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Chronique VEILLE D'AFFAIRES, TECHNOLOGIE ET CHANGEMENT

Gare à « l'infobésité »
Trop de choix ?


Par Richard Legendre, T.Sc.A.
Veilleur technologique et courtier en information
Service d'information industrielle du Québec
legendre@siiq.qc.ca

En période de rentrée scolaire, l'achat des fournitures pour l'école donne l'occasion de constater l'augmentation de l'offre en terme de produits dans le secteur de la papeterie. Prenons les stylos par exemple. Les choix se sont multipliés au fil des années. Les plus vieux se rappelleront que le choix voilà plusieurs années se limitait à la couleur de l'encre; puis vint le choix de la taille du trait d'écriture : pointe fine, médium ou large. Si vous vous rendez dans une grande surface, vous constaterez l'espace physique important qu'occupe ce petit outil d'écriture. Des pieds carrés de choix !!! Couleur de l'encre, couleur du stylo, taille du trait, type de prise pour la main (molle, dure, douce), pointe rétractable, encre liquide, encre en gel, encre à base de biopolymères, réserve d'encre visible, forme anatomique ou ergonomique, cylindre rond ou triangulaire, etc. Impossible aujourd'hui de demander simplement à quelqu'un de lui acheter un stylo à bille à moins de lui indiquer la marque et le modèle. Le «branding» devient une solution simple pour éviter de définir nos besoins en outils d'écriture. Quel paradoxe que cette situation d'hyperchoix pour un simple outil d'écriture manuelle alors que les ordinateurs et les logiciels de traitement de texte se retrouvent dans nos lieux de travail et même dans nos maisons.

Une situation d'hyperchoix impose au consommateur de définir ses besoins, non seulement pour pouvoir y répondre, mais également pour faciliter la sélection et l'achat. D'un simple besoin d'un outil d'écriture, on doit maintenant tenir compte de plusieurs autres facteurs pour en arriver à une sélection. Trop de possibilités augmente le niveau de complexité de cette tâche.

S'il existe un secteur où les choix offerts atteignent des proportions incroyables, c'est bien celui de l'information. Malheureusement, la plupart des gestionnaires d'aujourd'hui ont reçu leur formation à une époque où on retrouvait un nombre de sources d'information suffisant permettant de faire quelques choix. Rien à voir avec la situation actuelle où la quantité de sources d'information disponibles atteint des niveaux étourdissants qui ne cessent d'augmenter.

Nous sommes donc de mauvais consommateurs d'information, car nous possédons des réflexes d'une époque où il y avait assez d'information. Maintenant, il y a trop d'information. La définition des besoins d'information représente un des défis important à relever lorsque l'on désire systématiser la veille (gestion du savoir et de l'information) dans nos organisations. Deux veilleurs français connus, Marti et Martinet, estiment que la majorité des dirigeants d'entreprises ne réussissent pas à traduire leurs besoins en information en une demande précise.

Difficile de définir ce que l'on recherche lorsque l'on ne sait pas ce qui existe sur le marché de l'information. Vous croyez qu'il existe un grand nombre de sources d'information. Eh bien vous vous trompez ! Il en existe encore plus que vous pouvez vous l'imaginer.

L'INFORMATION RÊVÉE
Ne vous limitez pas. Quelle information permettrait réellement de répondre à vos interrogations ? Il faut croire que cette information rêvée existe et qu'il suffit de trouver LA source d'information spécialisée pour y répondre. Cette information idéale représente le QUOI de votre interrogation. Par la suite, définissez le POURQUOI vous cherchez cette information. Cette deuxième étape permettra à votre veilleur ou à votre courtier en information de définir une zone d'information utile.

Ce bref exercice facilitera vos recherches pour trouver réponses à vos questions et vous permettra de découvrir des sources d'information spécialisée dont vous ne soupçonnez pas l'existence.

Améliorez vos habitudes de consommateurs d'information et osez définir précisément vos besoins réels en information. Vous réduirez les informations inutiles et votre taux d'infobésité.

« Devine si tu peux, et choisis si tu l'oses » Pierre Corneille.

Richard Legendre était conférencier, en octobre dernier, dans le cadre de la 9e Conférence Européenne de la SCIP (Society of Competitive Intelligence Professionals), à Milan, en Italie. Sa présentation portait sur la veille technologique et comment elle est possible dans un contexte de PME. Voici le texte qui décrivait cette présentation sur le site Web de la conférence http://www.scip.org/milan/sessions.asp#cti :

« Building a well-balanced competitive technology intelligence (CTI) capability can provide real and significant advantage to small entrepreneural firms (SEF). The challenge is to find genuine solutions for their own situation and informational culture. Drawning on the speaker's 10 years of coaching CTI teams within SEFs, participants will see different examples from very basic CTI teams up to almost full time CTI responsibles.

A global model will demonstrate how an SEF can afford and benefit from a CTI team. Which elements makes the difference between implementing CTI and basic Competitive Intelligence? An IQ (Information Quotient) Test can develop a picture of the natural BI already existing within a firm and create a better understanding of how employees from production, sales and R&D use CI. Building a well-balanced CTI Team will make it possible to create a CTI virtual team in small and medium sized businesss with real results.

Learning Objectives:

* Understand the value CTI can bring to small and medium sized entrepreneural firms;
* Learn how a small entrepreneurial firm can develop CTI within its R&D Team;
* Develop knowledge necessary for implementing CTI with a virtual team composed from inside and outside resources.”

Fait à Québec le 30 septembre 2004