Archives de catégorie : Économie internationale

Un G7 plutôt moyen

C’est finalement le meilleur adjectif pour qualifier le bilan du G7 à présidence canadienne de 2018 : moyen-moyenne.

Moyenne, tout d’abord comme classe moyenne : parce qu’il faut retenir que c’est un des messages de base du premier ministre Justin Trudeau, président du G7 de 2018, soit celui de viser à rehausser la classe moyenne dans l’ensemble des pays du G7.

« (…) Nous devons veiller à ce que la croissance profite au plus grand nombre, de manière à ce que chacun puisse tirer profit du travail accomplit et bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Au Canada, nous réalisons des progrès constants vers l’atteinte de cet objectif grâce à des mesures visant à renforcer et faire croître la classe moyenne, ainsi qu’à aider concrètement les gens qui travaillent fort pour en faire partie.
Dans le cadre de notre présidence du G7 en 2018, le Canada propose, au centre du programme de cette année, le défi de réaliser une croissance qui profite à tous », signait Justin Trudeau dans l’introduction d’un document de 23 pages titrant RÉALISER UNE CROISSANCE QUI PROFITE À TOUT LE MONDE.

Le Canada avait donc préparé ce rapport d’une vingtaine de pages, avec nombre de graphiques, pour mettre en évidence ce défi commun, avec des propositions de moyens pour collaborer et pour le relever. « La réussite des principales économies du monde au cours des cinquante dernières années est en grande partie attribuable aux efforts d’une classe moyenne vaste et en plein essor (…) », analyse ensuite le corps du document, qui vise le double défi de l’inégalité et de la croissance.

Or, le tableau des trois dernières décennies à cet égard est celui d’un décrochage, suivi d’un changement de donne… avec une véritable mise au plancher de la classe moyenne.

TABLEAU 1
Élargissement des écarts de revenu des ménages des pays du G7 globalement sur trois décennies (1985-2014)

Comme l’image bien le Tableau 1, si entre 1985 et 1990 l’élargissement des écarts de revenu est presque nul et sans signification, la tendance à l’élargissement devient évidente entre 1990 et 1995, pour passer pendant la décennie 1995-2005 en mode constant. En fait, il faudra la crise financière mondiale de 2007-08 pour stopper le processus de cet élargissement continuel des écarts de revenu au sein de l’ensemble des pays du G7.

La bonne nouvelle, c’est que depuis 2008, donc pour la période 2008-2014, la tendance des écarts entre les ménages à faible revenu, à revenu moyen et à revenu élevé est restée stable.

Au cours des 30 dernières années, il faut tout de même globalement retenir pour l’ensemble des pays du G7, qu’alors que les 10% des gens touchant les salaires les plus élevés ont vu leurs revenus augmenter de 40% en moyenne, les revenus des 40% des gens touchant les salaires les plus bas ont augmenté de moins de la moitié de ce taux : un retard, d’ailleurs, tout à fait dans la même tendance que pour l’ensemble de la classe moyenne, les 40 à 90% des gens touchant un revenu moyen.

Bref, sur 30 ans, les plus riches ont décroché seuls vers le haut, alors que la classe moyenne a eu, elle, tendance à toujours s’éloigner davantage du partage de cette création de richesse. Le G7 a donc vu sa classe moyenne se tasser vers l’appauvrissement relatif.

Mais le constat est aussi que les pays du G7 ne maîtrisent pas collectivement la solution à ce défi : lorsque l’on tient compte de paramètres autres que le revenu, les pays du G7 « peinent » carrément à faire en sorte que la prospérité soit largement partagée.

« Dans l’édition 2018 de l’indice du développement inclusif du Forum économique mondial, qui est une évaluation annuelle du rendement de 103 pays relativement à onze dimensions du progrès économique en plus du PIB, aucune économie du G7 ne figure dans les 10 premiers rangs, malgré notre relative vigueur économique », relève le rapport (p. 8).

Les pays du G7 ne sont donc pas les leaders qui montrent la meilleure direction.

C’est peut être pour cette raison que leur président pour 2018 a osé! Justin Trudeau n’a pas eu peur, dans ledit rapport, d’y inclure cette statistique « renversante » sur les inégalités dans l’ensemble du monde :

« En 2017, 42 personnes possédaient une richesse égale à celle des 3,7 milliards de personnes formant la moitié la plus pauvre de la population mondiale. » (p. 8)

Moyens que propose le rapport canadien :

  • Voir à aider les travailleurs à s’adapter au monde du travail.
  • Réaliser une croissance solide en investissant d’abord dans les gens.
  • Veiller à ce que chacun paie sa juste part en luttant contre les évitements et évasions fiscaux partout.
  • Mieux mesurer la croissance profitable pour tous.

