Archives de catégorie : Économie internationale

Clin-d’œil mondial au cuivre, au fer et au lithium

Le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec a mandaté l’Institut EDDEC de l’Université de Montréal pour réaliser un large projet de recherche en économie circulaire visant à évaluer le potentiel de trois métaux stratégiques : le fer, le cuivre et le lithium. Un rapport est déjà remis et il permet de faire un intéressant petit tour d’horizon du positionnement mondial de ces trois métaux. Alors petit clin-d’œil mondial au cuivre, au fer et au lithium.

Portrait du cuivre

En plus d’avoir une excellente conductivité thermique et électrique, le cuivre résiste à la corrosion, est antibactérien, malléable et généralement facilement recyclable. Il est habituellement utilisé sous sa forme pure, mais on le retrouve aussi sous forme d’alliages, les plus connus étant le bronze et le laiton.

Les principaux producteurs de ce minerai sont le Chili avec 5,6 millions tonnes (Mt), soit environ le tiers de la production mondiale, les États-Unis avec 1,31 Mt, le Pérou tout proche avec 1,22 Mt, la Chine et la République démocratique du Congo.

Dans le minerai, la teneur varie beaucoup, de 0,5 à 5%, avec une moyenne de 0,8%, selon Bihouix & de Guillebon (2010).

Au Québec, la production de cuivre a fortement diminué de la fin des années 1990 jusqu’en 2006. Le Québec a déjà compté plusieurs mines de cuivre qui sont aujourd’hui épuisées. Ce métal se retrouve maintenant plutôt comme un sous-produit des mines d’or, de nickel et de zinc situées dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. C’est le Québec qui compte cependant la seule fonderie de cuivre au Canada : la Fonderie Horne, située à Rouyn-Noranda, laquelle produit des anodes de cuivre à partir de concentré. Ces anodes sont expédiées à l’Affinerie CCR à Montréal-Est, qui produit à son tour des cathodes de cuivre par procédé électrométallurgique. Ces deux entreprises appartiennent à Glencore. L’Affinerie CCR vend une partie de ses cathodes à Nexans Canada, un fabricant de fils et de câbles de transmission électrique dont le siège social est à Paris. Nexans est la plus importante entreprise de transformation métallique de cuivre.

Au niveau de la répartition, en % de tonnage, des divers usages du cuivre dans le monde, les équipements et le bâtiment constituent les principaux secteurs d’utilisation, représentant respectivement 31 et 30%. S’ajoutent les catégories comme les fils et câbles électriques, électroménagers (petits et gros), équipements mécaniques et industriels, téléphones mobiles et ordinateurs portables, bâtiment et infrastructures, voitures, camions, autobus, transport maritime, ferroviaire, aérien.

Portrait du fer

Le fer est un  métal qui se présente très peu sous sa forme naturelle en raison de sa sensibilité à la corrosion et de ses faibles propriétés mécaniques. On le retrouve généralement sous forme d’alliages, dont les plus communs forment la famille des aciers. Avec une production mondiale brute de trois milliards de tonnes en 2014, le minerai de fer est de loin la substance métallique produite en plus grande quantité et la plus utilisée dans le monde.

Le Québec, pour sa part, a produit près de 26 millions de tonnes de concentré de fer en 2015, ce qui représente plus de la moitié de la production canadienne. En 2014, toujours pour le Québec seulement, le stock de fer en utilisation s’élevait à 98,6 millions de tonnes, soit plus de 2 tonnes par personne.

Au Québec, ArcelorMittal Exploitation minière Canada exploite sur la Côte-Nord le site du Mont-Wright ainsi que sa mine d’appoint, celle de Fire Lake. Le concentré de ce site est par la suite acheminé par voie ferroviaire à Port-Cartier où l’entreprise en transforme une partie dans son usine de bouletage, produisant annuellement près de 10 millions de tonnes de boulettes d’oxyde de fer. Aussi, Rio Tinto Fer et Titane exploite l’ilménite, un minerai composé de fer et de titane, à la mine du lac Tio sur la Côte-Nord. Ce minerai mixte est par la suite transformé au Québec en scorie de titane, en fer et en acier.

