Tous les articles par Daniel Allard

Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

Conférence sur l’or nazi : 1 G de $ et 20 ans plus tard (1997-2017)

« Deux valises de 8 à 10 kilos sortaient chaque semaine du camp », soit l’équivalent de 2 millions de francs suisses de l’époque, et ça c’était rien que pour ce camp relativement peu « rentable ».

Cette déclaration de l’arracheur de dents de Treblinka est lourde et lugubre, surtout lourde de conséquences ! En septembre 1946, une commission tripartite est établie pour examiner les demandes des gouvernements en vue de la restitution de l’or monétaire volé par le régime nazi. Composé de représentants des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, l’organisme a mandat de s’assurer que chaque pays demandeur obtienne restitution, par l’intermédiaire du « Gold Pool » mis sur pied dans la foulée­, en proportion de ce que les Allemands avaient volé. L’Albanie, l’Autriche, la Belgique, la Tchécoslovaquie, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas émettent alors des revendications. Mais rien ne sera officiellement fait pour l’or des personnes privées. Les dents de Treblinka et autres horreurs…  Il faudra attendre le 2 décembre 1997 pour qu’une conférence, au Château de Lancaster, vienne redonner espoir aux familles héritières des victimes des camps de la mort hitlériens.

« La conférence est censée établir des faits historiques relatifs au commerce de l´or avec le IIIe Reich », s’expliquera, par communiqué officiel, le gouvernement de la Confédération helvétique, en confirmant sa participation comme plus de 40 le feront.

L’événement fut effectivement important !

Cette conférence sera suivie d’un accord signé le 12 août 1998 concernant la restitution de 1, 25 milliard $ permettant de constituer un fonds des victimes. Très spécifiquement, un accord, dit global, intervint entre le Congrès juif mondial (CJM), au nom des défenseurs de rescapés de l’Holocauste ou d’ayants droit, et les deux principales banques commerciales suisses accusées de spoliations, soit l’UBS et le Crédit suisse. À verser sur trois ans : 1,25 G$, somme qui s’ajouta à l’argent du Fonds spécial pour les victimes de l’Holocauste créé par les banques et l’industrie suisses début 1997 (voir au bas l’encadré).

Cet accord, certes historique, portait sur l’ensemble des plaintes déposées contre le Crédit suisse et l’Union de Banques Suisses par des milliers de personnes qui réclamaient au total une vingtaine de milliards de $, celles contre la Banque nationale suisse (BNS) et le gouvernement de Berne, bien que tous deux n’aient officiellement pas participé aux négociations, et celles contre l’industrie suisse.

Et que s’est-il passé ensuite ? Qu’est devenu tout cet argent ? Cela fait un autre vingt ans cette année… Combien en reste-il des survivants des camps ?

L’ARGENT EST ALLÉ AUX PLUS DÉMUNIS

Ce n’est qu’en 2013 qu’un bilan officiel de la gestion de la restitution des fonds juifs fut rendu public par le juge Edward Korman, établi à New York. Sa présentation d’un « premier bilan provisoire » de l’accord historique signé en 1998 entre les banques suisses et le Congrès juif mondial (CJM) portant sur la restitution des avoirs juifs en déshérence affirmait que « 1,24 milliard $ avaient été distribués aux survivants des victimes de l’Holocauste ».

Pour la petite histoire, le juge avait initialement placé ces fonds, en attendant qu’ils soient distribués, en obligations d’État des USA.

QUI ? COMBIEN ?

Selon le rapport du juge Korman :

  • Quelque 457 000 survivants de l’Holocauste et des héritiers ont touché des fonds;
  • Environ 199 000 anciens travailleurs forcés de l’Allemagne nazie ont touché 288 millions;
  • 4 100 réfugiés juifs qui ont été refoulés par la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale ont touché 11,6 millions;
  • 236 000 victimes des Nazis particulièrement démunies, qui vivent principalement dans l’ancienne Union soviétique ont touché 205 millions;
  • Un montant de 800 millions était prévu pour les détenteurs de comptes bancaires ou leurs héritiers (mais seuls 726 millions ont été distribués); il y a eu 2 900 versements pour 4 600 comptes en déshérence;

En 2010, le juge a versé à ceux qui avaient déjà touché quelque chose une rallonge de 45%, car il restait encore de l’argent à distribuer.

