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« L’euro reste vulnérable » : analyse l’économiste senior de Desjardins Hendrix Vachon

Cette analyse prévisionnelle est produite en collaboration avec le Bureau de Desjardins à Paris et sa directrice, Mme Lucia Baldino.

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Tous les exportateurs et importateurs aimeraient bien avoir une boule de cristal pour prévoir, plusieurs mois à l’avance, l’évolution des devises dans lesquelles sont transigées leurs affaires à l’international. Desjardins ne possède évidemment pas cet instrument de rêve, pas plus, d’ailleurs, qu’aucune autre institution financière dans le monde. Nous avons cependant un grand avantage sur nos concurrents, puisque notre économiste senior, Hendrix Vachon, a été désigné par l’agence de presse financière Bloomberg meilleur prévisionniste au monde sur le marché des monnaies en 2014; il a d’ailleurs été choisi comme Personnalité de la Presse à la suite de cette reconnaissance.

Titulaire d’une maîtrise en science économique de l’Université de Sherbrooke, Hendrix Vachon travaille depuis onze ans au service d’Études économiques de Desjardins.

Voici ses prévisions sur l’euro, telles que publiées dans notre bulletin Études économiques du 30 janvier 2017.

  • La poussée du dollar américain à la suite de l’élection de Donald Trump a entraîné une importante chute de l’euro qui est même descendu en dessous de 1,04 $US à la mi-décembre. L’euro affichait alors un recul de plus de 6% par rapport aux niveaux observés au commencement du mois de novembre. La monnaie commune a toutefois remonté la pente en janvier pour revenir aux environs de 1,07 $US. Il faut dire que certains questionnements sur les effets positifs de l’élection américaine ont contribué à renverser quelque peu la hausse des taux obligataires et du dollar américain. Le positionnement spéculatif contre l’euro avait aussi atteint des niveaux très élevés, ouvrant la porte à un rebond technique sur des prises de profits.
  • Des données économiques encourageantes ont aussi favorisé la remontée récente de l’euro. L’augmentation des indices des directeurs d’achat et de certains indices de confiance ainsi qu’une forte hausse de la production industrielle en novembre ont généré un certain optimisme sur les perspectives économiques de la zone euro. Il faudra cependant surveiller les nombreuses élections au cours de 2017 qui pourraient générer de nouvelles inquiétudes sur l’avenir de la zone euro.
  • L’inflation s’est aussi récemment accélérée en zone euro pour atteindre 2,0% en février, son plus haut niveau depuis plus de quatre ans. Il n’en fallait pas plus pour que certains commencent à penser que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait envisager de réduire ses interventions. Mario Draghi a clairement fermé la porte à cette possibilité lors de sa dernière conférence de presse. Il juge que la remontée de l’inflation reflète surtout l’augmentation des prix de l’énergie et que l’économie eurolandaise a toujours besoin d’un important soutien monétaire. La BCE devrait ainsi poursuivre ses achats de titres financiers tout au long de 2017 et probablement durant une bonne partie de 2018. Aussi, elle signale toujours que ses taux directeurs demeureront au niveau actuel ou plus bas pour une période encore plus longue. Il faut ainsi s’attendre à ce que l’élargissement des écarts de taux entre les États-Unis et l’Europe se poursuive, entraînant des pressions baissières sur l’euro. Ces pressions ce sont d’ailleurs manifestées plus fortement au cours des dernières semaines en anticipation d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt directeurs aux États-Unis en mars. L’euro évolue maintenant sous 1,06 $US.

Prévisions : Alors que rien n’annonce une modification de la politique monétaire de la BCE, les mouvements de l’euro risquent de continuer d’être grandement influencés par le sentiment des investisseurs envers le dollar américain. La poursuite du resserrement monétaire aux États-Unis et le creusement des écarts de taux d’intérêt pourraient amener l’euro aux environs de 1,02 $US d’ici la fin de l’année. L’évolution de l’euro s’annonce plus stable par rapport au dollar canadien à près de 0,71 €/$CAN. La devise canadienne sera elle aussi affectée négativement par l’élargissement des écarts de taux d’intérêt.

