’Internet. L’I.L.P.F. a été lancée à Montréal en 1996 et est composée de plusieurs groupes de travail. Cette organisation est désignée à promouvoir le développement global du commerce électronique, en contribuant à une meilleure compréhension des problèmes légaux particuliers surgissant de la nature des médiums électroniques. Elle est commanditée par des entreprises telles Microsoft, IBM, Netscape Communications et Bell Canada. Les objectifs globaux des travaux de l’I.L.P.F. peuvent se résumer ainsi:

-   faciliter l’accélération de la croissance du commerce électronique et les transactions Internet (en développant des modèles de codes, standards et politiques d’auto-régulation pour un usage global / en défendant l’élimination des barrières légales des transactions autres que sur papier);

-   protéger les droits relatifs à la propriété à l’heure des réseaux globaux (en assurant la validité des contrats et paiements électroniques / en mettant en valeur la protection de la propriété intellectuelle, de la confidentialité et des informations personnelles);

-   promouvoir le dialogue et l’information entre les instances gouvernementales et le secteur privé (en proposant des modèles logiques d’interactions gouvernementales face au commerce électronique global / en compensant sur les lois émergeantes, réglementations et pratiques de commerce électronique / en défendant la sensibilisation d’usages, de pratiques commerciales et d’éthiques sociales en évolution);

-   établir un marché du commerce électronique qui soit efficace et sécuritaire (en minimisant les incertitudes légales réglées par litige / en maximisant le retour aux investissements dans l’infrastructure, le contenu et les technologies).

Même si l’I.L.P.F. voit son impact et son rôle diminuer, elle n’en demeure pas moins une organisation ayant apporté une contribution appréciable.

L’Internet Engineering Task Force est une fédération de groupes travaillant à l’évolution des technologies à la base d’Internet. Dirigée par l’I.E.S.G. (Internet Engineering Steering Group) qui fait partie de l’I.S.O.C., c’est l’I.E.T.F. qui a élaboré les premières implantations des protocoles TCP/IP. Son rôle consiste à identifier et proposer des solutions aux problèmes techniques ou opérationnels d’Internet, à spécifier le développement ou l’usage de protocoles, à présenter un forum d’échange de l’information avec la communauté Internet entre les vendeurs, utilisateurs, chercheurs et les dirigeants de réseaux. Son influence sur le développement du commerce électronique est davantage axée sur l’élaboration de techniques destinées à rendre ce type de commerce plus sécuritaire. Cette organisation sera peut-être amenée à jouer un rôle de plus en plus important, puisqu’un des freins majeurs au plein potentiel du commerce électronique semble se fonder sur les craintes reliées à cette façon de faire des affaires. Pour donner quelques exemples de ses initiatives, l’I.E.T.F. a développé certains protocoles comme l’Electronic Commerce Modeling Langage (ECML) et le Simple Commerce Messaging Protocol (SCMP), visant à assurer la confidentialité des données et transactions.

La Global Information Infrastructure Commission a vu le jour en 1995. Elle est composée d’une quarantaine de chefs d’entreprises œuvrant dans le domaine des technologies de l’information. Son but se résume à promouvoir le pouvoir du secteur privé et sa coopération avec le secteur public, afin de développer de nouveaux réseaux et de favoriser la croissance économique mondiale. Ne possédant pas de pouvoir décisionnel contraignant, elle a toutefois travaillé en interrelation avec d’autres organismes importants, comme l’O.M.C et l’O.C.D.E., concernant le commerce électronique. Selon la G.I.I.C., le commerce électronique possède le potentiel pour révolutionner les environnements d’affaires, pour transformer les opérations de commerçants à commerçants et de commerçants à consommateurs. Toutefois, la confiance doit être établie entre les différents acteurs afin d’atteindre l’essor escompté. Selon elle, la majorité des gouvernements ne sont pas enclins à comprendre les solutions des problèmes dans le marché de la vente électronique (c’est-à-dire la nature privée des données et transactions, le contrôle des contenus, la prévention des fraudes de consommation, l’authentification des parties aux transactions, etc.) qui sont davantage amenés à être techniques que légaux. Plusieurs travaux ont été effectués par la G.I.I.C. dans le but d’améliorer la situation du commerce électronique, des conférences sont tenues, des rapports émis (par exemple: GIIC Recommendations for Promoting the Use of Electronic Commerce, GIIC Statement on Taxation Issues Raised By Electronic Commerce, GIIC Comparison of U.S, EU, MITI and GIIC Reports on Electronic Commerce). Et les membres de l’organisation continuent de mettre nombre d’efforts en cette voie, gardant à l’esprit que le développement du commerce électronique amènera indubitablement le développement des économies. En ce sens, la G.I.I.C. continuera de:

