Archives de catégorie : Société en Bourse

Pfizer, Moderna, Medicago; Chine, Israël, Canada en passant par le Japon… les routes de la diplomatie vaccinale

Bientôt officiellement un an de vie pandémique sur la Terre entière – rien encore n’a été trouvé du type COVID-19 sur Mars ! – et toute l’humanité survie dorénavant, à vitesse très variable, en mode d’ajustement structurelle vaccinal. À voir aller l’industrie mondiale du vaccin depuis décembre 2020, et les aléas de la distribution et des engagements contractuels, il faudra bientôt sérieusement parler, et sans détour, des dessous d’une malveillante souveraineté vaccinale.

Commençons par le commencement : la Chine! Cette Chine, lieu avéré de départ de l’épidémie trop vite transformée en pandémie. Ensuite, lieu de départ de la recette gagnante pour la conception des vaccins par le partage – merci aux chercheurs! – du séquençage et du code génomique du SARS-Covid2. Un mélange de solidarité mondiale entre les capacités en recherche, de farouche compétitivité entre sociétés multinationales privées ou entreprises de recherche biopharmaceutique et/ou militaire d’État, et aussi d’obligations de résultats devant un état de crise sanitaire planétaire avec des opinions publiques à cran, tout ça aura amené au marché (aux marchés?) une douzaine, voire deux, de vaccins recevant confiance. Sésames d’espérances qui sont actuellement distribués, de manières suffisamment fiables bien que très variables, aux quatre coins du monde. Avec cette même Chine dans le peloton de tête des pays exportateurs de vaccins. Comme la Russie, comme l’Inde, comme doublement les États-Unis d’Amérique eux avec deux vaccins leaders : le Pfizer et le Moderna, comme le Royaume-Uni; mais pas encore le Canada, ou le Japon, ou l’Europe continental et nous y reviendrons… Mais redisons-le, avec la Chine dans le peloton de tête. Une Chine gagnante, bref. Comment s’en surprendre!

On vous résume ici le commentaire :

« Depuis au moins les trois dernières années, j’ai remarqué que la Chine n’a plus rien à envier en matière de biotechnologie… Elle a la propriété intellectuelle… En conséquence, elle demande l’accès aux marchés. Elle est prête. »

Celui qui s’exprimait ainsi c’est Stefan Oschmann, un incontournable de l’industrie pharmaceutique qui depuis 2016 est le grand patron de Merck. Et cette opinion du dirigeant de tête de cette multinationale d’origine européenne, alors partagée mondialement, parce qu’en mode visioconférence dans le contexte de l’un des panels organisés durant l’Agenda de Davos (1), ne pouvait pas ne pas attirer l’attention dès lors que l’humanité entière est toujours au cœur du combat de la pandémie de la COVID-19.

Stefan Oschmann
Former Vice-Chairman and Deputy Chief Executive
Officer and since May 2016, Chairman of the Executive Board and Chief Executive Officer, Merck KGaA


– 1977-82, studied veterinary medicine and 1985, PhD, Ludwig-Maximilians-Universität, Munich.
– 1985, started career at the International Atomic Energy Agency.
– 1987, moved to the German Animal Health Federation, a member association of the German Chemical Industry Association. Worked for the US pharma company MSD, serving as President, Emerging Markets.
– Other positions included member of senior management and corporate officer with responsibility for the business in Europe, the Middle East, Africa and Canada;
– Senior Vice-President in charge of Worldwide Human Health Marketing as well as Vice-President of Europe and the German business.
– 2011, joined Merck as Chief Executive Officer, Biopharma division and Member of the Executive Board. Led the transformation of Biopharma.
– 2013-14, was responsible for the Healthcare business sector of Merck. Oversaw the Biopharma, Consumer Health, Allergopharma, and Biosimilars businesses.

Dire que la Chine est prête! C’est d’ailleurs au dirigeant en chef de la République populaire de Chine, le président Xi Jinping, que fut donné l’honneur d’être le premier chef d’État à prendre la parole, en discours d’ouverture, devant l’auditoire de l’Agenda de Davos le lundi 25 janvier et en discussion avec l’hôte organisateur, Klaus Schwab (Chairman of the Board of Trustees, World Economic Forum). Les Macron, Merkel, Poutine, Netanyahu, roi de Jordanie et quelques autres (mais personne de la Maison-Blanche, ni de la résidence du premier ministre à Ottawa) s’y exprimeront après lui. Le Forum de Davos (WEF) en 2021 recevait la Chine en grand!

Pfizer et la route d’Israël

Si l’Agenda de Davos recevait la Chine en grand, son organisateur en chef n’était certes pas moins fier de discuter plus de quarante minutes avec son autre invité de marque en la personne du premier ministre d’Israël à qui il n’a pas manqué de faire expliquer le comment et le pourquoi de cette « efficacité vaccinale » faisant déjà la renommé internationale de ce pays à petite population.

Oui, Israël n’a pas lésiné sur le prix, et si ce n’est pas sur cet aspect qu’il aura joué au jeu de la négociation, il l’aura fait avec autant plus de force qu’il savait qu’il pouvait offrir de l’or (en métadonnés) pour Pfizer avec son excellente maitrise du data informatique sur l’état de santé de sa population. Netanyahu a bien joué ses cartes – il faut dire qu’il a aussi la pression d’une population qui ira aux urnes électorales en mars 2021 – et son pays est dorénavant reconnu comme LE laboratoire mondial par excellence en matière de compréhension de l’efficacité d’un vaccin COVID-19 et de stratégies d’immunité collective.

