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Éditorial

ÉDITORIAL (05): Un vote capital après 14 ans de règne à Québec; qui doit succéder au maire Régis Labeaume?

Alors que les deux premiers ministres du pays, Justin Trudeau à Ottawa et François Legault à Québec, ont beaucoup la tête à penser enjeux climatiques et de survie politique, préparant notamment tous les deux leur valise pour la COP26 de Glasgow en Écosse (31 oct.-12 nov.), dans le contexte des élections municipales qui appellent les électeurs à voter à la grandeur du Québec le dimanche 7 novembre, l’atmosphère est tout à fait particulière dans la capitale, Québec.

Là, c’est un moment de changement de garde. De ceux qui marquent les livres d’histoire. Après quatre élections gagnées au poste de maire, Régis Labeaume, ayant décidé de ne pas se représenter, a provoqué l’enjeu de sa succession : de l’après Régis ! Un remarquable mouvement de dynamisme démocratique en résulte. Cinq candidats – deux femmes et trois hommes – avec des équipes complètes de 21 candidats aux postes de conseillers sont en liste pour mériter la confiance du peuple. Le citadin-voteur de Québec verra même sur son bulletin de vote pour la mairie une offre totale de huit choix ! Il faut d’abord souligner ce signe de santé de la démocratie dans la capitale du Québec.

Québec, c’est la ville nous ayant vu naitre comme cyberjournal, il y a plus de 24 ans – en 1997 – et nous y avons toujours notre siège social. Alors, qui doit succéder au maire Régis Labeaume? Oui, il s’agira d’un vote capital après ces 14 ans de règne. Nous souhaitons, ici, nourrir ce débat critique.

SUCCÈS ET SUCCESSIONS

Convenons immédiatement que l’on ne remplace pas un Régis Labeaume. Comme si Québec en avait l’habitude d’ailleurs : Andrée P. Boucher, Jean-Paul L’Allier, Maurice Lamontagne… Les gens de Québec aiment, à la tête de leur ville, des personnalités fortes et inspirantes, voire singulières.

Il est vrai que la capitale, avec son gros demi million de citoyens, doit toujours savoir parler fort devant la pesante métropole, Montréal, et surtout tous le poids économique et démographique que représente la région métropolitaine montréalaise de quelque 4 millions de personnes. On dit parfois qu’il y a deux Québec : sa métropole et le reste ! Là-bas, le troisième des candidats véritablement dans la course (sur une dizaine) ne réclame-t-il pas un statut de cité-État « visionnaire », comme il le soutient, pour Montréal

VISION ET RAYONNEMENT

De la vision, il en faut aussi pour sa capitale. Le candidat Jean Rousseau n’a-t-il pas osé parler d’unir, sans délai, les sociétés de transport en commun des deux rives, Québec et Lévis, avec le souci clair et déclaré de commencer à préparer la constitution d’une seule grande ville encore plus unie par son fleuve, à moyen-long terme ?

Parler de nouvelles fusions de villes à Québec n’est certes pas une priorité en 2021, alors que celles du tournant de l’an 2000 sont encore en digestion. Mais le propos demeure définitivement visionnaire et pertinent. Nous aurions plutôt aimé voir ces cinq candidats parler davantage de jumelages de ville en matière d’intentions à l’international pour Québec, ainsi que de migrations internationales. La capitale du Québec est officiellement jumelée avec plusieurs autres villes dans le monde (dont la canadienne Calgary, Bordeaux en France, Namur en Belgique, etc. Et aussi Xi’an, en Chine.) La Chine ! Oui, la Ville de Québec a ses entrées très officielles en Chine. Celui qui irait en Chine, en février 2022, en visitant officiellement à la fois la ville hôtesse des JO d’hiver, Pékin, et surtout Xi’an, sa ville jumelle depuis 2001 (y souligner et faire le nécessaire bilan de 20 ans de liens), aurait notre vote. Car le minimum, envers le défi chinois, c’est de maintenir le dialogue. Ne pas couper nos liens. La Ville de Québec en a un privilégié, elle peut en faire une force pour le Québec, pour le Canada, pour la paix dans le monde. Vision !

Eh allez savoir... il y a peut-être des très intéressants tunneliers en Chine!

Ça, parce que nous croyons au rôle para-diplomatique que peut jouer une ville et tous ses élus. Particulièrement face aux enjeux environnementaux, si criants actuellement. Aucun élu municipal du Québec ne pourra aller faire son travail à Glasgow à cause des aléas du calendrier. Il faudra faire du rattrapage ensuite. Les Trudeau, Freeland, Guilbeault fédéraux, tout comme l’équipe Legault au gouvernement à Québec, seront loin d’êtres les seuls à devoir agir en politiciens responsables et éclairés pour répondes aux défis à venir.

