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Pendant que Québec reçoit Juppé, le maire de Lévis courtise Pessac

Par Daniel Allard

Sans aucune concertation institutionnelle officielle, les maires de Québec et de Lévis tiraient dans la même direction, pendant les deux premières semaines de février. Conférencier invité du dîner des chefs d'entreprises du Carnaval de Québec, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, visitait sa ville jumelle, Québec, le 14 février 2003. Soit tout juste la semaine après celle du retour du maire de Lévis, Jean Garon, d'une mission en France, où il visitait particulièrement la ville de Pessac, une municipalité en plein essor située dans la région bordelaise et dont la structure économique s'apparente beaucoup à celle de Lévis. La Ville de Lévis profitait de la mission pour explorer les possibilités d'entente de partenariat avec Pessac. Pour leur part, les villes de Québec et Bordeaux sont déjà officiellement jumelées depuis 40 ans.

CHAUDIERE-APPALACHES EXPORT INC. SOUTENAIT CETTE TOURNÉE DE QUATRE RÉGIONS DE FRANCE

Du 27 janvier au 5 février 2003, une quinzaine d'intervenants économiques et institutionnels de la région Chaudière-Appalaches se rendaient en France, afin de mieux connaître les modèles de développement économique mis en place dans les régions françaises. Cette première mission régionale a été mise sur pied par Chaudière-Appalaches EXPORT inc., l'organisme chargé de la promotion des exportations et du rayonnement de la région au plan international, afin de permettre aux intervenants régionaux de peaufiner leurs stratégies de développement économique et technologique.

Même si plusieurs succès économiques ont traditionnellement été associés à la région Chaudière-Appalaches, comme le taux de chômage le plus faible au Québec et le dynamisme exceptionnel de ses entreprises manufacturières, les responsables économiques et institutionnels souhaitent étudier l'expérience française en matière de développement économique et régional. Les préoccupations portent sur le développement économique et technologique, dont les agrobiotechnologies, les technologies environnementales, ainsi que la formation professionnelle et continue.

Cette tournée économique se penchait particulièrement sur l'expérience de quatre régions en France : la Franche-Comté, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Aquitaine. Outre le maire et le commissaire industriel de Lévis, la délégation comptait des participants provenant des centres de formation professionnelle et collégial (Cégep Lévis-Lauzon et CIMIC à Saint-Georges), des centres de transfert de technologies (Centre de robotique, TransBiotech et SITTE), des représentants du milieu des affaires et d'organismes économiques comme le CLD de Lévis et la direction régionale du Ministère des Finances, de l'Économie et de la Recherche (Industrie et Commerce) à Montmagny.

En se joignant à la mission, le maire de Lévis, Jean Garon, confirmait sa volonté de travailler activement au développement économique de Lévis dans un cadre régional, celui de la région Chaudière-Appalaches. Robert Boucher, directeur général de Armoires de cuisine Milmonde et président de Chaudière-Appalaches EXPORT inc, se félicite quant à lui de l'esprit de partenariat à l'échelle régionale que cette mission reflète.

Depuis son lancement en 1996, Chaudière-Appalaches EXPORT inc. a effectué plusieurs missions à l'étranger, notamment aux États-Unis, au Chili, au Mexique, en France et en Allemagne. Les visites d'acheteurs étrangers dans la région ont généré jusqu'à maintenant des retombées économiques de plus de 30 millions $. Sur une base annuelle, Chaudière-Appalaches EXPORT inc. traite plus de 500 demandes d'information et de support provenant des PME de la région. L'organisme offre des services aux entreprises à partir de ses bureaux de Sainte-Marie, Lévis et Montmagny.

DES RÉSULTATS CONCLUANTS

Dans un communiqué de presse émis de la ville de Toulouse, le 3 février 2003, l'organisme concluait qu'après s'être arrêtée jusqu'ici dans deux régions en France, en Franche-Comté et en Rhône-Alpes, la délégation traçait déjà un bilan très positif des rencontres qui avait eu lieu à ce jour: « Que ce soit à Besançon, Bourg-en-Bresse, Oyonnax ou Saint-Étienne, des relations fort fructueuses ont été amorcées avec l'ensemble des partenaires français rencontrés. »

Entre autres, le Cégep de Lévis-Lauzon a mis en place des mécanismes qui faciliteront les stages des étudiants des deux côtés de l'Atlantique et rendra accessibles les outils très performants que l'institution a développés dans la formation continue. Les centres de transferts de technologie, Transbiotech et le Centre de Robotique industrielle (CRI) ont, quant à eux, conclu des ententes de partenariat qui permettront d'échanger une expertise et un savoir-faire au plan industriel et technologique, lesquels s'avèreront bénéfiques à la fois pour les entreprises québécoises et françaises. Transbiotech et le CRI pourront également de la sorte internationaliser leurs activités et élargir leurs champs d'intervention.

Et Saint-Étienne prévoit
visiter Lévis
d'ici à la fin
de l'année 2003

À partir des rencontres du maire Jean Garon, il a par ailleurs été convenu que les échanges entre Lévis et les élus de Besançon et de Saint-Étienne allaient se poursuivre. Saint-Étienne prévoit d'ailleurs visiter Lévis d'ici à la fin de l'année 2003. Les arrêts prévus à Toulouse et Pessac, de cette mission qui ne se terminait que le 6 février, n'avaient pas encore eu lieu!

Chose certaine, si le maire Jean Garon a dit à son homologue de la ville de Québec, fin 2002, qu'il n'était pas encore prêt pour embarquer dans une structure de coordination à l'échelle de la Communauté métropolitaine de Québec - dont Lévis fait officiellement partie depuis janvier 2002 - en matière d'actions à l'international, comprenons maintenant qu'il n'avait pas dit pour autant qu'il resterait à ne rien faire.


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Commerce Monde #34