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« L’écologie de marché » vingt-cinq ans plus tard

Avec son ouvrage « L’écologie de marché – ou l’économie quand tout le monde gagne! Enquêtes et propositions », l’auteur Paul Hawken avait pressenti la nécessité de l’économie circulaire bien avant que l’actualité du XXIe siècle ne s’empare de ce concept. C’est en 1993 que la version originale anglaise fut publiée : « The ecology of commerce ». Force est de constater que si vingt-cinq années ont passé, la lecture de cet essai est terriblement d’actualité. Terriblement, comme dramatiquement, si vous avez les risques du dérèglement du climat de la Terre en tête. Car l’humanité ne semble toujours pas apprendre avec le bon rythme la nécessité du changement et de son adaptation. Sinon…

UNE OEUVRE PHARE

Tout le premier chapitre du livre est un petit bijou de lucidité.

« Comment l’économie elle-même pourrait survivre à une perpétuelle dégradation des systèmes vivants au plan mondial? » Hawken, dès le début des années 1990, savait déjà se poser la bonne question…

Continuant ainsi son constat : « Où est la logique à continuer d’extraire des ressources de plus en plus rares pour constituer un capital qui finance toujours plus la consommation qui, elle-même, demande une toujours plus grande exploitation de ces ressources? Comment imaginer un futur quand le système commercial serait en conflit avec tout ce que la nature nous apprend? »

Face au « déclin fondamental » que nous ne faisons que commencer à comprendre des écosystèmes biologiques terrestres « (…) le recyclage des canettes en aluminium à la cafétéria ou les cérémonie de plantation d’arbres semblent aussi efficaces que l’aurait été l’écopage du Titanic avec des cuillères à café », observa-t-il sans complaisance. De bonnes idées certes, mais « cruellement inadéquates ».

Reconnaissant que pendant des siècles le commerce « a pu se déclarer être la clé pour délivrer les richesses cachées de la création et les distribuer aux masses », sa lecture du monde moderne refuse de rêver en couleur : « Mais maintenant, au lieu de distribuer la richesse présente, nous sommes en train de voler la richesse du future pour enrichir une société qui semble troublée par sa « bonne fortune ». Pendant que le capitalisme démocratique génère toujours une vision optimiste d’abondance pour l’humanité et de ses potentialités, il retient toutes informations qui pourraient permettre de contester cette vision d’un système économique qui s’avère aussi désastreux qu’une guerre. »

« Ayant épuisé les ressources du monde naturel pour satisfaire une courte période de liberté matérielle, il nous faut maintenant rendre, autant qu’il est possible, ces ressources et accepter les limites et la discipline qu’impose notre relation au monde naturel ».

ACCEPTER LES LIMITES ET LA DISCIPLINE
QU’IMPOSE NOTRE RELATION
AU MONDE NATUREL…

Paul Hawken est encore plus provocateur lorsqu’il lance que « les activités et les buts du commerce doivent être jugés, non selon les standards hérités de la culture économique, mais dans la perspective du monde et de la société. »

Et à ses yeux, « il faut un nouveau langage pour le commerce, une nouvelle façon de voir les choses, le commerce faisant partie d’un environnement plus large ».

UN NOUVEAU LANGAGE POUR LE COMMERCE

Dans le langage et la comptabilité de l’économie classique, les ressources n’existent pas tant qu’elles ne sont pas extraites, pompés, coupées; du point de vue biologique, c’est exactement l’inverse.

Juste observateur, Hawken reconnaît donc le piège, l’erreur, du langage commercial qui réduit les transactions du vivant à des coûts et des échanges de valeurs.

Bref, le fait que le commerce ne fasse pas de distinction entre un profit qualitatif et un profit quantitatif devient logiquement suicidaire dans un contexte de raréfaction des ressources de base, et Paul Hawken ose le dénoncer.

Il propose l’économie de la restauration, en opposition avec celle de l’industrialisation qui, elle, ne fait du commerce que pour faire de l’argent. Et dans cette économie réparatrice, « la viabilité est déterminée par la capacité à intégrer ou à reproduire les systèmes cycliques, dans les moyens de production comme de distribution. »

Son analyse de la société occidentale moderne témoigne d’une connaissance fine de ses rouages : « La protection de l’environnement ne doit pas être conduite par des décrets législatifs, des actions altruistes ou caritatives. Tant qu’il en sera ainsi, elle ne sera qu’un décor subordonné à la finance, à la croissance et à la technologie. »

« L’industrie est confrontée à trois problèmes : ce qu’elle prend, ce qu’elle en fait et ce qui en résulte, les trois étant intrinsèquement liés. Premièrement elle prend trop dans l’environnement, ensuite les produits qu’elle génère nécessitent trop d’énergie et sont trop polluants; enfin les méthodes employées et les produits eux-mêmes engendrent des quantités extraordinaires de déchets qui font du tort aux générations présentes et futures de toutes les espèces vivantes. »

Bref, autre belle observation : nous nous appelons consommateur, mais nous ne consommons pas!

Toujours selon l’auteur, la solution à ces trois problèmes réside dans autant de principes qui gouvernent la nature : d’abord un déchet c’est de la nourriture (mieux, dans la nature, un déchet est constamment recyclé pour nourrir d’autres espèces avec un minimum de dépense d’énergie ou d’apports extérieurs); deuxièmement la nature dépend entièrement de l’énergie apportée par le soleil; et en trois, il y a le fait que la nature a besoin de la diversité.

Effectivement, dans le système fermé qu’est la Terre le seul apport externe vient du soleil bien que la nature encourage la différence et meurt du déséquilibre de l’uniformité.

La nature n’est pas produite en masse!

Et un modèle écologique de commerce voudrait que chaque déchet soit totalement valorisé dans le cycle de production afin que tout soit recyclé, réutilisé, récupéré.

LE PROBLÈME DU MARCHÉ

Dans toute son analyse, l’auteur ne manque pas de faire remarquer le principal défaut du marché : « Les marchés qui sont si efficaces pour fixer les prix, n’ont pas les moyens de reconnaître les vrais coûts de production. »

Et à cause de cette faiblesse, le commerce est pris entre les deux contradictions que sont l’objectif de parvenir aux prix les plus bas possibles pour survivre sur le marché et la pression sociale toujours plus forte d’agir de manière responsable devant les contingence de l’environnement.

Résultat : « (…) l’aspect le plus funeste de notre système économique actuel est que le coût de la destruction de la terre est totalement absent des prix pratiqués sur le marché. Une information essentielle et vitale manque donc à tous les niveaux de l’économie. »

Une « omission » permettant selon Hawken au capitalisme de durer « plus qu’il ne devrait » et « empêche l’apparition de l’économie réparatrice ».

Son livre cite notamment une donnée stupéfiante se rapportant à l’automobile. Car il y rappelle que Ivan Illich a déjà démontré que l’Américain moyen est occupé par sa voiture 600 heures par an, en devant travailler pour l’acquérir, en plus de la conduire et de devoir l’entretenir et la faire réparer. Or, si l’on divise le nombre de kilomètres effectués dans l’année par le nombre d’heures prises par la machine, on obtient que l’automobile roule à une vitesse moyenne de 8 km/h!

Il fait aussi remarquer que l’humain se développe depuis une attitude de recherche de gratification égoïste jusqu’à certain degré d’éveil moral. Nous nous sommes convaincus longtemps que les forces qui régissent l’économie ne peuvent que détruire et exploiter. Mais une écologie de marché, ce n’est pas inhérent à la nature du commerce ou du libre-échange. « On peut faire autrement »!

S’INSPIRER DE LA NATURE

Et, en faisant référence à la nature, il fait remarquer que rien ne peut produire plus avec si peu : « Tous les systèmes industriels deviennent ridicules si l’on compare leur efficacité à celle des systèmes naturels de production (…) Sachant cela, l’évidence désigne la nature comme l’exemple type de ce que doit être une forme plus évoluée d’économie. »

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Si des sceptiques arguent que nos sociétés n’ont pas assez de ressources financières pour relever les défis du développement durable et d’une écologie de marché, il rappelle que le duel USAURSS engouffra pas moins de 10 000 milliards de $ pour la Guerre Froide : « Assez d’argent pour remplacer toutes les infrastructures du monde, toutes les écoles, tous les hôpitaux, les routes, et tous les immeubles. »

Investir autant pour battre un mouvement politique! Et « dire maintenant que nous n’avons pas les ressources pour mettre en place une économie réparatrice est plus qu’ironique puisque les menaces auxquelles nous sommes confrontés sont tout à fait réelles tandis que les menaces de l’après-guerre n’étaient que de l’ordre du possible. »

Corriger le marché afin qu’il puisse mieux reconnaître les coûts, tout en continuant à très bien établir le niveau des prix, aurait au surplus un autre avantage formidable : il en résulterait généralement de l’innovation et de la créativité. Car c’est ce qui arrive spontanément si le marché doit répondre à toutes hausses des coûts. Cette pression sur le marché provoque de se casser la tête à mieux s’organiser, à encore mieux faire, à changer les choses pour tenter de regagner de l’efficacité face à la concurrence et protéger ses parts de marché.

C’est parce que la première liberté du marché global est de croître inlassablement et sans se soucier des conséquences sur l’environnement – considérées par les économistes comme des externalités – qu’il faut corriger nos méthodes comptables et de calcul de la rentabilité économique.

« Peut-on imaginer une compétition entre les entreprises qui améliorent les systèmes vivants et culturels? Pouvons-nous concevoir un partenariat économique public-privé qui renverse les tendances afin que le succès économique soit l’équivalent du succès biologique? Je crois que c’est possible », osa répondre Paul Hawken en 1993.

Autre rappel très parlant de l’auteur : « Le gouvernement n’a pas attendu que le marché « s’autorégule » pour abolir l’esclavage pour la simple et bonne raison qu’il ne pouvait pas attendre. »

En 2018, l’humanité ne peut plus attendre face aux constats que dévoile la science face au dérèglement climatique.

Il faut définitivement mieux intégrer les coûts environnementaux dans les prix. Ce que l’économiste anglais Nicolas Pigou prônait déjà en 1920 avec la publication de son ouvrage « The Economics of Welfare ».

Le système commercial des échanges en société doit devenir un chemin de conscience correspondant à une conception écologique du temps qui respecte toutes les interdépendances biologiques. Le commerce doit absolument être capable de fonctionner en soutenant les systèmes vivants. Ultimement, toute la pérennité du système en dépend.

Et soyons clairs : le but d’intégrer les coûts dans les prix n’est pas de voir se construire une autoroute pour les pollueurs; c’est plutôt un chemin pour l’innovation.

Vingt-cinq ans après son livre, Paul Hawken ne serait certes pas satisfait des pas accomplis par l’humanité depuis son essai. Trop de lenteur. Son espoir serait probablement à voir l’économie circulaire prendre forme dans de plus en plus d’endroits du monde.

(À l’initiative du gouvernement du Québec se tiendront Les assises québécoises de l’économie circulaire, à Montréal, le 5 décembre 2018.)

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Greenpeace dénonce les multinationales toujours responsables de déforestation avec l’huile de palme

Dans une nouvelle enquête publiée le 19 septembre 2018, Greenpeace International révèle que des multinationales comme Unilever, Nestlé, Colgate-Palmolive, Mondelez et L’Oréal restent impliquées dans la destruction des forêts tropicales d’Indonésie. Cela « en dépit de leurs engagements ». Greenpeace dénonce également la « déforestation croissante de la province indonésienne de Papouasie, jusque-là épargnée ».

Toujours selon la même enquête, Greenpeace a examiné les activités de 25 producteurs d’huile de palme responsables de déforestation. L’organisation aura ainsi découvert que depuis fin 2015, ces producteurs qui fournissent de l’huile de palme aux multinationales agroalimentaires et cosmétiques ont détruit plus de 130 000 hectares de forêts.

De plus :

  • 40% des zones déforestées (51 600 hectares) se trouvent en Papouasie indonésienne, une des régions du monde les plus riches en biodiversité et qui était jusqu’à récemment préservée de l’industrie de l’huile de palme.
  • 12 grandes marques s’approvisionnent auprès d’au moins 20 de ces producteurs d’huile de palme : Colgate-Palmolive, General Mills, Hershey, Kellogg’s, Kraft Heinz, L’Oréal, Mars, Mondelez, Nestlé, PepsiCo, Reckitt Benckiser et Unilever.

L’enquête de Greenpeace démontre que Wilmar International – qui est le plus gros négociant d’huile de palme au monde et se positionne d’ailleurs comme le principal client de 18 des producteurs étudiés – continu à détruire les forêts tropicales.

Déjà en 2013, Greenpeace dénonçait « les atteintes à l’environnement de Wilmar et de ses fournisseurs ». Plus tard la même année, Wilmar avait adopté une politique « zéro déforestation, zéro destruction des tourbières et zéro exploitation de la main d’œuvre ». Mais l’analyse la plus récente de Greenpeace prouve qu’encore aujourd’hui « Wilmar s’approvisionne en huile de palme produite par des producteurs qui détruisent les forêts tropicales et s’accaparent les terres de communautés locales ».

«Les multinationales des secteurs agroalimentaire et cosmétique comme Unilever, Nestlé, Colgate-Palmolive et Mondelez ont promis à leurs clients qu’elles n’utiliseraient que de l’huile de palme zéro déforestation, mais elles n’ont pas tenu cette promesse. Ces multinationales doivent régler le problème une bonne fois pour toutes en suspendant leurs relations avec l’entreprise Wilmar tant qu’elle ne peut pas prouver que son huile de palme ne contribue pas à la déforestation»,  a expliqué le chargée de campagne Forêt à Greenpeace Indonésie, Kiki Taufik.

Le rapport présente aussi une évaluation complète de la déforestation touchant présentement la Papouasie indonésienne.

« L’industrie de l’huile de palme s’enracine en ce moment en Papouasie et déforeste à un rythme alarmant. Si nous n’arrêtons pas ces producteurs sans scrupules, les magnifiques forêts de Papouasie seront détruites pour de l’huile de palme, à l’instar de celles de Sumatra et de Kalimantan », alerte aussi Kiki Taufik.

Impacts de l’huile de palme sur l’environnement et le climat

Le rapport “Final countdown” complet en anglais est disponible: ici.

Des photos et des vidéos illustrant l’enquête sont disponibles: ici.

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Source de l’image: Greenpeace

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Énergie nucléaire : faut-il en faire une « énergie propre » ?

La révélation d’une concertation loin d’être anodine a été faite récemment* au Danemark par le secrétaire à l’Énergie des États-Unis, Rick Perry, lors du lancement de l’initiative Nuclear Innovation: Clean Energy Future à l’occasion d’une réunion ministérielle tenue à Copenhague : les États-Unis, le Canada et le Japon pilotent actuellement une initiative inédite qui combine les dernières technologies en énergie nucléaire à celles de sources renouvelables comme l’éolien et le solaire. Bref, on tente ouvertement d’intégrer le secteur de l’électricité nucléaire aux énergies renouvelables.

Et l’idée fait mouche, car déjà l’Argentine, les Émirats arabes unis, la Pologne, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Russie ont rejoint cette campagne visant à intégrer l’électricité nucléaire aux énergies renouvelables. D’autres pays ont aussi manifesté de l’intérêt pour cette question.

« Les contributions vitales, quoique sous-estimées, de l’énergie nucléaire à la salubrité de l’air sont renforcées par les innovations constantes », a alors déclaré le secrétaire Rick Perry.

« L’énergie nucléaire a enfin été acceptée sur la scène mondiale comme source d’énergie propre du fait de son intégration aux énergies renouvelables », a déjà proclamé Sarah Lennon, une représentante du département de l’Énergie des États-Unis.

Pour sa part, Hiroko Kikuchi, de l’autorité énergétique du Japon, estime que l’initiative annoncé de Copenhague regroupe « les connaissances du monde entier sur les innovations dans le nucléaire ». Une constatation qui semble aussi avoir l’aval du Canada via Samuelle Menard, qui y représentait Ressources naturelles Canada, et qui se dit elle aussi convaincue du rôle important que l’énergie nucléaire continuera de jouer dans la transition mondiale vers un avenir sobre en carbone.

L’IMPORTANCE DE LA CARTE NUCLÉAIRE

Ceux qui rejettent le nucléaire par principe ne peuvent ignorer qu’encore en 2018, dans le monde, près du tiers de l’électricité produite sans émissions provient de centrales nucléaires. En fait, en date de 2017, le nucléaire produit un bon 10% de l’énergie électrique planétaire.

Aux États-Unis, les centrales nucléaires ont fourni 56% du total de l’électricité produite à partir d’énergies propres de 1995 à 2016. Cela représente plus de 14 milliards de tonnes de dioxyde de carbone en moins dans l’atmosphère. La France, second mondial, a aussi une vaste industrie nucléaire civile, comme la Russie et la Chine.

Mais l’Allemagne comme le Japon reculent dorénavant face à la complexité sécuritaire du domaine.

Alors faut-il que le monde reconnaisse que l’énergie nucléaire est une source d’énergie propre ?