PERTINENT ET COMPÉTENCE

À ce titre, soulignons sans conteste la naissance d’un parti « vert » Transition Québec, avec sa leader Jackie Smith, qui a significativement et avec compétence enrichi le débat de la campagne électorale. Si elle, et son parti, sont partis de très loin et que beaucoup doute de sa possibilité d’accéder à la mairie, à une semaine du vote personne ne doute dorénavant de sa valeur ajoutée et de la pertinence de sa présence au conseil. Si, pour la cheffe, les citoyens lui refusent la mairie (bien qu’il n’y aurait rien de gênant à l’y voir) le système des colistiers saura probablement – et justement – lui permettre de continuer son action en politique active à Québec.

La même chose pouvant être dite pour tous les autres candidats (Jean-François Gosselin, Jean Rousseau et Bruno Marchand). Sauf Marie-Josée Savard, qui elle a préféré jouer le tout ou rien. Elle veut la mairie, autrement elle retourne à ses affaires comme propriétaire restauratrice. Ne les voudrions-nous pas tous au Conseil de ville ? Alors merci au mécanisme du colistier. Saine innovation, au net profit de la santé de la démocratie. Mais un seul pourra être à la tête de la ville.

UN VOTE CAPITAL

Les évènements-débats suivant sont les principaux que nous avons pris en compte pour les départager et nous faire une idée, pour décider pour qui aller voter: en présentiel celui sur l’environnement au Musée de la civilisation du Québec ; celui organisé le lendemain pour les journalistes par la FPJQ à l’ÉNAP ; celui de la Société Radio-Canada au Palais Montcalm ; nous avons écouté en début de campagne celui télédiffusé de TVA et, en différé, celui du 13 octobre de la Corporation des parcs industriels du Québec, n’impliquant malheureusement que le trio Gosselin-Marchand-Savard : « les trois principaux candidats » selon l’opinion des organisateurs. À chaque fois, nous avons fait un effort de classement : gagnants-perdants (1-2-3-4-5).

Si un métro peut faire un maire, alors pourquoi pas! Québec a le droit de voir grand. Les Québécois ont le droit de vouloir se payer un métro dans leur capitale. Mais il ne faudrait pas que seulement ça fasse un maire. Heureusement, monsieur Gosselin, politicien expérimenté et sérieux, bien qu’il joue au maximum sa carte d’un vote de style référendaire sur l’enjeu métro-tramway, ne déshonorerait pas Québec. Il a ce qu’il faut pour faire le job, sans aucune crainte. Même chose pour Jean Rousseau. Même chose, avec ici la réserve du défi de nouveau venu qu’il était, pour Bruno Marchand qui partait avec un déficit de visibilité publique, mais qui offre une personnalité de plus en plus appréciée, attachante, voire gagnante. Chose assurée : chacun avec son style, aucun n’impose de trait déclassant. Québec saura très bien vivre les quatre prochaines années avec un ou l’autre de ces trois politiciens.

Le critère du changement doit s’imposer en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental.

Partie favorite avec d’initiaux sondages, puis très – trop ? – bien poussée par son maire-sortant tentant de se faire faiseur de « dauphine », après 14 ans d’administration de cette équipe, le critère du changement devait être imposé en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental. D’autant plus que la candidate soigneusement choisie par le maire sortant n’a au final pas démontré, au fil de la présente campagne et hors de tout doute, les qualités de leadership attendues. Puis, malheureusement pour elle, les alternatives sont toutes pertinentes. Il y a quatre autres choix valables disponibles. Si madame Savard se faufilait entre ses quatre principaux adversaires – tous dignes de prétendre au job à la mairie comme elle – Québec aura alors une gestionnaire tout à fait apte à continuer rond-rond aux affaires, qui était une bonne fidèle adjointe de son « Monsieur le Maire ». Mais les citoyens de Québec s’ennuieront probablement très vite, privés d’avoir à la tête de leur ville une personnalité forte, leader, inspirante et rayonnante, voire singulière. Politicienne fabriquée (c’est un recruteur qui alla la chercher d’abord derrière le comptoir de son café à Place-Québec pour l’élection de 2009 ; puis son mentor en personne la convaincra de revenir en politique pour celle de 2017, puis s’invita à l’été 2020 chez-elle pour en faire son actuelle « dauphine »), la principale intéressée, le jour de la grande annonce, révéla d’ailleurs très candidement son principal handicap : « Je n’aurais jamais pensé faire un mandat sans vous ».

Tout ceci étant dit : l’occupant du bureau de la mairie se doit-il d’être fonctionnel à converser en anglais ? C’est préférable, selon nous. Quatre des candidats n’ont clairement pas de souci à cet égard, une candidate oui. Nous croyons que cet aspect doit être su et considéré par les électeurs.

Qui gagnera la mairie de Montréal?

Nous avons couvert le débat Valérie Plante-Denis Coderre organisé par le CORIM sur la thématique des enjeux internationaux pour la métropole du Québec.
Lire:
COP26 : Legault ou Trudeau, qui représentera vraiment le Canada à Glasgow? – Cyberjournal Commerce Monde


Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).