-   travailler aux problèmes du commerce électronique avec certaines institutions privées;

-   réviser les issues légales et politiques relativement au commerce électronique et identifier les problèmes pouvant être enrayés par une auto-régulation concernant la protection des consommateurs, la taxation et les tarifs, la confidentialité, les droits de la propriété intellectuelle, l’authentification et l’impact du commerce électronique sur la société;

-   coopérer avec les organisations internationales travaillant sur les obstacles au développement du commerce électronique, incluant l’O.M.C., l’O.C.D.E., l’A.P.E.C. et l’O.M.P.I.

L’Institut du commerce électronique a été fondé en 1990 par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Celui-ci a pour mission de promouvoir, favoriser et accélérer l’utilisation des technologies du commerce électronique au sein des entreprises. Par des programmes de sensibilisation, de formation, de recherche, d’orientation, de concertation et de certification, cette organisation tient une mission essentielle au Québec. Elle vise à faire connaître les nouvelles pratiques commerciales découlant de l’utilisation des technologies, accélérant et simplifiant les informations entre partenaires d’affaires. L’I.C.E. répond aux besoins des entreprises intéressées au commerce électronique et leur offre la possibilité de recourir à une aide ponctuelle pouvant les orienter et les soutenir, au cours de l’implantation du commerce électronique.

UNE CONCERTATION MONDIALE, POLITIQUE, JURIDIQUE ET COMMERCIALE DE PLUS HAUT NIVEAU SERAIT NÉCESSAIRE

Certaines organisations internationales jouent un rôle majeur dans le développement du commerce électronique. Il est surprenant de constater le nombre d’efforts qu’elles ont déployés en quelques années afin d’améliorer les conditions et d’accélérer le plein potentiel de cette forme de commerce. Si le commerce électronique n’occupe pas une place plus importante dans les années à venir, il ne faudra pas reprocher le manque d’intérêt et d’investissement de leur part.

Pour que la société entière bénéficie des possibilités maximales offertes par le commerce électronique, il faudra que le commerce, les entreprises, les citoyens et les pays soient assujettis à des mêmes cadres. C’est ce que principalement la majorité des organisations dont il a été question tentent de faire: travaux dans un but de coopération et d’harmonisation entre les différents pays afin de favoriser davantage le développement du commerce électronique. Mais puisqu’elles cherchent à atteindre des visées similaires par des actions semblables, les différentes organisations devraient s’unir dans un plan d’action uniforme et cohérent. Une ombre au tableau pour une concertation définitive pourra toutefois se présenter au niveau des idéologies qui sous-tendent le commerce international dans sa version capitaliste pure et dure. En effet, les occidentaux sont généralement d’opinion que la liberté de commerce résoudra tous les maux de la planète. Or, certains pays comme la Chine ne partagent cette vision, des dissensions se faisant même sentir au sein des pays occidentaux.

Somme toute, plutôt que d’orienter leurs actions vers une approche théorique (rapports, conférences, consultations...), les organisations devraient sans doute adopter une approche plus pratique. Les organisations visant à augmenter la sécurité des transactions sur le plan technique seront peut-être en mesure d’amener une contribution plus grande que certaines organisations prônant par de beaux discours la mondialisation du commerce. Si le plein essor prédit du commerce électronique n’a toujours pas eu lieu, sans doute faudrait-il plutôt convaincre les acteurs du marché des bénéfices du commerce électronique et éliminer leurs craintes, frein majeur à son développement.

L’outil commercial du XXIe siècle qu’est le commerce électronique sera probablement un jour le moteur de la croissance économique, son potentiel pour augmenter la productivité mondiale étant inestimable. Plusieurs questions complexes demeurent néanmoins et celles-ci ne sauraient être réglées par un seul gouvernement ou une seule organisation. Il nous faut conclure qu’une concertation mondiale, politique, juridique et commerciale de plus haut niveau serait nécessaire avant que le commerce électronique ne puisse prospérer librement de part et d’autre des frontières. Ce qui n’est pas chose faite.

