SOMMAIRE

12e Forum économique de la Chambre de commerce de Québec
États-Unis: 100, l'Ontario: 70 et le Québec: 68

par Daniel Allard

Pour montrer que les bas salaires sont loin d'être la clé en matière de productivité, le pdg d'Investissement Québec a une image très forte: « En 2002, pour 100 unités produites aux États-Unis, il s'en produisait 70 en Ontario et 68 au Québec! Face à l'Ontario, le Québec avait donc, toujours en 2002, un écart de productivité de 3,2% », a expliqué Marcel Prud'homme.

L'homme était le conférencier de clôture, lors du 12e Forum économique de la Chambre de commerce de Québec, au cours duquel les acteurs du secteur manufacturier se livraient à un exercice de réflexion stratégique sur le développement de l'industrie manufacturière et les freins à sa croissance. Il a souligné qu'Investissement Québec finance les frais de consultation d'un consultant pour les PME qui veulent améliorer leur productivité. « Si vous pensez amélioration de productivité, pensez à nous! » a-t-il conclu.

DES EXPORTATEURS DEMANDENT PLUS DE SOUPLESSES AUX PARTENAIRES PUBLICS

Le matin, dans l'atelier qui portait sur la vente, le thème de l'exportation a pris toute la place. Outre les stratégies pour se prémunir de la variation des taux de change - un sujet de l'heure avec un dollar canadien dans les 0,70 $US - les aides gouvernementales à la commercialisation et la pertinence des missions d'élus ont été pointées du doigt.

« Il y a un manque de souplesse des programmes gouvernementaux », a rapporté dans l'atelier qu'il présidait Henry Brunelle, le PDG de Bain Ultra. Citant l'exemple de son entreprise, il regrette que les programmes ne subventionnent que les entreprises pour participer à des expositions commerciales avec des kiosques. Surtout que souvent la présence d'un tel kiosque qui présente une entreprise en détail peut devenir un véritable piège.

Attention
aux pièges
d'un kiosque!

« Nous, des shows avec notre propre kiosque, on n'en fait plus. C'est de l'argent tiré à l'eau et en plus on y formait nos compétiteurs», raconte-t-il. Sa stratégie consiste maintenant à organiser pendant l'événement en question un cocktail pour rencontrer des clients et des invités, triés sur le volet. « Maintenant, nos compétiteurs restent à la porte. Ils essayent d'entrer, mais on les garde à l'oeil », ajoute l'homme d'affaires. Une tactique qui selon-lui donne un bien meilleur rendement, mais pour laquelle il ne peut pas recevoir de subvention.

Le patron d'Équipement Labrie n'a pas caché que maintenant il se tenait loin des missions commerciales devenues trop souvent un « show politique ». Il faut reconnaître que ce type d'opération visibilité a son intérêt pour une entreprise qui commence sur un nouveau marché étranger et qui cherche à faire ses premiers contacts. Mais ensuite, les entreprises devraient pouvoir continuer, seules, sans perdre l'aide qui est réservée que pour les membres des missions: « On nous aides lors d'une première mission et après on nous abandonnes, même si c'est nous qui créons les emplois », dénonce Claude Boivin.

Bref, les entrepreneurs veulent plus de liberté de gestion par rapport aux argents investis pour les aider.

Concernant la variation des taux de change, plusieurs participants semblaient démunis devant cette situation. Alors que certains partageaient leur « solution maison »: l'un fait sa liste de prix à 0,73$ depuis dix ans et a effacé ainsi toutes les frontières; l'autre gère à 0,85$, un taux très conservateur, même à long terme. Les banques traditionnelles auraient certainement avantage à mieux faire connaître les nombreux outils permettant de se protéger en conséquence et faire de la sensibilisation à l'achat de devise en entreprise. « Il ne faut pas spéculer contre la variation des taux de changes. Il faut simplement se protéger! Et il y a des moyens pour ça », a très justement lancé un participant.

Par ailleurs, le président du CLD de Québec, Jacques Fiset, a peut-être surpris plusieurs personnes en avouant que son organisme avait actuellement « trop de mentor » et qu'il était donc en manque de nouveaux entrepreneurs à aider! Ce Centre local de développement compte effectivement une banque de ressources pour offrir du mentorat. Avis aux intéressés.

LES MESSAGES SERONT ENTENDUS!

« Créateur de richesses et d'emplois, le secteur manufacturier est sous-représenté dans l'économie régionale par rapport à la moyenne provinciale (la proportion d'emplois est de 9,8% versus 18,2%) », constate le président de la CCQ, Claude Gauvin. L'enjeu principal du Forum était de mieux comprendre les facteurs internes et externes qui influencent son développement.

Au moment où s'actualise la Stratégie de diversification économique de la Capitale et où Pôle Québec-Chaudière-Appalaches est en processus de planification stratégique, ce forum constituait certainement un exercice de réflexion à propos. « Porte-parole de la communauté d'affaires, la Chambre de commerce s'assurera que les préoccupations des manufacturiers trouvent une réponse appropriée », s'engage M. Gauvin.

Environ 150 personnes
ont consacré leur journée du 23 avril 2003
pour ce forum devenu annuel

Après une allocution de Claude Drouin, secrétaire d'État responsable de Développement économique Canada, la conférence d'ouverture fut donnée par Bertrand Saucier, président de M2S électronique Ltée. et de Liber-T Medtech inc. et Mario Marcotte, directeur général de M2S électronique Ltée.

Le Forum était réalisé conjointement avec le Bureau de la Capitale-Nationale et bénéficiait de l'appui des partenaires suivants: la Banque de Développement du Canada, Mouvement Desjardins, Investissement Québec, le ministère des Finances, de l'Économie et de la recherche du Québec, le Centre de recherche industrielle du Québec, le Conseil régional de concertation et développement de la région de Québec et Ressources Entreprises. Les organismes suivants ont également contribué à la définition du contenu du Forum : Réseau CMQ, APICS, AMEQ, Emploi-Québec, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, le ministère des Ressouces naturelles et la SPEQM.


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Commerce Monde #35