Au niveau de la métallurgie primaire, trois entreprises sont actives au Québec : Rio Tinto Fer et Titane, ArcelorMittal Produits longs Canada, Finkl Steel.

Portrait du lithium

Le lithium est un métal léger, ductile, qui s’oxyde facilement au contact de l’air et de l’eau. Dit « modérément » abondant, avec une présence de 65 ppm dans la croûte terrestre, il reste difficilement accessible en majeure partie. Le lithium provient pour environ 60% des saumures, en Amérique du Sud principalement, et pour 40% des pegmatites, en incluant le spodumène qu’on retrouve notamment en Australie et au Québec. Ce qui conduit à des procédés d’extraction différents selon le minerai et selon le produit fini qu’on souhaite obtenir.

Récemment, avec le développement des batteries au lithium, le cours du métal a fortement augmenté. La consommation mondiale de lithium se chiffrait approximativement à 32 500 tonnes en 2015, en augmentation de 5% par rapport à 2014.

Il faut noter que les réserves actuellement citées constituent les ressources jugées susceptibles d’être techniquement et économiquement exploitables. Mais la Bolivie, qui ne figure pas dans la répartition ci-dessous, aurait des ressources de lithium estimées à 9 millions de tonnes, selon le Bureau géologique US.

Principales réserves de lithium dans le monde, en tonnes :

  • Chili : 7 500 000
  • Chine : 3 200 000
  • Argentine : 2 000 000
  • Australie : 1 500 000
  • Autres pays : 169 000

Le Québec présente un bon potentiel pour le lithium. À l’heure actuelle, quatre projets d’extraction de lithium y sont à un stade de mise en valeur : Nemaska Lithium, Lithium Amérique du Nord, Glen Eagle Resources et Critical Elements Corp.

Deux entreprises y sont actives dans le secteur de la fabrication des batteries : Johnson Matthey Matériaux pour Batteries, qui fabrique des cathodes de batteries en phosphate de fer lithié (LiFePO4) et Solutions Bleues, qui fabrique des batteries Lithium-Métal-Polymère (LMP).

Source : mern.gouv.qc.ca/publications/mines/metaux-economie-circulaire-quebec.pdf

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« L’euro reste vulnérable » : analyse l’économiste senior de Desjardins Hendrix Vachon

Cette analyse prévisionnelle est produite en collaboration avec le Bureau de Desjardins à Paris et sa directrice, Mme Lucia Baldino.

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Tous les exportateurs et importateurs aimeraient bien avoir une boule de cristal pour prévoir, plusieurs mois à l’avance, l’évolution des devises dans lesquelles sont transigées leurs affaires à l’international. Desjardins ne possède évidemment pas cet instrument de rêve, pas plus, d’ailleurs, qu’aucune autre institution financière dans le monde. Nous avons cependant un grand avantage sur nos concurrents, puisque notre économiste senior, Hendrix Vachon, a été désigné par l’agence de presse financière Bloomberg meilleur prévisionniste au monde sur le marché des monnaies en 2014; il a d’ailleurs été choisi comme Personnalité de la Presse à la suite de cette reconnaissance.

Titulaire d’une maîtrise en science économique de l’Université de Sherbrooke, Hendrix Vachon travaille depuis onze ans au service d’Études économiques de Desjardins.

Voici ses prévisions sur l’euro, telles que publiées dans notre bulletin Études économiques du 30 janvier 2017.

