Après son succès au Printemps du Québec en France
GID garde le cap sur l’ingénierie culturelle et prend la route d’Odyssée 2000

Par Olivier Schmouker

 

DEC.gif (41498 bytes)“Je crois qu’on peut se péter les bretelles, maintenant!” Le sourire de Gaston Duchesne, vice-président Développement de GID, en dit long. Il est fier de la performance que vient de réaliser, en France, l’entreprise en ingénierie culturelle et développement de produits basée à Sainte-Foy, lors du Printemps du Québec.

“D’habitude, on monte une exposition de grande envergure en un an et demi, voire deux, explique M. Duchesne. Cette fois-ci, ça nous a pris seulement dix mois!” Mai ‘98: GID entend parler d’un projet scientifique pour le Printemps du Québec en France, le gouvernement québécois tenant absolument à mettre en avant les compétences technologiques élevées de la Province, notamment celles qui ont su innover face aux contraintes liées au climat rigoureux et à l’immensité du territoire. GID obtient aussitôt un mandat lui permettant d’effectuer des repérages en France, le site du Palais de la Découverte de Paris étant finalement choisi. Tout alors s’enchaîne rapidement. Septembre ‘98: GID remet un document de dix-huit pages dévoilant le concept de l’exposition “L’attitude Nord”, puis démarche les entreprises technologiques québécoises les plus à la pointe pour les inciter à participer au Printemps du Québec. Janvier ‘99: six conteneurs de matériel sont expédiés par cargo. Février ‘99: prémontage de l’exposition sur une superficie de 500 mètres carrés, dans la salle qui vient juste d’être mise à disposition. Mars ‘99: livraison en temps et heure. Mardi 6 avril ‘99: ouverture au public. Et lundi 21 juin ‘99: fin de l’exposition. Résultat: un taux de fréquentation qui avoisine les 700 personnes par jour. Tout simplement le plus grand succès du Printemps du Québec!

INGÉNIERIE CULTURELLE vs MULTI-COMPÉTENCES

“Notre avantage réside dans notre méthode de travail. Nous sommes en effet en mesure de livrer des projets clé en main, en supervisant toutes les étapes de A à Z. Cela évite au client de démarcher dix entreprises différentes pour monter son projet, ce qu’aucun de nos concurrents québécois n’est en mesure d’offrir”, souligne Roland Lajeunesse, président-directeur général de GID.

Ainsi, en ce qui concerne le volet « ingénierie culturelle », les services de GID comprennent la réflexion stratégique (définition de l’originalité thématique, analyse des publics, étude de faisabilité, campagne de levées de fonds) et le design d’information (scénarisation, mise en espace, design d’exposition, rédaction de textes, graphisme, installation, gestion de projet).

Quant au développement de produits, les services de GID regroupent le design industriel et le design mécanique (étude de faisabilité, assistance à la recherche de brevets, analyse ergonomique, choix de matériaux et de procédés de fabrication, évaluation des coûts de pièces et outillages, modélisation 3D, plan d’affaires, demande de crédits d’impôts).

“La clé de voûte de notre système repose sur l’intégration de compétences complémentaires, poursuit Roland Lajeunesse. Les historiens, les sociologues et les ethnologues côtoient les designers et les architectes. Idem, les muséologues, les recherchistes et les rédacteurs travaillent en permanence avec les infographistes.”

Aujourd’hui, GID - qui fêtera ses 25 ans au nouveau millénaire - regroupe trente employés, équitablement répartis entre les deux branches de l’ingénierie culturelle et du développement de produits. Son chiffre d’affaires tourne entre 2 et 3 millions $, dont un tiers grâce à l’exportation. Deux pays essentiellement concernés: la France (70% des contrats) et la Belgique (environ 30%). Depuis deux ans, une antenne européenne est installée à Bruxelles.

DES PROJETS À FOISON, DONT ODYSSÉE

Le savoir-faire de GID lui a donné une reconnaissance internationale. Il suffit de se référer à ses principales réalisations pour s’en rendre compte... Design de l’exposition “Anticlinal” sur le thème de la montagne, à Chambéry  (France). Nouveaux équipements culturels de la ville de Rennes (France), associant une bibliothèque, un musée et un centre de vulgarisation scientifique. Ou encore, l’exposition “La différence”, réalisée conjointement avec le Musée de la Civilisation du Québec, le Musée d’Ethnographie de Neuchâtel (Suisse) et le Musée Dauphinois de Grenoble (France). Plus près de nous, on peut noter maintes collaborations avec le Musée de la Civilisation, à Québec: expositions permanentes “La barque à voile”, “Messages” et “Objets de civilisation”. Mais aussi l’aménagement du site du Naturalium et du Vieux-Port de Québec. Quant au développement de produits, GID s’est illustré par sa conception d’une visière en polycarbonate d’un casque de hockey, pour Leader. Par les modelages d’un vélo exerciseur et d’un rameur exerciseur, pour Bodyguard Fitness (Procycle inc.). Mais aussi par le simulateur neurologique 3D de Mec Inov. Ou encore le prototypage unitaire d’une matrice de validation, pour Bombardier.

...création d’une nouvelle
agence internationale d’expositions itinérantes,
dénommée Odyssée.

Et maintenant, les projets foisonnent plus que jamais chez GID. Le tout dernier est la création d’une nouvelle agence internationale d’expositions itinérantes, dénommée Odyssée. “Cette nouvelle société se donne comme mission de faire se rencontrer l’Europe et l’Amérique”, indique M. Duchesne. Elle sera appelée à mettre en circulation, sur les deux continents, des expositions de moyenne et grande tailles issues de différents musées, aussi bien versés dans les sciences que dans les sociétés humaines. Odyssée prévoit sa première tournée d’expositions pour le printemps de l’an 2001.