La valeur maîtrisée du data en 2021. Un ministre très influent de l’actuel gouvernement du Québec l’avait compris, lui aussi. Malheureusement il ne su pas, le moment venu, l’expliquer et l’utiliser au bénéfice de ses commettants. Mais c’est une autre histoire, qui nous éloigne trop des routes de la diplomatie, sujet principal qui nous intéresse ici…

Medicago et la route du Canada… en passant par le Japon

Mais étrangement, il faut rester au Québec pour ne pas s’éloigner d’une autre des routes pas très connues de la diplomatie à propos du sujet principal qui nous intéresse ici.

Autour de 200 millions de $ d’aide du gouvernement du Canada furent débloqués pendant l’été 2020 pour appuyer, et surtout accélérer, le développement d’un vaccin COVID par la société Medicago installée à Québec, la ville capitale du Québec.

Du maire de la Ville de Québec, au ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, jusqu’au député fédéral du comté de Québec et aussi ministre influent à Ottawa, la fierté était évidente. Une biotech de Québec, dans ce cas spécialiste des plantes, se démarquait au même titre que les leaders finalement peu nombreux dans la quête aux bons vaccins.

Mais si l’importante aide financière venue du gouvernement du Canada est ici certainement bienvenue, justifiée et à propos, le sourire est aussi de mise au Japon, véritable lieu de contrôle de Medicago. Car, s’il reste exact, en 2021, de dire que Medicago est une société de R&D réputée créée et née dans la ville de Québec en 1999, il faut aussi se souvenir que pour assurer sa survie, son développement et sa croissance, ses dirigeants durent, après l’avoir fait croitre, pendant plusieurs années, comme société inscrite à la Bourse TSX, la privatiser, en la vendant par étapes, à des intérêts aux USA (avec une usine à Durham, en Caroline du Nord), ainsi que du Japon.

Medicago n’est plus à proprement parlé une société de propriété canadienne. C’est ailleurs dans le monde que les grandes décisions de son administration sont prises. La cote de Medicago est d’ailleurs disparue de l’Indice boursier régional de ce territoire (IBR-QCA) le 19 sept 2013, suite au rachat de 60% des actions par son partenaire du Japon, 40% restant au partenaire nord-américain déjà dans l’aventure. Et la société alors ainsi créée à cet effet devenait à capital fermé. Le 4 décembre 2020, la société biopharmaceutique de Québec annonça d’ailleurs la nomination de Takashi Nagao au poste de président et chef de la direction, rappelant qu’au cours des quatre dernières années, il a été président du conseil d’administration de Medicago et a conseillé ses dirigeants pour amener l’entreprise là où elle est aujourd’hui.

Non, les routes de la diplomacie vaccinale en contexte de pandémie de la COVID-19 ne sont pas simples!

(1) L’Agenda de Davos a été la version 2021 de ce qui est habituellement le traditionnel Forum économique mondial de Davos, tenu finalement qu’en mode virtuel, du 25 au 29 janvier, pour une 51e année qui passera là aussi à l’histoire, pour cette organisation. Son prochain rendez-vous réel est planifié pour se tenir à Singapour, en août 2021.

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cryptocurrency: THE CANADIAN FIRM Purpose Investments Cleared to Launch 1st Bitcoin « ETF » in the World

The Canadian based company Purpose Investments Inc. is ready to change the world. February 12, 2021 the firm was pleased to announce that it has been cleared by Canadian securities regulators to launch Purpose Bitcoin ETF (the “ETF” or “BTCC”), « the first direct custody Bitcoin ETF in the world ». The ETF is designed to provide investors with exposure to the leading cryptocurrency, Bitcoin, by investing directly in physically settled Bitcoin.

« Bitcoin has been gaining popularity among individual and institutional investors for years now, however it remains a difficult asset to gain efficient and secure exposure to. Purpose Bitcoin ETF will change the landscape for investors by giving them a simple, efficient and affordable way to directly access the cryptocurrency », said Som Seif, founder and CEO of Purpose Investments.

The ETF will allowing investors « easy and efficient access to the emerging asset class of cryptocurrency » without the associated risk of self-custody within a digital wallet. Similar to physically backed gold or silver products, the ETF « will always be backed directly by physically settled Bitcoin holdings ».

Holdings will be kept in « cold storage »: « the most secure custody solution in the market ».

Purpose Investments is proud to be working with Gemini Trust Company, LLC as sub-custodian and CIBC Mellon Global Securities Services Company as fund administrator to provide investors with confidence regarding the safe and effective purchase, settlement, custody of Bitcoin and administration of the ETF.

The ETF’s daily NAV will be priced based on the daily spot price of the TradeBlock XBX Index.

Purpose Investments is an asset management company with more than $10 billion in assets under management with headquarter Adelaide St. West, in Toronto, Canada.

SOURCE: from GLOBE NEWSWIRE, TORONTO, Feb. 12, 2021.

Lire aussi:

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H20 Innovation: 2020 l’a vue récolter l’or et semer son plan pour changer l’eau en argent

Fondée à Québec en l’an 2000, suite à l’acquisition de Darv-Eau Inc., la société cotée H2O Innovation, fournissant d’abord une expertise en filtration membranaire avec ses propres capacités de fabrication et d’assemblage, est devenue, vingt ans plus tard, une entreprise plus diversifiée.

Devant continuellement naviguer dans un secteur industriel complexe et très compétitif – il y a plus de 1 200 entreprises privées actives dans cette industrie avec des revenus de plus de 50 M $, mais une seule de plus de 10 G dans le monde – ses dirigeants s’adaptent continuellement, visant croissance et résilience.

There are over 1,200 privately owned businesses active in the industry with revenues in excess of $50 M, but only one larger than $10 B.