M. Hendrix Vachon

 

ENTREVUE AVEC FRANÇOIS DUPUIS

François Dupuis est vice-président et Économiste en chef du Mouvement Desjardins, au Canada. Deux titres qui caractérisent bien cet homme de lettres, maître en sciences économiques : tour à tour journaliste-économiste, conseillé au bureau de la coopération de l’ambassade du Canada au Niger, membre du Panel-Québec de la Banque du Canada, M. Dupuis a aussi été le président de l’Association des économistes québécois pour les années 2011-2012.

Chez Desjardins, il a su s’imposer comme l’un des spécialistes lorsqu’il s’agit de planifier des programmes d’études économiques, diriger des travaux d’études, superviser la production des périodiques économiques destinés au réseau Desjardins… et a mis au point un Indice (IPD : Indice précurseur Desjardins) indicateur composite qui permet de prévoir de trois à six mois à l’avance l’évolution de l’économie du Québec.

Entrevue reproduite avec la collaboration de l’équipe de Lucia Baldino, directrice du Bureau de Desjardins à Paris
Pour vous, quels sont les principaux avantages, pour une entreprise européenne, de venir faire des affaires au Canada ?

« Tout d’abord, pour une entreprise européenne, venir au Canada, c’est venir dans un pays relativement moderne, avec une société très ouverte d’esprit, multiculturel, avec une qualité de vie très élevée, des grands espaces. »

D’un point de vue économique : « Le pays reprend de la vigueur : l’économie est plus forte, diversifiée, plus performante par rapport aux autres grandes nations. L’économie canadienne est très ouverte sur le monde, fortement intégrée aux systèmes internationaux. Le Canada est donc un endroit où il fait bon investir », ajoute François Dupuis.

Un point important pour l’Accord de libre-échange, où les entreprises qui veulent venir s’implanter y trouve une économie solide et prospère.

En troisième point, il signale l’environnement sain et dynamique du Canada, avec une stabilité politique et donc économique, où on retrouve plusieurs avantages pour les entreprises :

« système financier solide, beaucoup d’avantages fiscaux dans la recherche, des coûts d’opérations compétitifs… bref, un climat d’affaires très intéressant ».

« Les Canadiens croient beaucoup au libre-échange ; avec un bémol suite aux propos de Donald Trump lors de sa campagne électoral (quand il parle notamment du Mexique) », d’ajouter ensuite M. Dupuis, du point de vue des affaires.

Pour une entreprise européenne, le Canada est donc « une belle porte d’entrée » pour l’Amérique du Nord « et même certaines zones du Pacifique » et « beaucoup de développement y sont envisageables ».

François Dupuis souligne également la solidité du secteur bancaire, des finances publiques, une politique budgétaire très expansionniste et un système financier très performant, malgré une devise très volatile.

Et il souligne enfin la fiscalité, et le coût d’exploitation pour les entreprises, qui sont extrêmement concurrentiel; insistant même sur les taux d’imposition des sociétés « parmi les plus bas en Amérique du Nord » pour justement soutenir le développement de ces dites entreprises.

Rôle de l’innovation

Pour François Dupuis, l’innovation a une place prépondérante dans le dynamisme de l’économie canadienne : « Avec une concentration de projets en R&D parmi les meilleurs au monde, d’une main-d’œuvre qualifiée avec un niveau d’éducation de qualité,  des matières premières abondantes, d’un secteur énergétique performant et d’un vaste réseau d’infrastructures routières, de transports en communs, maritimes et aéroportuaire dans lesquelles le pays a investi de façon significative au cours des dernières années ».

Que signifie l’AECG pour les entreprises européennes qui souhaitent faire des affaires au Canada ?

