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L’innovation, élément clé du lien Québec-Bavière… de l’aéronautique à l’industrie 4.0 (5e de 5)

La recherche en Bavière c’est :

  • 9 universités d’État, l’Université fédérale des Forces armées, et l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstadt;
  • 17 écoles de formation supérieure d’État (HAW);
  • 12 instituts Max Planck;
  • 9 instituts Fraunhofer;
  • 8 autres institutions de recherche (centre Helmholtz, DLR, etc.);
  • Jusqu’à 9,5 % du budget (en 2009) affecté aux écoles de formation supérieure;
  • plus de 3 300 professeurs d’université (cliniques incluses), dont plus de 1 600 titulaires de chaires d’enseignement;
  • plus de 2 000 professeurs dans les écoles de formation supérieure (HAW).

Cette impressionnante force bavaroise en recherche scientifique et industrielle représente une opportunité d’innovation extraordinaire et il ne faut pas se surprendre qu’elle soit au coeur du lien de coopération de la Bavière avec le Québec. Et effectivement, inscrite dans le partenariat institutionnel entre la Bavière et le Québec, la coopération scientifique en est un volet important depuis 2003.

« En moyenne, annuellement, une vingtaine de projets de recherche conduits en coopération entre des équipes bavaroises et des équipes québécoises constituent le cœur des activités que nous déployons dans ce volet du partenariat », nous explique dans un excellent français la Dr. Florence Gauzy Krieger, coordonnatrice en chef de WKS Bayern-Québec/Alberta/International.

Ces projets bilatéraux ont pour objet des questionnements qui concernent des domaines scientifiques variés, des neurosciences du vieillissement aux changements climatiques en passant par les nouveaux matériaux, la nanotechnologie et le génie biomécanique. D’ampleur et de nature différente, les projets du Programme de coopération scientifique Bavière-Québec ont par ailleurs en commun de reposer sur un partage de savoirs, d’expertises et de méthodes.

À titre d’exemple, un projet « Bavière-Québec » en cours sur le climat et les extrêmes hydrologiques (ClimEx) s’appuie sur la puissance de calcul de l’un des ordinateurs les plus rapides du monde, le Super MUC, présent à l’Université technique de Munich (TUM, lrz), pour rendre encore plus performants les modèles climatiques et hydrologiques de prévision, de gestion et d’adaptation qui existent au Québec, ceci afin de disposer de données spécifiques pour l’évaluation du risque de crues. Sont associés aux travaux du lrz des équipes du consortium OURANOS, du Centre d’expertise hydrique du Québec, de l’École de technologie supérieure (ETS) ainsi que de l’Université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU, coordinateur), en partenariat avec l’Agence bavaroise de l’environnement. Il faut noter que cette coopération unique est le fruit d’un partenariat ancien entre la LMU et OURANOS, partenariat qui a vu le jour dès 2006 et a conduit, au fil des ans, à plusieurs réalisations conjointes marquantes dans l’analyse et la modélisation des changements climatiques telles que l’étude Q-BIC³ – Adapting Regional Watershed Management to Climate Change (01.06.2009 – 31.12.2011).

Un maillage réussi entre équipes de recherche de part et d’autre de l’Atlantique est très souvent la clé du succès d’un projet de coopération. Et au niveau gouvernemental, la Bavière et le Québec soutiennent par différents moyens institutionnels cet échange. Le soutien financier apporté par le biais d’aides à la mobilité des chercheurs et jeunes chercheurs en est un aspect, mais pas le seul : des missions de maillage et des aides au montage de projets, comme à la recherche de fonds, complètent le dispositif.

« Nous privilégions à cet effet des partenariats ciblés entre organismes subventionnaires, agences de soutien à la recherche ou regroupements de recherche. Les Fonds de recherche du Québec – les Fonds Santé et Nature et technologies – ont ainsi signé en 2014 une entente avec le Ministère bavarois de la Recherche qui définit des secteurs de financement prioritaires conjoints. Une entente sectorielle en neurosciences signée par les chefs de gouvernement en 2008 a favorisé quant à elle la réalisation de deux écoles d’été pour jeunes chercheurs en vieillissement ainsi que la participation de chercheurs du Québec à deux projets européens d’envergure portant sur des maladies neurologiques rares, TIRCON (2011-2015) et RHAPSODY (2013-2017) », poursuit Florence Gauzy.