Le marché mondial de l’eau, c’est une extrême dilution d’entreprises. / Aside from utilities, there are few water pure plays; whit many new Chinese entrants to the market.

En mars 2020, aux côtés de 3 autres grandes sociétés de traitement d’eau aussi finalistes, c’est au final H2O Innovation que l’on honora en tant que Compagnie de traitement d’eau de l’année (Water Company of the Year). Le Global Water Intelligence (GWI), une organisation basée au Royaume-Uni, la déclarant du coup « un joueur émergent reconnu dans l’industrie mondiale du traitement d’eau. »

What makes it special?
– H2O Innovation’s tailored M&A strategy reached new highs in 2019 with the acquisition of Genesys – its largest deal to date. The transaction means that H2O now boasts one of the biggest distribution networks for specialty chemicals in the world, marking a turning point in the group’s ability to deliver a broad array of membrane chemical solutions.
– 2019 was the year that H2O’s rapidly growing Piedmont couplings and filter housings business really showed the global desalination market what it is capable of.
– The highlight on a long list of contract wins was the deal to supply filter housings to the 900,000m3/d facility at Taweelah in the UAE – set to be the largest membrane desalination plant in the world.
– The genius of H2O Innovation’s dynamic leadership team has been to encourage the three pillars of the business to work in harmony to deliver a uniquely tailored value proposition. No company, large or small, did more last year to earn the respect of its competitors and its clients.


En route vers 2023
Avec l’année 2020, l’entreprise administrativement basée dans l’inspirant quartier St-Roch de la ville de Québec a, par ailleurs, choisi de se doter d’un Plan stratégique de trois ans, le premier de son histoire.

Avec des produits de spécialité qu’elle fabrique et exporte présentement dans plus de 70 pays et de l’opération et de la maintenance (« O&M ») pour quelque 200 usines de traitement d’eau et d’eaux usées en Amérique du Nord, H2O Innovation affine donc ses trois (3) piliers : soit le pilier WTS (traitement de l’eau et services), le pilier Produits de spécialité, le pilier O&M. Mais notamment en cherchant à se concentrer sur le développement de secteurs de niche, en concluant des acquisitions, ou des alliances, avec des acteurs de régions géographiques stratégiques offrant des gammes de produits ou des modèles d’affaires complémentaires.

Certes, en période d’incertitude telle que l’actuelle pandémie, les activités commerciales d’une part importante des activités d’H2O Innovation sont liées pour beaucoup aux dépenses en immobilisations que décident d’engager ses clients. Mais réputée d’avoir toujours développé ses marchés cibles en misant sur ses technologies novatrices, tout comme sur les connaissances et le savoir-faire de ses employés afin d’arriver à offrir à ses clients les solutions personnalisées et adaptées qui offrent des avantages économiques et opérationnels, en misant sans cesse sur l’innovation, avec ses technologies en renouvellement, elle reste en position de demeurer une solution avantageuse face aux méthodes en usage, comme l’équipe de sa filiale Piedmont vient récemment de le démontrer, en signant deux nouveaux accords de distribution, en Israël et en Algérie, là où elle n’avait pas encore de présence locale. Comme, encore, elle vient de le montrer dans le domaine des érablières. Après plusieurs mois de travail, de refonte et de mise à jour, son équipe lançant un nouveau catalogue H2O Innovation Érablière.

Voir le vidéo de lancement [https://youtu.be/v24nDrrpfPI]             
Érablière –  Lancement du catalogue 2021

Mais le plan est dorénavant d’aller bien plus loin que l’acériculture : « Nous sommes en train de nous positionner dans le Agri-Food. La sève de bouleau, on regarde ça. Et présentement, ailleurs au Canada, il y a du potentiel aussi avec la canneberge. L’Agri-Food, on parle alors de passer du marché potentiel de 200 millions qui nous occupe actuellement, en visant un nouveau marché dépassant 1 milliard de $ », nous explique Frédéric Dugré.

Créer de nouvelles synergies : “Agri-food & irrigation business; Introduce clean membranes in maple industry; Maple know-how to enter Food &Beverage market”, sont autant de concepts qui meublent dorénavant la tête du patron.

[https://www.h2oinnovation.com/wp-content/uploads/2020/12/HEO_comm_presse_plan-3-ans_FR-1.pdf]

« Nous pensons que notre premier plan stratégique triennal définit un cadre global qui inspirera et guidera nos gestionnaires dans l’élaboration de budgets annuels solides et de feuilles de route tactiques pour atteindre nos objectifs stratégiques ainsi que nos objectifs financiers d’ici la fin de l’année financière 2023. Mais surtout, ce plan nous permettra d’aligner et de mobiliser nos employés, nos clients et nos actionnaires. Tout au long de son exécution, nous maintiendrons notre concentration sur les objectifs à long terme et respecterons le besoin de victoires à court terme. Notre motivation entrepreneuriale, portée par nos valeurs fondamentales et notre volonté continue de faire croître la Société, se fera dans l’objectif de créer de la valeur pour toutes les parties prenantes, tout en préservant notre culture d’entreprise ».
Frédéric Dugré, président et chef de la direction d’H2O Innovation.

Ledit plan triennal comptant bien sur ses trois piliers, sur lesquels sont fondées les bases du développement prévisibles. Des « piliers » qui seront donc probablement proche de quatre, si son p.d.-g. relève le plus structurant défi de mieux centraliser son potentiel d’innovation « to drive crossbusiness, synergistic technology development ».

Frédéric Dugré ne nous l’a certes pas caché, il le prépare progressivement, pour pouvoir compter formellement sur une meilleure coordination de ses forces et potentiels d’innovations internes, il se cherche une personne qui aura la responsabilité de voir précisément à cette coordination là, au sein de son équipe de gestion ou de direction.

