Archives de catégorie : Environnement

1e hausse de la faim dans le monde en 10 ans selon la FAO

Une ombre ne pouvait être ignorée lors de la cérémonie d’ouverture du colloque international sur la sécurité alimentaire et la nutrition que le Gouvernement du Québec et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont organisé, rassemblant plus de 200 personnes, du 24 au 27 septembre, au Centre des congrès de Québec. Juste quelques semaines auparavant, les dernières données du rapport des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde  révélaient que pour la première fois en une décennie, l’humanité enregistrait une hausse des gens souffrant de la faim dans le monde : avec 815 millions de gens atteints, une hausse de 38 millions par rapport à 2015.

Le nombre de personnes sous-alimentées est passé de
777 millions en 2015
à 815 millions en 2016
touchant 11% de la population mondiale

« Après une longue période de recul, la faim progresse dans le monde et les changements climatiques amplifient le phénomène en agissant directement sur les éléments déterminants de la malnutrition. Ce colloque a démontré que la lutte contre la malnutrition et l’adaptation aux impacts des changements climatiques vont de pair. Des investissements garantissant des systèmes alimentaires résilients face aux défis climatiques sont dorénavant indispensables. Il est de notre devoir de porter ce message lors de la 23e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 23) qui se tiendra à Bonn dans quelques semaines », a analysé Maria Helena Semedo, la directrice générale adjointe de la FAO en charge du climat et des ressources naturelles.

La faim dans le monde était en baisse depuis son sommet de 2003 (947,2 M d’humains/14,9%). En 2000, le chiffre était de 900 millions. Le nombre de personnes sous-alimentées est reparti à la hausse en 2014 et s’élèverait à 815 millions en 2016.

Aperçu de l’état de la nutrition dans le monde (2016)

Indicateur Nombre

(million)

% de la
population
de référence
Retard de croissance chez l’enfant de moins de 5 154.8 22.9%
Emaciation chez l’enfant de moins de 5 ans 51.7 7.7%
Excès pondéral chez l’enfant de moins de 5 ans 40.6 6%
Obésite chez l’adulte 640.9 12.8%
Anémie chez la femme en âge de procréer 613.2 32.8%

Source : www.fao.org/state-of-food-security-nutrition/fr.

COLLABORATION RENFORCÉE ENTRE LA FAO ET LE QUÉBEC

En dressant tout de même un bilan positif du colloque qui avait officiellement pour thème « Sécurité alimentaire et nutrition à l’heure des changements climatiques », les organisateurs se sont félicités du lien qui a pu être approfondi entre les changements climatiques et la nutrition. Lors de l’ouverture, un entretien entre le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et la directrice générale adjointe en charge du climat et des ressources naturelles de la FAO, Maria Helena Semedo, a notamment permis de jeter les bases d’une collaboration plus engagée entre les deux partenaires.

Mme Semedo de la FAO, le ministre canadien de la Famille, le premier ministre du Québec, la rectrice de l’Université Laval.

Le premier ministre y a annoncé la création d’une communauté de pratique, coordonnée par le Bureau du Québec à Dakar, qui réunira six organismes de coopération internationale québécois travaillant en Afrique de l’Ouest et la représentation de la FAO au Sénégal. La volonté du Québec d’appuyer la Phase II du programme « Intégration de l’agriculture dans les plans d’adaptation nationaux » de la FAO dans certains pays francophones en développement pour les aider dans la mise en œuvre de leurs stratégies nationales d’adaptation aux changements climatiques fait aussi partie des annonces.

« Le peuple québécois est remarquablement riche par rapport à d’autres régions de la planète. […] On se doit de faire acte de solidarité », a exposé le premier ministre québécois Philippe Couillard, lors de l’ouverture du colloque à Québec.

La ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, y a également annoncé un soutien gouvernemental de 2,5 millions $ pour plusieurs initiatives du Gouvernement du Québec en matière de solidarité internationale pour des projets directement liés à la thématique de ce colloque.