Le juge a aussi autorisé des versements en 2006 pour 12 300 demandes qui étaient « plausibles mais pas documentés ». Les familles ont touché à chaque fois un versement forfaitaire de 5 000 $.

LA SUISSE ET LES AUTRES…

La machine de guerre allemande avait désespérément besoin des pays neutres: la Suède avec son fer et les roulements à bille, le Portugal fort de ressources minérales indispensables, dont le tungstène, l’Espagne avec ses accès sur la mer, la Turquie pour son chrome. Mais ces pays n’acceptent alors pas le reichsmark en paiement. La Suisse jouera le rôle du banquier propre.

 Parmi les pays neutres,
la Suisse fut le principal banquier
et intermédiaire financier
des nazis.

Dès la fin de la guerre, Washington lance l’opération «Safehaven» (ainsi appelée parce qu’il s’agissait d’éviter que les avoirs nazis volés trouvent « un refuge sûr »). Les négociateurs alliés estimèrent alors qu’entre 200 et 398 millions de dollars-or volés étaient en Suisse à la fin de la guerre (plusieurs milliards de $ d’aujourd’hui).

« Il n’était pas question
de se mettre les «neutres» à dos
pour dédommager
les juifs. »

Mais les voûtes helvétiques ne s’ouvriront pas comme par enchantement et angéliquement par des banques pleines de bonnes intentions. Devant l’inflexibilité suisse, les Alliés réduisent même à 130 millions $, puis à 88 M, leurs prétentions sur le montant de l’or volé en Belgique que les Suisses reconnurent posséder.

Et finalement ils payeront 58 M$, en 1946, pour « solde de tout compte » concernant toutes les prétentions éventuelles sur les transactions entre la Suisse et la Reichsbank. Les négociateurs suisses faisant même inclure dans le préambule de l’accord, que la Confédération helvétique ne jugeait pas fondée en droit « la restitution de l’or », mais que son gouvernement était « désireux de contribuer à la pacification et à la reconstruction de l’Europe, y compris le ravitaillement des contrées dévastées » !

Le 25 mai 1946, l’Accord de Washington est signé. La commission tripartite retrouvera 337 tonnes d’or. Elle en a redistribué 331,5 tonnes aux États (l’or monétaire).

Selon une recherche du Congrès juif mondial,
30%
de l’or pillé par Hitler
aurait été en fait de l’or provenant de
victimes du nazisme.
Une commission présidée par l’historien suisse
Jean-François Bergier
a retrouvé la trace de
119,5 kilos d’or
prélevés dans les camps de concentration.

Les preuves de Merkers

Printemps 1945, la 3e armée du général Patton s’avance sur l’Allemagne et le 4 avril entre dans la ville de Merkers. Des rumeurs y circulent sur une cargaison secrète parvenue de Berlin, qui aurait été dissimulée tout près dans une mine. Plusieurs GI décident de descendre mener l’enquête : 800 m plus bas, ils tombent sur une énorme porte en acier qui cache plus de 7 000 sacs soigneusement empilés. Ce qu’on trouve à l’intérieur est tellement incroyable que trois hommes parmi les plus puissants du monde veulent le voir de leurs propres yeux : George Patton, son supérieur Bradley, ainsi qu’Eisenhower, alors commandant suprême des forces alliées en Europe. Plus de 8 000 barres d’or sous forme de lingots, 2 000 sacs de pièces d’or: des reichsmarks, des souverains anglais, des napoléons, des pièces US de 20 dollars or et des centaines de sacs de pièces d’or provenant d’autres pays.

En en s’avançant vers le fond de la mine, Patton découvre la cache d’un ignoble butin. Tout l’arrière de la chambre était constitué de biens qui avaient été volés aux victimes des camps de concentration. Un empilement de valises remplies d’argenterie, d’alliances, de dents en or. Chaque sac, caisse ou malle avait été inventorié avec soin et estampillé d’une étiquette marquée Melmer, qui était l’officier SS allemand effectuant les allers-retours avec les camps de concentration pour ramasser tout ce qu’il pouvait afin de les acheminer vers Berlin. Au cours de la guerre, il avait fait comme ça au moins 77 livraisons contenant le fruit de son pillage.