DU BILATÉRAL À L’INTERNATIONAL

De plus en plus souvent, des projets qui ont vu le jour au sein de la coopération Bavière-Québec dépassent aussi le cadre bilatéral et deviennent des initiatives de recherche internationales. Le programme cadre de recherche européen, Horizon 2020, est ainsi un objectif de choix pour des équipes fortes. Un partenariat avec la Bavière, partenaire européen, permet aux équipes québécoises de s’arrimer à des projets européens.

Si les sciences naturelles et le génie font l’objet d’une attention toute particulière, au sein du partenariat Bavière-Québec, la coopération scientifique est également ouverte à des projets qui s’inscrivent dans les sciences humaines et sociales. Depuis plusieurs années, un projet en linguistique appliquée sur l’écriture journalistique en langue romane au Québec est ainsi soutenu. Ce projet entre Wim Remysen, professeur à l’Université de Sherbrooke, et Sabine Schwarze, professeur à l’Université d’Augsbourg, analyse la notion d’idéologies linguistiques et a déjà vu la réalisation de nombreux travaux d’étudiants, dont une thèse de doctorat en cogestion, de colloques internationaux, ainsi que de publications conjointes qui ont fait date dans la communauté des linguistiques de langue romane. S’en est ensuite suivie la constitution du réseau international de chercheurs CIRCULA, réseau dédié à l’étude de la conscience linguistique dans les communautés de langue romane. Depuis, ce réseau travaille à l’élaboration d’un corpus textuel dédié qui sera mis en ligne pour en permettra l’accès à des chercheurs de partout dans le monde. Il édite déjà une revue scientifique électronique qui valorise et diffuse la recherche dans ce domaine de la science.

« Cette ouverture aux sciences humaines et sociales correspond à une tendance de fond dans les programmes internationaux de soutien à la recherche et à l’innovation qui requièrent de plus en plus souvent la participation de chercheurs et d’experts de ces disciplines-clé pour la compréhension des enjeux de société et en particulier ceux liés à la transition énergétique ou à la révolution numérique », expose encore Florence Gauzy.

Mais le potentiel d’ouverture et de collaborations multilatérales des acquis Bavière-Québec va beaucoup plus loin. Tout récemment, en 2016, la coopération scientifique Bavière-Québec s’est lancé ce nouveau défi : travailler ensemble, en multilatéral, avec cinq autres régions partenaires dans le monde sur des thématiques d’avenir. Et lesdites régions sont déjà clairement identifiées. Ces cinq autres régions sont São Paulo (au Brésil), le Cap Occidental (en Afrique du Sud), le Shandong (en Chine), la Haute-Autriche et enfin l’État de Géorgie (aux USA). Au sein d’un réseau baptisé « RLS-Sciences » – RLS pour Regional Leaders Summit – des représentants du monde scientifique, du secteur public et du privé mutualisent ressources et savoirs sur le modèle du partenariat Bavière-Québec. Une coopération privilégiée et des projets concrets se sont développés autour des énergies renouvelables, du numérique, de l’aéronautique et des mini-satellites d’observation terrestre.

DES NOMS QUI FONT LA DIFFÉRENCE

De tels succès s’expliquent en partie par la stabilité et la compétence des personnes qui quotidiennement administrent ces partenariats étatiques. Avec 2017, on arrive à la dizième année de l’implication de Florence Gauzy. Une femme au rôle stratégique dans la coopération Bavière-Québec. Un rôle qui s’articule en deux volets principaux : d’abord répondre aux demandes de chercheurs déjà engagés, aussi initier des projets de recherche d’envergure selon les intérêts ou projets de recherche communs entre les deux régions.

« Il s’agit alors d’émettre des idées, de faire des liens entre des personnes ou des institutions qui ne se connaissent pas mais travaillent sur des sujets proches, de leur permettre de se rencontrer et de leur suggérer un projet particulier dans le cadre d’un appel à projets dont j’ai connaissance (…). Récemment, nous avons par exemple mis sur pied une initiative conjointe avec nos partenaires québécois dans le domaine des neurosciences du vieillissement, destinée à améliorer la connaissance et la prise en charge des formes précoces de démence » raconte une Florence Gauzy en poste depuis 2007.

