Mot de Balthazar

CHRONIQUE DE L'ALTERMONDIALISME

« L'Espoir altermondialiste »
Une nouvelle chronique présentant le point de vue ALTERMONDIALISTE

par Renaud Blais, militant altermondialiste

Dans un premier temps, les premières parutions de cette nouvelle chronique viseront à établir l'Autre point de vue sur la globalisation du monde. Ensuite, je présenterai des éléments de contenu résultant de la tenue des différentes activités qui se déroulent à différents endroits de la planète autour du thème « un autre monde est possible ».

Dans les premières parutions de cette chronique, j'exposerai l'Autre point de vue à partir des principes qui se dégagent des textes adoptés dans le cadre du Forum social mondial et des nombreux forums locaux, nationaux et régionaux (à l'échelle de la planète, les forums régionaux se tiennent à l'échelle des continents). Si j'utilise l'expression, l'Autre point de vue, c'est que la tenue du premier Forum social mondial a été conçu comme un « contre sommet » de Davos. Pour les militantEs qui se réunissent au Forum social mondial, le Forum économique mondial de Davos incarne le point de vue des actionnaires qui souhaitent s'accaparer de plus en plus de richesses matérielles pour leurs fins personnelles et exclusives. Le point de vue que je présenterai ici sera l'Autre point de vue, celui qui est promu par les individus et les groupes qui croient que les richesses naturelles de la planète appartiennent à l'espèce humaine comme collectivité et que nous devons tout mettre en œuvre pour assurer sa survie à long terme. Dans un deuxième temps, une fois le point de vue bien campé, je poursuivrai en présentant l'évolution de l'actualité qui entourera la tenue des divers rassemblements locaux, nationaux, continentaux et etc., ce qui vous permettra, cherEs lecteurEs, de suivre l'évolution et l'édification du réel progrès, le seul qui peut être réellement durable. Comme le disent et le conçoivent les premières nations de toutes les Amériques nous avons le devoir de respecter les sept générations qui nous ont précédés et aussi nous devons tenir compte et prévoir que doivent survivre les sept générations qui nous suivront. Les résultats de la tenue de ces forums sont imprévisibles et résulteront en partie des manifestations de résistances à la tenue des grands sommets des institutions internationales comme la Banque mondiale, le FMI, l'OMC et etc. À moins de résultats extraordinaires, la tenue de ces activités de RÉSISTANCES sera très peu traitée. Je mettrai surtout l'emphase sur la construction des alternatives. Un de mes plaisirs les plus grands sera de lire vos commentaires.

La consolidation du Forum social mondial, ainsi que les nombreux forums sociaux thématiques locaux et/ou régionaux auxquels il a donné naissance, justifient une réelle renaissance de l'espoir chez les militantEs ALTERMONDIALISTES (expression consacrée depuis le 1e Forum social belge en 2002). Ceci devient de plus en plus évident, pour celles et ceux qui ne limitent pas leur quête d'information aux grands médias « main stream » propagateurs de la « pensée unique » de leurs propriétaires, par intérêts évidents. La légitimation croissante de l'Autre point de vue fait renaître l'espoir quant au sort de l'espèce humaine en voie de disparition à cause des nombreux prédateurs qui pillent la planète de plus en plus rapidement depuis que l'hommerie existe.

Depuis que le développement économique a pris la place du/des dieu(x) de nos ancêtres. Depuis que la prétendue science économique (et son veau d'or : le marché) joue le rôle de nouveau dogme afin de déclasser la dimension proprement politique et citoyenne pour administrer la Cité. Pour un nombre croissant de citoyenNEs l'esprit du Forum social mondial incarne l'espoir pour les citoyenNEs qui souhaitent reprendre leur destinée collective en main.

Toutes les personnes qui ne voient pas l'espoir renaître devraient un jour pouvoir assister à une rencontre du Forum social mondial. L'atmosphère qui règne au Forum social mondial (les 3 premiers ont eu lieu à Porto Alegre) au moment de ce forum est des plus stimulante, je peux en témoigner, pour quiconque croit, de près ou de loin, « qu'il n'y a rien à faire ». TouTEs nos jeunes QuébécoisES qui songent au suicide, ou qui ont heureusement manqué leur coup, devraient se voir prescrire une participation au Forum social mondial.