Source : www.loretlargent.info/or/lor-nazi-histoire-de-lor-6/1860/

En 1997, le gouvernement de Londres, souhaitant réparer les injustices, proposa que le résidu de cet or, exactement 5,5 tonnes, qui reste encore dans les comptes de la commission tripartite, serve à financer un fonds commun en faveur des 300 000 survivants de l’Holocauste.

Encadré

Début 1997, la Suisse a par ailleurs créé un Fonds humanitaire, pour les victimes de l’Holocauste. Une action humanitaire indépendante de la question des comptes en déshérence et de l’Accord global de 1998 entre banques suisses et plaignants juifs.

Ledit « Fonds en faveur des victimes de l’Holocauste » aura distribué 295 millions de CHF à 312 000 survivants dans le besoin. La plus grande part des fonds allant vers l’Europe centrale et orientale. Mais des personnes démunies vivant dans des pays riches en ont également bénéficié. Parmi elles, une centaine de Suisses. Des rescapés de l’Holocauste vivant, selon les critères retenus par le Fonds, dans un vrai dénuement. « C’était la première fois qu’une instance officielle s’intéressait à leur sort », expliquera le président de la fondation, Rolf Bloch, lors de l’annonce de la fin des opérations.

Aux États-Unis, au Canada et en Israël, 124 000 personnes ont aussi touché entre 600 et 2 000 francs. Une somme dite « symbolique ».

  • 295 millions de CHF (200,6 millions EUR) à 312 215 bénéficiaires ;
  • L’argent non affecté, soit environ 3 millions CHF, attribué par la Confédération à des organisations humanitaires ;
  • Chaque bénéficiaire a reçu une somme comprise entre 600 et 2 000 CHF :
  • 255 078 personnes vivants dans les pays de l’Est et en Israël,
  • 41 512 persécutés politiques,
  • 13 763 Roms,
  • 1 649 « Justes des nations »,
  • 9 homosexuels,
  • 69 témoins de Jéhovah,
  • 103 chrétiens d’origine juive,
  • 32 personnes handicapées.

Source : fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_suisse_en_faveur_des_victimes_de_l’Holocauste

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EXTRAIT : Berne, le 18 décembre 2002

Dissolution du fond spécial en faveur des victimes de l’Holocauste/la Shoa dans le besoin

Le Conseil fédéral a décidé de dissoudre le fonds spécial en faveur des victimes de l’Holocauste/la Shoa dans le besoin avec effet au 31 décembre 2002. Le solde des avoirs du Fonds, capital restant de ce fonds, à hauteur de 12 millions environ, de francs provenant en particulier notamment des intérêts, est sera consacré affecté pour un tiers à l’aide aux victimes de la torture et de la guerre et transféré pour deux tiers à la World Jewish Restitution Organisation.

Le Conseil fédéral avait créé le Fonds (…) par ordonnance du 26 février 1997. Le but de ce fonds était de distribuer aux survivants de l’Holocauste dans le besoin les subventions dons des banques suisses, de l’industrie, des sociétés d’assurance et de la Banque nationale.

Source : www.admin.ch/cp/f/3e005dae_1@presse1.admin.ch.html

C’est donc un long rappel que de se souvenir de l’or nazi volé et spolié… De 1939 à 1945…, de 1946 à 1997…, de 1997 à 2002, de 1998 à 2013…

Bref, de 1946 à 2017, plus de 70 ans après la fin de cette ignoble guerre, on peut dire que l’histoire de l’or nazi volé aux juifs est une affaire enfin réglée.

Paix à toutes ces âmes et aux mauvaises consciences.

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Source de la Une: footage.framepool.com/fr/shot/667909193-or-nazi-reichsbank-lingot-d’or-merkers-mine

Sources complémentaires:

french.ruvr.ru/2012_07_11/81044379/

www.alterinfo.net/Allemagne-80-000-victimes-de-l-Holocauste-seront-indemnises

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L’incontournable triangle du MENA : Turquie, Iran, Égypte

Le mois de février 2017 aura vu le premier leader politique d’Israël passer rencontrer son homologue à Washington. Cette première visite officielle entre les deux politiciens n’aura pas fait disparaître les incertitudes sur l’avenir du Middle East North Africa (MENA) comme région sensible du monde. Mais ce qui est une certitude, c’est que les trois pays de pointe du triangle géographique Turquie, Iran, Égypte s’imposeront comme incontournables politico-économiques d’ici 2025 et au-delà.