À souligner, l’initiative des Offices jeunesse internationaux du Québec qui ont permis à 24 jeunes experts internationaux de participer au colloque.  Ce qui a particulièrement redonné de l’espoir à certains participants de haut niveau. En effet, en présentant sa synthèse des enjeux, au jour un de l’événement, une fonctionnaire de la FAO n’a pas caché qu’elle était plutôt pessimiste après avoir colligé et préparé son papier de mise en contexte pour cette conférence, mais la présence et la participation de tant de jeunes au colloque lui avait redonnée de l’espoir!

On peut signaler, dans le même sens, que d’inspirantes initiatives écoresponsables ont été mises en place pour l’organisation, dont des cocardes imprimées sur un papier fait main dans lequel ont été insérées des graines de basilic. Les participants pourront les mettre en terre et éventuellement récolter des fines herbes dans quelques mois. Aucun programme ne fut, par ailleurs, imprimé pour les participants, qui devaient de rallier aux applications mobiles sur leur outil web.

ENTENTE FAO-UNIVERSITÉ LAVAL

Par ailleurs, soulignons la signature d’un protocole d’accord entre la FAO et l’Université Laval (voir notre photo de tête) afin de favoriser le partage inter-institutionnel de connaissances pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition par la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à leur évolution. L’entente de trois ans, renouvelable, a pour objectif de faire face et de s’adapter aux changements climatiques et à leurs impacts sur la sécurité alimentaire. Concrètement, elle permettra de concevoir et de fournir des guides techniques portant sur la sécurité et le contrôle alimentaire aux États membres de la FAO. Les deux partenaires souhaitent également combattre la désertification en développant des projets en agroforesterie et en tenure forestière.

« En nouant ce partenariat, l’Université Laval réitère son engagement dans la lutte pour assurer la sécurité alimentaire de tous et poursuit les efforts déployés à l’échelle locale ». Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval.

www.mri.gouv.qc.ca/colloquesan

www.fao.org/climate-change

(Crédits photos: Gouvernement du Québec)

Les 16 vidéos du Colloque international sur la sécurité alimentaire et la nutrition à l’heure des changements climatiques sont désormais en ligne et disponibles à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/playlist?list=PL3VbFYYm8_nvSyQKki9lT4anknnU0Spil

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Empreinte écologique : le « Jour du dépassement global » survient une semaine plus tôt en 2017

Aujourd’hui 2 août, de 2017, l’humanité aura consommé plus de ressources que la planète ne peut en régénérer en cette même année. Mauvaise nouvelle : ce « Jour du dépassement global » n’aura jamais été aussi hâtif de toute l’histoire moderne de l’humanité.

C’est le réseau Global Footprint Network, un partenaire du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui déclare le 2 août le « Jour du dépassement global » 2017, soit plus exactement six jours plus tôt qu’en 2016. Il faudrait donc l’équivalent de 1,7 planète pour soutenir la consommation mondiale selon son niveau actuel, ce qui est légèrement supérieur au résultat de 1,6 planète de l’an dernier.

Deux données fondamentales expliquent le phénomène : la population mondiale qui augmente et la surconsommation qui progresse. Conséquemment :

  • Plus d’émissions de carbone sont relâchées dans l’atmosphère que ce que les océans et les forêts peuvent absorber;
  • Les pêches sont épuisées plus rapidement que leur capacité à se reproduire;
  • Les récoltes forestières se font plus rapidement que leur capacité à repousser.

Selon le GFN le coût de ce dépassement écologique mondial devient de plus en plus évident lorsque l’on considère la déforestation, les sécheresses et pénuries d’eau, l’érosion des sols, la perte de biodiversité et l’accumulation de gaz carbonique dans l’atmosphère et les populations d’espèces vertébrées mondiales sont en proie à un déclin fulgurant – de 67% d’ici 2020 – si nous ne changeons pas de façon rigoureuse notre mode de vie.

Le Canada au 5e rang mondial de l’empreinte écologique par habitant

Le Canada ne fait pas encore partie des bons élèves en matière de diminution de l’empreinte écologique. Il est plutôt dans le peloton de tête des mauvais exemples, arrivant cette année au 5e rang mondial de l’empreinte écologique par habitant.

  • L’empreinte écologique du Canada a augmenté dans la dernière année. Si tout le monde vivait comme les Canadiens, il faudrait 5,1 planètes pour soutenir la consommation mondiale, une augmentation par rapport aux 4,7 planètes de l’an dernier.
  • Par personne, l’empreinte écologique du Canada se classe au cinquième rang mondial.
  • Parce que le Canada a une population relativement faible et une abondance de ressources naturelles, seule la moitié de nos ressources est nécessaire pour soutenir notre population.
  • Contrairement aux pays ayant des déficits écologiques, le Canada a une réserve écologique.
  • En tant que nation, le Canada est au 12e rang mondial pour ce qui est de son empreinte écologique.
  • Les émissions de carbone constituent 60% de l’empreinte écologique totale du Canada.

« Le Canada se dirige dans la mauvaise direction. Nous savons que nous devons réduire notre impact sur la nature, mais les Canadiens dépassent encore davantage les limites du renouvellement des ressources écologiques mondiales. Ce n’est pas durable et en tant que nation, nous devons mieux planifier afin que nos écosystèmes soient résilients et puissent soutenir notre économie tout en offrant des biens et services écologiques essentiels aux espèces et aux communautés », analyse David Miller, le président et chef de la direction du WWF-Canada.

Les Canadiens peuvent d’ailleurs déterminer leur empreinte écologique et leur propre Jour du dépassement global avec le calculateur d’empreinte de GFN.

Autres ressources:

Infographies (en anglais)

Cartes et classements (en anglais)

Ensemble de données publiques gratuites (en anglais)

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Six grands enjeux pour le Canada dans la renégociation de l’ALÉNA

On sait maintenant que ce sera un passage obligé. Et les négociations pour remodeler l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), un processus qu’exige le nouveau président Donald Trump, s’annoncent « longues et ardues ». Même si les responsables canadiens soutiennent que « c’est le Mexique qui constitue la véritable cible de la détermination du président Trump à renégocier ce qu’il voit comme une « mauvaise entente » qui ne bénéficie pas aux États-Unis ».

Même si cette analyse s’avérait exacte, un certain nombre d’enjeux devraient malgré tout provoquer des frictions entre le Canada et son voisin immédiat du sud.

En voici une petite demi-douzaine:

Le règlement des différends

Lorsque le Canada a négocié son ALÉ avec les États-Unis en 1988, il a voulu éliminer les droits compensatoires et les droits antidumping, des mesures élaborées pour neutraliser les effets des importations dont les prix et les subventions étaient jugés inéquitables. Les Canadiens estimant que ces droits étaient utilisés avec trop de zèle par les États-Unis, et qu’ils étaient maintenus par les tribunaux pour protéger les produits de la concurrence, notamment celle du bois d’oeuvre canadien.

Il s’agissait alors d’un enjeu primordial pour le Canada: le refus des États-Unis d’en discuter a failli faire avorter l’entente. Les deux pays se sont finalement entendus sur un compromis de dernière minute visant à mettre en place un mécanisme binational temporaire de règlement des différends, connu sous le nom de Chapitre 19.

En 1994, l’Accord de libre-échange canado-américain fut remplacé par l’ALÉNA et le mécanisme est devenu permanent. Les trois pays signataires peuvent toujours imposer des droits compensatoires et antidumping, mais en vertu du Chapitre 19, un pays peut demander à un comité spécial formé de membres des deux pays impliqués dans le différend d’examiner ces pénalités. Dès qu’un comité spécial amorce son examen, l’enjeu ne peut plus faire l’objet d’une révision judiciaire.

Plusieurs études révèlent que grâce au Chapitre 19 Washington a imposé beaucoup moins de droits compensatoires et antidumping au Canada et au Mexique qu’aux autres pays du monde. Certaines industries aux États-Unis soutiennent que le Chapitre 19 enfreint leur droit constitutionnel d’obtenir une révision judiciaire juste et impartiale, et empêche le président des États-Unis d’exercer son pouvoir d’appliquer les lois du pays sur le commerce.

Donald Trump souhaite donc carrément éliminer le Chapitre 19. Le premier ministre Justin Trudeau a, lui, affirmé que son gouvernement insisterait pour qu’une version renégociée de l’ALÉNA comprenne un mécanisme de règlement des litiges « juste et équitable » et il n’a pas voulu dire si le Canada pourrait claquer la porte si l’administration Trump se montrait inflexible dans sa volonté d’éliminer le système de règlement des litiges.

Les produits laitiers

Le système de gestion de l’offre limitant la quantité de produits laitiers pouvant être importée au Canada avant que des tarifs très élevés ne leur soient imposés constitue un irritant commercial depuis longtemps. Mais un enjeu plus important touche maintenant un produit plus récent, dit lait diafiltré. On parle ici des protéines laitières qui entrent dans la fabrication de fromage, de yogourt et autres produits lactés.

Cet « ingrédient » lacté n’étant pas soumis aux tarifs sur le lait prévus par la gestion de l’offre au Canada, les producteurs aux USA ont commencé à les vendre à faible coût aux usines de traitement canadiennes. Une manoeuvre qui ferait perdre aux producteurs canadiens des centaines de millions $ chaque année. Bien que la situation a changé lorsque l’industrie laitière canadienne a conclu une entente lui permettant de vendre, elle aussi, au rabais des ingrédients lactés et depuis que le Canada a créé une nouvelle catégorie de lait, coupant l’herbe sous le pied des producteurs du sud de la frontière. Résultat : le lobby US des produits laitiers a manifesté sa colère et a attiré l’attention de Donald Trump, qui a donc accusé le Canada, plus tôt cette année, pour la crise vécue par un certain nombre de fermes laitières du Wisconsin.

Le lobby canadien, lui, plaide que la stratégie ne s’appliquant qu’au marché intérieur est légale en vertu des lois commerciales internationales. Les producteurs du Canada se demandant aussi pourquoi les produits laitiers, qui avaient été exclus de l’ALÉNA, devraient dorénavant s’y retrouver.

Le vin

Il y a ici une vieille querelle entre le Canada et les États-Unis au sujet du vin qui a émergé dans le communiqué de presse du représentant US au Commerce qui énonçait les objectifs de Washington pour la renégociation de l’ALÉNA, bien que l’enjeu n’était pas inclus dans la liste d’objectifs de négociation proprement dite. Cette bataille avait été lancée avant même que le président Trump ne soit porté au pouvoir. C’est que le gouvernement des États-Unis estime que les producteurs de vin de leur pays sont désavantagés parce que la Colombie-Britannique ne permet qu’aux vins de cette province d’être vendus en épicerie. Washington plaidant que la Colombie-Britannique semblait avoir enfreint les engagements pris par le Canada auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il s’agit assurément d’un enjeu complexe pour le gouvernement fédéral canadien, puisque l’alcool est de compétence provinciale selon la constitution du Canada. Mais le problème du vin sera presque certainement un facteur, direct ou indirect, dans les prochaines négociations de l’ALÉNA.

Les investissements

Selon la lettre du représentant au Commerce, les États-Unis souhaiteront réduire ou abolir les barrières aux investissements « dans tous les secteurs ».

Au Canada, jusqu’ici, la culture comme les soins de santé sont exemptés par des dispositions de l’ALÉNA. Les télécommunications pourraient aussi faire l’objet d’une réforme dans ce contexte.

Le commerce transfrontalier hors taxes

Les États-Unis voudraient que le Canada permette une hausse de 4 000 % du plafond fixé actuellement pour exempter de taxes de vente les produits achetés aux États-Unis. Actuellement ce plafond – un des plus bas au monde – a été fixé à 20 $ et cela il y a des décennies, bien avant l’avènement du commerce en ligne. À Washington on souhaiterait que ce plafond soit porté à 800 $, comme c’est le cas même aux États-Unis.