Comment cette coopération scientifique Bavière-Québec a-t-elle changé au fil des années ? « Lorsque je suis arrivée en 2007, nous faisions surtout du cas-par-cas, en répondant aux demandes que nous adressaient des équipes de chercheurs déjà constituées. Le volet « initiation de projets communs » n’est apparu qu’après quelque temps, parce qu’il y avait, aussi bien du côté bavarois que du côté québécois, des interlocuteurs dans les ministères qui s’entendaient remarquablement bien et voulaient faire avancer le partenariat ensemble. Avec l’échange et le dialogue constant qui caractérisent notre coopération, il y a eu une sorte d’émulation positive qui a mené à des mises en contact transatlantiques très fructueuses.

L’excellente collaboration avec le consortium OURANOS, situé à Montréal, est un exemple réussi d’ échange intensif au cours des années qui a préparé la voie à plusieurs projets de recherche sur l’incidence et la modélisation des changements climatiques sur les écosystèmes et le système hydrographique. »

Alors qu’innovation et environnement ont aujourd’hui un lien quasi organique, il est aussi rassurant de constater que la Bavière est un État précurseur dans les domaines de la protection de l’environnement et du climat, ayant été le premier Land d’Allemagne à se doter d’un ministère de l’Environnement.

Pour l’heure, « le cœur de la coopération scientifique Bavière-Québec, ce sont les secteurs des technologies de pointe au service de l’aéronautique et aérospatiale, la médecine – principalement la neurologie – et les technologies médicales, les nouveaux matériaux, et l’environnement et l’efficacité énergétique. Pour ces projets, nous mettons à disposition des fonds internes de mobilité des chercheurs et allons également chercher des fonds auprès d’autres agences gouvernementales », explique-t-elle aussi.

Ce lien institutionnel réussi entre les gouvernements du Québec et de la Bavière n’explique pas tout, mais il est bien connu que lorsque le politique va bien, l’économie s’en porte que mieux encore. Quelque 100 sociétés allemandes, parmi lesquelles les bavaroises Siemens, Hexal, Rehau, Adidas, Liebherr Aerospace, Giesecke & Devrient Systems et Linde se sont implantées dans les régions du Québec au fil des dernières années. Elles génèrent environ 8 500 emplois.

 

Trouver un partenaire en Bavière

La société publique Bayern International, dépendante du ministère de l’Économie bavarois, a développé une base de données pan-bavaroise et pan-sectorielle, Key Technologies in Bavaria. Cette base de données fournit de l’information détaillée sur environ 20 000 entreprises, instituts de recherche, de transfert technologique et de gestion de réseaux, autorités techniques et autres associations professionnelles.

Aussi s’agit-il d’un solide point de départ pour une recherche de partenaires dans le secteur et la spécialité souhaités (NB : langues de recherche : allemand et anglais).

Accédez à la base de données Key Technologies in Bavaria

www.bayern-international.de/en/

 

 

Consultez les autres articles 4 de 5 du Dossier spécial.

 

 

Volvo abandonnera le moteur exclusivement à combustion interne dès 2019

La nouvelle nous arrive d’Helsinki, par The Associated Press : le géant Volvo ne produira que des véhicules électriques ou hybrides à compter de 2019. Ceci fera de lui le 1er grand constructeur automobile à abandonner les automobiles et véhicules utilitaires sport munis exclusivement d’un moteur à combustion interne.

Le chef de la direction de Volvo, Hakan Samuelsson, a expliqué que la décision lui avait été dictée par la demande des consommateurs. Elle fait en sorte que dans deux ans, tous les véhicules Volvo neufs utiliseront une forme de propulsion électrique. Un geste d’affaires hautement significatif.

On doit maintenant penser que le reste de l’industrie automobile devrait prendre des décisions semblables dans les quelques prochaines années. Afin de respecter les critères gouvernementaux d’économie d’essence à travers le monde, les constructeurs développent déjà des systèmes hybrides qui utilisent à la fois un moteur électrique et un moteur à essence.

« Les constructeurs européens de luxe, comme Audi et Mercedes-Benz, produisent déjà des véhicules à motorisation semi-hybride en Europe. Ces systèmes devraient éventuellement être vendus aux États-Unis parce qu’il est dispendieux pour les entreprises de construire des automobiles différentes pour différents marchés. General Motors et d’autres offrent déjà de tels systèmes en option sur certains modèles aux États-Unis », commente l’analyste Sam Abuelsamid, de la firme Navigant Research.