Cela essentiellement pour des raisons démographiques. Pour 2025, les démographes annoncent déjà que l’Égypte dépassera les 100 millions d’habitants et la Turquie comme l’Iran les 90 millions.

Le monde actuel
ne compte que 11 pays
dépassant 100 millions
d’habitant

À eux trois, ils seront de loin les pointes stratégiques d’une région de plus de 600 millions de population, surpassant encore plus celle de l’UE (500 M en 2017). Mais une région triangulaire qui encadrera en son centre une trop longue liste de pays déstabilisés et imprévisibles : Irak, Syrie, Israël-Palestine, Chypre et Liban, en plus de l’Arabie Saoudite, Bahreïn, du Koweït, des Émirats arabes unis, du Qatar et de la Jordanie, dont aucun n’approchera leur démographie respective.

À eux trois, ils compteront notamment les trois plus imposantes mégalopoles du MENA : Le Caire, Istanbul et Téhéran, qui sont déjà des agglomérations déca-millionnaires de 10-13 millions de citoyens.

L’IMPLACABLE GÉOGRAPHIE

Même si elle continue de rêver à un rôle européen, Istanbul se devra de regarder dans sa cour. Les grands barrages des monts Taurus font, plus que jamais, dépendre de la Turquie le débit des eaux fluviales en Syrie comme en l’Irak. Et le potentiel est même là pour apporter la précieuse ressource eau douce jusqu’à Gaza et Jérusalem.

Les eaux du Nil n’ont, pour elles, rien à voir avec les autres pays du MENA et c’est plus sur l’Éthiopie africaine que l’Égypte concentre les regards quant à l’enjeu de l‘approvisionnement. En fait le plus long fleuve du monde traverse 9 pays d’Afrique. Mais les forces productives et le rôle politico-militaire de l’Égypte collent le pays entier au destin du MENA. Le Canal de Suez est avant tout un acteur méditerranéen!

Quant à l’Iran chiite et persane, ses voisins orientaux de l’autre frontière sont l’Afghanistan, le Pakistan et le Turkménistan. L’enjeu de l’exploitation de sa force pétrolière se jouera beaucoup plus intensément avec la carte du MENA, sur son flan occidental. Même chose pour son leadership politico-religieux. Téhéran restera certes la plus incertaine des capitales des trois pays ici en cause. Comment se terminera la question du nucléaire pour ce pays ? Comment son rôle dans l’actuelle crise syrienne se développera-t-il ? Mais sa population jeune et très instruite regarde à l’ouest.

LA CARTE ALIMENTAIRE

Turquie, Iran, Égypte sont par ailleurs les trois pointes d’une fournaise de plus en plus assoiffée et affamée : le MENA est mondialement devenu la première région importatrice de produits alimentaires de base (blé, orge, sucre, huile végétale, viande) depuis quelques années déjà.

Maintenant qu’elle le peut, avec des forages de milliers de mètres en profondeur, cette civilisation de l’irrigation puise désespéramment dans ses eaux fossiles (on pense surtout à l’exemple de la Libye), mais quant 50 à 80 % de l’eau extraite tourne à la perte par évaporation, il faudra innover pour améliorer les bilans agricoles.

À eux trois, Turquie, Iran, Égypte, les incontournables du MENA, avec l’horizon 2025 pèseront pour près de 300 millions d’habitants d’une population fort jeune et éduquée. Retenez cette image avant d’installer un bureau régional à l’étranger.

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Lire notre article de novembre 2016 : CONNAISSEZ-VOUS LES MÉGA-PAYS DU MONDE ?

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« 1ère ville universitaire au monde » : Montréal détrône Paris

Un chouette lendemain de Saint-Valentin pour la métropole du Québec forte de quatre universités sur son territoire. Et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain aura choisi ce 15 février 2017 pour se réjouir officiellement du couronnement de Montréal comme meilleure ville universitaire au monde par Quacquarelli Symonds (QS), un institut international de renom. Détrônant Paris, la ville de Montréal passe du 7e au 1er rang de ce classement annuel.