  • La poussée du dollar américain à la suite de l’élection de Donald Trump a entraîné une importante chute de l’euro qui est même descendu en dessous de 1,04 $US à la mi-décembre. L’euro affichait alors un recul de plus de 6% par rapport aux niveaux observés au commencement du mois de novembre. La monnaie commune a toutefois remonté la pente en janvier pour revenir aux environs de 1,07 $US. Il faut dire que certains questionnements sur les effets positifs de l’élection américaine ont contribué à renverser quelque peu la hausse des taux obligataires et du dollar américain. Le positionnement spéculatif contre l’euro avait aussi atteint des niveaux très élevés, ouvrant la porte à un rebond technique sur des prises de profits.
  • Des données économiques encourageantes ont aussi favorisé la remontée récente de l’euro. L’augmentation des indices des directeurs d’achat et de certains indices de confiance ainsi qu’une forte hausse de la production industrielle en novembre ont généré un certain optimisme sur les perspectives économiques de la zone euro. Il faudra cependant surveiller les nombreuses élections au cours de 2017 qui pourraient générer de nouvelles inquiétudes sur l’avenir de la zone euro.
  • L’inflation s’est aussi récemment accélérée en zone euro pour atteindre 2,0% en février, son plus haut niveau depuis plus de quatre ans. Il n’en fallait pas plus pour que certains commencent à penser que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait envisager de réduire ses interventions. Mario Draghi a clairement fermé la porte à cette possibilité lors de sa dernière conférence de presse. Il juge que la remontée de l’inflation reflète surtout l’augmentation des prix de l’énergie et que l’économie eurolandaise a toujours besoin d’un important soutien monétaire. La BCE devrait ainsi poursuivre ses achats de titres financiers tout au long de 2017 et probablement durant une bonne partie de 2018. Aussi, elle signale toujours que ses taux directeurs demeureront au niveau actuel ou plus bas pour une période encore plus longue. Il faut ainsi s’attendre à ce que l’élargissement des écarts de taux entre les États-Unis et l’Europe se poursuive, entraînant des pressions baissières sur l’euro. Ces pressions ce sont d’ailleurs manifestées plus fortement au cours des dernières semaines en anticipation d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt directeurs aux États-Unis en mars. L’euro évolue maintenant sous 1,06 $US.

Prévisions : Alors que rien n’annonce une modification de la politique monétaire de la BCE, les mouvements de l’euro risquent de continuer d’être grandement influencés par le sentiment des investisseurs envers le dollar américain. La poursuite du resserrement monétaire aux États-Unis et le creusement des écarts de taux d’intérêt pourraient amener l’euro aux environs de 1,02 $US d’ici la fin de l’année. L’évolution de l’euro s’annonce plus stable par rapport au dollar canadien à près de 0,71 €/$CAN. La devise canadienne sera elle aussi affectée négativement par l’élargissement des écarts de taux d’intérêt.

M. Hendrix Vachon

 

CAE ne se trompe pas : la croissance des dépenses militaires est « une tendance lourde »

Spécialiste mondiale des simulateurs de vol et de la formation, la société montréalaise CAE s’attend à ce que les dépenses militaires dans le monde entier poursuivent leur croissance. « Nous sommes dans une situation unique que nous n’avons pas vue depuis la guerre froide », a lancé son président et chef de la direction, Marc Parent, début 2017, autour du dévoilement des résultats du troisième trimestre de cette société qui est cotée à la Bourse de Toronto; période au cours de laquelle elle a par ailleurs dépassé les attentes. COMMERCE MONDE a voulu valider le tout, en demandant l’avis d’un spécialiste, cette fois de la géopolitique. Donc : analyse, avec Dominique Gautier, associé principal au bureau de Montréal de la firme-conseil internationale Roland Berger.

« Conséquence de l’instabilité croissante et de l’obsession sécuritaire des nations, une reprise à la hausse des dépenses militaires à l’échelle mondiale semble inévitable. Selon le taux de croissance appréhendé des budgets des grandes puissances militaires, les dépenses à l’horizon 2025 devraient friser les 2 000 milliards US$ », analyse globalement Dominique Gautier.