En route vers son 4e pilier ?
Alors est-il quelque part en route vers un quatrième pilier de son modèle d’affaires?

« Peut-être… On doit définitivement voir à la consolidation, à une meilleure coordination de notre capacité de recherche-développement. Notre but étant d’alimenter le potentiel de notre réseau de distribution. »

Récemment, une nouvelle gamme de produits de sa filiale indépendante Genesys dédiée à l’industrie minière a été annoncée. En tant que fabricant de produits chimiques de spécialité pour les systèmes de traitement d’eau, Genesys a lancé la gamme Genmine après trois ans et demi de recherche approfondie et de développement de produits. Comprenant notamment des antitartres et des nettoyants conçus pour s’attaquer aux problèmes spécifiques du traitement d’eaux de mine, et également un logiciel pour aider les opérateurs d’usines. Ils sont au Royaume-Uni. Alors que son équipe en recherche appliquée dans le domaine des érablières, de l’acériculture, tout ça travaille à Québec, au siège social.

Le 17 juin 2020, la signature d’un accord stratégique avec le fabricant de membranes céramiques Nanostone Water, Inc. confirmant sa position de chef de file en tant qu’intégrateur de systèmes à membranes céramiques dans l’industrie de l’eau apportait un autre volet à l’enjeu des synergies pour la direction.

En conversation avec Frédéric Dugré, nous n’avons pas parlé de la question de la main-d’œuvre et des difficultés de recrutement, nous avons peut parler des enjeux du dessalement, de savoir s’ils avaient dans leurs cartons de nouvelles technologies plus durable, car dans la littérature spécialisée on parle beaucoup de « la fausse bonne idée » d’utiliser la mer pour abreuver la terre et les humains. Nous n’avons pas parlé d’« eau sèche », non plus. Mais H2O Innovation n’est pas encore capable d’avoir une solide capacité de R&D en recherche fondamentale. Ce n’est pas leur business à eux.

Nous avons vite parlé d’un marché financier de l’eau et un peu de l’eau en Bourse, c’est-à-dire de l’arrivée des produits financiers en matière de management de l’eau. Nous avons parlé un peu de gouvernance mondiale de l’eau.

* * * * * *

Sur 20 ans, la croissance par acquisition de H2O Innovation c’est 12 sociétés acquises, pour un totale de valeur déclarée de 84 millions $ :

2O20 : complète l’acquisition de la compagnie d’opération et maintenance Gulf Utility Service, Inc. (Texas).

2019 : complète l’acquisition de la compagnie manufacturière de produits chimiques Genesys (Royaume-Uni).

2018 : complète l’acquisition de la compagnie d’opération et maintenance, Hays Utility South Corporation (Texas).

2018 : acquisition d’Utility Partners LLC.

* * * * * * *

Leur valeur…

L’EAU
Loyauté
Entrepreneurship
Accomplissement
Unité

H2O Innovation VALUES…

Loyalty: Faithful to H2O Innovation, our customers, and our stakeholders, expecting the same in return.

Entrepreneurship: Embracing appropriate risk to drive success through positive leadership.

Achievement: Accepting of change, maintaining a positive attitude, striving for high performance goals.

Unity: Being a team player, communicating with transparency, simplifying the complex

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(*) : En 2016, H2O Innovation avait remporté le prix Water Technology Company of the Year aux Global Water Awards remis à Abu Dhabi.
L’année suivante, Frédéric Dugré apparait au 14e rang d’un « TOP 25 » publié par WaterWorld – January 2017 : Frédéric Dugré – Top 25 Water Leaders.

(**) H2O Innovation est inscrite à la Bourse de croissance TSX (HEO); à la NYSE Euronext Growth Paris (ALHEO); ainsi qu’à la OTCQX (HEOFF).
Avant de quitter 2020 : 1hr avec Frédéric Dugré
Sept questions au p.d.-g. et
co-fondateur de H2O Innovation



(Commerce Monde) Ça fait quoi d’avoir gagné le Water Company of the Year aux 2020 Global Water Awards ?

Tout d’abord une immense fierté! Puis ça nous donne de la crédibilité. Il faut savoir que c’est une reconnaissance votée par l’industrie. Et bien que nous ayons déjà reçu un prix de cette même organisation en 2016 (*), ce n’était pas dans notre intention de monter une candidature cette fois-ci. Mais, un jour, j’ai reçu un téléphone de leur part, pour me demander pourquoi je ne présentais pas notre candidature… car, eux, croyaient que nous avions nos chances

(…) Pour nous, ce prix est une reconnaissance de nos performances de l’année 2019. Nous y étions en compétition avec trois autres entreprises finalistes

(…) Comme vous avez pu le constater, la société japonaise Kurita, elle, a reçu une mention. On n’était pas en compétition avec n’importe qui!

(…) Le prix devait nous être remis à Madrid en juin, ensuite en septembre… Nous aurions évidemment préféré le recevoir en main propre, mais la pandémie se prolongeant, finalement nous avons dû nous contenter d’une remise virtuelle, en novembre. Mais ça n’a pas empêché de souligner l’honneur avec toute notre équipe. On a fait une vidéo de gratitude partagée entre nous tous.

(C. M.) Le géant de la chimie Dupont ayant été principal commanditaire de ce prix, pensez-vous que ça vous ouvre une porte de plus auprès de cette multinationale ?

Non, ça ne change rien pour nous.

(C. M.) Vous êtes une société cotée en Bourse, à la Bourse de croissance TSX-V, ayant son siège social à Québec, dans un écosystème financier propre au Québec. Vous existez et vous vous y développez depuis 20 ans déjà. Avez-vous des difficultés de financement ?