Les dernières innovations du secteur donnent des arguments en faveur de cette option :

  • La conception de réacteurs de pointe, plus petits et plus sûrs (en cas d’urgence, un « système de refroidissement passif » arrête automatiquement le fonctionnement de la centrale, sans intervention humaine ou source énergétique d’appoint).
  • Des combustibles avancés, capables de résister à des températures extrêmes sans fondre (moins dangereux en cas d’accident nucléaire, ils renforcent la sécurité des centrales).

Produire de l’énergie avec le nucléaire grâce à des réacteurs plus petits, plus sûrs et d’un prix plus abordable suffira-t-il à rassurer les sceptiques ?

Voila un débat mondial difficile qui s’amorce.

 

* The Initiative on Nuclear Energy was launched on 24 May, 2018 at the ninth Clean Energy Ministerial (CEM) in Copenhagen: Nuclear Innovation: Clean Energy (NICE).

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Source : https://share.america.gov

Source de l’image: www.sciences.be

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Trois idées primées au « Défi innovation jeunesse 2018 » de la Commission de coopération environnementale

Les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis ont établi la Commission de coopération environnementale (CCE) en vertu de l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement, à savoir l’accord parallèle à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) en matière d’environnement. Organisme intergouvernemental, cette commission rassemble des citoyens et des spécialistes d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, des milieux universitaires et du secteur des affaires pour concevoir des solutions permettant de protéger l’environnement nord-américain tout en favorisant un développement économique durable. La Commission de coopération environnementale (CCE) vient d’annoncer le nom des gagnants de son deuxième « Défi innovation jeunesse ».

Le « Défi » invite les jeunes nord-américains à soumettre des idées technologiques, scientifiques et commerciales originales pour favoriser le développement durable et la croissance verte, et récompense les meilleures idées.

Les trois gagnants, choisis parmi plus de 200 participants, présenteront aussi leurs idées novatrices au Conseil de la CCE et recevront 5 000 $ en fonds de démarrage.

Ce « Défi » était ouvert aux étudiants et jeunes entrepreneurs nord-américains âgés de 18 à 30 ans qui proposaient une solution originale pour améliorer l’environnement et l’économie en Amérique du Nord.

Leurs idées ont par la suite été peaufinées grâce aux suggestions et commentaires de jeunes parmi les quelque 2 900 qui s’étaient inscrits sur la plateforme. Au final, c’est plus de 200 idées qui ont été évaluées par le comité d’évaluation des idées de la CCE, et des spécialistes de la CCE, et neuf demi-finalistes ont été invités à développer leurs idées pour en faire des propositions en bonne et due forme. Les 3 grands gagnants ont été choisis par le Conseil de la CCE et il s’agit, pour 2018, de :

  • Lauren Smith et Nicole Balliston (Canada) : Arrêtez de manger votre linge sale : Notre solution à la pollution par les microplastiques;
  • César Asensy Maldonado Monter, José Luis Ortiz Robles et Héctor José Garrido Rosales (Mexique) : Gestion des eaux usées et des déchets organiques à l’aide d’insectes;
  • Nima ShahabShahmir (États-Unis) : Future Fungi : Une solution environnementale au problème du plastique.

« Le Défi innovation jeunesse encourage la prochaine génération de leaders à utiliser leurs connaissances et leur créativité pour régler les problèmes environnementaux. J’espère que tous les participants continueront de concevoir et de développer des technologies qui contribuent à améliorer la santé publique et l’environnement (…) Je félicite les gagnants et tous les étudiants et entrepreneurs qui ont participé », a déclaré Scott Pruitt, administrateur de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis et président du Conseil de la CCE.

Le « Défi innovation jeunesse 2018 » de la CCE était organisé en prévision de la session du Conseil de la CCE qui aura lieu les 26 et 27 juin à Oklahoma City, en Oklahoma.

Une webdiffusion en direct le 27 juin à 16 h (HE) est organisée par la CCE lorsque les 3 gagnants présenteront leurs projets aux hauts responsables de l’environnement de l’Amérique du Nord.

On trouve tous les détails sur la page www.cec.org/jeunesinnovateurs.

Les activités de la CCE sont réalisées grâce au soutien financier du gouvernement canadien par l’entremise d’Environnement et Changement climatique Canada, du gouvernement mexicain par l’entremise du Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales et du gouvernement des États-Unis, par l’entremise de l’Environmental Protection Agency.

www.cec.org/fr

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G « green » 7 : 100 000 arbres plus tard !