Il faut savoir que selon le dernier rapport annuel Military Balance de l’International Institute for Strategic Studies, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 1 500 milliards $US en 2016. Les États-Unis demeurant – sans trop de surprise – en tête avec des dépenses de 600 G$, suivis par la Chine à 145 G$, la Russie à 58,9 G$, l’Arabie Saoudite à 56,9 G$ et le Royaume-Uni à 52,5 G$.

Juste à titre comparatif, le budget du Canada en matière de défense est de l’ordre de 15 milliards $.

« Si ces chiffres peuvent donner le vertige, il n’en reste pas moins que, depuis le début des années 1990, ces dépenses n’ont cessé de décroître : elles sont passées de 3,4 à 2,3% du PIB mondial. La nouvelle stratégie Light Footprint de l’administration Obama a en effet permis de réduire significativement la voilure après les coûteuses guerres en Irak et en Afghanistan. Ce recul historique doit cependant être contrasté. Les États-Unis et l’UE ont effectivement réduit leurs dépenses de 1 à 2% environ, mais certaines régions du monde ont légèrement accru les leurs, notamment le monde arabe et l’Asie du Sud-Est », poursuit-il.

Mais c’est le contexte immédiat qui ramène le sujet des dépenses militaires dans le débat. Les promesses du nouveau président en poste à la Maison-Blanche augurent des changements de tons et de gestes.

« Le gouvernement Trump a fait du rapport de force le levier clé de sa politique étrangère et annoncé le renforcement de l’armée américaine, même si de nombreuses voix appellent à accroître l’efficacité du Pentagone. Le nouveau président a récemment laissé entendre qu’il désirait hausser le budget de la Défense de 54 milliards $US, grâce notamment à des compressions massives dans plusieurs agences fédérales », confirme effectivement M. Gautier.

Mais il faut aussi aller plus loin dans le tour de la question. Notamment avec le portrait européen de la chose et l’avenir de l’OTAN particulièrement.

« En Europe, le réarmement s’avère sans doute incontournable. Les Européens ont, en effet, diminué dramatiquement leurs capacités d’intervention depuis 15 ans au sein de l’OTAN et n’ont désormais d’autres choix que de se substituer au retrait programmé du bouclier de l’Oncle Sam », précise Dominique Gautier.

Mais paradoxalement, « le Brexit fournit l’occasion de réétudier une coopération militaire européenne dont les Britanniques ne voulaient pas », poursuit-il d’emblée.

L’Europe et la Chine

Le budget militaire de l’UE à 27 est comparable à celui de la Chine; et la France, l’Allemagne et l’Italie y pèsent pour les deux tiers. Si les pays européens membres de l’OTAN respectaient leurs engagements de dépenser 2% de leur PIB respectif au titre du financement de leur sécurité, ils y ajouteraient environ 57 milliards $, soit l’équivalent du budget militaire de l’Arabie Saoudite.

L’effort militaire chinois ne devrait pas ralentir. La Chine a vu ses dépenses militaires augmenter de 15% par an de 2008 à 2015, et de 7% entre 2015 et 2016. Ses capacités de recherche se sont significativement accrues, notamment avec la mise au point de l’avion de combat J-20, de missiles courte portée (PL 10) et d’un missile air-air unique d’une portée de 300 km. Les autorités chinoises vont désormais pousser leurs forces armées à s’engager sur les théâtres de conflit pour les mettre à l’épreuve du feu.

(Source : analyse de la société-conseil Roland Berger)

RAREMENT DE RÉPIT AVEC LE MOYEN-ORIENT

Au surplus, la croissance des dépenses militaires redevient d’autant « une tendance lourde » du fait que rien ne semble véritablement donner du répit sur la scène régionale du Moyen-Orient, site des plus grands dangers des dernières décennies. Et surtout site de guerres ouvertes (Guerre du Golf 1 et 2) et actuel bourbier en Irak et en Syrie. Sans devoir oublier en plus la question hyper sensible du nucléaire militaire avec l’Iran et la donne palestinienne.