Oui, il y a encore des difficultés, même si nous on n’a pas besoin de financement présentement. La Caisse de dépôt, Investissement Québec, etc., ils sont là. Mais c’est rendu des acteurs tellement gros. Si vous cherchez juste un investissement de 5 millions, ils ne sont pas là. Ils recherchent du 50 millions et plus. Je trouve cela tannant !

(C. M.) Vous êtes depuis le début inscrit au TSX-Venture (**). Commencez-vous à penser à passer à la grande bourse (TSX) ?

Oui, nous commençons à y penser.

(C. M.) Dans votre présentation devant vos actionnaires, lors de l’Assemblée générale annuelle du 8 décembre 2020, vous planifiez déjà de 2 à 4 nouvelles acquisitions. Quand vous pensez acquisitions, vous commencez par où : Asie, Amérique, Europe, Afrique ?

Tout d’abord, pour les acquisitions, nous avons entre 60-75 millions de dollars en fonds propres réservés. Il n’est pas question de diluer notre valeur auprès des actionnaires. Car dorénavant, notre équité devient notre valeur. Auparavant, il fallait investir dans notre développement. La priorité était toujours de remettre l’argent dans la compagnie, et pas dans la valeur de l’action, dans le stock. Là, c’est notre équité. C’est ce qui est le plus précieux. C’est ce que l’on va faire dans le future. Alors les acquisitions, on va les faire en fonds propres.

La première : on vise aux États-Unis, pour consolider notre troisième pilier opérationnel O&M (Opération et Maintenance).

La deuxième : on vise aussi aux États-Unis, cette fois en produits spécialisés.

L’acquisition de Genesys nous a permis de nous implanter Royaume-Uni. Ce n’est pas tant l’augmentation du chiffre d’affaires -autour de 10 à 12 M$ par année – que pour le réseau de distribution que cette compagnie était stratégique pour nous, parce que ça nous a notamment permis de doubler au plan de la distribution dans le monde. Après Bilbao, en Espagne, où nous avons ouvert un bureau en 2018 – qui est passé de deux à 17 employés – cela va aider pour nous développer encore plus au Moyen-Orient.
Évidemment, notre bureau en Espagne et notre récente acquisition de Genesys au Royaume-Uni, ça nous positionne bien en Europe. Alors on continue aussi de regarder de ce côté-là.

Mais nous ne sommes pas près encore pour viser des acquisitions en Asie, en Afrique ou en Amérique latine.

(…) Depuis que je suis chez H2O, je n’ai jamais caché que mon but était de monter cette entreprise jusqu’à 1 milliard de $ en chiffre d’affaires et qu’après ça, je pourrais partir et prendre ma retraite, satisfait : c’est encore mon but!

(C. M.) Pourquoi avoir attendu 2020 pour réaliser un premier Plan stratégique sur trois ans ?

Il fallait apprendre à marcher avant de courir. Et on a attendu d’avoir cette maturité là.
Avec ce plan, on explique vouloir passer de 134 millions de revenus cette année, à 175-250 millions en trois ans (…)
C’est une opération de réflexion et de planification structurante pour notre avenir, qu’on a lancée à l’interne, en juin 2000. Alors non, ça n’a pas de relation avec le fait d’avoir gagné le prix aux Global Water Awards.

(C. M.) Où en est votre réflexion quant aux manières de vous protéger contre les acquisitions hostiles ?

Nos gros investisseurs sont tous autour de 10 %. Donc, ils ne se sentent pas menacés. La BDC, la CDPQ, Investissement Québec, nous sommes bien balancées…
Ça commence juste à être le fun…

Comment se protéger? Oui… il nous faut amorcer cette réflexion là. Reste que… effectivement, on est toujours menacée.

+++

(Interview réalisée en visio-rencontre, le lundi 14 décembre 2020, de 10 h 00 à 11 h 15, heure de
Québec.)

En route pour changer l’eau en argent ?

Avec son Plan, dans trois ans, les revenus d’H2O Innovation devraient atteindre 175 à 250 M $, selon l’intention de l’entreprise de réaliser entre deux et quatre acquisitions au cours des 30 prochains mois. L’objectif privilégiant de le faire sans dilution pour les actionnaires, sauf si une telle dilution est requise pour conclure une transaction significative, et de rester disciplinés dans le multiple payé pour ces transactions, tel que le souhaite, autant que son patron, Gregory Madden, le directeur de la stratégie d’H2O Innovation.

Le jour même de la tenue de l’AGA du 8 décembre 2020, l’une des 7 firmes d’analyses du milieu de la finance suivant l’action en Bourse HEO réitérait sa recommandation d’achat du titre et élevait sa cible, de $2,50 auparavant, à $3,00.

Les prochaines années diront progressivement si la route est véritablement pavée pour changer l’eau en argent, autant pour la santé financière de l’entreprise, que pour les actionnaires patients d’H2O Innovation.

Analyse et recommandation émisent par VMD-Desjardins
le jour même de la tenue de l’AGA du 8 décembre 2020;
VMD est l’une des 7 firmes d’analyses professionnels du milieu de la finance qui suivent l’action en Bourse HEO

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HEO’s first ever three-year strategic plan outlined key revenue and
profitability growth drivers which support management’s ambitions of generating revenue of C$175–250m

at an adjusted EBITDA margin of more than 11%.
Based on our analysis, successful execution of the strategic plan should lead to significant shareholder value creation. We are increasing our target to C$3.00 (from C$2.50) and reiterating our Buy recommendation.
https://blinks.bloomberg.com/news/stories/QL33KVDWRGG0

L’année 2020 qui vient de se terminer avait aussi vue H2O Innovation apparaître parmi la liste du « OTCQX Best 50 companies ». Bien positionnée au 18e rang, H2O Innovation (OTCQX: HEOFF) y apparait juste après ASM International N.V. (OTCQX: ASMIY) et devant Leagold Mining Corporation (OTCQX: LMCNF).