En plus d’être louée pour son multiculturalisme, Montréal se distingue cette année par son essor économique et la croissance prévue en 2017, mais aussi pour ses nombreux pôles de recherche de renommée mondiale, dont celui en intelligence artificielle.

QS Best Student Cities 2017

« Nous pouvons être fiers de cette reconnaissance mondiale, car c’est le fruit du travail d’excellence de nombreuses organisations phares de notre métropole. Une récente étude de la Chambre démontrait d’ailleurs la contribution économique et sociale de nos universités à notre prospérité. Ce classement confirme que Montréal attire pour sa diversité, sa vie culturelle animée et sa qualité de vie des étudiants de partout dans le monde », a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

« Dans un contexte où le Québec fait face à des enjeux de productivité et de vieillissement de la population, c’est un atout crucial. Les étudiants internationaux, qui représentent 15% de l’effectif étudiant montréalais, sont des ressources potentielles pour nos entreprises. Nous devons poursuivre nos efforts pour la rétention de ces talents internationaux qui contribueront à notre richesse collective », conclu dans son communiqué Michel Leblanc.

Si Montréal, la métropole québécoise de plus de 3 millions d’habitants, continue d’amasser les reconnaissances internationales comme sa capitale, Québec, l’a fait ces dernières années, le Québec entier sera une incontournable place à suivre par le capital international pour le développement des affaires et la prospérité.

Outre Paris, arrive ensuite Londres (3e) et citons aussi Melbourne (5e), Berlin (6e), Boston (8e), Vancouver (10e) et Toronto (11e).

Quacquarelli Symonds (QS) is a British company specialising in education and study abroad. The company was founded in 1990 by Nunzio Quacquarelli. Today, QS has over 250 employees and operates globally from offices in many countries.

montrealinternational.com/mtl-est-sacree-meilleure-ville-etudiante-au-monde/

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Chili : énergie solaire trop abondante… devenue gratuite !

Notre technologie et notre astre, le Soleil, livrent finalement la marchandise et alimentent en énergie la Terre GRATUITEMENT, enfin! Au Chili, on a tellement investi dans les énergies renouvelables depuis quelques années que l’électricité est devenue gratuite ! Oui, les fermes solaires du nord du pays produisent trop d’électricité pour la demande locale.

Une trentaine de fermes solaires ont été créées récemment, au nord du Chili, avec pour résultat que la production dépasse de beaucoup la demande locale et que le prix de vente s’écroule. En 2015, l’électricité y a même été gratuite pendant 192 jours ; et la même situation fut encore observée dans la région durant l’année 2016 pendant plus de 100 jours.

Cette pression de l’offre ne semble même pas vouloir s’inverser rapidement. Le Chili a quadruplé ses capacités solaires en trois ans. Et plusieurs nouveaux projets solaires sont en préparation.

C’est en 2014 que le secteur a connu un véritable décollage for de l’inauguration de la centrale « Aurore solaire / Amanecer Solar  », à 37 kilomètres Copiapó. La construction n’a duré que six mois et toute son énergie fut injectée dans le système d’interconnexion électrique du Chili. SunEdison, leader mondial du secteur de l’énergie solaire photovoltaïque, en collaboration avec le Groupe minier chilien CAP, sont les auteurs de cette centrale de 310 000 modules photovoltaïques répartis sur 280 hectares.

Mais on est ici à 800 km au nord de la capitale, très éloigné de la majorité de la population chilienne, dont 40% vit en zone métropolitaine de Santiago.

Pour l’instant, la gratuité solaire n’avantage que les localités proches du généreux désert d’Atacama, une des zones les plus ensoleillées au monde. C’est d’ailleurs là que Total, en partenariat 50-50 avec sa filiale solaire SunPower, a aussi inauguré une nouvelle centrale solaire, leur première dans le pays. Avec ses 160 000 modules photovoltaïques installés de mi 2014 à récemment, elle alimentera jusqu’à 70 000 foyers en électricité.