N.B. : Sachez que de notre côté nous allons voter le 31 octobre, devant quitter le pays le 5 novembre pour aller couvrir sur place la seconde semaine et la clôture de la COP26.

Daniel Allard
Comité de l’éditorial du Cyberjournal CommerceMonde.com
Éditeur de LiNNOVarium.com

ÉDITORIAL (04) : Les mains tendues du Canada : les chefs de parti aiment-ils aussi Haïti ?

(8 sept 2021) Plus la décennie 2020 défile et plus le Canada sent la fumée, voire le brûlé. Sa province la plus occidentale, la Colombie-Britannique, fut carrément en feu avec des températures records en juin 2021, frisant les 50 degrés Celsius. Les incendies de forêt dévastateurs qui en découlèrent, conduisant même à la disparition quasi-totale d’une ville de quelque 2 500 habitants – Lytton – ; non sans avoir entendu le coroner en chef de ladite province déclarer que 719 décès soudains et inattendus y avaient été signalés pendant cette vague de chaleur historique pour une période de sept jours seulement. Résultat : 2–0 dans le combat ClimatCanada ! Tout ça, à quelques jours de sa fête nationale du 1er juillet, jour déjà endeuillé par la nième intensification de l’enjeu Premières Nations. Enjeu, lui, à nouveau exacerbé par trois identifications rapprochées – et il y en aura bien d’autres… ce n’est que le début ! – de déjà trop de sépultures égarées d’enfants autochtones ayant vécu la face malheureuse, jusqu’à l’indigne pour trop, du système des pensionnats d’une période de l’histoire canadienne que tous souhaiteraient aujourd’hui ne pas voir dans le livre de son histoire comme pays. Si seulement les mains tendues du pouvoir politique au Canada n’en avaient pas déjà plein les bras…

Lorsqu’il a accueilli le G7 dans Charlevoix, au Québec, en juin 2018, le premier ministre Justin Trudeau avait une analyse juste et pertinente des grands défis de son pays et du reste du monde. Il avait fait ses devoirs avant d’y accueillir le grand monde, avec les Merkel, Johnson, Macron et Trump en tête. Un document d’analyse et de travail qu’il avait mis sur la table concernait toute la question des écarts de richesse et de la lente disparition des classes moyennes dans les économies les plus développées de la planète depuis une, voire deux décennies, avec l’importance de s’attaquer à ce constat. Et il était à même de démontrer que le Canada savait être un bon élève en la matière face à ses invités. Puis sa volonté de lutter contre la pollution de l’Océan mondial en s’attaquant aux plastiques l’envahissant était aussi honorable. Mais depuis que le président Trump quitta précipitamment, voire cavalièrement, ce damné G7 de Charlevoix, puis le rabroua tout en faisant sa route à lui vers son 1er tête-à-tête avec le leader de la Corée du Nord, on dirait qu’un mauvais sort a poursuivi Justin Trudeau, voire toute la politique, nationale comme étrangère, du pays.

Rendu en février 2020, alors que sa propre épouse devait se soigner parmi les premières victimes de la COVID-19, et lui-même conséquemment se mettre en isolement, il dû gérer péniblement la crise nationale que provoqua l’intervention d’une frange de la Premières Nations Wet-Su-Etin. Parce que celle-ci tenta de bloquer la construction d’un pipeline de ce côté-là du pays ; non sans provoquer un arrêt quasi complet du transport ferroviaire, pendant plusieurs semaines, dans tout le pays, par cause de solidarité entre Autochtones face au déjà dit enjeu Premières Nations.

Puisque depuis toujours, tout ce qui traîne se salit, et n’ayant éteint que de manière cosmétique le gros du feu face à cet enjeu fondamentale pour le Canada, il ne fallait pas se surprendre que l’affaire rebondisse à nouveau un été plus tard. Même si le Rapport d’une commission d’enquête sur les pensionnats autochtones qui avait été rendu publique en 2015 annonçait totalement ce qui est devenue une « crise nationale » et finalement un deuil, voire espérons-le maintenant, un cheminement véritable et sincère vers la grande réconciliation et ensuite un Nouveau-Canada (voir notre édito 01) !