2020 OTCQX Best 50 Results
2020 OTCQX Best 50 companies traded an aggregate $13.7 billion in dollar volume in 2019.  The companies delivered to investors an average total return of 91%.
This year’s top performing company, New Pacific Metals Corp., is a Canadian exploration and development company. They are among 22 Canadian companies rounding out the list of the OTCQX Best 50.

OTC Markets Group applied the following criteria to the 443 companies traded on OTCQX on December 31, 2019 to determine which companies would qualify for the 2020 OTCQX Best 50:

– traded on OTCQX on December 31, 2018
– closing share price of $0.25 or greater on December 31, 2019
– closing share price on December 31, 2019, greater than on December 31, 2018
– traded equal to or greater than $500,000 in dollar volume in 2019
– not a « penny stock » on December 31, 2019, as defined under SEC Rule 3a51-1 of the Securities Exchange Act of 1934
– member of the OTCQX Composite Index as of December 31, 2019

View the complete 2020 OTCQX Best 50 ranking.

Un effet Brexit ?

Depuis l’acquisition de Genesys fin 2019, les activités commerciales incluent une part au Royaume-Uni qui devient à la merci des changements qu’apportera l’accord RU-UE découlant du Brexit, qui crée un nouveau contexte d’affaires à partir du 1er janvier 2021.

Alors les dirigeants d’H2O Innovation devront-ils subir un effet Brexit important ou faible ?

L’élection le 8 décembre 2020  à son conseil d’administration d’un nouveau membre, Élisa M. Speranza, une femme d’expérience qui siégeait déjà comme conseillère sur le comité projets, opération et innovation d’H2O Innovation depuis près de quatre ans, est une donnée à prendre ici en considération. Mme Speranza est connue comme leader dans l’industrie de l’eau avec une passion pour la promotion de l’environnement durable, de l’économie et du progrès social. Elle a notamment 15 ans d’expérience au sein d’une société classée sur la liste « Fortune 500 » : CH2M Hill inc. (acquise par Jacobs Engineering Group). Elle a par ailleurs été directrice adjointe de la Massachusetts Water Resources Authority et chef de projet pour la Boston Water & Sewer Commission. Elle a siégé sur plusieurs conseils d’administration et comités tels l’American Water Works Association (AWWA), US Water Alliance et Water for People (W4P). Elle est membre de longue date de la Water Environment Association (WEF).

« En accueillant Mme Speranza (…) nous élevons la représentation de nos activités O&M au niveau du c.a. afin de mieux harmoniser la répartition de nos revenus. Non seulement Mme Speranza est l’une des principales expertes dans le domaine de l’opération et maintenance d’eau et d’eaux usées, mais elle apporte également une forte orientation en matière de gouvernance, de sécurité et d’environnement afin de renforcer davantage les objectifs ESG stratégiques de l’entreprise », selon Lisa Henthorne, la présidente réélue du conseil d’administration d’H2O Innovation.

Faut-il 20 ans avant de bâtir une société publique solidement rentable au Québec? Sa capitale, la ville de Québec, aura vu disparaître dans l’horizon 2019-2020 de son territoire pas moins de trois des sièges sociaux de sociétés cotées en Bourse y étant établis : même à travers une importante intervention de l’État québécois, la minière Nemaska est disparue dans une complexe restructuration ; la firme de nouvelles technologies en équipements du domaine de la santé TSO3 a dû se vendre ; la firme de nouvelles technologie en lutte aux changements climatiques CO2 Solutions a vendu l’ensemble de ses actifs tangibles et intellectuels, et ce qui en reste ne respecte plus les critères d’inscription à une des bourses canadiennes (i.e. TSX, TSX-Venture ou NEX).

Au bilan de sa dernière année financière complète s’étant terminée le 30 juin 2020, on indique certes un profit brut pour H20 Innovation, mais finalement une perte nette de 4,2 millions de $ (voir notre note 1). Bref, encore un appel à la patience pour les investisseurs, petits comme grands.

Il ne faut certes pas automatiquement généraliser sur la rentabilité des firmes québécoises en bourse avec le cas de H2O Innovation. Ce cas semblant plutôt propre à la niche de son secteur d’activité. Et à l’analyse une situation plutôt positive, parce que pendant tout ce temps, les investisseurs et les créanciers auront choisi d’être patients et d’avoir une vision à plus long terme, au lieu de focaliser sur les rendements à court terme, parce qu’ils ont toujours le choix.

Alors au final, bonne année 2021 débutante et bonne chance pour la suite à tous les gens de H2O Innovation comme à tous les humains de la planète bleue.

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Note 1 : La perte nette s’est élevée à (4,2 M $) ou (0,061 $) par action pour l’exercice clos le 30 juin 2020, contre une perte nette de (2,2 M $) ou (0,044 $) par action pour l’exercice financier 2019. La perte nette est principalement attribuable à la charge de dépréciation de 5,3 M $ du pilier d’affaires WTS visant à réduire la valeur du goodwill et des actifs incorporels, incluant l’impact de l’impôt différé de (0,6 M $) et aux frais de restructuration de 0,4 M $ engendré par une réorganisation du pilier d’affaires WTS. Excluant l’ajustement de ces éléments non-récurrents, la Société présenterait un bénéfice net de 0,9 M $ pour l’exercice clos le 30 juin 2020. La variation de la perte nette est également attribuable aux coûts d’acquisition et d’intégration pour un montant de 1,9 M $, et à l’augmentation de l’amortissement. L’augmentation de l’amortissement provient principalement de l’augmentation du niveau des actifs incorporels acquis par l’entremise de Genesys au cours du deuxième trimestre de l’exercice financier 2020 et de l’adoption de l’IFRS 16 – Contrats de location, ce qui a engendré une charge d’amortissement des actifs au titre des droits d’utilisation à l’égard de contrats de location (source : Rapport annuel de l’entreprise).