« L’AECG va permettre un rapprochement et une facilité pour les entreprises européennes à venir s’installer au Canada, un pays très performant, une porte d’entrée pour l’Amérique du Nord mais aussi pour l’Asie… En bref, cela va ouvrir les barrières pour une entreprise qui veut aller à l’international. »

  • L’AECG est un accord de libre-échange progressiste qui couvre pratiquement tous les secteurs et facettes de la relation commerciale Canada-UE dans le but d’éliminer ou de réduire les obstacles au commerce. Par exemple, l’AECG va supprimer les droits de douane sur 98 % de ses lignes tarifaires, dès son entrée en vigueur ;
  • L’Accord souhaite que les formalités douanières demeurent simples, efficaces, claires et prévisibles, de manière à réduire les délais de traitement à la frontière et à rendre le transport de marchandises moins coûteux, plus rapide, plus prévisible et plus efficace ;
  • L’Accord évitera que des exigences réglementaires inutiles ou discriminatoires diminuent les avantages du nouvel accès au marché ;
  • L’Accord permettra de soumissionner aux appels d’offres des marchés publics ;
  • L’Accord procurera aux investisseurs une certitude, une transparence et une protection accrues de leurs investissements, ainsi qu’un assouplissement des restrictions à l’investissement.
Que pensez-vous de la mise en œuvre de l’Accord?

« Le mouvement protectionniste à travers le monde est un peu inquiétant. Depuis la crise financière, on voit que le nombre de nouveaux accords de libre-échange signés dans le monde a fortement baissé », analyse François Dupuis, qui préfère voir d’un œil optimiste cette ouverture vers le monde, et surtout une ouverture sur le marché nord-américain pour les entreprises européennes qui viennent s’implanter au Canada.

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Desjardins: une présence rassurante pour vous aider à conquérir la France !

Le Mouvement Desjardins est incontournable au Québec, mais saviez-vous qu’il est également présent en Ontario, dans l’Ouest du Canada, en Floride, mais aussi en Europe où il a un Bureau de représentation à Paris depuis 2012 ? Un allié de choix pour tous les Québécois qui souhaitent élargir leurs horizons outre-Atlantique.

Le Mouvement Desjardins dispose d’un solide réseau de partenaires à travers le monde pour accompagner entreprises et particuliers dans leurs projets d’internationalisation. À Paris, son Bureau couvre la France et toute l’Europe, grâce à une équipe entièrement consacrée au développement des Canadiens à l’échelle internationale.

« Nous offrons des services tant aux Canadiens qui souhaitent se lancer à la conquête de l’Europe qu’aux Européens intéressés par le Canada », explique Lucia Baldino, directrice principale du Bureau.

Un vaste marché pour les entreprises du Québec

« Si les entreprises canadiennes sont généralement tournées vers leur principal marché d’exportation, les États-Unis, de nombreuses occasions d’affaires les attendent pourtant en France », rappelle Lucia Baldino.

L’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l’Union européenne permettra également une plus grande fluidité de la circulation des biens, des capitaux et de la main-d’oeuvre, et ouvrira assurément de nouvelles perspectives commerciales. D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises – 700 en quatre ans, des deux côtés de l’Atlantique – ont eu recours à l’expertise du Bureau de représentation de Desjardins en France pour élargir leur champ d’action.

Ainsi, la société de partage de voiture bien connue au Québec, Communauto, a pu s’implanter à Paris en 2012 grâce au soutien de Desjardins et de son partenaire français, le Groupe Crédit Mutuel CIC.

La directrice principale tient à bousculer les idées reçues:

« Certains peuvent se détourner du marché français parce qu’ils estiment que cela va être trop compliqué, trop coûteux ou trop risqué… »

« Pourtant, selon une récente étude de KPMG, la France occupe le sixième rang mondial en matière de choix concurrentiels pour l’implantation d’une société… »

« Parmi les pays de l’OCDE, c’est également celui où il est le plus simple et le plus rapide de créer une entreprise. Ces dernières années, la France a notamment amorcé de nombreuses réformes structurelles – par exemple en dématérialisant les procédures administratives – pour faciliter l’accueil d’entreprises étrangères », fait encore valoir Lucia Baldino.

