Faites un don à
Commerce Monde
PayPal - Donate
SOMMAIRE

Retour de Bruxelles fructueux pour le RQVVS
Le 8e colloque international francophone des Villes et Villages en santé se tiendra au Québec en 2006
 
par Daniel Allard

Une quinzaine de personnes impliquées dans le Réseau québécois de Villes et Villages en santé (RQVVS) ont traversé l’Atlantique pour participer au 7e colloque international francophone des Villes et Villages en santé, à Bruxelles, du 22 au 25 mars 2004. Et ils sont rentrées au Québec avec un imposant défi, qui constitue à la fois une excellente nouvelle : le RQVVS y a obtenu le mandat d’organiser le prochain colloque international de 2006.

Quelle ville du Québec en sera l’hôtesse ? « Comme c’est la tradition chez-nous, le conseil d’administration fera bientôt un appel à tous pour connaître les villes membres de notre réseau intéressées et le choix sera connu à la fin du colloque annuel du RQVVS, qui se tiendra cette année à Val d’Or les 16, 17 et 18 novembre 2004 », explique la responsable des communications du réseau Julie Lévesque.

PAS UNE PREMIÈRE POUR LE QUÉBEC
La tenue de cette rencontre internationale au Québec ne sera pas une première. Louis Poirier, un autre permanent du Centre d’information du RQVVS, qui est basé à Québec, se souvient qu’en 1992, plus de 300 personnes étaient du double rendez-vous de la 3ièm édition du colloque international, qui avait débuté à Sherbrooke pour se clôturer à Montréal.

« La tenue d’un colloque international a débuté en 1988. On le tient généralement en Europe, avec une centaine de participants, mais la Tunisie avait accueilli celui de 1999… Pour 2006 ? Notre président, le maire de Saint-Jérôme (Marc Gascon) était aussi à Bruxelles et la rumeur sur le plancher a fait courir que cette municipalité pourrait recevoir le colloque international. Mais rien n’est encore décidé », explique Louis Poirier.

Même chose sur le choix des thèmes qui seront au programme, bien que ici, Louis Poirier semble avoir un penchant sur la pertinence de parler de la problématique du vieillissement de la population : « Un sujet qui touchera de plus en plus nos populations », ajoute-t-il.

 

 
Bruxelles
22 – 24 mars 2004
7e colloque francophone des Villes-Santé de l’O.M.S. et des Villes et Villages en Santé

Univers des villes
Milieux de vie, Milieux de santé

Les réseaux Francophones des Villes-Santé et Villes et Villages en Santé se sont réunis à BRUXELLES pour leur 7e colloque les 22, 23 et 24 mars 2004. À cette occasion, ils ont réexaminé les principes fondateurs de la promotion de la santé en milieu urbain autour des expériences des villes des réseaux. Les actions présentées – menées dans le cadre d’une approche globale Ville-Santé – ont été identifiées à partir d’un milieu de vie particulier mis en exergue dans le But 13 de « Santé 21 » (O.M.S. Euro) « Cadres de vie favorables à la santé » (domicile, école, travail, loisirs, quartier, ville, etc…), et analysées à la lumière des principes des projets Villes-Santé (intersectorialité, participation, partenariat).

La promotion de la santé

Depuis la proclamation de la Charte d’Ottawa, le concept de « Promotion de la santé » est devenu familier à tous ceux qui envisagent de renouveler la santé publique en l’intégrant dans tous les espaces de la vie en société, dépassant – sans les rejeter – la médecine et les actions traditionnelles de prévention ou d’éducation à la santé. Loin de s’essouffler, la conception d’une nouvelle santé publique, fondée notamment sur la prise en compte complémentaire des déterminants sociaux et environnementaux de la santé, s’est propagée au-delà des secteurs sanitaires et sociaux habituels et y a trouvé des alliés. Ainsi les élus, politiques et associatifs, s’y reconnaissent à travers l’idée de gouvernance et de nouvelles formes de citoyenneté lorsqu’il s’agit d’inventer des relais entre la démocratie de représentation et la démocratie participative. Avec les concepts de développement durable et de promotion de la santé, les secteurs de l’écologie et de l’économie y retrouvent les mêmes objectifs de recherche d’équilibre et de solidarités dans le temps, les espaces et les groupes sociaux.

La qualité de la ville, la qualité de la vie

Les premières Villes-Santé du projet de l’O.M.S. portaient les germes de ces principes qui se sont diffusés en même temps que s’accroissaient les réseaux locaux, nationaux et internationaux. Quels que soient leur taille et le pouvoir de décision de leurs élus, les collectivités, villes, villages, provinces, cantons, ont toutes une responsabilité et une forte capacité à relayer, soutenir et encourager, la légitime ambition des citoyens à vivre mieux leur vie avec les autres. Parce que la qualité de la ville conditionne la qualité de la vie, la ville est effectivement un déterminant de la santé. C’est au plus près de leurs milieux de vie quotidiens que s’expriment les rêves et que se vérifie la justesse des projets. Il faut par conséquent prendre en compte les aspirations diverses, divergentes voire contradictoires, et les besoins de groupes d’habitants, dont ceux qui nécessiteraient le plus d’aide sont souvent ceux qui en réclament le moins ou sont le plus éloignés des instances de décision.