Plus concrètement, depuis que nos deux « marionnettes du Capital » ont tenu à Québec le Sommet Irlandais (Reagan et Mulroney avril 1985) le projet construisant cette domination économique du monde s'incarne en Amérique avec les traités et nombreux projets de traités de libre-échange. Sauf que, comme l'a bien démontré l'Opération sal'AMI en 1998, et surtout depuis Seattle 1999 la « société civile » a retrouvé l'espoir et exige de faire entendre son projet de faire autrement. Il est de plus en plus évident que nous pourrons faire mentir le TINA (there is no alternative) de « miss maggie ». La très grande efficacité de réseautage et la globalisation des interventions des malnommés « militantEs antimondialisation » a déjà fait échouer, ou au moins retarder, bien des étapes dans la construction de la globalisation promue par les acteurs, limités en nombre, du néolibéralisme. Je dis globalisation parce que je crois, comme Jacques B. Gélinas l'expose dans : La globalisation du monde, Écosociété 2000, que le mot n'est pas un anglicisme mais fut un néologisme apparu EN MEME TEMPS en anglais comme en français pour décrire une nouvelle réalité.

L'exemple extraordinaire que représentent pour nous au Québec les 60 000 personnes, de moins de 7 ans à plus de 77 ans, qui ont marché très pacifiquement dans les rues de Québec le 21 avril 2001, est une fenêtre très visible de l'édification de l'Autre façon de construire la globalisation du monde. Une globalisation respectueuse des nombreuses chartes et conventions internationales déjà EN VIGUEUR. Cette globalisation à visage humain, exige un respect de l'environnement, de normes minimales universelles en matière de loi du travail et une réelle répartition des richesses existantes, entre autres. Cette autre façon de construire la globalisation questionne l'appropriation des richesses par un nombre limité de familles prédatrices carburant toujours au colonialisme.

D'un point de vue plus strictement politique, le cas du Vénézuela illustre bien mon propos. Surtout depuis qu'en Équateur et dernièrement au Brésil les citoyenNEs de ces pays ont choisi d'être représentéEs par des politiciens qui questionnent le projet néolibéral de globalisation du monde. Au Vénézuela donc, l'acharnement des grands propriétaires terriens et industriels, avec le soutient logistique évident de l'administration de bébé Bush (ou Bush II, si vous préférez) pour faire tomber Chaves d'une part, font face d'autre part, à la population du pays qui a élu démocratiquement son président et veut le garder en poste afin de lui permettre de mener à bien les principales lois votées par son gouvernement, surtout sur la pêche et la réforme agraire. Les promoteurs de la globalisation obnubilés par le dollars des États-Unis n'ont qu'à bien se tenir. La société civile par instinct de survie compte dans ses rangs de plus en plus de collectivités qui ensembles feront dévier les nostalgiques de la guerre froide (complexe militaro-énergico-industriel avec sièges sociaux anonymes dans les paradis fiscaux) de leurs fins égoïstes d'appropriation démesurée et de pillage des richesses collectives de l'espèce humaine.

En terminant, l'exemple du voyage de Jaggi Sing en Israël démontre très bien la très grande compétence des militantEs ALTERMONDIALISTES. Quand le ministre canadien a dit que la circulation du militant dans les territoires palestiniens relevait de la souveraineté d'Israël, il n'avait même pas réalisé que son affirmation avait comme conséquence une reconnaissance de facto de la légitimité de l'occupation des territoires palestiniens par Israël. Il est évident pour moi que notre politicien incompétent s'est fait prendre de vitesse par des militantEs compétentEs organiséEs et de plus en plus financéEs par celles et ceux qui « n'ont pas le temps de s'en occuper », mais qui croient à la cause de la survie de notre seule « petite planète bleue ».