Outils sur mesure

L’équipe des services internationaux de Desjardins offre aux membres qui font des affaires à l’échelle internationale une gamme complète de produits et services capables de répondre à tous leurs besoins. « Par exemple, nous proposons des services bancaires et des modes de paiement internationaux efficaces et sécuritaires, afin de simplifier la gestion de la trésorerie », explique Lucia Baldino.

Les entreprises ont aussi accès à des outils et à des services de change qui les aident à mieux gérer les risques attribuables à la variation des taux dans ce domaine. Parmi ceux-ci, notons les instruments et les modes de paiement qui facilitent et protègent les transactions lors d’importations ou d’exportations. Desjardins peut aussi conseiller ses membres sur les programmes de financement disponibles en matière de commerce international.

Une toute nouvelle solution, Passeport Affaires, offre aux entreprises un accompagnement spécifique dans leur développement à l’international, et ce, quel que soit leur secteur d’activité.

« Avec Passeport Affaires, nous donnons de précieux conseils en matière de ciblage des marchés au moyen d’une évaluation commerciale. Nous fournissons également une assistance à toutes les étapes de l’implantation de l’entreprise. Nous allons même jusqu’à rechercher des partenaires potentiels », indique Mme Baldino.

Le Passeport Affaires fournit aussi d’autres outils essentiels comme l’optimisation de l’approvisionnement et la qualification de sous-traitants, ainsi que le pilotage d’appels d’offres. Un éventail complet de services pour mettre son entreprise sur les rails et partir du bon pied !

Des missions pour voir grand

Pour compléter cette vaste offre, Desjardins propose des outils et services spécifiques à partir du Québec. Tout d’abord un accompagnement individuel des entrepreneurs pour les aider à mener à bien leur projet outre-Atlantique.

Un accompagnement collectif est aussi dispensé par l’intermédiaire de missions d’affaires organisées en France tous les deux ans.

« La troisième édition se tiendra du 19 au 23 novembre 2017. Dans ce cadre, nous organisons une série de rencontres personnalisées, environ une dizaine sur trois jours, pour les entreprises québécoises intéressées à développer leurs affaires en France », explique Lucia Baldino.

Un exemple de l’efficacité de cette formule: Produits Étang. Ce chef de file des produits de gestion de l’eau établi dans les Cantons de l’Est a réussi à trouver des partenaires français. Avant la mission de 2015, aucune de ses démarches n’avait porté fruit.

Desjardins organise des ateliers d’information sur la France, auxquels participent des spécialistes de différents domaines (juridique, fiscal, bancaire).

« Nous avons lancé également notre guide Entreprendre et conquérir le marché français, un outil indispensable et complet pour quiconque souhaite faire des affaires dans ce pays. Il est téléchargeable depuis le 1er novembre sur www.desjardins.com/europe », précise Lucia Baldino.

Vous êtes un entrepreneur et vous souhaitez partir à l’assaut du marché français ? Vous voulez en apprendre davantage sur les différentes formules d’accompagnement proposées par le Mouvement Desjardins ? N’hésitez pas à communiquer avec nous par courriel (paris@ccd.desjardins.com) ou par téléphone (+33-1-53-48-79-64).

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Avec l’appui de Desjardins, Produits Étang.ca signe une entente exclusive de distribution en France

Cette troisième chronique du Bureau de représentation (Europe) du Mouvement Desjardins vous partage l’exemple d’une PME du Lac-Brome, qui a su profiter de la force de Desjardins pour réussir une implantation en France.

En effet, Produits Étang.ca recevait quotidiennement 2 à 3 demandes d’information, auxquelles l’entreprise répondait du mieux possible ou elle référait à des fournisseurs locaux.

« J’ai ratissé large pour trouver un partenaire, mais pour toutes sortes de raisons, ça ne fonctionnait pas… »

Jusqu’à ce qu’il participe à une récente mission commerciale de Desjardins, qui lui a permis de rencontrer plusieurs entreprises.

« Desjardins a été très aidant puisqu’il a établi les premiers contacts pour moi, fourni un environnement propice aux rencontres et offert beaucoup d’appui. Cette façon de faire, plus formelle que si j’avais moi-même procédé au démarchage, a, je crois, donné beaucoup de crédibilité à ma démarche et mis les partenaires potentiels en confiance dès le départ », explique Mario Paris, dirigeant de Produits Étang.ca.

