SOMMAIRE

Un monde à faire!
La CCQ remet sa troisième génération de distinctions dans une atmosphère colorée

par Daniel Allard

Deux ministres, les consuls généraux de la France et des États-Unis d'Amérique, le maire de la ville, plusieurs autres élus, six magnifiques jeunes danseuses du ventre d'une école de danses arabes de Québec - pour une prestation artistique qui aura rempli de couleurs chaleureuses les yeux des quelque 200 personnes présentes, bref l'édition 2003 d'UN MONDE À FAIRE , la troisième du genre, montre que la préoccupation du bien être des immigrants dans la grande région de la capitale du Québec attire de plus en plus l'attention. Une très bonne nouvelle que le maire Jean-Paul L'Allier a salué en parlant de l'événement comme d'un moment " extrêmement important, permettant de voir la société dans laquelle nous voudrions vivre ".

En pesant tous ses mots, le maire a aussi exprimé plusieurs messages très forts : " Ville qui se refait... Après avoir été surtout une ville du gouvernement... L'Université est maintenant au coeur de cette réforme... Nous avons ensemble un avenir exceptionnnel... Ce ne sera jamais fini... Ce pays est un pays de peuplement et n'a d'avenir que dans sa capacité d'ouverture... La somme des préjugés est considérable. " Sa solution? " La seule ", a-t-il souligné: l'ACTION.

" On peut créer un rêve québécois à l'intérieur du rêve américain " a lancé, juste après, Sam Hamad, ministre responsable de la capitale nationale au sein du gouvernement du Québec. Sa collègue ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, Michelle Courchesne, a pour sa part confirmé que son très attendu plan d'action serait connu début 2004 (on sait maintenant que ce ne sera pas en janvier ou février, mais plutôt en avril).

" Moi, ce qui me préoccupe, c'est qu'on parle beaucoup! C'est le temps de passer à l'action, avec des obligations de résultats(...) Je sens à Québec un manque de leadership... la Ville le fait, mais il faut aller plus loin. La Ville seule, la Chambre de commerce seule, etc., on n'y arrivera pas! Il faut être tous ensembles... Pour qu'on ne lise plus ces articles de journeaux... " La ministre Courchesne a aussi terminé son discours en, d'une certaine manière, rassurant les gens présents: elle a expliqué qu'elle était assise aux côtés de Sam Hamad au Conseil des ministres et qu'elle était donc bien informée sur les enjeux de la capitale!

" Merci à la Chambre de commerce de Québec, qui a la bonne idée de s'occuper d'intégration des immigrants " a tenu à dire Michel Pigeon, le recteur de l'Université Laval, en recevant son prix. L'institution inspire beaucoup d'intervenants à Québec avec ses quelque 3 000 étudiants étrangers et son Bureau d'accueil des étudiantes et des étudiants étrangers très dynamique.

  • Prix Entreprise du monde décerné par le Centre de recherche du CHUL

La distinction est attribuée à une entreprise de la grande région de Québec qui s'est démarquée dans le recrutement de personnes d'origine étrangère et dans le soutien accordé aux immigrants à son emploi (elle comporte deux catégories : entreprise de moins de 50 employés et entreprise de plus de 50 employés).

Martin Leteneur (à droite), propriétaire de Fumoir La fée des Grèves, reçoit son prix pour la catégorie des entreprises de moins de 50 employés, des mains de Pierre Prémont, v.-p. de Ressources Entreprises Le recteur de l'Université Laval, Michel Pigeon (à droite), reçoit des mains de Joe Lanoe le prix pour la catégorie des entreprises de plus de 50 employés

 

  • Prix Immigrant du monde décerné par la Ville de Québec

La distinction est attribuée à un entrepreneur immigrant pour sa contribution significative au développement de la région.


Alain Alzas, président de Groupe C.D.J. - fier de dire qu'il fêtera 20 ans de vie au Québec en mars 2004 - recevant son prix des mains d'Anne Bourget, conseillère municipale, membre du conseil exécutif et responsable de l'immigration à la Ville de Québec.