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Moyen, ensuite, pour l’ampleur et le nombre des décisions prises à ce G7 de 2018.

Les journalistes avaient plutôt tendance à trouver le temps plus long que la moyenne au Centre des médias de ce G7, car les points de presse ne s’y bousculaient pas.

Un point de presse pour l’annonce de l’engagement – clairement ici sous le leadership actif de l’institution états-unienne en la matière – d’un groupe d’IFI à viser la constitution d’ici deux ans d’un fonds de 3 G$ dédié à l’entreprenariat féminin dans le monde.

Un point de presse pour l’annonce des 3,8 milliards $ qui seront consacrés à l’éducation des femmes et des jeunes filles dans les situations les plus pénibles à travers le monde.

Et ce n’est ensuite que la conférence de presse de clôture du premier ministre Trudeau qui a confirmé l’adoption d’une position sur les océans (Plan d’action de Charlevoix pour la santé des océans et des mers et des communautés côtières résilientes) avec notamment, en annexe, sa Charte sur les plastiques dans les océans, à portée finalement moyenne, car n’engageant que les dirigeantes et dirigeants du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni et de l’Union européenne… Les États-Unis et le Japon se sont ici abstenus. M. Trudeau confirmant alors « fièrement » une « Déclaration commune du G7 » alors « avec l’assentiment de tous ».

Mais on sait maintenant que la moyenne au bâton en cette matière fut ensuite « twitement » recalée par le reniement de signature du président Trump, se détachant de ladite « Déclaration commune du G7 de 2018 », dans un fracassant Tweet surprise, envoyé de son avion en plein vol vers Singapour, juste après avoir quitté Charlevoix.

Donald Trump n’a pas aimé la moyenne des mots de Justin Trudeau à son égard pendant la conférence de presse de clôture de ce Sommet du G7. Il en a donc reviré son chapeau de bord.

Bien drôle de moyen, qui n’est certes pas dans la moyenne des G7 en matière de collaboration et de diplomatie entre pays alliés.

Mais l’affaire n’a pas encore fait perdre ses moyens à son hôte et Justin Trudeau a gardé depuis son calme. Il reste satisfait de son sommet. Déjà assuré d’avoir clairement bien défendu et espérant encore pouvoir « (…) renforcer la classe moyenne et favoriser une croissance généralisée (…) », comme il insistait encore dans la conclusion de son document de travail, déjà cité ci-haut !

Au final, un G7 moins que moyen ? Plus que moyen ? Jouons pour plutôt moyen. Ce que le temps, voire l’histoire, confirmera, ou pas !

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Bienvenue au « G8 » de 2020

Rien n’est anodin dans un ballet diplomatique de haut niveau tel qu’un Sommet du G7. Ainsi, la déclaration du président Donald Trump à l’égard de l’absence de la Russie à la table des participants de 2018 avec son souhait de revoir ce pays au sein du Groupe est importante. Dans le contexte actuel, c’est possiblement la manière Trump de faire savoir à ses collègues ce qu’il entend faire pour 2020. Alors bienvenue au « G8 » de 2020, quelque part aux USA.

TRUMP POURRA LE FAIRE

Le contexte, c’est que si pour 2019 c’est la France qui prend les rennes de la présidence du Groupe et qui organisera le prochain Sommet du G7, selon la routine de travaille des membres, viendra ensuite le tour des États-Unis. Et donc en 2020, alors qu’il sera à la dernière année de son actuel mandat présidentiel de quatre ans, Donald Trump pourra très bien prendre l’initiative d’accueillir à titre d’invité le président russe Vladimir Poutine.

« Oui, la marge de manœuvre du président qui organise un Sommet le permettrait », nous a confirmé le professeur John J. Kirton, directeur et fondateur du G7 Research Group de l’Université de Toronto, rencontré au Centre des médias le 8 juin, le jour même de la déclaration surprise du président Trump.