En définitive, les stratégies d’actions et les expériences réussies ou perfectibles menées par les collectivités locales des réseaux, méritent toujours d’être présentées pour mieux en comprendre la « valeur ajoutée » et percevoir l’originalité du projet Villes-Santé.

Perspectives

Dans le respect des principes de la stratégie de « La Santé Pour Tous » de l'Organisation Mondiale de la Santé, de la Charte d'Ottawa et du programme Villes-Santé de l'O.M.S., les réseaux ont :

• Confirmé la pertinence et la force des concepts issus de la promotion de la santé et du développement durable en réponse aux défis de l’urbanisation des sociétés

• Rappelé que la santé est un droit universel, et qu’à ce titre elle doit être un facteur de lutte contre les inégalités sociales

• Constaté de façon indiscutable qu'il est essentiel d’intégrer les déterminants physiques, environnementaux et sociaux, personnels et collectifs, dans tous les milieux de vie avec une égale attention

Considérant, 

• La responsabilité des villes à l’égard de la santé au-delà des seules compétences ou attributions administratives

• La volonté des populations de renforcer les principes de démocratie participative en complément de la démocratie représentative

• La dimension interculturelle des villes, dans leur propre constitution ou dans les relations qu’elles entretiennent entre elles

• La légitime revendication d’une meilleure prise en compte du respect des droits de la personne

• La pression forte d'une économie livrée aux seules lois du marché qui affaiblie les structures de cohésion sociale et le développement sur le long terme

• L’importance de poursuivre les évolutions des cadres réglementaires et législatifs, nationaux et locaux, prenant en compte les principes et objectifs de la promotion de la santé et du développement durable dans toutes les décisions politiques

• L’intérêt d’agir au quotidien et de faire valoir, par l’exemple, l’originalité et la pertinence des actions mises en œuvre dans les Villes-Santé

Décident,

1.   De mieux faire connaître auprès du grand public les principes et les actions des projets Villes-Santé, par des démarches pragmatiques d’information et de communication

2.   D’entreprendre ou d’accompagner des recherches dans les domaines de l’habitat, de l'environnement, des conditions de vie et des styles de vie, notamment en ce qui concerne les diagnostics locaux des besoins des populations, ou encore l'évaluation des processus de changement découlant des pratiques de promotion de la santé et de développement durable

3.   De faire valoir auprès de commanditaires et de décideurs publics et privés, l'intérêt à financer les études et recherches dans ces domaines, considérant que ces investissements méritent  d'être à la hauteur des enjeux

4.   De soutenir les initiatives qui engagent les populations dans des démarches de démocratie participative, en s’appuyant sur des méthodes éprouvées ou en contribuant à en inventer de nouvelles

5.   D’améliorer la dimension intersectorielle des projets en soutenant les équipes des  projets Villes-Santé et en favorisant l’émergence de nouvelles compétences professionnelles, transdisciplinaires, capables de « naviguer » entre les secteurs des administrations, des entreprises privées ou associatives

6.   D’encourager le développement des réseaux nationaux des Villes-Santé et de solliciter au besoin l’aide des  gouvernements à l’échelle des régions, provinces ou pays

7.   De développer les collaborations entre réseaux francophones et avec les autres réseaux de villes ou de collectivités territoriales, qui défendent les mêmes ambitions d’amélioration de la qualité de la vie dans tous les milieux de vie, (réseaux de villes jumelées et amies, réseaux de villes durables, associations internationales d’élus francophones, …)

8.   De contribuer à ce que les décisions prises dans le cadre des politiques publiques (sanitaires, sociales, environnementales, fiscales, industrielles, de l’aménagement, de l’urbanisme, de l’enseignement, etc.…) prennent en compte la santé au moment de la prédiction des effets de ces politiques, en introduisant des procédures « d’évaluation de l’impact sur la santé ».

9.   De diffuser la présente déclaration auprès des autorités politiques des villes et villages de la francophonie

10.                  De faire le point, à l’occasion du prochain colloque francophone des Villes-Santé et des Villes et Villages en santé sur l’état d’avancement de chacun de ces points de décision.

et se donnent rendez-vous à l’occasion du prochain colloque en 2006.

 

 

Déclaration de Belfast sur les Villes-santé
La force de l’action locale

La Déclaration de Belfast a été adoptée le 22 octobre 2003 par des maires et des hauts responsables politiques de villes d’Europe, qui participaient à la Conférence inter­nationale des Villes-santé, à l’occasion du 15e anniversaire du mouvement européen des Villes-santé et du lancement de la phase IV (2003–2007) du programme OMS des Villes-santé.