  • Prix Entreprise en émergence décerné par Joli-coeur, Lacasse, Geoffrion, Jetté, Saint-Pierre

La distinction est accordée à une entreprise en démarrage (moins de 3 ans) ayant son siège social dans la région de Québec et dont l'un des dirigeants ou fondateurs est immigrant. L'entreprise est choisie en fonction de son caractère novateur et de son apport spécifique à l'économie de la région de Québec.


Nathalie Mainville, collaboratrice au Manoir du Lac Sept-Iles, recevant le prix des mains de Paul Routhier, au nom des propriétaires (deux Français d'origine qui étaient absents).

La date limite pour le dépôt des candidatures était le vendredi 10 octobre 2003. C'est le 8 septembre 2003 que la Chambre de commerce de Québec (CCQ) annonçait la tenue, pour le 5 novembre, de la réédition de la soirée Un Monde à faire. L'événement souligne la contribution des immigrants au développement économique de la région métropolitaine de Québec. L'appel de candidatures pour les différents prix remis pour cette troisième promotion a permis d'attirer le dépôt de 29 dossiers (contre une vingtaine en 2002 et 25 en 2001). Contrairement aux deux années précédentes, il était cette fois possible de connaître les noms des autres personnes ayant soumis leur candidature mais n'ayant pas été sélectionnées parmi les lauréats. Leurs noms avaient été affichés sur un mur de la salle. Ces candidats ont aussi eu droit à une bonne main d'applaudissements de l'assistance. " Il n'y a effectivement pas de finalistes dans notre procédure de sélection des lauréats finaux. Et je vous assure que c'est une règle que les membres du jury applique avec beaucoup de rigueur ", explique Paul-Christian Nolin, permanant à la CCQ qui agit à titre de secrétaire du comité du jury.

Initiée par la CCQ en 2001, la soirée, qui est parrainée par le Centre de recherche du CHUL, va au-delà de la dimension honorifique, et se conçoit comme une activité de type " 5 à 8 " permettant des échanges interculturels et l'établissement de contacts d'affaires. La tenue de cet événement est également rendue possible grâce à l'appui des partenaires suivants : Shire Biochem, le Ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration et Patrimoine canadien, avec la collaboration du quotidien Le Soleil, une entreprise de presse de Québec, et de Net Création. Mentionnons que la Chambre de commerce française au Canada (section Québec) et la Chambre de commerce italienne au Canada (chapitre de Québec) étaient aussi partenaires de l'événement pour cette troisième édition déjà promise à une réédition l'an prochain.


Pour la première fois, un PRIX SPÉCIAL " HOMMAGE " a été remis au photographe Eugen Kedl (au centre) par la ministre Michelle Courchesne et Patrick Simard, président de la CCQ

Les observateurs attentifs auront aussi remarqué que les gagnants de 2003 tranchaient nettement avec ceux de 2002, une promotion qui était plus diversifiée. Plusieurs personnes présentes dans la magnifique salle de réception de l'Espace Dalhousie - avec le fleuve Saint-Laurent à moins de 50 mètres - ont remarqué que tous les gagnants de la promotion 2003 étaient de type caucasien. Monsieur Nolin est bien expliqué que " Le processus de détermination des lauréats est très minutieux et ne permet pas aux membres du jury de pouvoir associer les dossiers de candidatures aux noms des candidats ".

" Y-a des Québécois de souche;
moi je suis devenu un Québécois de branche! "

Un immigrants du Québec inconnu

L'explication de monsieur Nolin confirme tout de même que le système actuel permet au hasard de produire un résultat très concentré, suscitant une perception potentiellement négative. Les organisateurs de la soirée Un Monde à faire, un événement qui n'a que trois ans, voudront peut-être que la promotion 2004 soit bonifiée de voir naître la distinction " Immigrant émérite originaire des minorités visibles de Québec "? La suggestion a fait rire plusieurs immigrants (ces " Québécois de branche " comme disait l'autre en se qualifiant parallèlement aux " Québécois de souches "), particulièrement ceux plus nouvellement arrivées, présents lors de cette belle fête.


Retour à la Une

Imprimer cet article

Commerce Monde #38