par Daniel Allard

République démocratique du Timor-Leste. C'est le nom officiel du 191e membre à accéder à l'Organisation des Nations unies (ONU). La résolution recommandant l'admission de l'ancienne colonie portugaise, indépendante depuis le 20 mai 2002, était parrainée par 136 États membres, dont l'Indonésie, la récente puissance occupante. Une résolution qui fut adoptée sans vote, par acclamations.

Après plus de quatre siècle de colonisation portugaise et 25 ans d'occupation indonésienne, suivie de deux ans et demi d'administration onusienne, José Alexandre Xanana Gusmao, le premier président du Timor oriental libre, représentait fièrement sa jeune nation pour l'occasion. Et si on écoute le discours diplomatique du président Gusmao, son pays de ne demeurera pas longtemps le dernier membre de l'ONU en liste.

Le Timor oriental, qui a déjà reconnu Israël, est aussi prêt à reconnaître l'État de Palestine. Il avance également le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et souhaite l'organisation d'un référendum en ce sens dans cet ancien territoire espagnol, dont le Maroc a pris le contrôle en 1975.

En revanche, lors de son passage à New York, le président Gusmao n'a rien dit de la lutte du Conseil du peuple Papou pour obtenir l'indépendance de la Papouasie occidentale, un territoire rattaché à l'Indonésie depuis le début des années 60 à la suite d'une intervention militaire.

Pour l'instant donc, le total s'arrête à 191 pays dans le monde. Vers quelle sorte de démocratie mondiale nous dirigeons-nous, avec une planète comptant quasiment 200 États souverains? COMMERCE MONDE avait eu la chance de questionner l'ex-secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros-Ghali sur cette question, en juillet 2001, à savoir: « Combien faut-il de pays souverain dans le monde pour obtenir une gouvernance mondiale efficace, efficiente et permettant d'assurer la survie à la fois de la démocratie, mais aussi de la planète? »

Il est encore intéressant de relire sa surprenante réponse.