Prix Premio Venezia 2003

Devant ATELIER PICCOLE STELLE et HOLT RENFREW
GASPÉ CURED remporte la palme de la deuxième édition du prix Premio Venezia

par Daniel Allard

« Je dirais que l'Italie est notre marché le plus haut de gamme. Selon les années, c'est 30 à 40% de notre chiffre d'affaires total d'exportation de morue qui prend la route de l'Italie. Le reste va aux États-Unis et à Porto Rico. Les Caraïbes sont aussi nos clients pour du hareng », affirme tout sourire Suzanne Morin, la directrice générale Gaspé Cured. Confortablement installée dans les bureaux administratifs de l'entreprise situés depuis des lustres sur l'incontournable rue Maguire du quartier Sillery, à Québec, quelques jours après avoir reçu le prix PREMIO VENEZIA 2003, elle s'imposait même avec plaisir un petit devoir de mémoire : « L'Italie a été le tout premier marché d'exportation pour la morue salée-séchée de la Gaspésie et ceci remonte à au moins 250 ans ! À cette époque, la morue était encore plus sèche qu'aujourd'hui (38% d'humidité, contre 42% de nos jours). Ainsi, la morue voyageait dans des barils de bois, à l'automne, à bord de goélettes », confirmait-elle le lendemain.

La longévité des relations commerciales entre la Gaspésie et l'Italie donne une idée de l'importance de la pêche dans cette région du Québec. Une Gaspésie qui a d'ailleurs donné son nom, d'un à cette compagnie, mais surtout à un type de produit! GASPÉ. « Quand on commercialise du poisson salé, on est les seuls à pouvoir employer le mot GASPÉ », souligne Suzanne Morin. Le mot est lancé. Elle ouvre alors la porte à une histoire surprenante, complexe et quasi interminable!

UN CONSORTIUM DE SIX USINES QUI SE BAT ENCORE POUR UNE CERTIFICATION CLAIRE

C'est un consortium de six usines qui a donné naissance à Gaspé Cured. (Attention : Gaspé avec un « e » accent aigu!) La dernière version du consortium date de 1983 et vise principalement la commercialisation, la mise en marché, la vente et l'importation de morue et de dérivés de la morue (un produit qui ne constitue pas la totalité de la production des 5 usines, puisqu'une fait même que la transformation du homard et une autre fait de la dépuration de moules, la seule usine à faire ça d'ailleurs au Québec, dans le dernier cas). Alors qu'une usine transforme surtout du hareng, qui prend la route du Japon, les cinq autres produisent surtout la fameuse « morue salée-séchée à la gaspésienne », un produit fait selon la vieille méthode traditionnelle de séchage, au vent, à l'extérieur, et qui donne un produit unique, légèrement salé. Mais surtout un produit qui est certifié (une marque de commerce)! Qui dit « certifié » ne dit pas en même temps respect assuré de la dite certification par la concurrence... et encore plus si on parle de concurrence internationale!

« On se bat beaucoup pour avoir la marque de certification. On se fait beaucoup copier », confirme-t-elle tout en tendant le logo-décalque qu'elle vient de faire imprimer, et qui sera dorénavant utilisé, pour tenter de faire respecter l'APPELLATION GASPÉ CERTIFIÉE.

Attention: « Gaspé Cured » avec son accent aigu et son d, c'est très différent du « Gaspe Cure », dans le Gaspe Cure de la terminologie administrative et réglementaire des autorités fédérales du Canada.

À Moncton, en 1990, toutes les provinces qui produisent de la morue (Nouveaux-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Québec) se sont entendues pour demander au gouvernement fédéral de modifier la terminologie « Gaspe Cure » qui nous crée beaucoup, énormément, de problème de confusion, pour « Slack Salted Fish ». Mais les aléas de la politique n'ont pas encore vu se rêve se réaliser et la dg de la compagnie Gaspé Cured inc. ne cache pas sa déception, tout en confirmant sa ténacité à gagner cette longue lutte.