Puis après ce dur hiver 2020, le Canada aura eu aussi un chaud été, empêtré dans l’affaire We Charity. Une autre néfaste crise de leadership et de gouvernance que le premier ministre canadien dû payer, celle-là avec la tête de son ministre des Finances. Momentanément sorti d’affaire, il aura la chance de se refaire une santé – physique et politique – avant d’affronter le cœur de la tempête pandémique avec l’enjeu de trouver des vaccins pour tous, mais encore ici pour devoir piteusement recourir au système COVAX pour s’approvisionner en vaccins et sauver la face aux yeux de sa propre population. Mais certainement pas aux yeux du reste du monde ! Et privé de chef d’État en titre depuis l’autre crise de gouvernance provoquée par l’ex-gouverneure générale Julie Payette qui dû démissionner début 2021 (une personnalité forte et célèbre que Justin Trudeau avait personnellement tenue à mettre à cette fonction), l’annonce du 6 juillet de la nomination de Mary Simon à cette haute fonction avait le potentiel de se révéler un « game changeur » dont a besoin Justin Trudeau pour réellement faire l’histoire avec un grand H. Le choix de cette femme née à la fin des années 1940 et qui a grandi au Nunavik (le grand nord du Québec) avec sa mère Inuit et son père anglo-québécois, donc une femme métis, quasi unanimement acclamé, fut un très gros coup pour lui. D’ailleurs, il ne mis pas long à le mettre hautement en valeur en lui rendant visite, presque aussitôt installée, pour lui demander de dissoudre le Parlement et de déclencher des élections pour le 20 septembre 2021. Nous en sommes là ! Le Canada en est là : 37 jours d’une campagne électorale en cours…

AUX URNES LE 20 SEPTEMBRE 2021

Non seulement des forêts brûlent encore dans l’ouest du pays ; après trop d’églises aussi… alors que la rancœur des Premières Nations reste profonde, et qu’hier encore ce sont des livres d’une bibliothèque en Ontario qui goûtèrent à la vindicte, par le feu et le symbolisme, pour tenter d’apaiser le malaise. Alors soulignons que madame Simon fut non seulement une canadienne fière et accomplie, à titre de journaliste à l’emploi de la société d’État CBC et ensuite ambassadrice du Canada en poste à Copenhague (et donc avec notamment le Groenland et des institutions internationales telles que le Conseil de l’Arctique parmi ses responsabilités). Et que devenue gouverneure générale, elle vient de se faire confier un mandat gonflé de charges émotives et symboliques à un moment charnière de la jeune histoire du Canada à titre de pays pleinement souverain. Puis tant qu’à contribuer à refaire le Canada sur de meilleures bases, en tout respect de toutes ses parties prenantes et constituantes, n’eut été de la COVID-19 persistante, nous lui aurions souhaitée un stage d’apprentissage de la langue de Molière en chaude terre des Caraïbes. Parce que de retour pour un discours du trône, qu’elle devra obligatoirement lire dans les deux langues officielles du Canada, elle en aurait peut-être rapportée de stimulantes idées novatrices, à partager avec tous les chefs des partis politiques actifs au Parlement renouvelé ? Comme par exemple – puisque l’Afghanistan c’est fini ! – ceci:

Ce Canada de demain, en plus d’enfin tendre véritablement la main à ses Premières Nations, et s’il offrait aussi aux Haïtiens de faire partie à part entière de l’aventure canadienne ? 25 000 Afghans chanceux deviendront prochainement, aussi, de nouveaux Canadiens. Bravo ! Ne sont-ils pas déjà des centaines de milliers à êtres déjà Canadiens et Haïtiens ? Terre-Neuve, une autre île, est devenue canadienne en 1949. Haïti, devenant une espèce d’Alaska du sud pour le Canada, ne ferait certainement pas pire que son voisin du sud pour ce territoire du Nord. Et pas question ici d’acheter un territoire. Haïti est certes un fier pays souverain, mais dans quel état ? L’associer… l’inclure dignement au Canada peut sembler faire « néo-colonialiste » aux yeux de certain. Mais en 2021 l’humanité n’est-elle pas déjà ailleurs ?

La solidarité mondiale, il ne faut pas qu’en rêver abstraitement. Commençons alors juste par en débattre de cette idée, car une telle aventure haïtienne pour le Canada serait, ici, du calibre de l’historique et courageuse décision des Allemands de la RFA de tendre la main à leurs frères et sœurs d’Allemagne de l’Est, à la suite des bouleversements politiques de 1989.

« Si son actuel premier ministre Justin Trudeau aime encore ce pays, son pays, et par ailleurs son père, il doit se sacrifier et démissionner, immédiatement, pour détendre, délier et permettre de solutionner la crise actuelle de gouvernance que le Canada traverse, avec ce que les historiens nommeront probablement l’affaire des trains bloqués et du pipeline mal aimé », écrivions-nous aussi en février 2020.

Proposant que monsieur Trudeau se devait de le faire s’il voulait réussir le Canada 2.0, le prochain Canada, le New/Nouveau Canada… qui sera à l’évidence multi-couleur et multicolores de peaux comme de cultures, et surtout un bel exemple, voire exemplaire, pour la suite de l’humanité, cette humanité de bientôt 8 milliards de personnes en route vers son meilleur avenir possible. Si possible ? Sauver le pays et le monde des dérèglements climatiques Sauver son pays du déshonneur apporté par le traitement fait aux Autochtones. Réussir son «Canada in back again». Bref, être un grand leader politique…

Go Canada Go ! Go Habs go ! La coupe des peuples du monde entier en main, pour un meilleur demain pour tous… Voilà votre chance, M. Trudeau. Les autres chefs ne vous en donneront pas de facile. Une campagne électorale, c’est un sport extrême.