Si le consensus des 7 serait requis pour revoir participer la Russie comme membre du Groupe, et donc revenir du G7 à un G8, l’hôte Trump pourra, seul et devant lui-même, faire de la Russie SON invité et l’imposer à l’entourage des six autres participants. Un peu comme Justin Trudeau a fait à sa manière, en invitant 12 pays pour un sujet unique bien ciblé (la lutte aux déchets plastiques dans les océans), le président Trump aura aussi une marge d’initiative pour donner SA touche à son sommet, en 2020.

Le président Poutine ne pourrait ainsi probablement pas participer à toutes les séances de travail du G7 de 2020, mais il y pèserait certainement de sa seule présence et du fait de l’importance des discussions informelles en marge de la procédure et du déroulement de la réunion. On pourrait donc parler d’un « G8 » entre guillemet! Et reste aussi à voir que seront les thèmes et priorités que le président Trump, président hôte, voudra donner au Sommet de 2020. Ce qui pourrait encore jouer sur la pertinence et les possibilités de faire asseoir plus d’une fois Vladimir Poutine autour de la table.

BIENVENUE À BIARRITZ EN 2019

Quant à 2019, lors de sa conférence de presse, tenue à La Malbaie au sortir du G7 de 2018, le 9 juin, le président Macron de France a été clair sur cette question : « La Russie a été exclue par consensus du Groupe. Il y a eu les Accords de Minsk, suite à l’occupation russe de la Crimée, en Ukraine. Si la Russie respecte les Accords de Minsk, il me fera plaisir de l’accueillir en 2019 ».

En 2019, le Sommet se tiendra à Biarritz, « à la fin de l’été à une date encore à déterminer », a aussi annoncé le président Macron. Et il reste peu probable de voir Vladimir Poutine s’y pointer, pour réintégrer le Groupe des grandes puissances.

Mais pour 2020, les chances sont maintenant très grandes. Soulignons notamment que l’italien Conte avait affirmé, lui aussi sur Twitter, « être favorable » au retour de la Russie dans le groupe.

« Ils ont expulsé la Russie, ils devraient réintégrer la Russie. Parce que nous devrions avoir la Russie à la table de négociations », avait pour sa part dit le président Trump avant de quitter Washington le 8 juin au matin.

La pertinence d’avoir la Russie à cette table de négociations ne peut pas être niée fondamentalement par les autres membres du G7. Et la mise en punition de la Russie ne peut pas être éternelle. Washington et Rome semblent prêts à négocier.

La Russie, expulsée des Sommets en 2014 après avoir annexé la Crimée et avoir vu depuis les leaders du G7 lui imposer des sanctions à ce propos et rappelé, par ailleurs, à l’ordre Vladimir Poutine pour son soutien au régime de Bachar Al-Assad en Syrie, en a cependant beaucoup encore à se faire pardonner.

Très officiellement, les quatre pays européens présents au G7 de Charlevoix de 2018, soit la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume Uni, sont tombés d’accord à la clôture du vendredi 9 juin pour « refuser » le retour dans le cénacle de la Russie. Emmanuel Macron, Giuseppe ConteAngela Merkel et Theresa May ont convenu que « (…) la position européenne n’est pas un retour de la Russie » tout en rappelant la « vigilance du G7 » face à Moscou et en évoquant « la possibilité d’établir un dialogue »… ce qui semble clairement une concession faite à Rome.

Et un début d’ouverture vers la vision de Donald Trump !

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G « green » 7 : 100 000 arbres plus tard !

Ce n’est certes pas la première des nouvelles qui est a ressortir du dernier Sommet du G7, tenu dans la région canadienne de Charlevoix, au Québec, les 8 et 9 juin 2018, mais le fait d’avoir voulu en faire un événement le plus carbo-neutre possible reste un legs qui mérite mention. Notamment dans la manière !

Déjà, le principal lieu utilisé dans la ville de Québec, le Centre des congrès, à titre de centre des médias, qui attendait les quelque 1 400 journalistes accrédités, est une organisation ayant les plus hauts standards internationaux en environnement. Mais le Canada voulait plus. Bien plus ! Déjà, à son arrivée, au Centre, le journaliste recevait un sac de presse fabriqué avec le recyclage du tissus des oriflammes ayant servi pendant l’année des manifestations du 150e anniversaire de la fondation du Canada, l’an dernier. Il y avait même un beau choix de couleurs ! Mais aucun papier imprimé à l’intérieur : tout le matériel des communiqués de presse et autres documentations de travail a été partagé uniquement sur Internet grâce à un site dédié APP avec mot de passe accordé au journaliste.

