Internationalisation des régions du Québec

Le gouvernement propulse la réflexion mais se retient pour les moyens d'action

par Daniel Allard

 

(EXCLUSIF) Tout n'est pas une question d'argent. Et les quelque 150 participants représentant toutes les régions du Québec lors du colloque, "Les régions du Québec au rythme du monde", tenu à Hull, les 19-20 et 21 novembre dernier, se le sont fait dire de brillante façon par des conférenciers de France, de Suède et des États-Unis. Mais les attentes suscitées par ces derniers étaient loin de correspondre aux annonces faites par les deux ministres du gouvernement du Québec - il y en avait même trois au programme, mais François Legault du MICST n'a pas pu se présenter - qui sont intervenus pendant l'événement.

Après le ministre des Régions Jean-Pierre Jolivet, c'est celui des Relations internationales, Sylvain Simard, qui au nom du gouvernement s'est engagé à accompagner les régions du Québec, dans l'élaboration et la réalisation de leurs stratégies en matière d'internationalisation de leur territoire. Face à la mondialisation, le gouvernement du Québec veut voir les 17 régions administratives du territoire se doter de "Plan d'action", de "Stratégie" et de "Vision" pour appuyer le développement économique et "relever le défi du 3e millénaire".

Mais les derniers mots du ministre Sylvain Simard, en entrevue, ont montré que l'internationalisation des régions du Québec restera soumise aux contraintes de l'atteinte du déficit zéro et que les moyens ne seront pas là pour véritablement appuyer à court terme toutes initiatives que prendront les villes, les municipalité, les MRC ou les autres administrations régionales du Québec dans les prochains mois: "l'atteinte du déficit zéro, ce n'est pas avant avril 2000", a-t-il dit, après avoir suggéré, lors du diner-conférence, de créer un Prix pour une initiative d'une région qui serait remis aux deux ans.

Conclusion en une phrase: un gros et stratégique colloque de trois jours pour le Québec et de bien petites annonces en regard des ressources nouvelles pour passer de la parole aux actes en matière d'internationalisation des dix-sept régions du territoire.

LEADERSHIP DU MAIRE DE QUÉBEC

Le maire de Québec s'est d'ailleurs posé en leader face à l'internationalisation des régions du Québec. S'adressant au maire de Hull et président d'honneur de l'événement dans une lettre lue lors de l'ouverture du colloque, il a résolument pris position en faveur de l'intégration de la dimension internationale dans les villes et les régions du Québec. La lettre avait aussi pour objectif de mousser l'accueil de douze recommandations concrètes faites par son représentant au colloque, le lendemain, à titre de conférencier.

Par la voix du directeur du Bureau des relations internationales de la Ville de Québec, Luciano Dorotea, le maire Jean-Paul L'Allier s'est ainsi fait le leader de la cause de l'internationalisation de toutes les régions du Québec en proposant "un virage essentiel" qui passe par exemple par la création de fonds de développement international à créer dans toutes les régions du Québec n'en disposant pas actuellement (soit 16 sur 17). Cette recommandation - la #6 de douze - représente une contribution de 6 millions $ (300 000$ pour chacune des 15 régions du Québec autre que la capitale et la métropole et 1,5M$ pour la région de la capitale) pour le gouvernement du Québec.

"J'espère que ces recommandations vont faire beaucoup de millage pendant notre colloque", a lancé un participant, lors du débat qui a suivi la présentation de monsieur Dorotea. "J'ai bien reçu et lu le document, j'étais là et j'en prend bonne note", s'est contenté de dire le ministre Sylvain Simard, le lendemain en entrevue, à la clôture de l'événement.

(Ne manquez pas un dossier complet de cet événement, dans le #9 de COMMERCE MONDE Québec Capitale, le 15 janvier 1999).


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