Sur la photo : Guillaume Clairet (COO), Frédéric Dugré et Marc Blanchet (CFO) démontrent bien leur joie et fierté lors de l’annonce du prix « Entreprise de l’année 2020 ». (Crédit photo : H20 Innovation.)

Autres sources pertinentes conseillées :

www.h2oinnovation.com

Le prix « Water Technology Company of the Year » va à H2O Innovation, de Québec | Cyberjournal Commerce Monde

H2O crée H2O Innovación de Mexico S.A. de C.V | Cyberjournal Commerce Monde

Nouvelle couverture d’analyste pour H2O Innovation | Cyberjournal Commerce Monde

Water futures set to join likes of gold and oil and trade on Wall Street for first time ever | Markets Insider (businessinsider.com)

https://reseaucapital.com/wp-content/uploads/2020/11/cvca_fr_quebec_q3_2020_final.pdf

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COGECO: Pourquoi Louis Audet a dit « non merci » ?

Les plaques tectoniques du monde des télécommunications sont passées bien proche de bouger, en Amérique du Nord, en cette fin de l’été de 2020, avec un effet majeur particulier au Québec. L’offre d’achat non sollicitée venue tenter les principaux actionnaires du Groupe COGECO aura finalement fait long feu. Affaire classée… pour l’instant!

L’histoire, telle qu’elle pourrait être écrite aujourd’hui, aurait donc comme résumé quelque chose comme ceci: quand la famille et son terroir dit non au grand capital désincarné ne se dédiant qu’au profit.

Famille: comme entreprise familiale, sens de la famille.
Terroir: comme racines régionales, sens de l’intérêt communautaire et de la population locale.

Deux nouvelles vieilles que de deux ans nous aident déjà à mieux comprendre pourquoi Louis Audet est de cette trempe d’hommes d’affaires.

C’était une nouvelle du 14 juin 2018: Cogeco et Québecor s’unissent pour offrir un don de 100 000 $ au fonds Jean-Lapierre.

La Fondation Madeli-Aide pour l’éducation était alors bien heureuse d’annoncer que deux géant québécois du milieu des affaires et des médias, Cogeco Média et Québecor, s’unissaient pour offrir une contribution financière de 100 000 $ sur 5 ans au Fonds dédié Jean Lapierre de la Fondation Madeli-Aide pour l’éducation. Le don voulant assurer la pérennité de la « Bourse d’excellence Jean-Lapierre ». Celle-ci avait été créée en 2017 à la mémoire de l’homme politique, commentateur et analyste politique pour TVA et LCN ainsi qu’à l’antenne pendant plusieurs années des stations de Cogeco Média, le 98,5 à Montréal, le FM 93 à Québec et le 106,9 à Trois-Rivières, décédé dans un dramatique écrasement d’avion.

À quelques jours près, une autre nouvelle nous apprenait, le 15 mai 2018, que Louis Audet cédait sa place à la tête de Cogeco ainsi:

« Pour la première fois de son histoire, à compter du mois de septembre, Cogeco ne sera pas dirigée par un membre de la famille Audet, mais cette dernière compte bien garder le contrôle de l’entreprise malgré le départ imminent de Louis Audet comme président et chef de la direction », écrivaient deux journalistes de LA PRESSE CANADIENNE.

«La famille Audet est engagée à continuer de contrôler cette entreprise et à la laisser croître comme nous l’avons fait dans les 60 dernières années», y avait déclaré en anglais Louis Audet, lors d’une conférence de presse. Jugeant toutefois qu’il était temps d’infuser du «sang neuf» au sein de la direction, et expliquant alors qu’il quitterait ses fonctions à la tête de Cogeco et de sa filiale Cogeco Communications le 1er septembre 2018.

PARTIR POUR MIEUX RESTER

M. Audet quittait ses fonctions d’alors, « mais il demeurera bien présent, au moins pour les trois prochaines années, puisqu’il deviendra président exécutif du conseil d’administration des deux entreprises. Au terme de cette période de transition, M. Audet deviendra un président «normal» du conseil d’administration, mais sans pouvoir exécutif« , expliquaient aussi les journalistes de la PC.

C’est ce même Louis Audet qui en a fait une magistrale démonstration, ces dernières semaines de 2020, en refusant d’empocher quelque 800 000 000 $ pour lui et sa famille, s’il avait dit oui à l’offre d’achat non sollicitée de l’empire Cogeco par un plus gros joueur mondial des technologies de l’information et de la communication (TIC) que lui. Disant, et pouvant imposer, un « Non merci!« . Car bien en contrôle de la majorité des actions votantes de cette entreprise ayant son siège social au Québec et des racines québécoises depuis sa fondation.

Il faut ici comprendre que la famille Audet, qui a fondé l’entreprise, voulait déjà – et veut toujours – continuer d’avoir son mot à dire dans les orientations de l’entreprise (en 2018 elle contrôlait toujours 70 % des votes de Cogeco inc., qui elle contrôlait 80 % de Cogeco Communications).

Expliquant qu’il avait déjà un très bon et confortable lit pour lui permettre de bien dormir ses nuits et laissant comprendre qu’il ne saurait que faire avec 800 millions de $ de liquidités de plus s’il passait à la caisse en vendant, Louis Audet a été sans compromis: il préfère continuer de s’investir à développer l’entreprise familiale, avec sa propre vision des affaires et ses valeurs de respect des gens, des femmes et des hommes, clients ou employés, qui font confiance en cette entreprise bien enracinée au Québec, tout en étant un joueur crédible mondialement dans ses secteurs d’affaires.

Sous la gouverne de Louis Audet, le groupe COGECO a notamment effectué en 2012 l’acquisition du câblodistributeur indépendant américain Atlantic Broadband. Une affaire de plus d’un milliard de dollars. Il réalisa notamment la plus importante transaction de l’histoire de la société lorsque Cogeco Communications avait consacré 1,4 milliard $ US, avec l’aide de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), pour réaliser l’achat de MetroCast aux États-Unis. Mais le dénouement de la tentative d’incursion de Cogeco au Portugal, en 2006, pour 650 millions $ avait, lui, été bien différent: l’investissement se terminant à perte, six ans plus tard, quand la société se délesta de Cabovisao pour seulement quelque 60 millions $. Rappelons, par ailleurs, que la pression des géants du secteur tel Amazon, Microsoft ou Google avait forcé COGECO à comptabiliser une perte de valeur de 450 millions $ de sa division des services de technologies d’information et de communication (TIC) en 2016.

Donc affaire classée… pour l’instant.

Mais bien des fins analystes du milieu des TIC, de la haute finance, ou de la Bourse particulièrement, vont soutenir d’instinct, ce pour les prochaines années au moins, qu’il y a ici une partie de poker qui ne fait que commencer!

Mais monsieur Audet et famille, comme les autres membres de son conseil d’administration, auront tout intérêt à s’inspirer des réflexions de personnes telles que Wendy Lynn Bernfeld, cette consultante dans le secteur numérique fondatrice de Rights Stuff – une société internationale de conseil en matière de contenus et de licences – qui vient d’alimenter une très pertinente série d’articles spécialisées face aux défis de l’heure en matière de TIC: Au-delà des cinq géants: les «mainstreamers».

Finalement, il faudra compter sur le fait que d’importants actionnaires minoritaires au capital du groupe COGECO ne sont pas des investisseurs du secteur privé. Leur analyse n’est pas similaire à celles des petits investisseurs et en tant qu’actionnaire collectif, la CDPQ pourrait, elle, questionner le renoncement du rendement qu’aurait apporté une acceptation de l’offre d’achat non sollicitée. Le but d’une entreprise n’est-il pas d’abord de maximiser la richesse des actionnaires, alors qu’au surplus l’actionnaire majoritaire de contrôle a le devoir légal de voir aux intérêts des autres actionnaires… Et le but de la CDPQ, à prime abord, reste de maximiser ses rendements de sorte que les cotisations collectives des Québécois en tant que contribuables notamment aux fonds de pensions des fonctionnaires et à la Régie des rentes du Québec soient au minimum.

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Éthanol : le carburant E15 dorénavant permis à l’année longue aux USA

Des changements récemment annoncés dans les règlements de la US Environmental Protection Agency (EPA) permettent désormais de vendre à l’année du carburant E15, c’est-à-dire contenant 15% d’éthanol pour 85% d’essence.

La législation précédente y limitait les ventes de carburant à l’éthanol E15 du 1er juin au 15 septembre. Une période d’interdiction qui dissuadait les détaillants d’offrir l’E15, car ils devaient changer de pompe et d’étiquette d’avertissement au début et à la fin de chaque été. Conséquemment, les détaillants choisissaient largement de rester au carburant E10 (à 10% d’éthanol), limitant énormément l’offre du carburant plus écologique E15. En fait, on estime actuellement que seulement 1% des 122 000 stations-service aux États-Unis offrent du carburant E15. Mais après la décision de l’EPA, chaque station-service y est désormais en mesure de proposer l’E15 durant toute l’année.

L’éthanol
fournit de l’oxygène,
ce qui permet à l’essence de brûler
plus proprement dans les moteurs
et contribue à réduire la pollution.

« C’est une nouvelle très importante pour nous (…) étant donné que nous sommes présents sur ce marché depuis dix ans, fournissant des systèmes de traitement d’eau et des services après-vente aux producteurs d’éthanol, et les aidant à optimiser leur production. La loi E15 en vigueur nous ouvre de nombreuses opportunités sur ce marché, avec une demande accrue pour nos projets de traitement d’eau et les services et consommables associés, notamment les produits chimiques, les membranes et les filtres », explique Frédéric Dugré, pdg d’H2O Innovation.

En prévision de la disponibilité de l’E15 durant toute l’année, cette entreprise, qui a son siège sociale à Québec, a réalisé au cours des derniers mois un total de huit projets de traitement d’eau dans le secteur de l’éthanol, tous situés dans le Midwest américain. Une installation de système récemment complétée dans l’Ohio amène le portfolio d’H2O Innovation dans l’industrie de l’éthanol à plus de 35 systèmes, avec une capacité totale de traitement de plus de 15,0 MGD (56 781 m³/jour).

NAISSANCE D’UN NOUVEAU MARCHÉ

Comme c’est souvent le cas alors qu’il est question d’environnement, ce sont les niveaux de réglementations gouvernementales qui déterminent l’existence ou non d’un marché économiquement viable. C’est ce qui vient d’arriver aux États-Unis pour le marché de l’éthanol.

Désormais, avec le carburant E15 à l’année aux USA, de nouvelles opportunités sont donc à saisir. Car il faudra répondre à une demande croissante.

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