Il en fallait évidemment davantage pour organiser un tel méga événement afin de le conclure par un bilan carbo-neutre. Un mécanisme de compensation de l’empreinte environnemental devait être utilisé. Il n’est ici pas original en soi: on décida de planter des arbres. Mais c’est la manière et le volume qui sont intéressants. D’abord, il fallu évaluer la quantité à compenser. Et ce fut fait en amont. De sorte qu’il est déjà possible de confirmer que 100 000 arbres – oui 100 000 ! – auront été plantés pour compenser l’impact environnemental du Sommet du G7 de 2018. Ce, dans les 17 réserves de la biosphère qui existent déjà à travers le territoire du Canada. 100 000 arbres de plus, qui y pousseront pendant des années, des décennies.

En détail, un partenariat entre le Gouvernement du Canada et la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix a été fondé avec un investissement de 325 000 $. L’objectif de planter 100 000 arbres afin de compenser les effets négatifs qu’aura sur l’environnement, principalement en raison des nombreux transports, le Sommet sera donc réalisé par étapes. La première vague de plantation a eu lieu au mois de mai 2018. Tout ce travail est dirigé par la biosphère de Charlevoix et la Réserve faunique de Charlevoix.

Le 22 avril 2015, l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec et le Jour de la Terre Québec avaient fait équipe pour planter 100 000 arbres à temps pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal, en 2017, donc se donnant 2 ans pour concrétiser l’initiative.

Le G7 de 2018 aura-t-il été finalement carbo-neutre ? « En moyenne, 98 arbres captent et entreposent 1 tonne de gaz carbonique qui se trouve dans l’air chaque année », explique l’organisme Arbres en ligne.

Pendant une période de 80 ans, l’arbre canadien moyen absorbe 200 kg de gaz carbonique – plus de l’ozone, de l’oxyde nitreux, des particules et du dioxyde de souffre.

Chaque jour, un gros arbre fournit assez d’oxygène pour quatre personnes.

On nous a aussi dit que toutes les matières déposées dans les contenants de tri au Centre des congrès allaient ensuite être manuellement triées de nouveau, par des personnes attitrées, afin de maximiser l’opération… parce que « trop de gens se trompent de bac », malgré leur bonne volonté de trier à la source.

La présence en nombre de journalistes semble aussi avoir été inférieure aux prévisions des organisateurs, donc ici c’est un gain vers l’atteinte de la cible d’un sommet carbo-neutre.

Une vérification in situ au Centre des médias cherchait, par ailleurs, à sonder le comportement des acteurs du Sommet pendant son déroulement. Des préposés questionnaient les journalistes sur leur origine-destination et leur mode de transport. Ayant subi leur questionnaire, votre tout dévoué a reçu le maximum au pointage, ayant utilisé son vélo pour se rendre au Centre des médias le jeudi et le vendredi, et la marche le samedi.

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Source de l’image: arboplus.ca/fr/arbre-laval-plantation-arbre-laval-planter-un-arbre.html

Lire aussi :

usbeketrica.com/article/planter-100-000-arbres-en-un-jour-pour-reboiser-les-mangroves
www.arbresenligne.com/information/gaz-a-effet-de-serres

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Stratégie : faire affaires avec l’ONU grâce à la Commission pour la consolidation de la paix

Nous vous présentons ici une stratégie originale d’accès à des marchés émergents et que bien peu de chefs d’entreprises utilisent pour faire affaires avec l’ONU. Essentiellement parce que la naissance de la Commission pour la consolidation de la paix / Peacebuilding Commission est encore récente dans l’organigramme des institutions onusiennes et qu’elle reste très méconnue, tout comme son Fonds.

Sa principale structure fonctionnelle, le Comité d’organisation, se compose de 31 États (qui y siègent pour une période de deux ans renouvelable) dont la tâche est d’élaborer le programme et les stratégies de la CCP. Elle fonctionne ensuite sur la base des « réunions-pays » regroupant les acteurs pertinents autour des stratégies spécifiques aux pays inscrits sur l’agenda de la Commission. Quatre pays furent initialement inscrits à cet agenda en 2005 : Burundi, Guinée-Bissau, Sierra Leone et République centrafricaine. La Guinée et le Libéria ont ensuite été ajoutés. Mais en ce qui concerne la Guinée, la Commission a décidé, le 12 juillet 2017, après un examen de la teneur de la coopération avec le pays, entamé en 2016 à la demande du président guinéen, de supprimer la « formation Guinée » et de continuer de fournir au pays un appui souple « à la demande du Gouvernement ».

