Accès Nouveau-Brunswick
Une opportunité à ne pas manquer:
1M$ à chaque 50km


par Jimmy Abud
collaboration spéciale
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Dans le cadre d'une activité du Centre de commerce international de l'Est du Québec, tenue au Château Frontenac, le 22 septembre dernier, traitant de l'importance du commerce interprovincial et des marchés publics au Canada, COMMERCE MONDE a découvert un entrepreneur du Nouveau-Brunswick particulièrement dynamique et attachant. Jimmy Abud est un homme d'affaires très impliqué occupant aussi la vice-présidence du Conseil économique du Nouveau-Brunswick. Dans quelques mois, plusieurs gens d'affaires du Québec porteront leur regard sur cette province du Canada, qui sera hôtesse du Forum Francophone des Affaires (FFA), en mai, à Bathurst, et du Sommet de la Francophonie, en septembre, à Moncton. Nous lui avons demandé de présenter sa vision des opportunités d'affaires que représente présentement le Nouveau-Brunswick, particulièrement pour le Québec.

 

Pour mieux comprendre les opportunités, il faut bien comprendre le Nouveau-Brunswick. Voici une province de 750 000 habitants, à la frontière du Québec, du Maine, de la Nouvelle-Écosse et de l'Ile-du-Prince-Édouard. Le Nord-Ouest de la province, i.e. Edmunston, est situé à la frontière du Maine et du Québec, à 3 heures de voiture de la ville de Québec. Le Nord-Est de la province est situé sur la Baie des Chaleurs, en face de la Matapédia et du village de Carleton, à 5 1/2 hrs de route de la ville de Québec. La distance est la même par Edmunston ou par Rimouski-Matapédia: 5 1/2 hrs. La Baie des Chaleurs débute à Dalhousie (5 1/2 hrs de Québec). La route du littoral acadien traverse la province au complet et après 3 1/2 heures vous roulez déjà en Nouvelle-Écosse et jusqu'à l'Ile-du-Prince-Édouard, en passant par Caraquet, Kouchibouguac, Buctouche et Shédiac.

Les investisseurs du Québec à la recherche d'opportunités d'affaires ont avantage à connaître ces distances. Au Québec, on a tendance à voir le N.-B. comme une destination lointaine. Pour les néo-brunswickois, c'est le contraire! Depuis toujours, nous prenons nos avions à Dorval et à Mirabel, nos transfert Via à la Gare Centrale. Nous nous rendons régulièrement au Carnaval de Québec et au Festival de Jazz de Montréal. Depuis toujours aussi, nous achetons nos meubles de Victoriaville, de l'Assomption et de Waterloo. Plus de 90% de nos citoyens couchent à chaque soir sur des matelas Sealy, fabriqués au Québec.

 

Mais pas pour très longtemps...

En 1864, le N.-B. avait un projet de fusion et de coopération économique avec les trois autres provinces de l'Atlantique. Cependant, ce projet fut interrompu, quand les leaders de l'époque décidèrent d'accepter les offres du Québec et de l'Ontario, i.e. abandonner la fusion et signer le billet de la Banque d'Angleterre avec les autres provinces, afin de permettre la construction d'un chemin de fer pan-Canada.

Le chemin de fer permettrait l'acheminement des ressources de l'Atlantique vers le Centre du pays. La transformation se ferait au Québec et en Ontario et pour notre récompense, l'Atlantique recevrait du chômage et du bien-être social. Les dirigeants de l'époque ont signé l'entente au Château Frontenac en 1864. Cent cinquante ans plus tard, le N.-B. a appris, à travers les coupures de transfert, qu'il aurait à se débrouiller seul. C'était le début de l'époque McKenna. En moins de cinq ans, le N.-B. a vu son taux de chômage passer de 20% à 8% et ses industries de transformation doubler en superficie. L'industrie des communications a pris des proportions géantes et la "province perdue" devenait soudainement une rivale féroce pour le Québec, l'Ontario, les États de la Nouvelle-Angleterre (en tourisme) et pour la Colombie-Britannique (avec UPS).

 

"Location is Everything"

En anglais, on dit: "Location is Everything"! Son emplacement, à la porte de l'Atlantique, est justement ce qui explique les succès du N.-B. Le Canada fut fondé en Atlantique et quand est venu le temps de se débarrasser des populations qui pouvaient déstabiliser les Anglais, se sont les Acadiens qui ont été choisis. La déportation a eu lieu en Acadie et non à Québec!

L'Acadie est un géant qui dort. La première cloche a sonné durant la déportation de 1755, la 2e cloche va sonner au Sommet de la Francophonie de Moncton, en 1999, et la 3e cloche, espérons-le!, va sonner à la lecture de cet article par les investisseurs qui vont réaliser que les meilleurs opportunités d'affaires sont immédiates et à quelques heures de route de la ville de Québec.

Le Québec est le principal fournisseur du N.-B. C'est donc le Québec qui a le plus à perdre et le plus à gagner dans la relance du N.-B. Il y aura toujours des opportunités d'affaires au N.-B. Mais jamais comme dans le moment présent. Le "timing" actuel est incroyablement propice.