Pourquoi pensent-elle avoir gagné le Premio Venezio 2003 devant les deux autres finalistes? « Parce que nous nous battons, comme les Italiens d'ailleurs, pour la reconnaissance de notre nom! Un peu aussi pour l'augmentation de nos ventes, je pense. »

L'avenir? Nous travaillons sur la diversification de nos produits en général et visons à faire plus de 2e et 3e transformation. Dans un contexte de moratoire, nous importons (d'Alaska et de Russie), mais j'espère que c'est temporaire... » Elle se fait aussi un devoir de participer au Salon de Bruxelles (aux deux ans), en décembre 2003, elle sera à Miami pour le SeaFoodShow, comme elle l'a fait en 2002. Elle ne néglige pas le marché européen non plus : « Dans les dernières années, nous avons été présents à des foires commerciales de notre secteur au Portugal, en Russie, en Finlande et en Italie, bien sûr. »

www.gaspecured.com

BRÈVE DESCRIPTION DES DEUX AUTRES FINALISTES
PRIX PREMIO VENEZIO 2003
DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ITALIENNE AU CANADA (DIVISION DE QUÉBEC)

ATELIER PICCOLE STELLE INC.

De la rencontre d'un chirurgien italien, fin connaisseur de l'art et de la décoration d'Italie, et d'une canadienne aussi passionnée pour l'art et organisatrice, naît en 2000 l'atelier Piccole Stelle avec pignon sur rue à Québec. La recherche permanente en Italie des meilleurs interprètes de la tradition et les liens d'amitié développés avec de grands maîtres de l'art de la céramique assurent à l'entreprise un approvisionnement constant en produits traditionnels de haute gamme. Les meubles d'Ombrie et de la Toscane, au style millénaire simple et élégant, la céramique Riflesso et celle aux chaudes couleurs méditerranéennes et les articles simples pour la vie de tous les jours, chaleureux et discrets, qui ont accompagné les Italiens de la grande Rome à nos jours, donnent à cette boutique de la rue Saint-Jean un air de musée où tout n'est que beauté et enchantement.

Une telle idée ne pouvait demeurer sans lendemain. C'est ainsi que s'ouvraient l'été dernier une seconde boutique Piccole Stelle, rue de la Commune, en face du Vieux-port de Montréal.

Au-delà du concept exclusif, c'est la philosophie de relations avec la clientèle qui séduit: assurer sa fidélisation par l'établissement d'un climat de confiance, la transmission de l'histoire et des caractéristiques du produit et l'atmosphère familiale et chaleureuse typique de l'Italie.

HOLT RENFREW

Holt Renfrew a vu le jour en 1837. Quelques années plus tard, la modeste chapellerie se lance dans la fourrure. En poursuivant son expansion, le magasin propose dans ses rayons les créations de grands couturiers et conclut, avec Christian Dior, le tout premier contrat liant la célèbre maison française Aujourd'hui, Holt Renfrew est devenu le haut lieu de la mode internationale grâce aux griffes prestigieuses qu'on y trouve. Soucieux d'offrir au grand public des articles de qualité à des prix plus qu'avantageux, la chaîne offre des gammes maison vendues sous étiquette Holt Renfrew depuis les basiques jusqu'aux créations dernier cri. L'entreprise a, de plus, transformé plusieurs de ses succursales en des magasins ultramodernes, dont celle de Sainte-Foy qui présente mensuellement de nombreux événements allant des cliniques beauté aux défilés impromptus. On y trouve une sélection hors pair de prestigieux noms qui témoignent de la suprématie de l'Italie en matière de design, de mode, de gastronomie et d'articles de décoration.

Pour Holt Renfrew, VIVA ITALIA est plus qu'une promotion tenue l'an dernier d'un océan à l'autre. Il s'agit d'un style de vie dont l'offre se vérifie quotidiennement à la succursale de Place Sainte-Foy.


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Commerce Monde #38