Cette liste des « pays inscrits » n’a pas foi de tout : par exemple, la CCP et son Fonds interviennent actuellement aussi aux Îles Salomon, à la demande de son gouvernement.

Autre exemple : le Sri Lanka. Le 20 novembre 2017, à la demande du gouvernement sri-lankais, la Commission a organisé une réunion en vue d’examiner l’expérience de Sri Lanka en matière de consolidation de la paix : « Elle a constitué pour la Commission une occasion précieuse d’examiner comment l’Organisation pouvait aider le Gouvernement sri-lankais à l’avenir (…) On a également insisté sur le rôle que joue le Fonds pour la consolidation de la paix en appuyant la mise en œuvre des priorités de Sri Lanka en matière de consolidation de la paix et les participants ont souligné l’importance d’un tel échange de vues en tant que bonne pratique pour améliorer la coordination entre la Commission et le Fonds ».

Il y a même des cas patents de crise qui passent totalement outre les mécanismes formels de la CCP. Pensons, notamment, au fait que le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pu saluer officiellement la fermeture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en date du 30 juin 2017, qui après avoir mené son mandat à terme avec succès avec 13 années d’existence et 150 Casques bleus tombés en service pour la paix durant le mandat de la mission de maintien de la paix, ne fit jamais apparaître le nom de ce pays sur la liste de la Commission.

Outre les informations relatives à celles concernant les pays inscrits à son Agenda, les rapports de la CCP permettent incidemment d’apprendre d’autres informations stratégiques telles que tout récemment, en Colombie, on reconnaît « la nécessité d’une réforme rurale générale visant à résorber le fossé entre zones urbaines et zones rurales. Le Ministre a également décrit les mesures prises pour mobiliser l’appui du secteur privé au processus de paix au moyen de régimes fiscaux spéciaux » et aussi que le « (…) Coordonnateur résident des Nations Unies en Colombie a souligné que l’Organisation était pleinement résolue à appuyer la mise en œuvre de l’accord de paix. Plusieurs intervenants se sont félicités de l’intervention du Fonds pour la consolidation de la paix qui, en agissant rapidement et avec souplesse, pouvait donner l’impulsion nécessaire à l’exécution des programmes relatifs à l’accord de paix. » (http://undocs.org/fr/A/72/721)

Et, également, que la « (…) Commission s’est réunie à plusieurs reprises à la demande du Gouvernement gambien » (http://undocs.org/fr/A/72/721) et que les échanges « (…) ont porté sur l’aide à apporter au pays durant sa phase critique de transition et sur le maintien de l’attention portée par la communauté internationale au nouveau Gouvernement gambien et de l’appui qu’elle lui apporte. »

Ainsi, on constate qu’à la suite de sa visite du 19 avril 2017, la Commission « a convoqué pour la première fois une réunion sur la Gambie afin de se pencher sur les priorités du nouveau Gouvernement en matière de consolidation de la paix et sur une allocation rapide de ressources du Fonds pour la consolidation de la paix à l’appui des efforts du pays en faveur de la justice transitionnelle et de la réforme du secteur de la sécurité ».

AVOIR SES ENTRÉES AVEC LE FONDS

Mais c’est sans aucun doute en suivant les traces du Fonds de consolidation de la Paix qu’un dirigeant d’entreprise pourra trouver le chemin d’occasions d’affaires émergentes  ou de nouveaux marchés à explorer. Le Fonds (Peacebuilding Fund, PBF) opère de la façon suivante : le PBF attribue les fonds au Secrétariat de l’ONU et aux institutions de l’Organisation. Les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations locales et organisations de la société civile (les CBO/CSO) ne peuvent pas y accéder directement, mais elles peuvent exécuter des projets dans le cadre d’arrangements de partenariat+avec des institutions et organisations de l’ONU qui le peuvent.

Toutes les propositions doivent être soumises pour aval au bureau du Représentant en titre de l’ONU dans le pays, quelles que soient les institutions allocataires envisagées.

Il faut donc avoir ses entrées au Fonds, les bâtir, ou coopérer avec des ONG ou envisager le faire.