 

Une question de "timing"

Pour comprendre le niveau de chômage et les opportunités qui s'y rattachent, il faut comprendre les régions du N.-B.: 80% des citoyens vivent dans les régions urbaines de Moncton, Fredericton et St-Jean. Dans ces trois régions, le chômage moyen est de 8%. Dans la région d'Edmunston, le chômage est encore plus bas que 8%. Des compagnies comme Shermag-Nadeau ont vite pris avantage des opportunités d'affaires et se sont installés dans cette région du Nord-Ouest de la province. Shermag a acheté les installations de Nadeau Inc., de St-François et a rapidement donné une expansion à la compagnie, avec une nouvelle usine.

Le taux de chômage réel du N.-B. se situe dans les 14%, parce que justement les régions de Restigouche-Chaleur et de Péninsule ont un taux de chômage combiné qui dépasse les 20%. Le gouvernement est prêt à faire n'importe quoi, POUR LE MOMENT, pour corriger cette situation.

 

La Preuve

Le gouvernement du N.-B. a mis sur pied une espèce de super ministère du développement économique pour la région Nord de la province, avec le mandat de faire ce qu'il faut pour descendre le niveau de chômage à un niveau acceptable. En décidant de s'installer dans le Nord de la province, un investisseur a accès à un maximum de subventions et de coopération de tous les intervenants économiques. La porte du bureau du premier ministre et celles de tous les ministres et fonctionnaires sont grandes ouvertes, quand on parle de création d'emplois dans le Nord du N.-B. Le Nord du N.-B. restera une priorité aussi longtemps qu'il le faudra pour diminuer le haut niveau de chômage.

Le Nord est surtout francophone. Son économie est basée sur les ressources naturelles: Poisson, Forêts, Mines, Énergie, Communications, Produits chimiques. De plus, les infrastructures pour transformer les ressources sont ultra-modernes. Dans la seule région de Dalhousie (population de 4 500) les usines ont investi plus de 600M$ en modernisation, entre 90 et 97. Un autre 900M$ a été investi dans le village et port de mer voisin, Belledune. À elle seule, la région du Restigouche et sa capitale, Dalhousie, possèdent deux ports de mer, un aéroport, une centrale d'énergie, deux usines de pâtes et papier, une usine de textile, plusieurs scieries, une usine de valeur ajoutée du bois de 375 employés, une école de bois ouvrés, un collège technique, des centres d'appels, trois hôpitaux, tous les services imaginables et un taux de chômage de 20%.... Mais pas pour très longtemps, parce que les ministères dirigés par Action Nord font l'impossible pour attirer les investissements dans la région. Pourquoi pas en faire profiter nos amis du Québec? Les entrepreneurs du Nord sont francophones. Une alliance avec le Québec est toute naturelle!

 

Un million $ par 50km de route

Le gouvernement du N.-B. met à la disposition de quiconque veut créer des emplois 1M$ à chaque 50 km de route. Un million $ en subventions, sans critère, sauf celui-ci: si le projet est bon pour la banque, il se qualifie pour une subvention.

Ici comme ailleurs, la générosité et la flexibilité des subventions varient avec la demande pour ces subventions et le niveau de chômage dans la région. Or, dans le Nord du N.-B., le chômage est très élevé et la demande pour des subventions est très basse. Donc le "timing" est idéal pour un investisseur qui veut prendre de l'expansion. Une subvention typique peut inclure 50% en cadeau et 25% en prêt sans intérêt. De plus, un autre niveau de subvention peut inclure 5 000$ de formation par emploi. Il existe, en plus, des services de toutes sortes pour faciliter l'accès aux marchés de l'Atlantique, de la Nouvelle-Angleterre et de l'Europe.

 

Pourquoi le N.-B? Où et quoi?

Pourquoi: les entreprises québécoises qui jouissent du marché néo-brunswikois et de l'Atlantique vont vite être remplacées par des entreprises locales. Nous achetons nos matelas au Québec, pour l'instant, mais avec un tel programme de subventions, c'est une question de temps avant que nous changions nos habitudes. Le N.-B. ne restera pas un marché facile pour très longtemps et les subventions exagérément généreuses dans le Nord vont disparaître aussitôt que le niveau de chômage redeviendra normal.

Où: le Nord du N.-B. est la région qui jouit pour l'instant du maximum de subventions et du maximum de flexibilité.

Quoi: la péninsule acadienne connaît tous les secrets de l'industrie du poisson et devient une région toute choisie pour l'industrie de transformation de l'alimentation. La région Chaleur et Restigouche connaît tous les secrets du secteur manufacturier. C'est une région idéale pour le secteur de valeurs ajoutés et aussi, sur le bord de la mer, pour le tourisme.

Partenariats: en plus des subventions des gouvernements, l'industrie de la forêt exige qu'un pourcentage important de la ressource soit transformée. Donc, un arbre doit servir à faire du papier et des meubles et non seulement des planches pour exporter en Floride. Or, les Québécois connaissent bien ces industries à valeurs ajoutés et c'est ainsi que Shermag a pleinement pris avantage des généreuses subventions de la province pour s'installer dans le Nord-Ouest du N.-B. Cette région connaît depuis un certain temps le plein emploi. La même chose va se produire dans le Nord-Est.

Les Affinités: autant en faire profiter nos cousins Québécois, nos plus grands fournisseurs et, au niveau touristique, avec 25% d'augmentation par année, nos plus gros clients!