Faites un don à
Commerce Monde
 
PayPal - Donate
SOMMAIRE

Rencontre avec l'auteur
Les 10 e-commandements des affaires électroniques

Par Daniel Allard

 
« L'hiver Internet tire à sa fin. (...) La période noire du commerce électronique est enfin derrière nous », dès son introduction, le livre se fait optimiste. Alors qu'une étude réalisée par Forrester Research révélait qu'en 2004 le Web comptait plus de 20 millions de sites nord-américains, peu d'entreprises québécoises ont cependant dépassé le stade du site Web statique. L'édition 2003 du classement des champions du B2C québécois ne dénombrait que 10 sites transactionnels, et 41 promotionnels, sur le total de 125 entreprises québécoises faisant partie du palmarès Commerce 500, qui regroupe les plus importantes entreprises canadiennes.

Qu'importe, le climat de morosité qui entourait tout ce qui a rapport à l'Internet tend à s'estomper. Indicateur parmi plusieurs, on a constaté une augmentation plus significative que prévu de la productivité des entreprises (pensons ici aux inventaires réduits, aux relations avec les fournisseurs améliorés) : on ne parle plus de 250 milliards par an injectés dans l'économie américaine d'ici 2005, mais de 450 milliards par année. Soit presque le double !

« Contrairement à ce que l'on dit, l'Internet a livré la marchandise. Oui, Bellzinc a fermé, mais Expédia est devenu le numéro un du secteur (du voyage), eBay est la norme… », explique en entrevue Louis J. Duhamel. Lui travaille chez Taktik, une division de Secor Conseil, où oeuvre sa collègue Kathy Megyery avec qui il a écrit « Les 10 e-commandements des affaires électroniques ».

« Qu'on ne dise pas que les portails ne sont pas utilisés. Desjardins est deuxième au Canada, après la Banque Royale, dans le secteur financier et ce uniquement avec les consommateurs du Québec et du Nouveau-Brunswick(…) La SAQ (Société des alcools du Québec) est le premier distributeur mondial à s'approvisionner 100% électroniquement(…) Des fans de musique qui s'échangent 35 milliards de fichiers musicaux par an, peu importe la controverse juridique, on parle ici d'un phénomène bouleversant », lance-t-il, en entrevue, dans le gratte-ciel de Montréal qui loge son bureau.

Louis J. Duhamel n'a pas plus de difficulté à expliquer les pages moins roses de l'histoire récente de l'Internet au Québec : si la première initiative de publier - rappelons-le, en entier, sur l'Internet - Le Journal de Montréal fut une coûteuse erreur pour son propriétaire, c'est parce qu'il n'y avait pas le lectorat correspondant.

Bref, dans leur carrière professionnelle, les deux auteurs ont amassé une expertise fabuleuse. Créateurs de l'Indice Secor Commerce, ils effectuent d'ailleurs chaque année le classement des meilleurs sites Web consommateurs au Québec publié par la revue Commerce. Le livre, est une initiative de Secor Conseil. Sous la forme de dix « commandements », les auteurs livrent minutieusement leurs secrets d'une exploitation efficace et rentable d'Internet. À ce propos, si l'immédiateté est la grande force que Louis J. Duhamel voit dans l'Internet, à l'opposé, « (…)un grand vice de l'Internet, c'est la gratuité », dira-t-il durant l'entrevue.

Les 10 e-commandements des affaires électroniques

  1. À ton plan d'affaires ton initiative e-com tu connecteras;

  2. Par la planification stratégique de ton e-projet qui commenceras;

  3. Des bénéfices mesurables pour l'entreprise tu rechercheras;

  4. Le choix des meilleures initiatives électroniques tu feras;

  5. Tous les canaux de distribution tu harmoniseras;

  6. Les capacités d'Internet à fond tu exploiteras;

  7. Par une forte valeur ajoutée pour le client tu te distingueras;

  8. Ton offre de services tu adapteras;

  9. Un contenu exceptionnel tu offriras, et des fonctionnalités dynamiques tu développeras;

  10. Des parcours clients tu bâtiras, et à une relation personnalisée tu aspireras.

 UN COMMANDEMENT POUR LES EXPORTATEURS

Et que serait son onzième commandement, s'il pouvait en adresser un pour les exportateurs ? Utiliser au mieux son site Internet, en ne négligeant pas la langue anglaise évidemment. L'expert invite aussi à se soucier du concept de localisation, qui permet de donner à un internaute hispanophone l'impression qu'il consulte un site espagnol, alors que l'internaute anglophone aura tout autant l'impression de consulter un site fait pour lui.

« À la fin, c'est de faire jouer l'Internet dans une stratégie qui est multicanaux, multiactivités(…) L'internaute est autonomiste par obligation, il faut lutter contre la distance, ce qui implique qu'il faut tout lui donner. Exemple : la visualisation du produit. Il faut aussi de bonnes foires aux questions pour appuyer le service à la clientèle, ce qui est en passant la faiblesse des compagnies québécoises, très souvent », souligne-t-il.

Oui, il avait pensé publier son livre sous la forme d'un eBook, un livre électronique : « Mais le monde n'est pas là ! Les journaux, plus froids, vont migrer plus rapidement sur l'Internet que les livres. Un livre, c'est chaud, c'est émotionnel. Ce n'est pas tout qui peut migrer sur le Web », observe tout en sagesse le stratège.

Sorte de guide de l'ère électronique, le livre veut inspirer un usage efficace d'Internet dans les stratégies d'affaires. Il est édité conjointement par Les éditions de la Fondation de l'entrepreneurship et Les Éditions Transcontinental, dans la collection Entreprendre.