Changements climatiques : entrer en « concernement »!

Ils seront plusieurs politiciens d’ici décembre 2015 à « faire du millage » sur la question des menaces planétaires qui découlent des changements climatiques. Le grand rendez-vous de Paris pour la conférence COP21 * commande la mobilisation. Pour un temps ou pour le restant? La véritable question c’est : Y aura-t-il un véritable après?

 Le climato-scepticisme n’a presque plus d’effet, la très large majorité des scientifiques de la planète reconnaissent maintenant que l’action humaine influence significativement le climat de la Terre. Mais après? Et après? Outre aux infos une nouvelle catastrophique d’un déluge, d’un ouragan classe 5, d’une tornade de même type, par-ci, par-là, à travers le monde, en quoi le changement climatique annoncée change-t-il quotidiennement nos vies individuellement? En tout cas pas trop pour nous pousser à la mobilisation. Voila pourquoi il faudrait tous nous voir entrer en « concernement ».

Concernement? L’expression fut entendue de la bouche de Florence Rudolf, pendant la conférence qu’elle avait prononcée à l’Université Laval en avril 2012 et qui portait beaucoup sur l’éthique en environnement.

Entrer en « concernement »… c’est quelque chose comme se sentir véritablement concerné, comme pour établir une différence dans la mobilisation, agir avec conscience et solidairement. Effectivement, n’est-ce pas la première étape, afin de s’impliquer…

La chercheure universitaire y était allée de quelques suggestions qui demeurent tout à fait pertinentes.

Éco-quartier ou éco-citoyens?

Par exemple, vaut mieux des éco-citoyens partout dans une ville, que quelques éco-quartiers habités trop souvent par de faux éco-citoyens qui s’achètent une image au passage… Des cas d’éco-quartiers qui ne fonctionnent pas c’est navrant. Elle avait cité Hanovre, en 2000. Par ailleurs, le recyclage c’est bien, la sobriété c’est mieux parce que épargner la consommation des ressources est un « must » éthique. Effectivement, vous pouvez super-consommer en super-bio!

Outre l’auto-limitation volontaire, il faut affirmer une nouvelle éthique d’épargne et de sobriété, d’économie écologique, qui dépasse l’économie strictement monétaire. On doit favoriser l’économie d’usage face à une économie de propriété trop consommatrice. Et ici l’auto est le plus bel exemple.

L’auto-partage, c’est bien plus éthique que l’auto-MOBILE-immobile dans son stationnement.

De la précaution… au refus du statu quo

Il faut également développer une éthique particulière face à ce que nous ne connaissons pas encore. Ici on parle du fameux principe de précaution. Et pas n’importe comment, que défensivement. Face à une menace d’irréversibilité, il ne s’agit pas toujours de décider de ne rien faire. La complexité de nos systèmes commande de penser bien au-delà.

L’heure est aux transformations collectives et significatives. Ne nous trompons pas, ne viser que le 2 degrés celcius d’augmentation au niveau mondial n’est pas une bonne assurance. Le statu quo transforme déjà catastrophiquement notre monde. Et les scientifiques sont inquiets. Jasez avec eux et vous le découvrirez. Nourrissez votre « concernement »!

* COP21 : Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, Paris, 30 novembre au 11 décembre 2015.

FlorenceRudolfjpg

Daniel Allard
Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *