Tous les articles par Daniel Allard

Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

Le Duo Franco-Allemand sauvera-t-il l’Union européenne?

Les plus pessimistes des analystes, voire ceux qui aiment alimenter les nouvelles sensationnelles, se pressent pour grand nombre de prévoir la poursuite de la dislocation et l’effondrement, jusqu’à sa disparition, de l’Union européenne. Cette exceptionnelle aventure politique, devenu l’UE que l’on connait présentement, déjà sonnée par le départ récent du Royaume uni, et actuellement en pleine gestion de crise avec la pandémie de la COVID-19. Rappelons pourtant tout de suite que cette insulaire Angleterre et autres territoires du royaume des Anglais n’était pas, elle même, parmi les États fondateurs aux Traités de Rome des années 1950 lors de la naissance des Communautés européennes (CEE). Si l’UE existe aujourd’hui, c’est bel et bien à cause de la bonne entente entre Paris et Berlin (Bonn à l’époque). C’est fondamentalement le ciment franco-allemand qui fait dépendre tout, ici. Or c’est justement ledit duo qui vient de répondre à l’appel. Sauvegardera-t-il l’Europe unie, qui évolue et progresse depuis plus d’un demi siècle de paix et de coopération sur ce continent compliqué?

« L’Allemagne et la France ont fait le bon choix en présentant une proposition commune pour réagir à la crise du Covid-19 au niveau de l’Union européenne. La création d’un fonds européen ayant pour but de stimuler la reprise économique est un signal fort de la capacité de l’Europe à se mobiliser et de la solidarité entre Européens », a expliqué, de Munich, par communiqué le 19 mai 2020, le président de l’Institut ifo, Clemens Fuest.

L’observateur et analyste spécialisé allemand souligne notamment que: «L’élément important réside dans le fait que les dépenses financées grâce à ce fonds offrent une plus-value par rapport aux programmes lancés individuellement par les pays-membres ». Une plus-value qui pourra notamment se concrétiser à travers un effet d’assurance et de stabilisation.

Il est de toute évidence de l’intérêt de l’Europe entière de soutenir les pays européens les plus gravement atteints par la pandémie. Et on peut aussi rappeler qu’il existe un besoin considérable d’investissements dans des infrastructures transfrontalières dans plusieurs régions de l’Europe communautaire.

Mais Clemens Fuest insiste surtout sur un fait spécifique du fonds annoncé :

« Il est très important que le financement du fonds au moyen de nouvelles dettes reste une exception et qu’il soit assorti d’un plan de remboursement. Ce remboursement ne devrait commencer qu’après l’arrivée d’une reprise économique. L’augmentation des dettes publiques rendue indispensable par la crise du Covid-19 devra être suivie de l’établissement d’une perspective crédible de réduction des taux d’endettement en Europe ».

On le constate donc bien, il y a une vision allemande de la gestion européenne. Et il faudra voir maintenant comment Paris d’abord, mais les autres piliers que sont Madrid, Rome et le Benelux également, agiront et alimenteront le fonds annoncé.

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COVID-19 vs. solidarité: En France, Alexandre Mars récidive et appuie la plate-forme « Tous pour tous »

Alexandre Mars est bien connu en France, comme dans la Silicone Valley, et surtout dans l’univers de la philanthropie mondiale, ayant fondé il y a plus de cinq Epic, une ONG se donnant mission de changer le monde en offrant de nouveaux moyens à tous de faire plus de dons, avec l’assurance de leur bonne utilisation, alors que lui avait bien fait sa fortune et décidait de redonner au suivant. Donner mieux pour donner plus; donner plus se sachant donner mieux! Avec la crise sanitaire mondiale qui frappe la planète entière et oblige à réagir pour survivre et continuer de vivre malgré la pandémie de la COVID-19, le lancement, en ce 5 mai 2020, de tous-pour-tous.com « Tous mobilisés, Tous engagés, Tous rassemblés » est un signe de résilience qui fera probablement tache d’huile dans la Francophonie, voire ailleurs dans le monde.

En ce 5 mai qui voit également être célébré le #GivingTuesdayNow, une nouvelle journée mondiale du don et de l’unité, ce lancement de « Tous pour tous », veut être la « première plateforme regroupant les
initiatives solidaires menées par les entreprises et acteurs du monde économique face à la crise sanitaire partout en France et au-delà – quels que soient leur taille, leur secteur ou leur performance.
« 

Ce recensement a pour objectif de partager, à grande échelle, ces initiatives afin qu’un maximum d’acteurs dans la société civile comme économique puissent s’en inspirer, les multiplier et – espère-t-on – s’engager ensemble dans leur mise en œuvre.

L’heure est au partage et à la mutualisation des efforts

« Parce que le positif appelle le positif, « Tous pour tous » se veut être un espace de partage et d’inspiration pour toutes les entreprises partout en France qui se sont déjà engagées et pour celles qui souhaitent le faire et ne savent pas encore comment », explique le communiqué de presse.

« Tous pour tous » lance ainsi un appel aux entreprises, petite, moyenne jusqu’au grand groupe international, à partager et à faire connaître leurs initiatives sur la plateforme en vue de permettre à toutes celles qui ne sont pas encore engagées de s’en inspirer.

Et parce que les citoyens, consommateurs et employés ont aussi le pouvoir d’amplifier tout élan positif, « Tous pour tous » les appelle également à se mobiliser en leur offrant des outils leur permettant d’encourager encore plus d’entreprises à suivre l’exemple et à multiplier des initiatives solidaires.

De plus, les entreprises qui ne sont pas en capacité de mener une initiative solidaire, mais souhaitent adhérez aux valeurs que prône « Tous pour tous », peuvent signer un « appel » en un clic et le partager avec leur entourage.

Les individus sont aussi invités à signer et partager cet appel.

Comme la solidarité prend multiple formes en société, la plateforme recense « tous types d’initiatives nées pour répondre aux enjeux posés par la crise et qui s’inscrivent dans une logique durable ».

Ces initiatives solidaires peuvent donc prendre la forme d’un don en nature, don financier, don d’expertise, voire de dons multiples ou de toute autre forme.

« Face aux défis colossaux révélés et accentués par la crise, l’heure est venue d’imaginer un autre futur… de remplacer le ‘chacun pour soi’ par le ‘tous pour tous’. L’élan de solidarité que nous observons actuellement est inspirant, tant en termes de ressources mobilisées que de diversité d’actions. Pour les entreprises il y aura toujours une façon de faire preuve de solidarité qui s’adapte à leur modèle économique, quels que soient son secteur, sa taille ou sa performance. Quant à nous, consommateurs, employés et citoyens, nous avons aussi un rôle essentiel à jouer pour inciter les entreprises à faire ce choix solidaire. », a pour sa part déclaré Alexandre Mars, à titre de porte-parole de « Tous pour tous ».

Les services proposés par « Tous pour tous » sont 100% gratuits et n’engendrent aucun frais pour les utilisateurs.

NOTES D’UN JOURNALISTE EN VACANCES EN INDE (4 DE 4) : « Parce qu’il faut bien en revenir… »

Voici l’article 4 de 4 de notre dossier spécial

Parce qu’il fallait bien tenir compte du contexte et qu’il devenait impossible, voire inconséquent, de continuer de vous parler béatement d’un voyage touristique – même en Inde -, alors que l’humanité entière se mettait en mode « d’état de guerre » pour contrer une pandémie, notre 3e RDV de 4 s’était adapté avec un surtitre de circonstance : « (…) en choc COVID-19 / Virus LI WENLIANG ».

Parce qu’il faut bien en revenir de cette pandémie, la transcender… parce qu’elle finira par passer, comme bien d’autres misères que supporte l’humanité… Parce qu’il faut bien en revenir aussi… de l’Inde. Ce dernier article se concentrera sur des souvenirs marquants, parce qu’ils donnent espoir… Comme des moments de sens. Et comme pour rester en harmonie avec le besoin du moment, de ce printemps 2020, qui rêve de vivacité, de survie et d’après…

Que nous restera-t-il après la COVID-19, quelque part en 2020-21 ? Que nous reste-t-il après six semaines passées dans le sud de l’Inde, fin 2019, quatre mois plus tard ?

Voici quatre (4) moments, à mes yeux et selon mon coeur de grand voyageur, qui donnent du sens à mes bons souvenirs de l’Inde, et surtout des Indiens:

1er moment de sens : Même à Bombay, un train bondé ne vous laisse pas tomber

J’avais laissé plusieurs trains passer, le temps de prendre toute la mesure de l’aventure, vers les 9 h 00 du matin de ce 28 décembre 2019, sur les quais de la station Andheri. Rien à voir avec la version du Métro de Montréal. Ici, il faut littéralement batailler sa place, et très vite, dans un wagon pourtant énorme. Et ceux-ci étaient encore plus bondés, ultra-bondés, lorsque arriva le moment de faire le chemin inverse, vers les 19 h 00, de la tête de ligne, station ChurchGate, pour rentrer finaliser mes bagages après ma journée Bombay, la seule, et ma toute dernière journée avant un vol de nuit qui m’attendait pour rentrer au Canada.

Photos: Arrivée au coeur de Bombay/Mumbai à la stratégique station ChurchGate le 28 déc. 2019.

Bras bien chargés, jamais je n’aurais pu réussir ce trajet sans la collaboration de plusieurs Indiens du même wagon. En vérité, jamais je n’en serais ressorti à bon port n’eut été de la clairvoyance, l’amabilité, la gentillesse, la volonté d’entraide et de solidarité qui me furent dévolues par une soudaine brigade improvisée d’habitués de Bombay. Un s’assura que je sorte à la bonne station; un autre que je me maintienne pendant le trajet assez proche de la porte pour pouvoir sortir le moment venu; alors qu’un troisième, un jeune, grand, mince gaillard, judicieusement planté entre moi et ladite porte, se fit derechef mandater de voir à bien m’extraire, avec lui, de l’étouffant et incroyablement bondé wagon, au moment venu. Moment qui arriva heureusement assez vite, car j’étais bien proche de ne plus pouvoir tenir, « ensardiné » et de plus en plus compressé par tous. Et c’est bien ce qui se passa: sans ce jeune, grand et fort sauveteur, je ne serais jamais sorti là, à ma station Andheri. Merci gens de Bombay.

2e moment de sens : 120 secondes d’un long feu rouge dans le silence d’un trafic discipliné

Bengalore n’était pas une destination prévue dans les premiers plans de mon voyage. Mais je n’aurais que ce seul souvenir de mon passage de quatre jours dans cette métropole affairée, et j’en serais satisfait. Ce moment de sens fut d’abord un moment de surprise. Comment ne pas être surpris, alors qu’en piéton prudent au cœur d’une des principales métropoles économiques indiennes, découvrant  une intersection que de nombreux arbres gardent ombragée, c’est l’image d’un feu de circulation au rouge qui capte d’abord totalement votre attention… Ce n’est certes pas sa couleur rouge qui fait surprise, mais vite le décompte des secondes qui s’y affichent aussi. Et surtout la conséquence ! Car la véritable surprise fut ensuite de constater que s’étalait devant mes yeux, et bien au-delà de ce qu’ils pouvaient voir, des centaines de véhicules, évidemment à l’arrêt, mais moteur coupé ! Serrés pare-choc à pare-choc… aux aguets… cette masse indénombrable de conducteurs de voitures, de camions, de taxis, de motos, tuktuk 3-roues ou d’autobus… tous dans un silence surnaturel, suspendu, accroché… Oui, bel et bien accroché à ce petit temps (de grâce), à ces dernières des 120 secondes d’un feu au rouge déclinant : 5, 4, 3… oui, un silence qui tient jusque là… Jusqu’à 2, 1… Quasiment la dernière seconde, qui voit, là, mille vrombrissements se réactiver. Tout un vacarme de moteurs divers – pourtant habituels dans une telle mégapole -, mais qui s’étaient bel et bien tous reposés deux minutes, 120 secondes, permettant un silence inattendu. Faisant s’ébahir le touriste que j’étais.

Me disant que c’est notamment ainsi que cette ville gagne donc sa réputation internationale de « Smart City », de « ville intelligente » qui applique des technologies innovantes, améliorant la qualité de vie de ses citoyens. Et effectivement, le temps de l’arrêt à un feu rouge, j’eu ce beau plaisir d’avoir l’impression, momentanée – deux petites minutes – que l’air du coin était plus respirable et agréable.

3e moment de sens : croiser un ange dans la 7e plus grosse ville de la planète

On dit que Bombay-Mumbai, avec ses plus de 20 millions de citadins, arriverait au 7erang des villes les plus populeuses de la planète. Je n’avais évidemment pas fermé l’œil de la nuit dans ce dernier grand trajet en train de mon voyage qui m’avait vu quitter Ratnagiri vers les 20 h 30 (avec 3 heures de retard) et m’avait fait tout de même arriver à l’heure prévue, en pleine fin de nuit à 04 h 00, dans une station bien endormie, quasi déserte, du nord de la méga-ville. Pas grand monde pour m’indiquer mon chemin… Je trouvai tout de même la gare, un guichet ouvert, puis un billet pour un train urbain, cette fois, qui me rapprochera du centre-ville. Mais pour aller où ? Je ne le sais pas encore : il n’y a jamais eu assez de courant dans les prises électriques de ce train de nuit pour me permettre de rechanger mon téléphone et je fus donc incapable de préparer et planifier quoi que ce soit. Je suis donc là, me demandant même si je prends le train-urbain dans la bonne direction…

Et c’est justement là – et à cause de ça – que ça arrive. Qu’il est là pour moi ! C’est à cet homme, arrivé de nulle part avec ses habits d’homme d’affaires-voyageur, sacoche d’ordi et bagages conséquents, qui marche dans la même direction que moi et à qui je demande si je suis bien dans la direction sud… Et qui, me le confirmant, s’installe debout (oui, bien qu’il soit environ 04 h 15 du matin, il y a beaucoup de monde), qui se cramponne donc, dans le même wagon. Tout proche de moi. Et c’est là que des yeux se regardent plus longuement. Qu’il engage la conversation. Qu’une confiance s’installe rapidement, naturellement.

Tellement que quelques minutes et que trois ou quatre stations plus tard, non seulement je me sens plus assuré en sa présence, toujours en étranger que je suis, en terre totalement inconnue, en pleine nuit… Mais voilà que j’ai un ange qui vient de comprendre ma situation, mal aisée, et qui m’offre spontanément gite pour la journée, en plus de son aide pour organiser ma dernière journée en Inde. Et surtout ma seule journée dans sa ville à lui. Cette ville que lui connaît.

Moins d’une heure plus tard, il m’ouvre la porte de son appartement de fonction, m’en confie la clé, et repart. Car il a fait un détour pour ainsi m’accommoder. Lui, c’est ailleurs, dans l’immense Mumbai, qu’il doit faire sa journée.

Cordialement, il m’expliquera vite tout : «Tu peux dormir là ; prendre une douche ici ; laver ton linge là ; te faire à manger ici… Tu es chez toi. » Et de s’attabler un petit temps encore pour me rédiger un programme pour la journée, et d’y inscrire méticuleusement le nom de toutes les stations de train que j’avais à traverser pour me rendre… et ensuite bien revenir, chez-lui. « Et assure toi de rentrer pour 20 h 00 ici, au plus tard, car il faudra que je t’organise un transport pour l’aéroport, pas plus tard que 21 h 00, pour que tu ne manques pas ton vol (prévue lui à 01h30) », me préviendra-t-il avant de quitter pour un RDV d’affaires qui, manifestement, le préoccupait, je le senti bien.

Et c’est ainsi que je fus l’hôte, honoré, d’un ange à Mumbai, lui tout autant honoré… Il voudra à peine tremper ses lèvres dans le petit verre de vin blanc de Mysore que j’insistai de boire avec lui, pour le remercier, dans la petite heure que nous partageâmes, avant nos adieux en soirée.

« Quand tu reviens en Inde, tu peux venir ici n’importe quant. Tu as ici un toit qui t’attend », me répétera cet homme bon jusqu’à la fin.

Sa gentillesse avait-elle à voir avec le fait qu’il ne me cacha pas sa foi zoroastrienne ? Sa chambre était effectivement dotée d’un petit coin dédié à sa spiritualité affirmée. Je me plais dorénavant à croire qu’en ce XXIe siècle, tous les croyants du sage Zoroastre – ce philosophe de bien avant Jésus, le juif fait chrétien, ou Mahomet le musulman – sont aussi des anges comme lui. Encore merci à toi.

Photos: C’était à Mysore que j’avais pu acheter le célèbre vin de la place, non sans goûter aussi ledit fruit trouvé directement dans les marchés de rue de cette ville également courue pour son Palais royal … de pures délices!

4e moment de sens : Kanyakumari le bout du monde de l’Inde

Ce n’est pas sur les programmes touristiques usuels, mais j’y tenais : allez à l’extrême pointe sud de l’Inde, du sous-continent indien. Là tout au bout ! À l’endroit précis qui voit les vagues de trois morceaux d’océan se rencontrer, se mélanger, faire un. Là, parce que des milliers de gens sont levés avant le soleil à chaque jour pour justement le saluer, lorsque, lui, se lève.

C’est un moment magique, exquis ! Je ne regrette tellement pas le long chemin d’autobus pour aller jusque là ; ce détour de deux jours (plutôt que de continuer en traversant au Kerala pour remonter ensuite plein nord, par cette fois la côte occidentale de l’Inde du Sud (Côte de Malabar). Kanyakumari : presque village plutôt que petite ville. Essentiellement des hôtels, pour des touristes d’ailleurs quasi exclusivement indiens (pendant deux jours nous ne verrons aucun autre occidental) ; un mémorial en bord de mer, dédié à Mahatma Gandhi ; une intrigante, tonitruante, éclatante église chrétienne ; mais surtout une situation géographique exceptionnelle.

Dans la rumeur des vagues qui arrivent de trois côtés, à travers les coups de sifflet des deux-trois soldats qui avertissent périodiquement les audacieux de ne pas s’avancer davantage dans ses eaux toujours dangereuses – pousser par de grands et forts vents sans retenue -, qui disputent pour ne faire regarder que de loin cet immense drapeau rouge (symbolique… le pense-t-on instinctivement) sur un dernier rocher, qui fait office de bout d’un monde. Oui, monde qui n’a pas son pareil…

Et lorsqu’il se pointe, ce dit soleil, une clameur sourde s’élève de la foule, comme une satisfaction, un remerciement, un contentement. Comme si un sens venait d’être donné à cette nouvelle journée toute jeune, cette journée qui commence.

Là pourtant justement où ce pays finit.

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jour de la terre vs covid-19: bon jour pour relire le rapport meadows sur les limites de la croissance

En ce Jour de la Terre doublement historique parce qu’il se pointe en pleine pandémie d’un virus vraiment malcommode, mais également parce que l’édition 2020 est celle d’un chiffre rond pour cette manifestation annuelle qui aligne cette année une décennie supplémentaire, preuve au cube nous est donné de constater que la vie sur Terre – pour l’humanité entière – ne tourne pas du tout rondement. Avec des humains en pleine gestion de crise planétaire à une échelle rarement atteinte dans son histoire récente; probablement sans précédent. Parce qu’avec une pandémie de la COVID-19 qui s’ajoute – ou faudrait-il l’inclure ? – à celle du dérèglement du climat de la Terre, nous nous trouvons manifestement devant une affaire de choc civilisationnel. Oui, c’est toute la civilisation industrielle, née quelque part avec l’invention de la machine à vapeur, s’accélérant avec la découverte et massive utilisation du pétrole et des autres hydrocarbures sortables des entrailles de la Terre, mais aussi grâce à la mise au point de la méthode scientifique avec les progrès de la science occidentale, tout cela au fil des années 1800 et 1900, avec un aboutissement de prétention humaine sur sa maîtrise de la Terre avec de plus en plus d’arrogance, voire de suffisante et d’insouciance avec les années 2000, que est ici sous enquête. Après les bien faits du rythme finalement cyclique de ce que les historiens nomment la Révolution industrielle (1e, 2e, 3e… voire 4e Révolution, depuis la prise de conscience de l’impact de la robotique, de l’usage des métadonnées en informatique et du développement de l’intelligence artificielle), faudra-t-il accuser, dans le Procès de l’Histoire, oui accuser cette même Révolution industrielle? L’accuser de trop de maux, au final, une foi l’analyse coûts-bénéfices complètement terminée? Car elle n’avait pas dit son dernier mot la Nature… la Terre.

En ce Jour de la Terre 2020, le cyberjournal vous offre la traduction (merci et bravo à la qualité des outils de traduction de Google) d’un texte de Dennis Meadows, originellement publié par Chelsea Green, le 13 avril, 2020, mais qui est à mettre en lien directe avec l’historique Rapport Meadows publié une première fois en 1972 – avec une mise à jour quarante ans plus tard en 2002 – par une équipe de scientifiques de très haute crédibilité. On vous rappelle ici le fameux rapport sur Les limites à la Croissance.

Version anglaise originale: https://www.resilience.org/stories/2020-04-13/limits-to-growth-and-the-covid-19-epidemic/

Les limites de la Croissance et l’épidémie du COVID-19

Il y a quarante-huit ans, j’ai dirigé une étude de 18 mois au MIT sur les causes et les conséquences de la croissance de la population et de la production de matériaux sur la planète Terre jusqu’en 2100. «Si les tendances actuelles de croissance… restent inchangées», avons-nous conclu, « les limites de la croissance sur cette planète seront atteintes au cours des cent prochaines années. »Pour illustrer cette conclusion, nous avons publié un ensemble de 13 scénarios générés par World3, le modèle informatique construit par mon équipe. Dans ces scénarios, les principaux indices mondiaux, tels que la production industrielle par habitant, ont généralement cessé de croître et ont commencé à décliner entre 2015 et 2050.

L’épidémie actuelle ne prouve pas que nous avions raison. Lorsqu’on demande aux climatologues si une tempête particulière prouve leur théorie du changement climatique, ils soulignent qu’un modèle de changement continu à long terme ne peut pas prédire, ni être corroboré par un événement discret à court terme. Il y a toujours eu des tempêtes catastrophiques. Mais, soulignent les climatologues, des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes sont cohérentes avec la thèse du changement climatique.

World3 est un modèle d’interactions continues entre la population, les ressources et le capital à long terme. Dans un contexte de 200 ans, la pandémie de la COVID-19 est un événement discret à court terme. Il y a toujours eu des fléaux, mais des épidémies de plus en plus fréquentes et violentes sont conformes aux limites de la thèse de la croissance.Il existe deux principaux liens de causalité.

Premièrement, la croissance explosive de la population et de l’économie de l’humanité a mis à rude épreuve les écosystèmes naturels, diminuant leur capacité d’autorégulation et rendant plus probables les pannes telles que les épidémies. Dans un passé récent, la société mondiale a été confrontée au MERS, à l’Ebola, au Zika, au SRAS et au H1N1, ainsi qu’à d’importantes flambées de rougeole et de choléra. Et maintenant, nous avons COVID-19.

Deuxièmement, la croissance de la consommation nous a obligés à utiliser les ressources plus efficacement. L’efficacité est le rapport entre la sortie que nous voulons et les entrées nécessaires pour la produire. Les mesures d’efficacité courantes sont, par exemple, des miles par gallon, des années de durée de vie attendue par dollar de soins de santé, ou des boisseaux de blé par gallon d’eau. Augmenter l’efficacité d’un système permet d’utiliser moins d’entrées par unité de sortie. En soi, une efficacité plus élevée est généralement bonne. Cependant, l’augmentation de l’efficacité réduit inévitablement la résilience.

La résilience est la capacité de connaître une interruption de la fourniture d’un intrant requis sans subir une baisse grave et permanente de la production souhaitée.

L’humanité vit sur une planète finie qui a commencé avec une quantité fixe de chaque entrée de ressource. Pour soutenir la croissance démographique et économique, la consommation des ressources limitées de la planète a augmenté. En conséquence, les ressources ont été continuellement épuisées et détériorées.

La fertilité des terres agricoles, la concentration de minerais, la qualité des eaux de surface et les populations de poissons marins figurent parmi des milliers d’indicateurs qui montrent que la qualité moyenne à long terme des ressources est en baisse.

Produire une production de plus en plus grande à partir d’intrants en constante diminution a forcé la production à devenir de plus en plus efficace. Cependant, même d’énormes progrès technologiques n’ont pas modifié le fait que la consommation détériore les ressources. Il a simplement réduit le taux de détérioration en réduisant le taux auquel nous utilisons les ressources pour produire chaque unité de ce que nous voulons.

Le compromis entre efficacité et résilience est confronté à tous les secteurs de la société.

Les constructeurs automobiles sont passés à une fabrication juste à temps. Cela réduit le coût par voiture du maintien des stocks, mais force des usines de voitures entières à fermer lorsque l’usine unique et hautement efficace produisant une pièce dont ils ont continuellement besoin est interrompue. La production agricole s’est déplacée vers de grandes plantations mono-cultures pour l’alimentation, le bois et les fibres. Cela réduit le coût de la main-d’œuvre et du capital par tonne de production, mais augmente la sensibilité des cultures à un seul ravageur ou à une perturbation des conditions météorologiques normales.

