Cette rubrique est mise à la disposition de chacune des Délégations générales du Québec à l'étranger. A tour de rôle, de Paris, Bruxelles, Londres, Tokyo, Mexico et New York, elles porteront, pour le bénéfice des lecteurs de COMMERCE MONDE, un regard stratégique sur le bout de planète qu'elles observent. Dans ce numéro, vous pouvez ainsi lire une analyse de la visite automnale du Premier ministre Lucien Bouchard en France, préparée par les services économiques de la Délégation générale du Québec à Paris.

"LE PILIER ÉCONOMIQUE DE LA RELATION FRANCE-QUÉBEC EST MAINTENANT INSTALLÉ..." par Jean Duquette Directeur des services économiques de la Délégation générale du Québec à Paris C'est en ces termes que le Premier ministre Lucien Bouchard, en visite officielle en France les 29, 30 septembre et 1er octobre, a invité les 500 gens d'affaires réunis à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris à développer encore davantage les relations économiques entre la France et le Québec. Cette phrase résume bien l'importance de l'économie, thème principal de la version 1997 des visites alternées entre Premiers ministres français et québécois. Pour manifester clairement l'accent mis sur les dossiers économiques, le Premier ministre, M. Bouchard, était accompagné du Vice-premier ministre et ministre d'État de l'Économie et des Finances, Monsieur Bernard Landry. Quelque 25 personnalités d'affaires québécoises faisaient également partie du voyage, dont plusieurs dirigeants de grandes entreprises ayant des activités importantes en France, dont Québécor (Pierre Péladeau), Cascades (Bernard Lemaire), Bombardier (André Bombardier). Par ailleurs, le Premier ministre et le Vice-premier ministre ont, le 1er octobre, participé à des activités à Lille, centre d'une importante concentration d'entreprises québécoises en France. Toujours à Lille le même jour, 45 participants québécois assistaient à un séminaire sur les industries environnementales. Le lendemain, à Sophia Antipolis, le Premier ministre et la Ministre de la Culture et des Communications, Mme Louise Beaudoin, ont ajouté une demi-douzaine d'accords dans le domaine des technologies de l'information, du multimédia et de la production télévisée. Au total, on estime que quelque 1 500 représentants des milieux d'affaires français et québécois ont participé à l'une ou l'autre des activités inscrites aux programmes de Monsieur Bouchard et des ministres qui l'accompagnaient, confirmant le caractère sans précédent de la visite de 1997. Dans le discours qu'il a prononcé devant les 500 convives réunis à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, M. Bouchard a présenté le Québec comme un partenaire stratégique de la France en Amérique du Nord. Il a également insisté sur l'importance que le Québec attache à la France comme partenaire priviligié en Europe, en illustrant son allocution de plusieurs données particulièrement significatives: La moitié du commerce de la France avec le Canada se fait avec le Québec et porte surtout sur des produits de haute densité technologique; 70% des filiales d'entreprises canadiennes en France sont québécoises, soit une centaine d'entreprises embauchant quelque 18 000 employés; Le Québec constitue le centre de gravité de la présence française en Amérique du Nord puisque 250 entreprises françaises y sont installées et y entretiennent 40 000 emplois; le flot touristique entre le Québec et la France touche quelque 600 000 individus et produit des recettes de près de 600 millions de dollars; Les rencontres industrielles dans le secteur des technologies de l'information, tenues en octobre 95 et juin 96, ont généré 42 accords industriels; Les collaborations France-Québec envers des pays tiers se développent. Parmi les résultats les plus marquants découlant des activités du Premier ministre et du Vice-premier ministre et ministre d'État de l'Économie et des Finances, il faut retenir les suivants: Le Conseil National du Patronat Français (CNPF) a annoncé l'organisation d'une mission d'affaires très importante au Québec, à l'automne 98; 50 ententes ont été finalisées entre des sociétés et/ou organismes, excédant 200 millions de dollars. Elles portent sur des réalités bien concrètes comme la distribution d'un stéthoscope électronique en France (Andromed Inc.), la conception d'un spectacle son et lumière pour mettre en valeur le Pont d'Avignon (Québec Expérience Multimédia Inc.) ou la mise sur CD-ROM de la Revue Science et Vie (Logiciels de Marque Inc.). Une promotion dans les magasins Castorama cet automne a été annoncée (Promotions Internationales Multiples). Elle fait suite à la réalisation de la première phase d'une promotion d'une centaine de produits à prédominance agro-alimentaire dans les magasins Leclerc; L'annonce de la tenue de rencontres technologiques réunissant des petits groupes d'entreprises et d'organismes français et québécois dans le domaine de la santé, de l'aérospatial, des technologies de l'information, de l'environnement et des technologies organisationnelles; L'établissement de collaborations scientifiques ou industrielles sur les technologies du futur et notamment, la télémédecine, le système de véhicules électriques; La mise en place d'une concertation franco-québécoise sur le développement de la carte santé à microprocesseur; La mise en place d'une concertation franco-québécoise sur l'utilisation de l'hydrogène pour la production de véhicules propres; L'annonce de rencontres sur l'expertise québécoise en matière de capital de risque à Sophia Antipolis les 1er et 2 décembre 1997; Le développement de programmes visant à favoriser les échanges entre le Québec et la France pour les jeunes entrant sur le marché du travail par le biais de stages en entreprises; La création d'un Club d'Affaires Nord-Pas-de-Calais/Québec réunissant les entreprises intéressées à intensifier les échanges économiques entre les 2 zones; L'annonce d'un Plan d'action économique entre la Délégation générale du Québec et l'Agence Régionale de Développement du Nord-Pas-de-Calais, dont la première activité a été le séminaire sur l'industrie de l'environnement organisé à Lille, le 1er octobre. A ces résultats concrets s'ajoutent de nombreux entretiens avec des investisseurs potentiels dont les retombées seront rendues publiques plus tard. La relation économique France-Québec est donc en bonne santé et les perspectives de développement sont intéressantes. La visite officielle du Premier ministre a démontré que les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs avaient leur place sur le marché français. Maintenant que le pilier économique est installé dans la relation France-Québec, il faut poursuivre nos efforts pour augmenter et diversifier nos échanges.