Les ventes de véhicules complètement électriques ou hybrides ont d’ailleurs légèrement progressé depuis 2012. Et elles représentaient en 2016 environ 2,6 millions unités, soit 3% des ventes mondiales de véhicules neufs. Navigant prédit que ce nombre grimpera à environ 3,7 millions en 2018 et à plus de 9 millions d’ici 2025, ce qui devrait représenter environ 9% des ventes totales.

Volvo, toujours établie en Suède mais maintenant détenue par la société chinoise Geely, lancera cinq automobiles complètement électriques entre 2019 et 2021. Trois de ces modèles seront de marque Volvo, tandis que les deux autres seront de marque Polestar, la division de performance de Volvo. Une gamme de fonctions hybrides sera offerte en option sur tous les modèles. La firme s’attend à avoir vendu un million de véhicules électriques d’ici 2025. L’autonomie de ses modèles à longue portée est de 500 kilomètres par charge avec la technologie actuelle, mais Volvo cherche un fournisseur qui pourra lui offrir de nouvelles batteries plus performantes.

Hakan Samuelsson a reconnu que son entreprise était sceptique face à l’électrification il n’y a encore que deux ans, mais a estimé que les circonstances avaient changé : « Les choses ont bougé plus vite et la demande des consommateurs augmente. C’est un véhicule attrayant que les gens veulent posséder », a-t-il récemment affirmé. Il espère maintenant que l’annonce de Volvo encouragera les fournisseurs à investir dans la fabrication de batteries et de chargeurs pour automobiles électriques.

En 2016, Volvo a vendu 534 332 automobiles dans 100 pays. C’était un chiffre en hausse de plus de 6% par rapport à 2015.

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Source de l’image: www.voitureelectrique.net/volvo-electrique-400-autonomie-6891

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Nourrir la planète : un Plan environnemental national de la ferme pour le Canada

Le défi de nourrir la planète, avec quelque chose comme 9 milliards de bouches humaines à satisfaire d’ici 2100, est encore sans solution rassurante. Il est donc intéressant d’apprendre que les « intervenants agroalimentaires dans l’entière chaîne de valeur » d’un des greniers du monde, le Canada, sont invités à assister au 2e sommet annuel pour un Plan environnemental national de la ferme (PENF). Ce rendez-vous est donné pour le 1er et le 2 novembre 2017 à Ottawa.

Assurant la coprésidence du Comité directeur du PENF, la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) encourage les producteurs et les groupes agricoles à participer à cette initiative qui vise « à harmoniser les nombreux programmes de plans environnementaux de la ferme (PEF) que l’on trouve au Canada ».

« Les organisations agricoles reconnaissent qu’il est de plus en plus important pour les producteurs de démontrer leur engagement à l’égard des pratiques environnementales exemplaires. La FCA est heureuse d’investir dans des efforts dont le but est d’uniformiser davantage les divers plans environnementaux de la ferme au Canada, tout en s’assurant qu’ils continuent de répondre aux besoins dans leurs régions respectives », explique Ron Bonnett, président de la Fédération canadienne de l’agriculture.

Un Plan environnemental de la ferme (PEF) est un outil d’auto-évaluation volontaire et s’appliquant à l’ensemble de la ferme qui aide les agriculteurs et éleveurs à cerner et à exploiter les atouts environnementaux, ainsi qu’à réduire les risques pour leurs opérations.

Un PENF national ne remplacerait aucunement les programmes existants, mais servirait d’effort mené à travers le pays pour uniformiser les programmes de PEF existants.

BÂTIR UNE NORME NATIONALE

S’appuyant sur l’événement inaugural de l’année dernière, les participants au sommet de novembre 2017 développeront une norme nationale canadienne conçue pour relier des pratiques écologiquement durables à la ferme avec la nécessité croissante pour les acheteurs d’aliments dans le monde à obtenir des ingrédients de sources durables du point de vue écologique.

« Le PENF s’appuie sur les solides PEF établis depuis plus de 20 ans dans la communauté des agriculteurs et des gros éleveurs. La crédibilité du programme de PEF a déjà séduit plusieurs grands acheteurs. Mais la norme nationale jettera les bases pour l’approvisionnement cohérent d’un océan à l’autre tout en s’assurant que le processus continue d’être dirigé par les producteurs », précise pour sa part Erin Gowriluk, présidente du Sommet pour le PENF et aussi directrice des Politiques et Relations gouvernementales à la Commission du blé de l’Alberta.

