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Collège P.E. Poitras
Un « collège » pour réussir dans les foires commerciales

par Daniel Allard

En achetant l'entreprise familiale P.E. Poitras en 1989, Bernard Pâquet ne pensait sûrement pas qu'elle ferait de lui un professeur-fondateur d'un « collège »! C'est devant cette évidence que son expérience l'aura pourtant conduit, après plus d'une décennie de cheminement dans le monde des foires commerciales et des expositions.

« Encore aujourd'hui, d'une façon générale, les gens n'accordent pas assez d'importance au contenu de leur stand », analyse Bernard Pâquet, président de P.E. Poitras Services d'expositions.

Les gens lui disent: « Fait nous un beau stand ». Il répond qu'il ne fait pas de beau stand, qu'il fait un stand efficace. Un kiosque « efficace » signifie que l'élément contenu a aussi place à côté de l'aspect du contenant. Ce qui veut dire qu'il faut penser à la formation du personnel, à la communication de masse, à ce qui restera une fois que le visiteur sera reparti de votre kiosque.

Pourtant homme d'image - formé en design industriel, il a aussi fait vingt ans à bâtir le Groupe Cossette Communication - il accorde même plus d'importance au contenu qu'au contenant. Pour réussir dans une foire commerciale, l'important « passe à 60% par la qualité de l'exposant et à 40% par celle du stand », pense-t-il.

Devant l'occasion d'ajouter une corde à son arc, c'est en 2001 qu'il décide de créer son Collège P.E. Poitras. « Pour le fun », se plait-il à raconter. Mais ici, c'est le professeur qui va à l'étudiant. Il va donc dans les entreprises et montre comment être un bon comédien pendant un « show commercial ».

Bernard Pâquet a déjà pris l'initiative de prendre l'avion jusqu'à Chicago pour aller prendre incognito des photos du stand d'un client, afin de lui démontrer que son personnel avait besoin de formation, histoire de mieux représenter l'entreprise. C'est dire comment le sujet lui tient à coeur!

Le Prof Pâquet n'est d'ailleurs pas un enseignant solitaire. Au fil du temps, il s'est adjoint la collaboration de Pierre Hamelin, responsable de la commercialisation à la Fédération des caisses populaires Desjardins. À entendre Bernard Pâquet parler de son partenaire, c'est même beaucoup sur Pierre Hamelin que reposera le développement du collège dans les prochaines années. En partie parce que le dynamique Bernard - il ne le cache pas - prépare doucement sa sortie de piste. Sa fille et son fils sont solidement intégrés dans la gestion de l'entreprise et le père a déjà la conscience tranquille pour la suite des choses.

Les quelques années qu'il se donne encore à la barre de P.E. Poitras, il les passera sûrement à continuer aussi de cogner sur le clou de l'entrepreneurship en matière d'organisation d'événements à Québec. Il a compris que Chicago, Atlanta, Anaheim sont devenues des villes d'expositions majeures parce qu'elles n'ont pas attendu que les événements viennent vers elles. Elles ont pris l'initiative de créer des foires et des expositions dans des secteurs bien choisis. Pour celui qui a montré l'exemple en faisant naître le premier Congrès mondial de la nordicité en 1999, Québec doit s'appliquer la même recette. Outre de ne pas lâcher le grelot avec la nordicité, il pense aussi au domaine de la plasturgie.


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Commerce Monde #36