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N.B.: Les 8 (en langue française à 20 h 00 HNE) et 9 (en anglais à 21 h 00 HNE) septembre, tous les Canadiens seront attentifs, alors que les chefs des cinq principaux partis politiques fédéraux du pays participeront aux deux principaux débats de la campagne électorales 2021.

(Crédit photo de la une: la photo officielle du G7 de Charlevoix de juin 2018 au Canada.)

Éditorial (03) : Quand le monde « Trumpblera »…

C’est une des belles citations garnissant les bons livres d’histoire: « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » (titre d’un essai du Français Alain Peyrefitte paru en 1973 et vendu à des centaines de milliers d’exemplaires juste pour l’édition française). Il est bon aussi de rappeler que le titre de cet ouvrage, fondamental pour qui s’intéresse aux rapports contemporains entre le monde de l’Occident et celui de l’Orient, s’inspirait déjà d’une phrase attribuée à Napoléon Ier: « Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera le monde entier tremblera ». (1) Eh bien, Chine ou pas, dans les prochains jours, et probablement plusieurs autres encore des années à venir, le monde « TRUMPBLERA »!

Prochainement, dans un cinéma près de chez vous ou quelque part d’autre, sur notre de plus en plus petite planète, on tentera de vous confirmer qui dirigera, du plus noble et puissant des sièges électifs du monde, l’humanité squattant la planète Terre.

Un locataire à la Maison-Blanche voudrait bien tenter d’y rester pour facilement un autre mandat de quatre années, voire plus, voire la fin de son temps (s’il se sent à cet égard véritablement inspiré des derniers abus dynastiques en la matière réussis à Pékin et à Moscou). Car lui aussi s’est élevé jusqu’à la tête de son pays en véritable missionnaire. Il faut ici écouter à nouveau son discours d’acceptation de janvier 2017 : toute la classe politique politicienne washingtonnienne n’avait qu’à bien se tenir! « We the people » avait besoin de retrouver SA place à Washington, dans cette capitale des USA – et du monde – où trop de choses ne tournaient vraiment plus assez rond. Donald Trump arrivait avec rien de moins que cette mission.

Gagnera-t-il? Perdra-t-il son pari du 3 novembre 2020?

Ce n’est finalement pas si important. Car quatre, huit ou plus d’années Trump à la tête des États-Unis d’Amérique ne feraient pas si grande différence. Tout simplement parce qu’il a déjà gagné d’y avoir accédé.

Parce qu’il a déjà gagné d’y avoir accédé.

Il a défoncé le toit de verre de la maison-mère de l’idéal démocratique.

Il a fait la preuve – presque par l’absurde, pourraient dire ses pires détracteurs – qu’il y a quelque chose de brisée, qui ne fonctionne plus, dans le système de la plus vieille démocratie du monde moderne.

1787-2020! Oui, c’est bien quatre siècles qui sont inclus dans ce continuum. La plus puissante nation du monde se gouverne avec une constitution plus que bicentenaire, et surtout n’ayant profitée que de quelques amendements, eux datant essentiellement des années 1800 ou 1900 dans les meilleures cas. Et les derniers ajustements de la « Loi suprême du pays » initialement acceptée le 17 septembre 1787, le furent pour des amendements mineurs. Le pays continue pourtant d’afficher haut la plus vieille constitution toujours en usage. Ce qui, tout en étant un légitime élément de fierté, est peut-être en même temps un fondement du problème états-unien d’aujourd’hui.

Le bipartisme (de fait), à la sauce états-unienne, a donné, au fil du temps, un système qui n’offre pas un large choix et une suffisamment saine alternance des options démocratiquement disponibles à l’électeur souhaitant voter. C’est rouge ou bleu, et au final jamais dans la nuance. Un choix extrême, certes à la suite d’un complexe long processus de primaires pour la sélection de chacun des deux candidats concernant les deux principaux partis en liste. Mais c’est  l’un ou l’autre, et rien d’autre en même temps, ce depuis deux siècles et demi.

LE PRIX À PAYER

L’homme qu’est le président Donald J. Trump en 2020 est le fruit d’une très longue évolution; comme sont pays. Business man avant tout, il faut d’abord le voir ayant voulu influencer les politiciens avant de le devenir lui-même. Ne voyant pas son pays évoluer dans le sens qu’il souhaitait, c’est donc ce pays qui l’a tiré vers la scène de la politique active. Ne trouvant pas l’homme ou la femme de la situation à soutenir, il décida finalement de le devenir lui-même. La science politique ne nous apprend-t-elle pas que les peuples ont les politiciens qu’ils méritent. Voila, nous y voila, quatre ans plus tard.