La mise sur pied du programme PENF va bon train et est dirigée par un comité directeur composé de participants venant de toutes les composantes de la chaîne de valeur agroalimentaire au Canada. Quatre sous-comités travaillent à l’élaboration d’un protocole national pour la collecte des données, l’établissement de normes et la vérification. Et toutes ces activités seront soutenues par des efforts complets de communication et de sensibilisation des intervenants.

Les participants au sommet recevront une mise à jour de chaque comité et entendront des experts en la matière parler des progrès réalisés à ce jour – autant de renseignements qui serviront à mieux définir les étapes qui mèneront à l’adoption de la norme nationale.

La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) est le plus important organisme agricole au pays. On trouve, parmi ses membres, des organismes agricoles provinciaux et des groupements nationaux et inter-provinciaux de producteurs spécialisés, dans chaque province du Canada. Par l’entremise de ses membres, la FCA représente plus de 200 000 agriculteurs canadiens et familles canadiennes d’agriculteurs.

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Pour en savoir plus et vous inscrire au Sommet pour le PNEF de 2017, visitez www.nationalefp.ca.

Le Comité directeur du PENF est toujours désireux d’ajouter de nouveaux noms à sa liste des intervenants participant au façonnement de cette solution mise au point au Canada.

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Exportations d’électricité : un niveau record pour le Canada l’an dernier

Les volumes d’exportations d’électricité du Canada ont augmenté de 7%, atteignant un record de 73 terawatt-heures (TWh) pour l’année 2016. Et c’est le Québec qui demeure le plus gros exportateur d’électricité au Canada, suivi de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et du Manitoba. Pour 2016, ce quatuor de provinces représente d’ailleurs 95% des exportations canadiennes totales, sans surprise toutes à destination des États-Unis.

Les principaux marchés pour les exportations canadiennes restent les mêmes que les années précédentes, c’est-à-dire les États de New York, de la Californie, du Vermont, du Minnesota, ainsi que le Dakota du Nord, le Michigan et le Maine.

Devant la concurrence des autres sources d’énergie, les revenus tirés des exportations d’électricité ont cependant baissé de 6% en 2016, après avoir atteint un sommet de sept ans en 2015. Un résultat principalement attribuable aux prix de gros dans les marchés de destination qui sont plus bas aux États-Unis. En 2016, le Canada aura obtenu environ 40 $ par mégawattheure (MWh) pour ses exportations, comparativement à 46 $/MWh en 2015.

À l’exception de 2014, les volumes d’exportations d’électricité du Canada augmentent de façon constante depuis 2010. De 2006 à 2016, les volumes d’exportations du Québec sont passés de 12 TWh à 26 TWh. Les exportations de l’Ontario sont passées de 10 TWh en 2006 à 19 TWh en 2008; elles ont diminué à 11 TWh en 2010 et 2011, puis elles sont remontées à 20 TWh en 2016. En Colombie-Britannique, les volumes d’exportations sont passés de 5 TWh en 2006 à 10 TWh en 2007. Ils ont ensuite diminué à 5 TWh en 2010 et sont remontés à 11 TWh en 2012 avant de redescendre à 7 TWh en 2013 et 2014, puis de rebondir à 14 TWh en 2016. Au Manitoba, les volumes d’exportations ont oscillé entre 8 et 10 TWh de 2006 à 2016. Les volumes d’exportations de toutes les autres provinces étaient de 3 TWh en 2006, sont descendus à 1 TWh de 2010 à 2012 et sont remontés à 4 TWh en 2016.

Les revenus bruts des exportations canadiennes ont totalisé 2,3 milliards $ en 2006, puis ils ont augmenté à 3,6 G$ en 2008, avant de redescendre à 1,8 G$ en 2012. Après être montés à 3,0 G$ en 2015, ils ont chuté de 6%, à 2,8 milliards $ en 2016.

EXCELLENTE ANNÉE POUR LE QUÉBEC ET LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

En 2016, les volumes d’exportations du Québec se sont donc élevés à environ 26 TWh, soit 8,5% de plus que l’année précédente. L’État de New York a représenté presque 11 TWh (42%) de ces exportations québécoises. Les exportations de l’Ontario ont, elles, totalisé à peu près 20 TWh. La majorité ayant été acheminée vers les États du Michigan et de New York. En 2016, le Manitoba a exporté environ 10 TWh vers le Minnesota et le Dakota du Nord.

