À 100 jours de l'an 2000, ils seront 52 Chefs d'État et de gouvernements, à jongler, durant 48-72 heures, avec une portion d'avenir du 1/4 - tout de même - de la population mondiale! Celle dite des pays de la FRANCOPHONIE. Le 8e Sommet, celui de Moncton, montrera-t-il une Francophonie à "on" ou une Francophonie à "off"? Les portes de l'an 2000 bien à l'horizon nous poussent à souhaiter quelque chose de gros. Et qu'importe, nous avons bien le droit de leur demander des choses.

MÉMO POUR UN SOMMET

À travers les trois jours du 7e Forum francophone des affaires tenu à Bathurst, en juin dernier, une poignée de gens d'affaires en plénière ont justement été invités à rêver "Francophonie"! En voici discrètement l'écho:

"Mon rêve, c'est créer une Union Francophone (UF), à l'instar de l'Union Europénne (UE), et que ce soit autre chose qu'une unité statistique."

"Il faut décloisonner nos systèmes d'éducation pour permettre aux jeunes d'aujourd'hui de savoir devenir"!

Une jeune s'est aussi avancée pour lancer qu'elle rêve de se servir de la Francophonie pour atteindre le développement durable. Pour un autre, il faut faire de la Francophonie un "projet valable"! Pourquoi pas un PASSEPORT FRANCOPHONE, osait un cinquième, pour éviter les problèmes de visa comme ceux encore vécus par des gens du Cameroun qui ont vu la route vers Bathurst finir en refus mal compris.

"Je rêve que le FFA devienne l'Agence de développement économique de la Francophonie."

"Je rêve de rapprocher le FFA du Sommet de la Francophonie lui-même, pour que nous arrêtions de nous cacher."

"La Francophonie sera lorsque la francophonie économique vivra!", clament souvent d'érudits observateurs. Mais ce chemin mérite une voie pavée! La gravelle des routes de l'actuelle Francophonie économique invite peu l'attention et ça les "rêveurs" du FFA l'ont très bien compris. Les instances du FFA mettent d'ailleurs tout leur poids pour appuyer des suites concrètes et rapides à la Rencontre de Monaco d'avril dernier des ministres de l'économie et des finances de la Francophonie. Avec la Déclaration de Monaco, les "Grands chefs" peuvent penser réussir Moncton! Mais ils devront aussi ne pas oublier de plancher pour "Réussir Seattle", en décembre prochain.

DES CHANTIERS POUR LE MILLÉNAIRE 2000

L'ONU et les paradis fiscaux font encore copain-copain, alors que le tiers de la population mondiale cherche encore de l'eau potable. Au moins 50 paradis fiscaux gangrènent à travers la planète! On dit que le Y2K coûtera au monde l'équivalent de 300$ par habitant. Et pas d'effondrement, de crise économique majeure à l'horizon. Aucun bogue n'est cependant à l'agenda pour 2004; que pouvons-nous mettre, nous, la Francophonie, pour un "Horizon 2004"? Pour faire quoi? Et bien donner des "petites vacances" justement à quelques centaines de millions de nos compatriotes: eau, faim, éducation...

Messieurs les "Grands chefs", un peu de mondialisation positive SVP! Construisez nous aussi les fondements d'une Francophonie pacifiste, verte, humaniste et équitable. Et disons-le à l'inverse en nous demandant si nous souhaitons plutôt ces voies: militaire, polluante et abusivement exploiteuse, pour nous rassurer de la justesse et de l'évidence de ces destinations.

D'abord terre d'esprit, la Francophonie représente aussi une meilleure terre d'un univers humaniste. Si la sagesse vient en vieillissant, sachez aussi "Grands chefs" que "vos cheveux blancs sont la mousse de votre jeunesse", comme nous l'a poétiquement affirmé un malien du FFA, et que nous rêvons tous d'une Francophonie sage, mais aussi dynamique et vigoureuse, reflet de sa jeunesse.

Daniel Allard
Rédacteur en chef