« Enfin, la géopolitique du Moyen-Orient reste très incertaine en raison de nombreux conflits frontaliers, ethniques et religieux. Cette région du monde dépense chaque année plus de 150 milliards $ ; les pays les plus dépensiers sont l’Arabie saoudite, Israël, la Turquie, l’Irak et les Émirats arabes unis », d’analyser encore Dominique Gautier, pour finir son petit tour du monde en arme.

Alors la conclusion n’est pas très surprenante :

« Toutes les industries devraient profiter de cette manne, et en particulier les industries aéronautique, aérospatiale et navale de défense. Selon nos prévisions, les dépenses dans le secteur de l’aéronautique et de l’aérospatiale militaire devraient progresser de 180 milliards $ en 2016 à 275 milliards $ en 2025, principalement dans l’analyse de données et les drones (+70%), la cyber sécurité (+50%), les solutions sécurisées (+45%), le renseignement (+35%) et l’aérospatiale (+25%).

L’industrie canadienne dispose de quelques fleurons dans l’aéronautique (Bombardier et CAE en particulier) qui pourraient tirer profit directement ou indirectement de cette tendance lourde, à condition de collaborer efficacement avec d’autres secteurs et notamment celui de l’intelligence artificielle qui figure en première ligne, notamment au Québec. »

Dominique Gautier, associé principal au bureau de Montréal de la firme-conseil internationale Roland Berger.

« Aux pouvoirs publics de fournir le coup de pouce décisif, en favorisant les passerelles entre les différentes grappes industrielles concernées », rappellera et conseillera-t-il en fin d’analyse, montrant bien que l’industrie militaire reste toujours sur le radar des gouvernements de ce bas monde.

 

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Qui cherche encore les hydrates de méthane océaniques ?

Si on vous dit que 1 centimètre cube de cette glace libère jusqu’à 164 centimètres cubes de méthane ! Oui : 164 fois la mise… Sous des conditions de température et de pression particulières, la glace (H2O) peut piéger des molécules de gaz, formant une sorte de cage emprisonnant les molécules de gaz. On appelle les composés résultants des hydrates de gaz ou encore des clathrates (du latin clatatrus, encapsulé). Le cas qui nous intéresse ici est celui des hydrates de méthane, une glace qui contient une quantité énorme de gaz.

Énormément beaucoup de gaz !

Le long de la seule côte sud-est des États-Unis, une zone de 26 000 kilomètres carrés contient 35 Gt (milliards de tonnes) de carbone. C’est plus de 100 fois la consommation de gaz naturel des USA en 1996 !

Mondialement, on estime même que les hydrates de méthane des fonds océaniques contiennent deux fois plus en équivalent carbone que la totalité des gisements de gaz naturel, de pétrole et de charbon connus. Wow !

LE JAPON ACTIVEMENT DANS LA COURSE

Parce que le gouvernement japonais a fait stopper la plupart des centrales nucléaires du pays suite à la catastrophe de Fukushima et que des prospections sismiques et des forages exploratoires ont souligné la présence d’environ 1 000 milliards de mètres cubes de méthane au large de sa côte est, le Japon est actuellement en tête des puissances qui tentent d’exploiter cette « glace qui brûle ».

Appelé familièrement
«glace qui brûle»
ce composé glacé est inflammable
dès qu’il fond et en présence d’oxygène
ou d’un oxydant

La Japan Oil, Gas and Metals National Corporation (JOGMEC) qui réussissait en 2013 à extraire du méthane de manière satisfaisante durant un essai au large des péninsules d’Atsumi et de Shima grâce à son navire de recherche Chikyu, planifiait une seconde ronde de tests in situ pour 2015. Pour l’instant, il ne nous a pas été possible d’en apprendre davantage pour confirmer si la phase 2015 a été effectivement réalisée. L’internet est muet.