La Colombie-Britannique a pour sa part établi un nouveau record de presque 14 TWh pour les volumes d’exportations de 2016. Les exportations vers la Californie ont augmenté de 45% par rapport à l’année précédente, atteignant près de 11 TWh. La Colombie-Britannique a aussi représenté 89% des importations d’électricité du Canada en 2016, en grande partie en raison de sa stratégie consistant à importer de l’électricité quand les prix sont bas et à exporter lorsque les prix sont élevés. La Colombie-Britannique a donc pu importer l’électricité au prix moyen de 25 $/MWh en 2016, et la vendre à 37 $/MWh en moyenne.

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Image: Principales interconnexions entre le réseau électrique du Canada et les réseaux du Nord des États-Unis (les pointillés représentent les lignes de transport qui devaient être construites au cours des années 2011-2017). Source: ici.radio-canada.ca/nouvelle/508844/commerce-international-electricite

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Fil RSS – Information sur l’énergie

Vos commentaires, questions ou suggestions portant sur les aperçus du marché peuvent être envoyés à l’adresse apercus@neb-one.gc.ca.

Source : Statistiques de l’Office sur les produits de base

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DÉBIT SANS PRÉCÉDENT DU LAC ONTARIO

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent a décidé de poursuivre les efforts visant à réduire davantage le niveau élevé du lac Ontario. Son débit a été augmenté, passant de 10 200 m3/s à 10 400 m3/s le 14 juin. Ceci donne lieu au débit d’eau le plus élevé ne s’étant jamais écoulé continuellement du lac Ontario sur une période prolongée.

L’Administration de la voie maritime du Saint-Laurent a conséquemment imposé des restrictions importantes liées à la navigation et pris des mesures de sécurité additionnelles pendant la période de débit élevé. Les plaisanciers sur le fleuve Saint-Laurent ont été informés du débit d’eau élevé et des forts courants.

Cependant, le niveau de l’eau du cours inférieur du fleuve Saint-Laurent à proximité de Montréal a continué de diminuer, malgré le débit accru loin en amont. Selon les observations actuelles, les répercussions additionnelles du débit élevé sont donc minimales. Le Conseil a ainsi décidé de continuer de maintenir un débit de 10 400 m3/s pour venir en aide à toutes les personnes touchées par ce haut niveau d’eau record du lac Ontario, sans toutefois aggraver les répercussions sur les autres intervenants de l’ensemble du réseau.

Le Conseil, la Voie maritime du Saint-Laurent, les responsables du barrage Moses-Saunders et les agences maritimes continueront de surveiller de près la situation et d’évaluer le niveau d’eau, les apports en eau et le débit durant cette période de conditions extrêmes.

DES NIVEAUX RECORDS

Le niveau du lac Ontario a diminué de 11 cm par rapport au sommet de 75,88 m enregistré le 29 mai. En aval, le niveau d’eau du fleuve Saint-Laurent à la hauteur du lac Saint-Louis, non loin de Montréal, a diminué de 15 cm depuis le 12 juin. Le 19 juin 2017, le niveau d’eau du lac Ontario était de 75,77 m, soit 72 cm au-dessus de son niveau moyen à long terme pour cette période de l’année.

Le niveau du lac St. Lawrence se situait dans sa moyenne, alors que celui du lac Saint-Louis était de 22,12 m, soit 78 cm au-dessus de sa moyenne. Au port de Montréal, le niveau d’eau était de 83 cm au-dessus de sa moyenne.

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent précise le débit du lac Ontario en conformité avec le Plan 2014, comme il est prescrit dans l’ordonnance supplémentaire de 2016 de la Commission mixte internationale.

Les États-Unis et le Canada ont convenu du Plan en décembre 2016 pour tenter d’améliorer la performance environnementale tout en conservant la plupart des avantages qu’apportait aux autres parties prenantes le Plan 1958-D, en vigueur précédemment depuis 1963. Afin de déterminer le débit, le Conseil et son personnel suivent de près le niveau d’eau du réseau hydrographique du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent ainsi que des Grands Lacs d’amont, de même que les effets qu’a ce niveau sur les intervenants de tout le bassin.

Des renseignements plus détaillés se trouvent sur le site Web du Conseil, à l’adresse suivante : http://ijc.org/fr_/islrbc.

 

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