SOMMAIRE

Turbulence sur les marchés
Comment se prémunir contre la variation des taux de change?

par Marie-Katerine Allard
Directeur de comptes, Centre des services internationaux Desjardins
marie-katerine.allard@ccd.desjardins.com

Depuis la mi-novembre 2002, le dollar canadien a connu une hausse de sa valeur par rapport au dollar américain. Plusieurs économistes ainsi que de nombreux cambistes avaient jeté la serviette quant à la remontée éventuelle de notre dollar. En effet, depuis plusieurs années le gouvernement canadien a réussi à éliminer son déficit et a accéléré le remboursement de sa dette grâce aux surplus accumulés. Tous les intervenants étaient d'accord pour dire que notre dollar était sous-évalué malgré une bonne performance de l'économie canadienne. Il aura fallu une détérioration de l'économie américaine, ainsi que le conflit en Iraq, pour faire fléchir la valeur du dollar américain. En fait, ce qui joue davantage en faveur de notre dollar n'est pas son appréciation comme telle, mais plutôt la perte de confiance des investisseurs vis-à-vis les États-Unis. Est-ce que ce phénomène jouera encore longtemps? Difficile d'y répondre avec certitude. L'endettement du gouvernement américain atteint de nouveaux records et, fait plus inquiétant, c'est le déficit de la balance commerciale qui lui aussi est à un sommet inégalé. Ces différents facteurs combinés à un ralentissement de l'économie amènent les investisseurs à être prudents; ils sont à la recherche de marchés en meilleure santé.

Mais une chose est certaine cependant, cette appréciation assez rapide du dollar canadien a des conséquences importantes sur nos exportations. En effet, un dollar faible nous permettait d'être compétitif sur les marchés étrangers. Cet avantage concurrentiel perdurant de nombreuses années a pu cependant nous jouer des mauvais tours. Les industriels n'ont pas eu tendance à investir dans des technologies favorisant l'augmentation de la productivité. Il faut comprendre que l'achat de ces technologies passe souvent par l'importation . Cela signifie donc d'effectuer des paiement dans d'autres devises particulièrement en USD et en EURO. Cette réalité a freiné les ardeurs des industriels canadiens. La bonne nouvelle cependant, c'est qu'actuellement, il nous en coûte moins pour se procurer des biens que nous devons payer en USD. Un bémol important: la valeur du dollar canadien par rapport à l'EURO s'est dégradée de façon assez substantielle (environ 11%) depuis 1 an.

En terme réel lorsque notre devise diminue, on s'appauvrit. Prenons l'exemple des vacances aux États-Unis qui nous coûtent tellement plus chères qu'au moment où le dollar canadien était à parité! Ce phénomène s'applique aussi à nos importations qui nous coûtent beaucoup plus chères.

COMMENT RÉAGIR?

La valeur d'une devise par rapport à une autre est une données essentielle lorsque nous faisons du commerce international. Mais c'est surtout le rythme de changement qui peut nous faire mal. Une augmentation lente mais soutenue de notre devise par rapport au dollar US par exemple est plus facilement gérable qu'une augmentation rapide. Plusieurs exportateurs dans les derniers mois n'ont pas cru bon d'utiliser des contrats de change à terme. L'utilisation de cet outil leur aurait permis de geler le taux des dollars US à recevoir plus tard et ce, à des niveaux nettement plus élevés de ce qu'ils sont présentement. Je prends exemple de certains exportateurs qui ont « gelé » leurs taux sur une série de recevables futurs à des niveaux de 1,58 (i.e: $1 USD= $1,58 CAD). Ces exportateurs jubilent actuellement. Personne, cependant, n'a de boule de cristal et une telle stratégie peut s'avérer risquée si, au contraire, le dollar canadien se dégradait à des valeurs de 1,65 ( $1 USD= $1,65 CAD).

Mais avant tout il s'agit de bien se faire supporter lorsqu'on fait affaire à l'international et que l'on doit composer avec différentes devises. C'est la raison pour laquelle Desjardins, à travers son réseau de centres financiers, ainsi qu'avec le support des ressources spécialisées de son Centre des services internationaux est en mesure de bien vous épauler. Les produits de change offerts (contrats spot, à terme, swap, options, offres d'achat ou de vente fermes, conseils sur des stratégies, etc.) vous permettent d'obtenir des solutions adaptées à vos besoins.

De plus, les entreprises qui transigent des volumes annuels qui sont supérieurs à $1 000 000 CAD peuvent se prévaloir d'un accès direct aux cambistes. Ces derniers peuvent les conseiller sur les meilleures stratégies à utiliser. Ce service est tout à fait gratuit et, de plus, le client reçoit sur une base quotidienne un bulletin d'information sur le comportement des principales devises sur les marchés (overnight trading). Cet outil renferme aussi de précieux renseignements sur les anticipations du marché.

Exporter n'est pas seulement une aventure palpitante, c'est souvent une nécessité afin de développer son marché et il faut être prêt à faire face à de nombreuses embûches. Les risques de change en sont une de taille, mais avec un appui solide tout exportateur ou importateur est en mesure de développer des stratégies appropriées qui sauront l'aider à atteindre ses résultats.

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Pour toute information additionnelle sur la gestion des risques de change, n'hésitez pas à contacter le Centre financier aux entreprises près de chez vous ou vous pouvez entrer directement en contact avec le Centre des services internationaux Desjardins au 418-634-5775 ou 1-866-634-5775.


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Commerce Monde #35