Au bout du compte, c’est avec Probul.fr, une entreprise qu’il avait déjà préalablement identifiée, qu’une entente formelle a été signée et conclue. Probul.fr est devenue le distributeur exclusif des Produits Étang.ca avec un contrat débutant sur une période minimale de trois ans.

Pour M. Paris, c’est certain que c’est le coup de pouce de Desjardins qui a fait la différence, en fournissant un encadrement officiel et en le mettant en contact avec des avocats français qui maîtrisaient aussi la culture légale canadienne: « Nous sommes vraiment emballés, Probul est un partenaire idéal et nous partageons les mêmes valeurs, la même ligne de pensée. »

Et les choses ne s’arrêtent pas là pour Mario Paris, puisque des discussions sont en cours entre Probul.fr, Étang.ca et un autre partenaire manufacturier qui pourrait produire des systèmes sur mesure pour la clientèle européenne.

Plus que jamais, Produits Étang.ca est bien positionnée pour réaliser son ambition d’étendre son développement aux autres marchés européens.

Produits Étang.ca est un chef de file canadien des produits de gestion de l’eau basé à Lac-Brome, au Québec. L’entreprise offre des solutions inégalées pour la gestion des lacs et des étangs privés, des eaux usées municipales et industrielles, des lixiviats de décharges publiques, ainsi que des résidus des usines et des mines. Son expertise s’étend aussi à la gestion des mauvaises herbes aquatiques, l’envasement, le contrôle des algues et l’installation de fontaines pour augmenter la valeur d’une propriété. Ses clients proviennent du Canada et des États-Unis, de France et de d’autres pays d’Europe et d’Asie.

Produits Étang.ca

Pour recevoir l’infolettre du bureau de représentation Desjardins Europe, veuillez écrire à l’adresse suivante : paris@ccd.desjardins.com

 

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Chronique: Faire affaires en Europe

(2e de 6)

L’Union européenne est le deuxième partenaire commercial du Québec, tout juste derrière les États-Unis. Première économie mondiale, l’Europe représente donc, pour les entrepreneurs et exportateurs du Québec, un débouché particulièrement intéressant. Le commerce de marchandises entre les deux économies représentait un peu plus de 11 % du commerce total du Québec en 2015 et tout semble indiquer que ce pourcentage augmentera de façon significative lorsque l’accord économique et commercial entériné l’an dernier entre le Canada et l’Union européenne sera ratifié. Les entrepreneurs québécois intéressés à faire affaires en Europe – et plus particulièrement en France, compte tenu des liens privilégiés qui unissent traditionnellement ce pays et le Québec – ont donc plus que jamais d’excellentes raisons de s’y préparer. Nous allons tenter de contribuer à cette réflexion dans les lignes qui suivent.

La reprise de l’économie européenne s’appuie sur des assises solides et la zone euro continue d’offrir des opportunités d’affaires particulièrement intéressantes. À moyen terme, un nouvel essor de l’investissement et de la produc­tivité, appuyé par la poursuite de réformes structurelles, devrait permettre à l’économie européenne de confirmer sa place de choix sur l’échiquier planétaire.

UN ACCORD ÉCONOMIQUE ET COMMERCIAL GLOBAL QUI BÉNÉFICIERA À L’ÉCONOMIE CANADIENNE

L’accord de libre-échange (AECG) conclu en 2013 entre le Canada et l’Union européenne (UE) englobe non seulement le commerce de biens et de services, mais aussi les investissements, la mobilité de la main-d’œuvre, l’accès aux marchés publics, l’environnement, les droits de propriété intellectuelle et la réglementation. L’implantation de cet accord, dont les révisions légales sont maintenant complétées, comportera bien sûr certains défis, mais tout semble indiquer que ses bienfaits seront multiples et très importants pour l’économie canadienne.

Une étude conjointe Canada-UE publiée en octobre 2008 prévoit notamment qu’un accord économique et commercial entre le Canada et l’Union européenne devrait accroître les échanges bilatéraux de 20 % et injecter 12 milliards $ dans l’économie du Canada.

