Formation à l’international
Le Collège Mérici offrira cet automne une formation en Communications et Relations internationales

par Daniel Allard

 

Les collèges et CÉGEPS du Québec sont surtout connus pour leur D.E.C., le fameux «Diplôme d’Études Collégiales» qui ouvre la porte des études universitaires. Mais pour répondre aux besoins plus immédiats de certaines réalités de la vie en société, les institutions d’enseignement collégial offrent aussi de plus en plus d’A.E.C. L’«Attestation d’Études Collégiales» est également reconnue par le Ministère de l’Éducation du Québec, mais il s’agit d’un programme plus court, d’une durée variant entre aussi peu que trois mois et pouvant aller jusqu’à un an.

En 2001, au Collège Mérici de Québec, on initiera le tout nouveau programme d’AEC en Communications et relations internationales. Le champ des communications interculturelles est en plein essor au Québec, alors que très peu de programmes de formation s’intéressent en profondeur à cette réalité.

Offert dès l’automne prochain en concentré sur une période de quatre mois, à temps plein ou à temps partiel, le nouveau programme de Mérici cible surtout la clientèle des adultes et des gens déjà en situation d’emploi, de perfectionnement ou de réintégration au marché du travail, qui visent des emplois tels Agent à l’international, Chargé de projet à l’international ou toute carrière menant à intervenir à l’étranger. On vise aussi toute la clientèle des gens qui reviennent d’un séjour à l’étranger difficile. Signe de souplesse, il sera d’ailleurs possible de ne suivre qu’une partie du programme, seulement deux ou trois, voire même un seul des cours.  

Pour réussir
ses projets internationaux

«Nous visons une vingtaine d’inscriptions. Ce programme est contingenté à un maximum de 25 personnes et il démarrera avec un minimum d’une dizaine d’inscrits... Je suis convaincu que des entreprises vont dégager des employés pour leur permettre de le suivre», avance Claude Caron, le coordonnateur du Service de formation continue du Collège Mérici.

LA NOUVELLE RÉALITÉ DES ENTREPRISES

De plus en plus d’alliances sont développées chaque année par les entreprises québécoises et nécessitent des déplacements et des séjours à l’extérieur du pays. Malheureusement, la formation pré-départ demeure souvent incomplète, voire absente. Toute l’importance de l’aspect humain et relationnel dans un contexte de travail à l’étranger est souvent sous-estimée et résulte en des insatisfactions, un sentiment d’échec personnel, des retours prématurés, des négociations avortées, des pertes financières importantes pour l’entreprise et, au surplus, en de grandes frustrations chez le partenaire étranger impliqué. «C’est en cherchant à répondre à ce nouveau besoin des entreprises que nous avons préparé ce tout nouveau programme», explique Renée Bradette, coordonnatrice responsable au Collège Mérici.

Dans d’autres institutions comme le Collège Bart et le CÉGEP F.-X. Garneau, on offre des A.E.C. axées sur les techniques de «commerce international», alors qu’au CÉGEP de Rivière-du-Loup, depuis 1985, on offre un volet spécialisé en «coopération internationale». Mais au Québec, rien n’existe en profondeur sur l’aspect relationnel des relations internationales. C’est le créneau que va dorénavant occuper le nouveau programme du Collège Mérici.  

LES TROIS PIÈGES QUI GUETTENT L’INTERVENANT 
À L’INTERNATIONAL

1.        On croit trop que les choses se passeront là-bas comme elles se passent ici. On se comporte d’une façon qui est pour nous tout à fait adaptée et adéquate, mais qui selon les normes du pays hôte est perçu comme un manque de tact, de politesse, voire de savoir vivre.

2.        On a tendance à penser que la connaissance de la langue parlée dans le pays suffit pour établir une communication interculturelle efficace. On néglige ainsi toute l’influence du non verbal et les messages parfois contradictoires que la communication non verbale nous livre.

3.        On croit que la maîtrise de son domaine d’expertise est garante de succès lors d’un échange professionnel en contexte interculturel. On peut très bien s’en sortir si on est très compétent mais on peut se faire jouer de mauvais tours en dehors de la relation professionnelle. Comment amorcez-vous la relation avec votre partenaire? De quoi parlerez-vous ou ne parlerez-vous pas? Comment se comporter face à la hiérarchie, aux pratiques religieuses? Comment assurez-vous le suivi avec le Chinois? Avec le Mexicain?

Au total, la formation dure 495 heures: 330 heures de cours théoriques (sur 4 mois) et un projet de fin d’études de 165 heures par la suite, qui peut prendre deux formes: un stage d’immersion à l’étranger d’un mois ou un travail de recherche lié à son champ d’intérêt. Six cours distincts articulent le cadre du programme Communications et Relations internationales :

  1. Identité et connaissance de soi;

  2. Culture québécoise et processus identitaire;

  3. Contexte mondial;

  4. Phénomènes de cultures étrangères;

  5. Communication interculturelle et négociation;

  6. Adaptation et choc culturel.

La connaissance de soi comme préalable à la bonne connaissance des autres cultures est un des éléments intéressants du programme, qui trouve ainsi un équilibre, à partir de quatre volets particuliers. Dans les deux premiers volets, on s’attaque à la connaissance de soi et à la connaissance de sa culture d’origine, avant de passer à l’étude des cultures étrangères et à l’interaction dans un contexte de communication interculturelle.

Le Collège Mérici étant une institution d’enseignement semi-privée, il faudra cependant mettre la main dans sa poche pour aller chercher cette compétence spécialisée. Cette belle aventure pédagogique représente un investissement d’un peu plus de 3 000$ en frais de scolarité et autres.

A.E.C. SUR MESURE POUR LES CHINOIS

Un autre exemple de ce que la formule des A.E.C. permet de faire dans le monde de l’enseignement collégial est particulièrement étonnant. À partir d’avril, une vingtaine d’étudiants chinois débarqueront au Québec pour recevoir, pendant six mois, une formation en Management touristique et hôtellerie. «Il s’agit d’un diplôme de type A.E.C. qui a été créé tout à fait sur mesure pour les besoins des Chinois et qui sera donné, à leur demande, à Hull, à notre campus de l’Outaouais», explique Claude Caron, le coordonnateur du Service de formation continue du Collège Mérici.

Grâce à une entente à quatre, Mérici, le Collège St-Alphonse, l’Institut TECCART et le Collège Notre-Dame-de-Foy ont créé le Multicollège de l’Ouest, qui est situé à Hull. Cette stratégie leur donne une force non négligeable, lorsque vient le temps de répondre aux besoins de la clientèle sur la scène internationale.

À l’automne 2001, sera aussi lancée une A.E.C. de 700 heures en Gestion d’événements et de congrès. Un autre programme du Collège Mérici particulièrement salué, cette fois, par les administrateurs du Centre des congrès et du Festival d’été de Québec bien placés pour savoir qu’il y a un besoin réel de spécialistes dans ce domaine dans la région de Québec.

Coopération internationale Mérici

Le CIM, ça vous dit quelque chose? Toute l’effervescence internationale qui règne au Collège Mérici a conduit certains de ses enseignants à créer une véritable ONG, Coopération internationale Mérici, qui se donne pour mission de permettre aux étudiants de réaliser des stages de coopération à l’étranger. Costa Rica, Chine, France, Maroc, les étudiants de Mérici rayonnent aux quatre coins de la planète.

www.college-merici.qc.ca