L’incitation à accroître l’efficacité a été stimulée par le fait que ceux qui peuvent produire et vendre la même production avec moins d’intrants réalisent généralement de plus grands bénéfices. En conséquence, au cours du siècle dernier, il y a eu un abandon total des systèmes résilients au profit de systèmes efficaces – à plus grande échelle, moins de diversité, une redondance plus faible.

Le motif du profit a été une force majeure qui a façonné le système de santé américain. Des efforts inlassables ont été déployés pour réduire les effectifs, éliminer les stocks de fournitures «inutiles» et déplacer la production de médicaments à l’étranger – tout cela pour réduire les coûts, c’est-à-dire rendre le système plus efficace.

Beaucoup ont profité de l’optimisation du système de santé pour être extrêmement efficace dans son utilisation des intrants. Maintenant, nous payons tous les coûts de la perte de résilience qui en résulte.

COVID-19 a montré à quelle vitesse l’interruption de certains intrants, tels que les masques, peut entraîner une baisse drastique des extrants essentiels, tels que la qualité des soins de santé. Le ralentissement de la croissance démographique et de la consommation de matériaux et d’énergie n’éliminera pas le problème. Mais cela réduirait la pression pour augmenter l’efficacité et laisserait plus de possibilités d’augmenter la résilience.

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Shelvin Longmire N’EST PLUS : « une grande perte pour l’Afrique »

« C’est avec une immense tristesse que nous annonçons le décès de Shelvin Longmire, notre plus ancien et fidèle collaborateur, survenu le 14 avril à Washington, à l’âge de 71 ans. Shelvin, comme on l’appelait tous familièrement, était plus qu’un collaborateur. Au fil des ans, il était devenu un grand ami et notre précieux allié aux États-Unis. »

Gerba Malam, PCA Groupe Afrique Expansion, Éditeur, Afrique Expansion Magazine.

Monsieur Longmire, qui agissait notamment à titre de directeur exécutif USA pour le Groupe Afrique Expansion depuis près de 20 ans, membre aussi du Conseil consultatif du Forum Afrique Expansion, a été de tous les combats pour appuyer, depuis au moins deux décennies, le milieu des affaires afro-québécois. Et particulièrement le réseau des gens d’affaires de Montréal, au Canada, actifs en Afrique. « À vrai dire, il était le cerveau et l’architecte de toutes nos activités et réalisations aux États-Unis. Avec sa connaissance incomparable des milieux politiques, diplomatiques et économiques américains, son impressionnant carnet d’adresses et son énorme réseau, il était capable d’ouvrir n’importe quelle porte. Il était « nos yeux et nos oreilles » dans ce pays. »

Promouvoir et défendre l’image de l’Afrique et montrer ce que ce continent peut apporter au reste du monde était sa vocation.

Afro-Américain, très sensible sur cette question, et estimant que ses racines (roots) se trouvaient en terre africaine, Shelvin D. Longmire n’hésitait pas à « monter au front pour pourfendre tous ceux qui dénigrent les pays africains« . Parce que tout ce qui était de nature à aider, à faire avancer la cause de ce continent, lui tenait à cœur. Sa disparition est donc aussi « une grande perte pour l’Afrique« , de conclure très attristé le Dr Gerba Malam.

Oui, qu’il repose en paix !

Source: https://www.forumae.com/fr/le-directeur-executif-usa-dafrique-expansion-shelvin-longmire-nest-plus/

Festival international de cinéma Vues d’Afrique 100% numérique en 2020

Si votre intérêt pour l’Afrique touche aussi l’aspect culturel, et particulièrement celui des arts de l’image et du cinéma, le Festival international de cinéma Vues d’Afrique a décidé d’offrir LA TOTALITÉ de sa programmation 2020 en ligne, et gratuitement, à travers le Canada. Pandémie oblige, les films seront donc plutôt présentés en ligne pour une période de 48 heures grâce à la plateforme www.tv5unis.ca. Le festival tient donc ainsi sa 36e édition dans un contexte d’exception, sous mode 100% numérique, avec des films qui seront tout de même diffusés en tout respect des dates planifiées avant la crise de la COVID-19: soit entre les 17 et 26 avril 2020, mais en suivant des blocs de 48 heures. Preuve que la culture peut continuer de vivre et de bien rayonner en contexte de pandémie.

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