Le jour de l’entrée en vigueur de l’AECG, environ 98 % de toutes les lignes tarifaires de l’Union européenne seront exemptes de droits de douane pour les produits dont l’origine est le Canada. De même, ce seront 98,4 % des lignes tarifaires canadiennes qui seront abolies pour les produits en provenance de l’Union européenne. Dans les deux cas, une période transitoire de trois à huit ans est prévue pour permettre l’élimination graduelle des tarifs douaniers de certains produits considérés comme sensibles.

L’AECG comporte des dispositions visant à favoriser le commerce de services entre le Canada et l’Union européenne, un secteur encore peu développé entre les deux parties et qui jouira d’un potentiel d’accroissement significatif. L’accord comporte également plusieurs mesures afin de faciliter la mobilité des gens d’affaires et de certaines catégories de travailleurs entre les deux zones, et il prévoit un processus de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles. Les deux parties comptent par ailleurs établir une coopération en matière environnementale.

Pour les entreprises canadiennes et québécoises, l’accord conclu avec l’Union européenne représente une occasion unique d’accéder librement à l’un des plus grands marchés dans le monde et d’ainsi accroître la diversification géographique de leurs activités. L’Union européenne regroupe 28 pays membres, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie. Au 1er janvier 2014, la population de l’Union européenne était de 507,4 millions d’habitants; en comparaison, la population des États-Unis était de 317,8 millions alors que celle du Canada n’était que de 35,7 millions. En 2013, la production de l’économie de l’Union européenne était de 17 958 milliards $ US, soit un niveau légèrement plus élevé que celui des États-Unis (16 768 milliards $ US) et presque dix fois plus élevé que celui du Canada (1 827 milliards $ US).

Le Québec et l’Ontario sont particulièrement impliqués dans les échanges commerciaux avec l’Union européenne. Alors que les deux provinces représentent au total près de 56 % de la production canadienne, elles comptent pour environ 70 % des exportations canadiennes destinées à l’Union européenne. Quant aux importations en provenance de l’Union européenne, près de 77 % d’entre elles sont destinées à l’Ontario ou au Québec.

Les bienfaits de l’AECG seront donc nombreux pour l’économie canadienne, puisque celle-ci bénéficiera des occasions d’affaires que suscitera l’ouverture pratiquement sans contraintes au commerce de biens et de services ainsi qu’aux investissements. Les exportateurs canadiens auront un libre accès aux marchés européens, qui leur procureront un potentiel de croissance accru. De plus, l’abolition des tarifs douaniers sur une multitude de produits importés entraînera une réduction des prix à la consommation pour ces biens, ce qui plaira aux ménages canadiens. On s’attend à ce que l’AECG soit signé cette année et qu’il entre en vigueur en 2017.

La directrice principale du Bureau de représentation Desjardins Europe, Lucia Baldino, rappelle que « les entreprises canadiennes ont tout intérêt à s’y préparer dès maintenant, afin de pouvoir profiter pleinement de l’accord dès son entrée en vigueur ».

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Lucia Baldino


ATELIER PLANIFIER ET RÉUSSIR SON IMPLANTATION EN FRANCE

Si vous prévoyez faire affaires en France, nous vous invitons à participer à un atelier qui vous permettra de bénéficier de l’expertise de fiscalistes, d’avocats et de représentants de Desjardins, de CM-CIC et de Business France. Les conseils de ces spécialistes et les outils qu’ils vous proposeront vous aideront à préparer ou bonifier votre stratégie de développement en France.

L’atelier sera présenté à Sherbrooke le 5 avril et à Drummondville et Joliette, le 6 avril 2016.

Pour plus de détails, veuillez écrire à :

services.internationaux@ccd.desjardins.com.

Pour consulter le Point de vue économique de Desjardins sur le sujet : Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne. Un survol de l’entente, des échanges commerciaux et des avantages

Entreprendre à l'étranger

Consultez la précédente chronique de madame Baldino.