Le Canada continue de montrer un vif intérêt au développement du commerce électronique. Il participe d’ailleurs à plusieurs travaux des organisations internationales citées. Cette forme de commerce constitue un élément clé de la stratégie que le Canada veut adopter pour devenir l’un des chefs de file mondiaux dans l’économie de l’information. Mentionnons qu’en avril 2001 se tiendra à Québec le 3e Sommet des Amériques. Regroupant des chefs de 34 pays, son objectif sera de tracer une ligne de conduite commune pour entamer le nouveau millénaire dans notre hémisphère. Le plan d’action comportera trois volets: renforcer la démocratie, créer la prospérité et réaliser le potentiel humain. Il devrait normalement être question du commerce électronique. Il est admis que les technologies de l’information ont ouvert la voie à de nouvelles formes de participation qui exigeront que les gouvernements procèdent à une réorganisation permettant de répondre aux besoins d’affirmation des usagers/citoyens et des communautés. Le Sommet souhaite donner un visage humain aux actuelles transformations sociales, économiques et technologiques. Il sera intéressant de voir si des idées nouvelles seront proposées afin que le commerce électronique connaisse un plus grand déploiement.  

Me Caroline G. Ouellet est à la maîtrise en Droit des technologies de l’information de l’Université de Montréal. Elle est l’auteure du livre Qui fait la loi sur Internet? Censure ou Liberté, Droits et Responsabilités, Éditions Les Presses de l’Université Laval, ISBN 2-7637-7595-0.   

Sites Internet à consulter pour de plus amples renseignements:

  • AmériquesCanada

Sommet des Amériques 2001, Source : http://www.ameriquescanada.org

  • Internet Law task force et Internet Law and Policy Forum

Internet Law and Policy Forum, Source :  http://www.ilpf.org/

ILPF :  The Challenge, Source :  http://www.ilpf.org/mission/challeng.htm

  • Commercial Internet Exchange

About the Commercial Internet eXchange, CIX, Source :  http://www.cix.org/cix/about-cix.html

What is the Commercial Internet eXchange?, CIX : http://ilpf.org/archive/confer98/present/dooleys/sld002.htm

  • Internet Engineering Task Force

Field Specifications for E-Commerce, IETF, Source :  http://search.ietf.org/internet-drafts/draft-eastlake-ecom-fields2-01.txt

  • Computer Emergency ResponceTeam

Computer Emergency Response Team, CERT Coordination Center FAQ: http://www.cert.org/cert. Faqintro.html

CERT Coordination Center, CERT, Source : http://www.cert.org

  • Global Information Infrastructre Commission

GIIC, Organizational Description, Source :  http://www.gii.org/egi00030.html

A Global Action for Electronic Commerce, GIIC, Sources : http://www.giic.org/focus/ecommerce; http://www.giic.org

  • Association du Barreau Américain

Science and Technology-Electronic Commerce Division, A.B.A., Sources :  http://www.abanet.org/scitech/ec/home.html; http://www.abanet.org/scitech/abaacca.html

  • Institut du Commerce Electronique

http://www.institut.qc.ca/v2/institut/institut.html

  • Society for Worldwide Interbase Financial Telecom

Bolero :  E-commerce for world trade, SWIFT, Source:  http://www.swift.com/sibos/pages/trade_services_pages/bolero2.htm

 EC directive compliance and charging issue, SWIFT, Source : http://www.swift.com/markets/pages/ec_dir_htm

  • Petroleum Industry Data Exchange

PIDX Mission Statement, Source :  http://www.pidx.org/aboutpidx/mission.asp

PIDX Standards Subcommittee, PIDX, Source :  http://www.pidx.org\Committees\Standards\Index.asp

  • Chambre de Commerce et d’Industrie

Cybercrime treatens « brave new world » of e-commerce, I.C.C. Commercial Crime Services, Source :  http://iccwbo.org/ccs/news_archives/1999/cybercrime_treatens_ecommerce.asp

About I.C.C., I.C.C., Source :  http://ww.iccwbo.org/home/intro_icc/introducing_icc.asp

The ICC Electronic Commerce Project (ECP), I.C.C., Sources :  http://www.iccwbo.org/home/menu_electronic_commerce.asp

Guidec a living document, GUIDEC, I.C.C., Source : http://www.iccwbo.org/home/guidec/guidec.asp

A Global Action Plan for Electronic Commerce, I.C.C., octobre 1999, Source :  http://www.iccwbo.org/home/electronic_commerce/word%20documents/SJAPFIN.doc