Malheureusement, fort malheureusement, Trump se sera accordé le droit de beaucoup user de mentir pour attraper à nouveau ledit mandat suprême. Mentir étant presque devenu un mantra pour lui. Triste monde; triste démocratie, ainsi mise en péril. Alors heureusement que ce sont encore plus les actes que les mots qui causent l’engagement des choses, et qui ont réelles conséquences. Il parle beaucoup, il est fluide, il est tweetant, as tweeter, théâtrale, télégénique… le président. Beaucoup plus que la moyenne des politiciens, il sait causer aux foules, ainsi qu’aux nouvelles grandes audiences réseaux-sociétales trop facilement manipulables. Comme un as d’Hollywood, il leur a dit souvent ce qu’elles avaient besoin d’entendre. Ou ce que lui, comme Hollywood, VEUT qu’elles entendent.

Après avoir défoncé le toit de verre de la maison-mère de l’idéal démocratique, il est peut-être en train de dénaturer celui du noble rêve américain, tout comme de l’idéalisme de la libre entreprise et de la liberté d’expression (celle de la presse incluse).

Si une bonne nouvelle est déjà acquise dans les résultats que nous attendrons tous trop longtemps en cette journée du 3 novembre 2020, c’est bien que le sain critère d’un haut taux de participation, en matière d’exercice de son droit de vote, est un acquis cette année. Voter : trop ne le faisaient plus, ou ne le faisaient pas. À ce titre, la démocratie américaine est peut-être déjà en train de vivre le début d’une mutation, d’un grand changement. L’amorçage d’une grande mise à  jour du système.

De ce que toute la démocratie mondiale a besoin, d’ailleurs.

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(1) À souligner ici que pour le sinologue Lucien Bianc, M. Peyrefitte considérait que « la démocratie n’était pas faite pour les Chinois (…) ».

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ÉDITORIAL (02) : LE CANADA ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ; L’ONU, SON CONSEIL DE SÉCURITÉ ET SON AVENIR

(1er juin 2020, révisé 12-06-2020) En ce mois débutant Justin Trudeau, le premier ministre du Canada, veut toujours pour son pays un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et nous verrons le fruit de ses efforts le 17 juin 2020… si le vote n’est pas retardé. Et ça, alors que dans la fraîcheur et l’ombre des murs du siège onusien à New-York, Washington et Beijing s’opposent, voire carrément se confrontent, eux membres permanents au sein du même dit Conseil de sécurité, en y bloquant depuis des semaines une « Résolution COVID ». Ici pour un texte de mots, sans grands maux, qui ne ferait au pire que du bien à l’humanité et notamment à sa santé mentale. Que pourrait-il se passer d’ici le fameux vote ? Que devrait-il se passer ?

L’ONU était justement aux lèvres de la conseillère scientifique en chef du Canada, récemment, à une illustre tribune. Madame Nemer veut renouveler le genre, voire répéter l’histoire, en donnant au monde, après des Casques bleus (1), des Scientifiques dorés… des chercheurs en partage… au plus grand profit de la solidarité humaine:

« Je veux faire du Canada un partenaire scientifique de choix pour la recherche scientifique mondiale (…) être vu comme des leaders, de par notre diplomatie, comme ce fut la cas avec les Casques bleus (…) Parce que la science ouverte a le pouvoir de changer la vie à l’échelle locale, mais aussi mondiale », expliqua pleine d’enthousiasme une Mona Nemer rayonnante dans son alma mater montréalais.

Il fallait l’entendre, avec son collègue, mentor et ami, Rémi Quirion – lui scientifique en chef du Québec depuis presque 10 ans et modèle du genre – le 28 février 2020, devant un parterre d’environ 160 personnes réunies par le CORIM, le Conseil des relations internationales de Montréal, dans l’agréable Sofitel-Montréal, alors que les grands hôtels recevaient encore des assemblées, mais quelques jours à peine avant que l’Occident ne bascule, à son tour, dans le monde de la COVID-19. Mona Nemer et Rémi Quirion parlèrent alors, malheureusement, devant bien peu de politiciens et de journalistes, eux tous trop affairés ailleurs…

Alors qu’effectivement une pandémie couvait, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) était à quelques jours de la rendre officielle, et incidemment changer le monde, en une seule annonce, en un court avis, une déclaration choc : le stade de l’urgence sanitaire internationale n’était plus. Et que nous passâmes officiellement, le monde entier, au statut suprême de la pandémie. Sorte d’Apocalypse!

Alors oui, incidemment, que l’humanité entière, et ses gouvernements, étaient véritablement pendus aux lèvres de ce directeur de l’OMS et de son conseil scientifique, quels jeux politiques s’y sont-ils joués et est-ce acceptable ? Politique versus santé publique : certes un débat à finir. Car le Politique, ce n’est pas la politique. Et vite de la science politique au secours, des sciences politiques… avec toutes les sciences sociales et humaines en renfort, puisque l’humanité va très mal en ce moment.