Une mesure qui réjouirait certes les consommateurs, mais les entreprises canadiennes ne sont pas d’accord puisque ce régime fiscal serait plus avantageux pour les détaillants étrangers que pour les entreprises canadiennes, qui elles investissent et créent des emplois au Canada. De plus, si les consommateurs canadiens font leurs achats aux États-Unis, les détaillants canadiens seraient probablement tentés d’y déménager leurs affaires. Un phénomène qui n’augurerait rien de bon pour l’économie locale au Canada.

L’eau douce

Il est difficile de penser que les politiciens de Washington ne voudront pas profiter de cette porte ouverte à la renégociation de l’ALÉNA pour, au minimum, relancer le débat sur l’énorme potentiel d’exportation de l’eau douce du Canada en gros volume vers le voisin du sud, de plus en plus assoiffé d’eau. Quelques tentatives, à Terre-Neuve et en Colombie-Britannique, furent finalement stoppées dans le passé, et depuis le sujet reste en sourdine. Mais la réalité de la rareté ne fait qu’augmenter au fil des ans et l’eau du Canada est assurément convoitée malgré tous les discours environnementalistes en vogue.

 

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Nourrir la planète : un Plan environnemental national de la ferme pour le Canada

Le défi de nourrir la planète, avec quelque chose comme 9 milliards de bouches humaines à satisfaire d’ici 2100, est encore sans solution rassurante. Il est donc intéressant d’apprendre que les « intervenants agroalimentaires dans l’entière chaîne de valeur » d’un des greniers du monde, le Canada, sont invités à assister au 2e sommet annuel pour un Plan environnemental national de la ferme (PENF). Ce rendez-vous est donné pour le 1er et le 2 novembre 2017 à Ottawa.

Assurant la coprésidence du Comité directeur du PENF, la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) encourage les producteurs et les groupes agricoles à participer à cette initiative qui vise « à harmoniser les nombreux programmes de plans environnementaux de la ferme (PEF) que l’on trouve au Canada ».

« Les organisations agricoles reconnaissent qu’il est de plus en plus important pour les producteurs de démontrer leur engagement à l’égard des pratiques environnementales exemplaires. La FCA est heureuse d’investir dans des efforts dont le but est d’uniformiser davantage les divers plans environnementaux de la ferme au Canada, tout en s’assurant qu’ils continuent de répondre aux besoins dans leurs régions respectives », explique Ron Bonnett, président de la Fédération canadienne de l’agriculture.

Un Plan environnemental de la ferme (PEF) est un outil d’auto-évaluation volontaire et s’appliquant à l’ensemble de la ferme qui aide les agriculteurs et éleveurs à cerner et à exploiter les atouts environnementaux, ainsi qu’à réduire les risques pour leurs opérations.

Un PENF national ne remplacerait aucunement les programmes existants, mais servirait d’effort mené à travers le pays pour uniformiser les programmes de PEF existants.

BÂTIR UNE NORME NATIONALE

S’appuyant sur l’événement inaugural de l’année dernière, les participants au sommet de novembre 2017 développeront une norme nationale canadienne conçue pour relier des pratiques écologiquement durables à la ferme avec la nécessité croissante pour les acheteurs d’aliments dans le monde à obtenir des ingrédients de sources durables du point de vue écologique.

« Le PENF s’appuie sur les solides PEF établis depuis plus de 20 ans dans la communauté des agriculteurs et des gros éleveurs. La crédibilité du programme de PEF a déjà séduit plusieurs grands acheteurs. Mais la norme nationale jettera les bases pour l’approvisionnement cohérent d’un océan à l’autre tout en s’assurant que le processus continue d’être dirigé par les producteurs », précise pour sa part Erin Gowriluk, présidente du Sommet pour le PENF et aussi directrice des Politiques et Relations gouvernementales à la Commission du blé de l’Alberta.

La mise sur pied du programme PENF va bon train et est dirigée par un comité directeur composé de participants venant de toutes les composantes de la chaîne de valeur agroalimentaire au Canada. Quatre sous-comités travaillent à l’élaboration d’un protocole national pour la collecte des données, l’établissement de normes et la vérification. Et toutes ces activités seront soutenues par des efforts complets de communication et de sensibilisation des intervenants.