Cette déclaration politique exprime l’engagement clair et résolu de villes dans l’ensemble de l’Europe en faveur de la santé et du développement durable. Elle présente les priorités et les nouvelles tâches difficiles auxquelles les villes devront s’atteler, et indique de quelles façons les gouvernements nationaux et l’OMS peuvent appuyer les efforts entrepris pour favoriser la santé pour tous au niveau local et au niveau des villes.

Nous, responsables politiques de villes, grandes et petites, et d’administrations locales, présents à la réunion internationale des Villes-santé organisée par l’OMS à Belfast (Irlande du Nord, Royaume-Uni), du 19 au 22 octobre 2003,

À l’occasion de la célébration du quinzième anniversaire du mouvement des Villes-santé en Europe et ailleurs ;

Mesurant la force de l’action locale ;

Reconnaissant le rôle moteur des villes en ce qui concerne la santé et le développement durable ;

Conscients que les déterminants clés de la santé sont hors du contrôle direct du secteur de la santé ;

Faisant fond de notre vaste expérience et d’une base factuelle scientifique ;

Déterminés à faire en sorte que la santé et la qualité de vie de tous nos citoyens continuent de s’améliorer ;

Guidés par les principes fondamentaux d’équité, de durabilité, de coopération intersectorielle, d’autonomisation de la population et de solidarité ;

Comprenant que la santé ne devrait jamais être l’affaire exclusive d’un parti politique ou d’une discipline professionnelle en particulier, et que tous devraient adhérer à ces principes directeurs,

Nous appuyant sur la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable (2002), qui souligne l’importance des partenariats à tous les niveaux et d’une bonne gouvernance urbaine,

Nous engageons, par la présente déclaration, à :

• établir des partenariats, des alliances et des réseaux unis par des liens étroits ;

• concevoir des cadres de vie créant des conditions favorables pour répondre aux besoins de tous les citoyens ;

• nous attaquer aux déterminants plus larges de la santé ;

• élaborer des politiques, des stratégies et des outils efficaces pour l’action.

 

Notre appel à l’action

En tant que responsables politiques, nous nous engageons à :

Réduire les inégalités et lutter contre la pauvreté, ce qui supposera d’évaluer la situation au niveau local et d’établir régulièrement des rapports faisant état des progrès accomplis dans la réduction des disparités ;

Favoriser la planification du développement sanitaire, qui donne à nos villes un moyen de bâtir et d’entretenir des partenariats stratégiques au service de la santé ;

Promouvoir une bonne gouvernance et concevoir des villes inclusives de sorte que tous les citoyens aient un rôle important à jouer dans la définition des services et l’orientation des politiques urbaines et des plans d’urbanisation ;

Construire des villes sûres et créant des conditions favorables, à l’écoute des besoins de tous les citoyens, en faisant participer activement des départements de planification urbaine et en promouvant des pratiques de planification urbaine au service de la santé ;

Promouvoir l’évaluation de l’impact sur la santé comme moyen pour l’ensemble des secteurs de concentrer leur action sur la santé et la qualité de la vie ;

Participer activement à l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies nationales, européennes et mondiales, et contribuer à adapter les objectifs de développement de l’ONU pour le Millénaire aux contextes locaux ;

Démontrer l’utilité de notre travail et maximiser l’impact et la position stratégique des Villes-santé au sein des pays et en tant qu’acteurs au niveau international ;

Suivre, documenter, évaluer et faire connaître systématiquement notre activité, si bien qu’en plus de nous-mêmes d’autres puissent apprendre de notre expérience et en tirer parti ;

Renforcer l’amitié et la solidarité internationales entre villes et régions, le soutien mutuel et le partage des ressources, des connaissances, de l’information et de l’expérience ;

Étendre les réseaux nationaux de Villes-santé, qui représentent une base exceptionnelle d’engagement politique, d’innovation et de dynamisme pour l’ensemble du mouvement ;

Garder à l’esprit qu’il nous incombe d’appuyer les Villes-santé dans d’autres régions, en faisant en sorte que le travail de précurseurs qui a été accompli et les connaissances qui ont été acquises deviennent accessibles au niveau mondial.

L’action des autres
Les villes ne peuvent agir seules. Nous appelons :

les gouvernements nationaux :

• à reconnaître que les politiques nationales en matière de santé et de durabilité ont une dimension locale et à prendre conscience de l’importante contribution que les villes peuvent avoir à cet égard ;

• à garder à l’esprit que les réseaux nationaux de Villes-santé ont un rôle à jouer dans le développement sanitaire des pays et à appuyer leur rôle de coordination et de renforcement des capacités ;

l’Organisation mondiale de la santé

• à donner l’impulsion et l’appui stratégique au travail à mener pour atteindre les objectifs de la phase IV (2003–2007) du Programme OMS/mouvement des Villes-santé ;

• à renforcer la coopération interrégionale sur les Villes-santé ;

• à unir ses forces à celles d’autres organisations et institutions internationales pour relever les défis qui se présentent dans le domaine de la santé urbaine.

info@rqvvs.qc.ca
www.rqvvs.qc.ca

Fait à Québec le 15 juin 2004.