Alors qu’on voit, par exemple, un peuple québécois entier devant passer au masque – au « (…) port du couvre-visage fortement recommandé » – comme le lui a dit son premier ministre… avec deux mois de retard !

Évitons les mascarades, toutes les mascarades, et ne nous masquons pas de la triste réalité. Évitons la panique, la manipulation, la culture de la peur, jusqu’à la peur d’avoir peur, de tout, comme les fausses solutions. Et réfléchissons un peu.

Que devrait-il se passer ?

La pandémie de la COVID-19 provoque un moment d’une rare incidence dans l’histoire de l’humanité, d’un calibre comparable à la 1ère et à la 2e Grande guerre mondiale, destructions d’infrastructures en moins. Quant au nombre de morts on verra bien… Des moments qui justement changèrent le monde, en tout cas sa gouvernance : création de la Société des Nations (SdN) et ensuite passage de la SdN à l’ONU

Alors soyons conséquent et ajustons, nous aussi, notre monde de 2020. Qui est bien loin de ceux de 1918 et de 1945, ou de 1914 et 1939…

Donc :

1.        Que l’Europe – la communautaire, cette Union Européenne – se ressaisisse (en tout ET en partie) et prenne justement cette balle au bond en forçant la Chine à accepter l’Inde et en forçant les USA à accepter le Brésil… et il ne devrait pas trop être difficile de convenir d’en d’ajouter deux ou trois d’Afrique, pour passer à une autre étape de la gouvernance mondiale, avec un Conseil de sécurité à 10 pays permanents, voire débarrassés des droits de veto (soyons totalement idéaliste), et dit Conseil encore équilibré et bonifié avec 5, ou même toujours 10, membres roulants.

2.        Et souhaitons que Justin Trudeau y gagne justement son siège, au nom de tous les Canadiens, au nom du Canada entier, avec un tel discours, une telle stratégie, une telle diplomatie, ouvertement.

Une semaine avant la scientifique en chef du Canada, c’était au chef de la diplomatie canadien de parler à la tribune du CORIM. Là, devant le tout-Montréal… Nous y croisâmes les Michel Audet, Gilles Rémillard, Pierre Boulanger… etc. C’était, plus grandement oblige, à la plus vaste des salles de la vénérable Place Bonaventure, devant proche d’un mille convives et cette fois de toutes les cameras médiatiques de la métropole du Québec et de bien d’autres du pays entier.

Ce 21 février là, l’encore que tout récemment (depuis le 20 novembre 2019) ministre des Affaires étrangères du Canada, François-Philippe Champagne, n’annonça rien de publiable digne d’une nouvelle, juste la liste de ses priorités :

·          Chine-Japon (crise covidienne arrivant) ;

·          Iran-Ukraine (crise des boites noires d’un écrasement d’avion se poursuivant) ;

·          Climat (crise du dérèglement climatique se développant sans cesse; « crise existentielle de notre époque », selon ses propres mots) ;

·          (ah oui, j’oubliais….) qu’en 4e point il ajouta, enfin, la nécessaire relation du Canada avec son gigantesque voisin du sud, les USA.

En point de presse, ensuite, devant une ligne Maginot d’une bonne quinzaine de journalistes encore au front, il fut évidemment bombardé de questions sur les croisiéristes Canadiens prisonniers des bateaux COVID, et conséquemment sur les efforts à investir pour les rapatriements, et aussi sur l’enjeu des frontières en ce début de crise sanitaire, pas encore réellement mondiale. Rien d’autre, sinon notre question à nous (le Cyberjournal) sur l’enjeu de l’eau et de sa gouvernance au niveau mondial. A-t-il une opinion, lui, personnellement? Question qui, bien que mise en contexte avec l’audace dont il venait de parler devant son audience, le surpris un peu…

Sa réponse, ici, coula doucement, et lentement, à la fin que laconiquement, un peu comme ladite eau sur le dos d’un canard. En résumé : « Le Canada, qui a une grande compétence en la matière, se fera un devoir de contribuer à tout effort nécessaire et qu’il pourra apporter son expertise face aux enjeux de la gouvernance mondiale de l’eau».

Le ministre Champagne fera aussi un lien entre l’enjeu de l’eau et « les changements climatiques« . Mais pas grand trace de l’audace, plus de trace de ce «  (…) Canada, pays qui se doit d’être ambitieux« .

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ONU, gouvernance mondiale ; eau, gouvernance mondiale ; Conseil de sécurité, Canada, gouvernance mondiale ; COVID-19, lutte sanitaire, vaccins, recherche et solidarité mondiale ; Casques bleus inspirants pour la promotion de Scientifiques ouverts mondialement et solidaires… en débutant par ceux du Canada

Nous pouvions rentrer à Québec, deux fois plutôt qu’une, avec la tête en ébullition et content d’écrire de bons papiers.

C’est ici que nous vous en faisons partage.

En ce 6e mois de 2020 qui nait aujourd’hui même, en ce lundi 1er juin, alors que c’est toute la diplomatie canadienne qui entre dans son blitz final pour gagner le fameux vote du 17.