Les utilisateurs potentiels du Fonds sont:

  • Institutions de l’ONU (allocataires directs des fonds).
  • Secrétariat de l’ONU (allocataires directs des fonds).
  • Fonds et programmes de l’ONU.
  • ONG, organisations de la société civile (partenaires de mise en œuvre ayant accès indirect aux fonds par l’intermédiaire des allocataires des fonds).

Mais les priorités du Fonds et de la CCP ne laissent aucun doute sur la pertinence pour une entreprise de s’intéresser à leurs activités. Surtout que les résultats sont dans un contexte de court terme, voire immédiat.

La portée de l’intervention du Fonds touche ses 4 domaines prioritaires :

  • Appuyer la mise en œuvre d’accords de paix et d’un dialogue politique.
  • Promouvoir la coexistence et le règlement pacifique du conflit.
  • Revitaliser l’économie et générer des dividendes de la paix immédiats.
  • (Re)mettre en place des services administratifs essentiels.

unpbf.org/fr/2384-2/le-fonds-pour-la-consolidation-de-la-paix-pbf/

news.un.org/fr/story/2017/06/359512-la-commission-de-consolidation-de-la-paix-souligne-son-role-federateur-et-de

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Technologies hydrogène : Xebec Shanghai reçoit 3,4 M $ de commandes de purification

Selon le Conseil de l’hydrogène, le déploiement de solutions de transport a commencé dans le monde entier, avec en tête le Japon, la Corée du Sud, la Californie et l’Allemagne. Le Japon s’est fixé comme objectif d’avoir 40 000 véhicules électriques à pile à combustible (FCEV) sur les routes d’ici 2020. La Chine prévoit 1 million de FCEV d’ici 2030 et elle investit déjà dans l’infrastructure. Le Conseil de l’hydrogène estime aussi que la quantité mondiale d’hydrogène nécessaire sera multipliée par dix au cours des 30 prochaines années. Ce qui crée une grande occasion pour Xebec Adsorption, une entreprise de Montréal fournisseur mondial de solutions de purification des gaz pour le marché industriel, de l’énergie et des énergies renouvelables.

Xebec vient d’ailleurs d’annoncer que sa filiale de Chine a reçu quatre commandes pour ses systèmes de purification des gaz à cycle rapide à adsorption modulée en pression (AMP) totalisant 3,4 millions $. Les livraisons se feront au cours des six prochains mois.

« Xebec Shanghai a mis au point des plans concrets pour étendre sa présence dans le segment de la purification de l’hydrogène, en particulier en ce qui concerne l’hydrogène renouvelable comme carburant pour les véhicules à pile à combustible. Avec nos récentes annonces de partenariat (voir les liens ci-dessous) avec JNK Heaters en Corée et Furui Hydrogen en Chine, nous sommes très satisfaits de l’avancement de la commande à ce jour. Alors que la Chine s’apprête à devenir le plus grand acteur du marché du transport de l’hydrogène dès l’année prochaine, nous nous réjouissons de jouer un rôle croissant dans le passage d’une économie de combustibles fossiles à un avenir d’énergies renouvelables à faible teneur en carbone », de commenter Kurt Sorschak, président de Xebec Adsorption inc.

« Xebec fait appel à une technologie innovatrice d’adsorption à cycle rapide pour ses systèmes de purification des gaz qui suscite de plus en plus l’intérêt des clients, principalement en raison de coûts d’investissement initial moins élevés, de faibles coûts d’exploitation et d’entretien, combinés à une durabilité et à une fiabilité élevées », précise le Dr Peter Cheng, directeur général de Xebec Shanghai.

Xebec possède actuellement plus de 220 systèmes de purification de pointe en service dans le monde entier. Et compte tenu de la demande accrue de systèmes à hydrogène à l’échelle mondiale, l’entreprise publique, qui est cotée à la Bourse (TSXV : XBC), prévoit augmenter considérablement le nombre d’unités en service d’ici 2020.

Elle exploite présentement des installations de fabrication à Montréal et à Shanghai, ainsi qu’un réseau de ventes et distribution en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Xebec conçoit, développe et fabrique des produits de transformation novateurs pour plus de 1 500 clients dans le monde.

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xebecinc.com

Source de l’image: https://www.industrie-techno.com

Liens associés :

http://www.xebecinc.com/investor-press-releases-details.php?id=294

http://www.xebecinc.com/investor-press-releases-details.php?id=295

http://hydrogencouncil.com/wp-content/uploads/2017/11/Hydrogen-Scaling-up_Hydrogen-Council_2017.compressed.pdf

 

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