D’un sommet à l’autre...
Retour sur le Sommet des Amériques avec Jean-Pierre Charbonneau

par Daniel Allard

 

Le président fondateur de la COPA - Conférence des parlementaires des Amériques – n’avait pas le cœur tellement à la fête en avril 2001, lorsque tous les chefs d’État et de gouvernements des Amériques, hormis Cuba, se sont retrouvés à Québec pour le 3ièm Sommet des Amériques. Il avait parlé de son profond malaise en nos pages presque un an avant la tenue du fameux sommet (voir #18 de juillet 2000).

Rappelons que la Conférence des parlementaires des Amériques (COPA) fut créée à Québec, en 1997, lorsque plus de quatre cents parlementaires se sont réunis pour lancer un nouveau forum à l'échelle de tous les pays de l'hémisphère.

Jean-Pierre Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec et conférencier invité, avec la nouvelle directrice de la section Québec de la Chambre de commerce italienne du Canada (CCIC), madame Isabella Giovannetti, ainsi que Raymond Bélanger, président de Bélanger Newcom et président de la Section, au restaurant Miquelangelo, lors du diner-conférence sur «Le rôle du député»

Comme il l’avait prévu, le Sommet des Amériques de Québec fut un moment de grande frustration à traverser: "On a effectivement consacré le boycott de la COPA", avoue celui qui est toujours président de l'Assemblée nationale du Québec, mais ne préside plus la COPA depuis plus d’un an maintenant. "Nous avions souhaité qu'il se fasse un arrimage entre la COPA et le Sommet de Québec. Torpiller la COPA, c'est une aberration, c'est mettre de côté plus de 200 parlements...», rappelle-t-il encore.

La solution au déficit démocratique d'une future Zone de libre échange des Amériques (ZLÉA) passe-t-elle uniquement par les capitales nationales? "Certainement pas", pense toujours et plus que jamais le député de Borduas. Qui doit bâtir la future ZLÉA? Les parlements n'ont déjà pas la cote dans l'opinion publique et voilà qu'ils se compétitionnent entre eux, avec en main des diagnostics de déficit démocratique!

Pour sa part, le président Charbonneau ne lâche pas prise et garde le moral: «Le Secrétariat permanent de la COPA - qui a son siège à l'Assemblée nationale du Québec - continue d’être financé que par le Québec... Nous tentons de faire partager la facture par d’autres...», explique Jean-Pierre Charbonneau, en entrevue téléphonique, de son bureau de comté, le 27 juin dernier.

Compte-t-il demeurer un aussi ardent défenseur de la démocratie même lorsqu’il ne sera plus président de l’Assemblée nationale du Québec? «Pour l’instant, je suis là et je n’ai pas l’intention de me taire. Pour l’avenir plus lointain, on verra...»

À Québec, en septembre, se tiendra d’ailleurs un important colloque sur le thème de la démocratie dans les Amériques, nous apprend-t-il. «Non, ce ne sera pas une activité fermée et réservée pour les experts, comme le colloque du printemps 2000. Il s’agira véritablement d’une activité publique ouverte à tous», assure-t-il.

ÉLECTION DE JEAN-PIERRE CHARBONNEAU À LA PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE

En plus de son implication toujours importante au sein de la COPA, Jean-Pierre Charbonneau vient par ailleurs d’ajouter une arme importante à son équipement de combattant des forces de la démocratie parlementaire dans le monde. Il a été élu président de l’Association des parlementaires de la Francophonie, le 10 juillet 2001, à Québec, lors des assises de cette importante organisation internationale. L’APF est la seule instance consultative de l’organisation de la Francophonie réunissant les Chefs d’État et de gouvernements ayant le français en partage. Leaders au plus haut niveau de la Francophonie qui se réuniront d’ailleurs pour leur prochain sommet, le 9ièm Sommet de la Francophonie, à Beyrouth au Liban, en octobre prochain. «Par le passé, cette Assemblée a été à la remorque des évédements», a déclaré le président Charbonneau, fraîchement élu, lors d’une longue entrevue - publiée le 14 juillet - qu’il accordait à Michel Corbeil, du quotidien Le Soleil.

Entre la COPA, les coulisses des suites du Sommet des Amériques, l’APF et le parlement du Québec, gageons que les parlementaires du monde entier risquent d’entendre parler de Jean-Pierre Charbonneau haut et fort et plus que jamais!