Dans moins de trois semaines encore et les jeux seront faits.

Le 28 mai, jeudi dernier, Justin Trudeau jouait d’ailleurs fort sa carte du multilatéralisme, en grand leader, au côté de son vis-à-vis de la Jamaïque, de même qu’avec la participation du secrétaire général de l’ONU, dans sa convocation de toute la communauté internationale face aux dangers de l’appauvrissement des pays déjà les plus pauvres de la planète. Bien que les plus grands – USA, Chine et Russie – auront boudé ce geste, le Canada restant bien dans son rôle d’ainsi pousser à l’épaule du multilatéralisme dans ce monde complexe et trop compliqué de presque 200 États souverains.

Alors finalisons bien l’étape de la réflexion et vite, ensuite, agissons.

Aux enfants de 2021 nous le devons.

(1) Les Casques bleus sont une idée devenue réalité grâce, rappelons-le, au canadien Lester B. Person, pour laquelle il reçu un Prix Nobel de la paix d’ailleurs.

Daniel Allard
Rédacteur-animateur du Comité de l’éditorial et éditeur du Cyberjournal CommerceMonde.com

Éditorial (01) : Si Justin Trudeau aime LE CANADA, son avenir et la Justice, il devrait préparer sa démission

(20-02-2020; révisé 03-03-2020) – Le Canada, pays d’Amérique du Nord et des Amériques, est au bord d’un gouffre comme rarement dans son histoire ; celle écrite depuis 1867, et 1982. Si son actuel premier ministre Justin Trudeau aime encore ce pays, son pays, et par ailleurs son père, il doit se sacrifier et démissionner, en organisant l’après-lui, pour détendre, délier et permettre de solutionner la crise actuelle de gouvernance que le Canada traverse, avec ce que les historiens nommeront probablement la triste affaire des trains bloqués et du pipeline mal aimé. Il faut ici bien comprendre qu’il s’agit de ce Canada des blancs, blancs de toutes les teintes, et de ce Kanada venu desdites Premières Nations. Et M. Trudeau doit faire ce geste, d’éclat, fort, symbolique, et refondateur, s’il veut réussir le Canada 2.0, le prochain-Canada, le New/Nouveau Canada… Un pays qui sera à l’évidence multi-couleurs et multicolores, de peaux comme de cultures, et surtout un bel exemple, voire exemplaire, pour la suite de l’humanité. Cette humanité qui, avec bientôt huit (8) milliards de personnes – et en route vers les 9, 10, voire 11 milliards avant qu’un plafonnement espéré atténue les pressions – reste toujours en quête du meilleur avenir possible pour tous et toutes.

Sauver son pays et le monde des dérèglements climatiques, sauver son pays du déshonneur apporté par le traitement fait aux autochtones depuis trop longtemps – ces premiers occupants sapiens sapiens -, réussir son « Canada in back again… »; bref, être un grand leader politique… un véritable chef d’État, nous n’avons eu droit qu’à des paroles, et des paroles encore de ce premier ministre canadien. Et encore des paroles, trop que de paroles, depuis ces dernières semaines; dans ce Canada devenu dérouté, avec ses Canadiens, pour cause, de plus en plus nerveux. Rien d’autre M. Trudeau.

L’évidence devient alors implacable et appelle au courage: ayant perdu toute crédibilité; nettement montré au fil de trop de jours son incapacité de leadership en situation de crise aigu; cependant capable de prendre conscience de l’enjeu et d’une voie de réparation s’il sait gérer sa sortie en geste fort et symbolique – possiblement refondateur -, bref en offrant un bon  »après-lui », à défaut de réussir son « pendant-moi », sa parole ne valant plus le poids nécessaire à une bonne suite des choses, Justin Trudeau doit sereinement préparer sa démission, déposer son flambeau, d’une manière ordonnée et exempte de plus de crise au sein du gouvernement, et passer le bâton de parole au suivant.

Et en mai-juin-juillet, alors qu’il regardera ses premiers mois de l’année 2020, de sa calme cabane au Canada, en ramant sagement dans ses rivières préférées, libre et libéré de sa selfi-suffisance (ou ego-portraitisme), voire de la selficisation de notre civilisation et d’une dangereuse culture du « MOI », M. Trudeau se dira qu’il mérite maintenant un siège au Conseil de sécurité de l’ONU à titre personnel, voire très honoraire. Puis, il pensera du coup, entre deux coups de rames, que son père encore très fier de lui. Et son MOI – comme celui de son papa – ayant atteint son zénith de son vivant, il se dira pouvoir aspirer à sa fin sur Terre en toute sérénité, et paix. Mission accomplie. Lui sera à nouveau heureux, le Canada sauvé par une projection d’avenir plus radieux.

Daniel Allard
Rédacteur-animateur du Comité de l’éditorial et éditeur du Cyberjournal CommerceMonde.com