Ce n’est certes pas la première des nouvelles qui est a ressortir du dernier Sommet du G7, tenu dans la région canadienne de Charlevoix, au Québec, les 8 et 9 juin 2018, mais le fait d’avoir voulu en faire un événement le plus carbo-neutre possible reste un legs qui mérite mention. Notamment dans la manière !

Déjà, le principal lieu utilisé dans la ville de Québec, le Centre des congrès, à titre de centre des médias, qui attendait les quelque 1 400 journalistes accrédités, est une organisation ayant les plus hauts standards internationaux en environnement. Mais le Canada voulait plus. Bien plus ! Déjà, à son arrivée, au Centre, le journaliste recevait un sac de presse fabriqué avec le recyclage du tissus des oriflammes ayant servi pendant l’année des manifestations du 150e anniversaire de la fondation du Canada, l’an dernier. Il y avait même un beau choix de couleurs ! Mais aucun papier imprimé à l’intérieur : tout le matériel des communiqués de presse et autres documentations de travail a été partagé uniquement sur Internet grâce à un site dédié APP avec mot de passe accordé au journaliste.

Il en fallait évidemment davantage pour organiser un tel méga événement afin de le conclure par un bilan carbo-neutre. Un mécanisme de compensation de l’empreinte environnemental devait être utilisé. Il n’est ici pas original en soi: on décida de planter des arbres. Mais c’est la manière et le volume qui sont intéressants. D’abord, il fallu évaluer la quantité à compenser. Et ce fut fait en amont. De sorte qu’il est déjà possible de confirmer que 100 000 arbres – oui 100 000 ! – auront été plantés pour compenser l’impact environnemental du Sommet du G7 de 2018. Ce, dans les 17 réserves de la biosphère qui existent déjà à travers le territoire du Canada. 100 000 arbres de plus, qui y pousseront pendant des années, des décennies.

En détail, un partenariat entre le Gouvernement du Canada et la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix a été fondé avec un investissement de 325 000 $. L’objectif de planter 100 000 arbres afin de compenser les effets négatifs qu’aura sur l’environnement, principalement en raison des nombreux transports, le Sommet sera donc réalisé par étapes. La première vague de plantation a eu lieu au mois de mai 2018. Tout ce travail est dirigé par la biosphère de Charlevoix et la Réserve faunique de Charlevoix.

Le 22 avril 2015, l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec et le Jour de la Terre Québec avaient fait équipe pour planter 100 000 arbres à temps pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal, en 2017, donc se donnant 2 ans pour concrétiser l’initiative.

Le G7 de 2018 aura-t-il été finalement carbo-neutre ? « En moyenne, 98 arbres captent et entreposent 1 tonne de gaz carbonique qui se trouve dans l’air chaque année », explique l’organisme Arbres en ligne.

Pendant une période de 80 ans, l’arbre canadien moyen absorbe 200 kg de gaz carbonique – plus de l’ozone, de l’oxyde nitreux, des particules et du dioxyde de souffre.

Chaque jour, un gros arbre fournit assez d’oxygène pour quatre personnes.

On nous a aussi dit que toutes les matières déposées dans les contenants de tri au Centre des congrès allaient ensuite être manuellement triées de nouveau, par des personnes attitrées, afin de maximiser l’opération… parce que « trop de gens se trompent de bac », malgré leur bonne volonté de trier à la source.

La présence en nombre de journalistes semble aussi avoir été inférieure aux prévisions des organisateurs, donc ici c’est un gain vers l’atteinte de la cible d’un sommet carbo-neutre.

Une vérification in situ au Centre des médias cherchait, par ailleurs, à sonder le comportement des acteurs du Sommet pendant son déroulement. Des préposés questionnaient les journalistes sur leur origine-destination et leur mode de transport. Ayant subi leur questionnaire, votre tout dévoué a reçu le maximum au pointage, ayant utilisé son vélo pour se rendre au Centre des médias le jeudi et le vendredi, et la marche le samedi.

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Source de l’image: arboplus.ca/fr/arbre-laval-plantation-arbre-laval-planter-un-arbre.html

Lire aussi :

usbeketrica.com/article/planter-100-000-arbres-en-un-jour-pour-reboiser-les-mangroves
www.arbresenligne.com/information/gaz-a-effet-de-serres

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