Seule l’expérience de 2013, réalisée à 330 mètres en sous-sol sous 1 000 mètres de profondeur marine est documentée publiquement. Elle a consisté à provoquer une chute de pression pour récupérer le gaz, enfermé avec de l’eau sous forme cristallisée dans les sédiments superficiels des eaux océaniques profondes, sous des conditions de forte pression et basse température. Du gaz avait effectivement été obtenu en surface pendant 6 jours (120 000 m3). Assez pour alors planifier une plateforme d’extraction à développer entre 2016 et 2018 avec une exploitation commerciale en mire.

Un exercice de résolution de problèmes réalisé à l’Académie de Nantes : www.pedagogie.ac-nantes.fr proposait que « l’exploitation des hydrates de méthane donnerait une autonomie au Japon vis-à-vis du nucléaire de 37 ans ».

  • Depuis l’an 2000, Ressources naturelles Canada aura investi plus de 16 millions $ et de 2002 à 2008, le Japon, autour de 60 M$, pour financer des tests dans l’Arctique canadien.
  • Un projet allemand dit « SUGAR (Submarine Gashydrat-Lagerstätten: Erkundung, Abbau und Transport), lancé à l’été 2008 par l’Institut Leibniz pour les sciences marines de Kiel, sous tutelle des Ministères fédéraux de l’économie et de la technologie (BMWi) et de l’enseignement et la recherche (BMBF) avec l’appui de 30 partenaires économiques et scientifiques et un budget initial de près de 13 millions d’euros, visait à extraire du méthane marin et à stocker à sa place du CO2 capté au sortir de centrales thermiques ou d’autres installations industrielles.
  • Les autorités des USA on aussi procédé à des tests en Alaska en 2012.
  • En mars 2012 un groupe d’investisseur Taiwano-Allemand fut créé pour étudier les ressources en méthane dans la mer de Chine.
  • L’Inde, la Norvège, la Chine, ainsi que la Corée du Sud veulent suivre le Japon à la recherche de cette énergie de transition.

Sources: Wikipedia et CBC

Il est vrai que depuis, l’extraction des clathrates est présentée comme une « bombe écologique en puissance ».

Les autorités canadiennes ont d’ailleurs mis un terme à des investissements dans le même sens, après notamment une coopération avec le Japon (voir encadré). Parce que l’extraction des clathrates est dite dangereuse et coûteuse.

Pour la première fois, une solution technologique intéressante avait été démontrée sur le site de Mallik, dans l’extrême-nord du Canada. Un site de recherche rapidement devenu international pour l’étude des hydrates de gaz naturel de l’Arctique dans le delta du Mackenzie. En 2002, un consortium élargi de sept partenaires internationaux et de plus de 300 scientifiques et ingénieurs avait permis le forage d’un puits d’une profondeur de 1 200 m pour l’exploitation et de deux puits adjacents pour l’observation scientifique.

C’est d’ailleurs grâce aux travaux à Mallik que le Japon a pu confirmer la technique de la chute de pression – la dépressurisation – comme procédé pour récupérer le gaz.

Mais le Canada ne semple plus y croire.

Les critiques craignent, par exemple, que ce type d’exploitation cause d’immenses glissements de terrain sous-marins sur le talus continental, entraînant des tsunamis très importants menaçant les populations riveraines.

LA FRANCE CHERCHE À COMPRENDRE

Ce qui est certain, c’est qu’en septembre 2015, quarante géologues et chimistes sont sortis en mer Noire, au large de la ville roumaine de Constanta, pour y étudier la dynamique des hydrates de méthane, à bord du navire océanographique français « Pourquoi pas ? » dans le cadre de la mission scientifique GHASS.

Cette campagne était menée par l’Ifremer en collaboration avec des chercheurs allemands (GEOMAR), roumains (GeoEcoMar), norvégiens (NGI) et espagnoles (université de Barcelone).

Enjeux de la campagne GHASS

  • Améliorer les connaissances sur les hydrates de méthane et leurs stabilités dans un contexte de changement global;
  • Identifier les aléas liés à la déformation sédimentaire des fonds marins («glissements sous-marins»).

