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Objectifs d'immigration
La Ville de Québec veut 2500 nouveaux immigrants par an

par Daniel Allard

Objectif: 2500 nouveaux immigrants par an! Avis aux intéressés! La Ville de Québec se donne comme objectif d'accueillir annuellement et de garder sur son territoire 2500 immigrants de par le monde.

C'est presque deux fois plus que ce que les dernières années ont donné. Le bilan pour 2002 avait établi un record avec l'arrivée de 1800 immigrants. Il y en eut 1758 en 2001, année de l'implantation d'un plan d'action. Il s'agit donc d'une ouverture importante pour une ville qui peine à devenir le deuxième pôle en importance pour l'immigration au Québec, après la principale porte d'entrée qu'est la Ville de Montréal.

FAIBLE RÉTENTION DE 1 SUR 3

Les autorités de la Ville de Québec devront parallèlement trouver des moyens efficaces pour garder les nouveaux arrivants, qui ne sont trop souvent que de passage dans la région de la capitale. Selon une publication récente de la ville, alors qu'en 1996 il y avait 17 390 Québécois d'origines étrangères parmi la population de la région métropolitaine de recensement de Québec, ceux-ci étaient 19 685 en 2001, soit 2295 personnes de plus. Puisque les statistiques des années 1996 à 2000 témoignent d'une moyenne de 1 350 immigrants venus s'installer dans la région annuellement (donc 5 X 1350=6750), 2295 sur 6750 ne donne qu'une capacité de rétention de un sur trois. Pour chaque nouvel immigrant accueilli, Québec n'en garde finalement qu'un seul!

C'est donc beaucoup d'efforts pour des résultats décevants. Une meilleure rétention passe largement par un bon accès à un emploi. La ville donne-t-elle l'exemple? Seulement 30 stages à travers une fonction publique municipale de 4000 postes n'apparaît pas un nombre impressionnant. On peut probablement faire mieux. Comme s'aligner sur la politique du gouvernement du Québec voulant que maintenant 25% des nouveaux employés de la fonction publique provinciale soient choisis parmi les citoyens de communautés culturelles, autochtones ou anglophones. L'intégration en emploi est le véritable noeud de l'affaire en matière d'accueille de nouveaux immigrants. On n'attire pas des immigrants en offrant le chômage! Et chaque emploi offert permet d'intégrer une famille complète supplémentaire.

Pour chaque nouvel immigrant accueilli
Québec n'en garde finalement
qu'un seul

Avec des tendances démographiques tout simplement périeuses d'ici 2025, si rien n'est fait, Québec doit absolument réussir ce virage. Sans aller jusqu'aux idées de Gary Becker, ce chantre du « lobby du capital humain » aux États-Unis qui a reçu le Prix Nobel d'économie en 1992, qui mise sur la vente aux enchères des visas afin de créer un marché d'immigrés où les plus doués auront plus de chance d'êtres admis, les autorités de la Ville de Québec devront certainement innover et trouver des façons originales d'attirer rien de moins que « son avenir ».

Face à la pénurie de travailleurs qualifiés
qui se pointe, même si les Québécoises avaient plus de bébés,
ils ne seront pas adultes dans dix ans

Et il ne faut pas trop s'en faire avec les sondages rébarbatifs! Aux États-Unis, il faut savoir que depuis quarante ans que l'on fait des sondages d'opinion publique sur la question de l'immigration (par exemple: « Etes-vous pour ou contre une augmentation de l'immigration légale? »), le nombre de personnes qui sont favorables tourne autour de 10% et l'immigration demeure toujours largement permise. Une réalité qui peut permettre au maire de Québec de se trouver chanceux, avec les 25% d'un sondage récent.


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Commerce Monde #35