Les participants au sommet recevront une mise à jour de chaque comité et entendront des experts en la matière parler des progrès réalisés à ce jour – autant de renseignements qui serviront à mieux définir les étapes qui mèneront à l’adoption de la norme nationale.

La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) est le plus important organisme agricole au pays. On trouve, parmi ses membres, des organismes agricoles provinciaux et des groupements nationaux et inter-provinciaux de producteurs spécialisés, dans chaque province du Canada. Par l’entremise de ses membres, la FCA représente plus de 200 000 agriculteurs canadiens et familles canadiennes d’agriculteurs.

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Pour en savoir plus et vous inscrire au Sommet pour le PNEF de 2017, visitez www.nationalefp.ca.

Le Comité directeur du PENF est toujours désireux d’ajouter de nouveaux noms à sa liste des intervenants participant au façonnement de cette solution mise au point au Canada.

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DÉBIT SANS PRÉCÉDENT DU LAC ONTARIO

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent a décidé de poursuivre les efforts visant à réduire davantage le niveau élevé du lac Ontario. Son débit a été augmenté, passant de 10 200 m3/s à 10 400 m3/s le 14 juin. Ceci donne lieu au débit d’eau le plus élevé ne s’étant jamais écoulé continuellement du lac Ontario sur une période prolongée.

L’Administration de la voie maritime du Saint-Laurent a conséquemment imposé des restrictions importantes liées à la navigation et pris des mesures de sécurité additionnelles pendant la période de débit élevé. Les plaisanciers sur le fleuve Saint-Laurent ont été informés du débit d’eau élevé et des forts courants.

Cependant, le niveau de l’eau du cours inférieur du fleuve Saint-Laurent à proximité de Montréal a continué de diminuer, malgré le débit accru loin en amont. Selon les observations actuelles, les répercussions additionnelles du débit élevé sont donc minimales. Le Conseil a ainsi décidé de continuer de maintenir un débit de 10 400 m3/s pour venir en aide à toutes les personnes touchées par ce haut niveau d’eau record du lac Ontario, sans toutefois aggraver les répercussions sur les autres intervenants de l’ensemble du réseau.

Le Conseil, la Voie maritime du Saint-Laurent, les responsables du barrage Moses-Saunders et les agences maritimes continueront de surveiller de près la situation et d’évaluer le niveau d’eau, les apports en eau et le débit durant cette période de conditions extrêmes.

DES NIVEAUX RECORDS

Le niveau du lac Ontario a diminué de 11 cm par rapport au sommet de 75,88 m enregistré le 29 mai. En aval, le niveau d’eau du fleuve Saint-Laurent à la hauteur du lac Saint-Louis, non loin de Montréal, a diminué de 15 cm depuis le 12 juin. Le 19 juin 2017, le niveau d’eau du lac Ontario était de 75,77 m, soit 72 cm au-dessus de son niveau moyen à long terme pour cette période de l’année.

Le niveau du lac St. Lawrence se situait dans sa moyenne, alors que celui du lac Saint-Louis était de 22,12 m, soit 78 cm au-dessus de sa moyenne. Au port de Montréal, le niveau d’eau était de 83 cm au-dessus de sa moyenne.

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent précise le débit du lac Ontario en conformité avec le Plan 2014, comme il est prescrit dans l’ordonnance supplémentaire de 2016 de la Commission mixte internationale.

Les États-Unis et le Canada ont convenu du Plan en décembre 2016 pour tenter d’améliorer la performance environnementale tout en conservant la plupart des avantages qu’apportait aux autres parties prenantes le Plan 1958-D, en vigueur précédemment depuis 1963. Afin de déterminer le débit, le Conseil et son personnel suivent de près le niveau d’eau du réseau hydrographique du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent ainsi que des Grands Lacs d’amont, de même que les effets qu’a ce niveau sur les intervenants de tout le bassin.

Des renseignements plus détaillés se trouvent sur le site Web du Conseil, à l’adresse suivante : http://ijc.org/fr_/islrbc.

 

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