Les connaissances à propos de cette ressource énergétique exceptionnelle sont relativement récentes, car ce n’est qu’en 1996, dans l’océan Pacifique, que le navire de recherche Sonne remontait d’une profondeur de 785 mètres, environ 500 kg d’hydrate de méthane.

Gaz à effet de serre par excellence, toute manipulation de méthane commande une extrême attention.

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Source de l’image: connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/hydrates-de-methane

www.notre-planete.info/actualites/actu_818_clathrates_energie_bombe.php

www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s3/hydrates.methane.htm

www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/12/premiere-extraction-sous-marine-reussie-d-hydrates-de-methane_1846446_3244.html#t37xGIogYb628GoQ.99

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Manquerons-nous de sel un jour ?

Pétrole, cuivre, argent, or… bien des matières premières ou ressources naturelles sont dites non-renouvelables et, graduellement, doivent être gérées par l’humanité en conséquence de cette finitude. Qu’en est-il du sel ?

Oui, ce sel qui eut toujours une importance substantielle dans l’histoire. Ce sont des barres de sel qui transitaient par le Sahara avec les grandes caravanes de chameaux et alimentaient le commerce entre la Méditerranée et l’Afrique noire en y permettant la vie des siècles entiers. Et encore le sel qui permettait aux Européens de conserver plus longtemps leurs aliments et de résister aux famines.

La valeur du sel semble moindre en 2017, mais le sel est encore partout dans l’alimentation, dans l’industrie et dans le déglaçage des routes en hiver !

Alors comme pour le reste, manquerons-nous de sel un jour ?

Non. Pourquoi non ?

L’océan comporte, et ce de manière stable depuis 1 milliard et demi d’années, 48 millions de milliards de tonnes de sels. Et il existe aussi des mines de sel sur la terre ferme. L’eau des fleuves ayant ruisselé sur tous les continents en rapporte d’ailleurs continuellement ; de 3 à 4 milliards de tonnes de sels par an juste avec l’érosion des roches continentales. Ce qui reste très peu face à 48 millions de milliards de tonnes.

À quoi
peut bien correspondre 
cette
masse de milliards de tonnes 
de sel ?
Elle recouvrirait d’une couche haute de
140 mètres
l’ensemble des continents
émergés de la Terre.

Et il faut aussi avoir en tête que l’océan mondial (océans, mers, détroits…) est constitué de 1 370 millions de kilomètres cubes d’eau salée.

Chaque kg d’eau de mer comporte en fait 964,85 g d’eau pure (H2O), donc 96,5%; s’y trouvent aussi 10,77 g de sodium (Na) et 0,399 g de potassium (k), notamment (en plus de 19,354 g de chlore et moindrement du magnésium, calcium, strontium, bore, sulfate, des carbonates, du brome et un très petit brin de fluor).

Alors sel ou sels ?

Effectivement soyons précis, car si l’océan mondial contient bel et bien en moyenne 34,7 g de sels par kilogramme d’eau, ce tout de salinité se décompose en plusieurs constituants spécifiques :

  • très largement du chlorure de sodium (77,75%)
  • et pas mal de chlorure de magnésium (10,88%)
  • un peu de sulfate de magnésium (4,74%)
  • de sulfate de calcium (3,60%)
  • de sulfate de potassium (2,46%)
  • un brin de carbonate de calcium (0,35%)
  • et de bromure de magnésium (0,22%)
  • et même d’encore d’autres sels mais si peu… (pour moins de 0,01%)

(Source : d’après P. Tchernia, 1936)

Alors lorsque l’on parle du sel marin, on parle essentiellement du chlorure de sodium (NaCl) et du chlorure de magnésium (MgCl) qui représentent environ 90% des sels dissous de l’océan.

Mais que toute cette abondance ne vous fasse pas saler davantage votre assiette.

Moins de sel c’est généralement mieux pour la santé humaine !

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Source de la Une: sel-de-mer.com

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