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Exclusif
Québec et Ottawa négocient un 100 millions $ pour le transport

Sans équivalent au Canada, le Québec a maintenant
son www.transportintermodal.com

 
par Daniel Allard

Lorsqu’on vit dans une ville « qui est un cul-de-sac en matière de transport aérien et ferroviaire », dixit le maire de Québec, Jean-Paul L’Allier, et qu’on accepte que la nécessité est la mère des inventions, on ne se surprend guère qu’un Centre d’expertise en transport intermodal (CETI) y ait été mis sur pied, en 2002, pour « soutenir l’expertise et le développement des compétences en transport intermodal au Québec. »

Avec son nouvel aéroport international auquel ne manque maintenant… que des liaisons aériennes en quantité significative, avec des infrastructures de transport ferroviaire de marchandise par conteneur… délocalisées vers la métropole Montréal depuis les années 1980, alors qu’en matière de transport de personne… le TGV est toujours à l’état du rêve, les grandes faiblesses de la capitale du Québec sont bien connues. Un état de conscience des élites économiques et politiques qui s’explique largement grâce à l’initiative prise par la Direction de la formation continue du collège François-Xavier-Garneau de tenir, en 2000 et 2001, trois forums régionaux sur les enjeux du transport. À l’issu de processus, le concept d’intermodalité est ressorti comme priorité pour la région, de même que le besoin de regrouper l’information en transport dans un même lieu. De là est né le CETI, qui a pour mission de réaliser des études, des recherches et de fournir des ressources et les outils nécessaires au développement du transport routier, ferroviaire, aérien et maritime en transport de marchandises et de personnes au Québec.

DERNIER NÉ DU CETI : le portail www.transportintermodal.com
Pas surprenant donc que la ministre délégué aux Transports du Québec, Julie Boulet, ait participé, le 1er juin, à Québec, à l’inauguration d’un portail spécialisé en transport intermodal, le dernier né des initiative du CETI. En plus d’une subvention de 75 000$, le Ministère des Transports (MTQ) a mis son Centre de documentation à la disposition des chercheurs, ainsi que les ressources nécessaires à l’implantation du portail. Mais pour la ministre, ce véritable portail a une valeur ajoutée très stratégique à offrir à l’industrie du transport à travers tous le Québec, puisqu’il comporte à la fois un mécanisme de reconnaissance des acquis en ligne et de formation. Un outil qui vise les 100 000 travailleurs québécois de la logistique du transport, particulièrement ceux dont l’expérience n’est reconnue par aucun diplôme et qui pourront dorénavant obtenir une véritable reconnaissance de leurs compétences acquises dans le milieu de travail. Ainsi, pour les travailleurs en logistique du transport intermodal, deux cours peuvent actuellement être crédités à la suite du questionnaire en ligne qu’on trouve sur www.transportintermodal.com.

Et ici, c’est à une entreprise privée de Québec que l’honneur revient. Partenaire au même titre que le MTQ, la compagnie ÉducExpert, spécialisée dans la création de programme de formation en ligne, a pris en charge tout le volet technologique du projet de portail. Des éléments dont Martin St-Laurent, spécialiste en communication chez ÉducExpert, est particulièrement fier, lui qui fut le responsable de la création du site.

« ÉducExpert est véritablement un partenaire dans le projet. On s’occupe de tous les aspects techniques, alors que le collège Garneau prend en charge l’élément promotion », explique son président Paul Émile Barbeau, dont l’entreprise, fondée au tournant des années 2000, est actuellement, selon ses propres mots, en état « d’éclosion » à travers le monde, particulièrement aux États-Unis et en Suisse (voir notre profil d’entreprise de ce numéro).

Le nouveau portail offre aussi une foule d’outils de travail, comme un répertoire des lois et règlements, des fiches techniques, des profils industriels. Le site compte même un service en ligne qui permet aux employeurs intéressés d’accueillir des stagiaires ou d’embaucher des finissants en technique de la logistique du transport intermodal.

« Notre défi est maintenant de faire connaître ce nouvel outil à l’ensemble du Québec », a expliqué, lors de la conférence de presse, Madeleine Nadeau, la directrice de la formation continue et du service aux entreprises au collège François-Xavier-Garneau, mais aussi présidente de la Table régionale sur le transport intermodal et infatigable leader en la matière. Assise à la même tribune que la ministre Boulet, madame Nadeau a entendu cette dernière rappeler que la Fédération québécoise des cégeps avait donné son appui à ce portail et qu’elle souhaitait maintenant « que plus de cégeps s’y associent ».

Questionné sur sa vision du développement du transport intermodal au Québec, la ministre Julie Boulet a très agréablement surpris l’auditoire d’une bonne cinquantaine de personnes en dévoilant que le Québec était présentement la seule province au Canada à négocier une entente avec le gouvernement fédéral pour un programme d’investissements en intermodalité de l’ordre de 100 millions $.

Québec et Ottawa négocient
un 100 millions $ pour le transport intermodal

Cette entente avec Ottawa sera-t-elle signée avant les élections de 28 juin? « Elle est sur le point de se conclure » a répondu la ministre sans plus de précision. Une information qui ne semblait, par ailleurs, par surprendre Madeleine Nadeau, qui c’est empressé d’ajouter, au bénéfice de tous, que le collège F-X Garneau avait déjà fait une demande pour obtenir le financement pour une étude sur l’intermodalité dans le corridor Québec-Montréal.

Fait à Québec le 15 juin 2004.