La conjoncture de la faiblesse des cours des matières premières et de l’énergie et le manque de lignes de distribution ont entraîné une surabondance de l’offre par rapport à la demande qui ne pourra pas demeurer. Si les centrales se retrouvent à produire là plus que nécessaire, c’est surtout parce que le pays manque de lignes de transmission en état d’acheminer l’électricité dans tout le pays. Le Chili doit donc régler se problème de ligne de transmission. Ce n’est qu’une question de court-moyen terme.

À moyen terme, son marché gagnera la maturité. Mais le Chili prouve tout de même qu’un pays peut produire beaucoup d’énergie solaire en peu de temps.

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Photo : En juin 2014, Michelle Bachelet, présidente du Chili, inaugurait la centrale solaire photovoltaïque « Amanecer Solar CAP ».

 

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Nourrir la planète : le Québec pourrait hausser sa production de 30% d’ici 2025

Le jour même où Statistique Canada révélait que le dernier recensement confirme que la population du Québec dépassait les 8 millions d’habitants pour la première fois, une étude de la firme ÉcoRessources produite pour l’Union des producteurs agricoles (UPA) expose que le secteur agricole québécois pourrait hausser sa production de 30% au cours de la prochaine décennie et créer 21 000 nouveaux emplois.

L’étude évalue le potentiel de croissance en agriculture au Québec pour la période 2016-2025. Elle définit les conditions nécessaires pour que cette croissance se matérialise en estimant aussi les retombées économiques qui pourraient en découler.

À titre de comparaison, la croissance annuelle moyenne du PIB du Québec (2007-2015) fut de 1,25%/an et si cette tendance se maintenait au cours de la prochaine décennie, le PIB total de la province pourrait croître d’environ 12% d’ici 2025.

« La croissance de la demande au Québec, dans les provinces canadiennes, dans le nord-est des États-Unis et ailleurs dans le monde apporte ainsi des opportunités de marchés pour lesquelles les producteurs agricoles sont bien positionnés. La concurrence est forte, et d’autres régions voudront profiter de ces ouvertures », indiquent les auteurs de l’étude Renaud Sanscartier, Kevin Blakimé et Marcel LeBreton.

Toutefois, ils indiquent aussi que « les producteurs québécois peuvent compter sur plusieurs facteurs avantageux, notamment » :

  • la qualité de leurs produits ;
  • la disponibilité de superficies importantes en terres publiques ;
  • la présence de nombreuses ressources d’excellente qualité ;
  • l’énergie hydroélectrique et la présence d’autres ressources énergétiques ;
  • la présence d’outils structurants de mise en marché collective ;
  • l’existence de filières agroalimentaires dynamiques.

Lait et porcs en tête

L’agriculture québécoise devra-t-elle fondamentalement innover pour gagner ce 30% d’ici 2025 ? La production sera « tirée par les principaux piliers habituels (lait 29,3% de part des recettes totales, porcs 17,7% et grains 14,3%) et par des secteurs plus modestes, mais dont le potentiel de développement est très important (sirop d’érable, produits maraîchers et serricoles) », explique l’étude. On parle de taux de croissance estimé par les répondants de ces trois secteurs à fort potentiel d’au moins 100% dans les trois cas.

La croissance des différents secteurs de production nécessitera cependant « des investissements importants et des efforts concertés », qui généreront ensuite des retombées économiques.

Les experts d’ÉcoRessources mentionnent :

  • le maintien et l’intensification des efforts de développement des marchés;
  • la poursuite des efforts visant à offrir des produits qui répondent aux exigences croissantes des consommateurs;
  • le maintien de l’ouverture des marchés;
  • l’accès à des programmes de sécurité du revenu adaptés;
  • l’accès au financement et à des programmes d’aide à l’investissement;
  • l’accès à une protection adéquate contre les risques climatiques;
  • l’appui à l’établissement de la relève;
  • l’accès à la main-d’œuvre agricole;
  • la mise en place d’un environnement réglementaire favorable ou équitable par rapport à la concurrence ;
  • des investissements en recherche et développement.

Et l’emploi total généré en agriculture pourrait ainsi croître de 21 000 pour atteindre 92 000 ETC (équivalent temps complet) en 2025, alors que le PIB total pourrait augmenter de 1,8 G$, atteignant 7,6 G$ en 2025.

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L’étude d’ÉcoRessources, une firme qui a son siège social à Québec, est disponible à l’adresse : upa.qc.ca/fr/publications/

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