  • GATT et  OMC

G.A.T.T., Source :  http://www.gatt.org/

Report (1998) of the Commitee on trade and development, W.T.O., 1998, Source :  http://www.wto.org/wto/ecomtd15.doc

What is World Trade Organization, W.T.O., Source :  http://www.seattlewto.org/what_is_wto.html

Report (1998) of the Commitee on trade and development, W.T.O., 1998, Source : http://www.wto.org/wto/ecomtd15.doc

  • UNESCO et CNUDCI

Un monde du commerce :  vers un droit commercial unique, CNUDCI, Source :  http://www.uncitral.org/french/commiss/geninfo.htm

Recommandation de la C.N.U.D.C.I. relative à la valeur juridique des enregistrements informatiques, 1985, C.N.U.D.C.I. & Loi-type de la C.N.U.D.C.I. sur le commerce électronique, 1996, C.N.U.D.C .I, Source : http://www.uncitral.org/fr-index.htm

A propos de l’UNESCO, Source :  http://www.unesco.org/ch-intern/french/about/what.html

  • Union internationale des télécommunications

IUT Electronic Commerce for Developing Countries (ECDC), Source :  http://www.itu.int/ECDC/fulltext-fr.htm

Electronic Commerce services at the ITU, Source :  http://www.itu.int/ecommerce/index.html;

Rôle de l’U.I.T en matière de commerce électronique  et son projet EC-DC, U.I.-T, Source :  http://www.itu.int/ECDC/role-fr.htm

  • OMPI

Commerce électronique de l’OMPI, Sources :  http://ecommerce.wipo.int/index-fr.html;

Conférence de l’O.M.P.I. sur le commerce électronique et la propriété intellectuelle, O.M.P.I., 1999, Source :  http://ecommerce.wipo.int/meetings/1999/index-fr.html

Plan d’action de l’O.M.P.I. dans le domaine du numérique, O.M.P.I., Source :  http://ecommerce.wipo.int/agenda/agenda-fr.doc

  • Union Européenne

L’Union européenne, Source : http://belgium.fgov.be/abtb/frans/0004/0402010.htm; http://europa-eu.int

Site de l’Union européenne et sa mission par rapport au commerce électronique, Source : http://www.internet.gouv.fr/francais/index.html

Proposition de directive de la Commission de l’Union européenne sur le commerce électronique, texte  analytique, 18 novembre 1998, Source :  http://www.internet.gouv.fr/francais/index.html

  • OCDE

La croissance du commerce électronique, OCDE, Source :  http://www.ottawaoedcconference.org/french/brochure/confright.html

 Measuring Electronic Commerce, OCDE, Source :  http://www.oecd.org/dsti/sti/it/ec/prod/e_97-185.htm

La politique de cryptographie de l’O.C.D.E. :  les lignes directrices et les questions actuelles, OCDE, Source :  http://www.oecd.org/dsti/sti/it/secur/prod/e-crypto.htm

Conférence ministérielle de l’OCDE « Un monde sans frontières :  concrétiser le potentiel du commerce électronique mondial », Ottawa, Canada, 7-9 octobre 1998, Source :  http://www.ottawaoecdconference.org/french/informations/summary.html

  • ALENA

ALÉNA, Chapitre 1, Source :  http://www.nafta-sec-alena.org/french/nafta/chap-01.htm

Accord de libre-échange nord-américain, Partie V :  Investissement, Services et Questions connexes, Chapitre 13 :  Télécommunications, Source :  http://www.nafta-sec-alena.org/french/index.htm

  • APEC

Activities by Groups :  E-Commerce Steering Group, Asia-Pacific Economic Cooperation, Source :  http://www.apecsec.org.sg/workgroup/e-commerce.html

APEC Blueprint for Action on Electronic Commerce, APEC : http://www.dfat.gov.au/apec/ecom_blueprint.html

  •  G8

G8 Global Marketplace for SMEs Pilot, G-8, 1999, Source :  http://www.ispo.cec.be/Ecommerce/g8/documents/g8finalreport.doc

  • Divers :

About INTERPOL, Source :  http://www.usdoj.gov/usncb/aboutint.htm

All About ISOC, Internet Society, Source :  http://www.isoc.org/isoc/

Network Solutions, About us, Source :  http://www.networksolutions.com/internic/internic.html;

Electronic Commerce Interest Group, W3C Technology and Society domain, Source :  http://www.w3.org/Ecommerce/

Enhancing Internet commerce through secure administration and competitive domain naming services, NSI, Source : http://www.netsol.com/policy/internet.html