Déjà 75 à 100 entreprises en T.I. vendues à rabais !
Les entrepreneurs de Québec demandent au gouvernement d'appuyer leurs activités de commercialisation
2005-12-13

Par Daniel Allard

Une trentaine d'entrepreneurs en T.I. (technologies de l'information) de la région de Québec, par la voie de l'organisme qui les regroupe, la Voix des Entrepreneurs en T.I. de Québec (VETIQ), demandent aux instances gouvernementales d'octroyer des crédits d'impôt pour les activités de commercialisation des entreprises oeuvrant dans le domaine de la haute technologie. La conférence de presse qu'ils ont organisée dans un restaurant du quartier St-Roch, au cœur du quartier des T.I. de Québec, le 7 décembre 2005, voulait ainsi sensibiliser les gouvernements au besoin pressant qu'est le support au développement commercial de leurs entreprises. La VETIQ se dit prête à contribuer à toute initiative qui permettra de faire évoluer le dossier, considérant que le processus de préparation budgétaire des gouvernements est en cours.

« Le gouvernement du Québec a soutenu activement le développement des T.I. au cours des dernières années et continue de le faire, principalement par sa réforme dans la fiscalité des entreprises et par des crédits d'impôt remboursables à la R&D. Par contre, la croissance des entreprises passe maintenant par la mise en oeuvre de stratégies de commercialisation efficaces et ciblées, qui sont souvent très coûteuses et pour lesquelles les entreprises doivent rivaliser avec des concurrents disposant de ressources financières considérables », estime Patrick Schwarz, dirigeant de Syntell et président du conseil d'administration de la VETIQ.

« Les mesures fiscales avantageuses en R&D ont permis à plusieurs entreprises de développer des applications remarquables. Il est maintenant temps de les transformer en succès commercial », a soutenu Hugues Gervais, vice-président de Labcal Technologies.

Ces entrepreneurs sont convaincus que la mise en place de mesures fiscales avantageuses en regard aux activités de commercialisation permettra d'accentuer le virage amorcé dans la région de Québec et de positionner davantage les entreprises à l'échelle mondiale.

Et ils ne veulent surtout pas que le gouvernement touche au crédit actuellement accordé à la R&D, qui sont même passés de 35 à 37,5 % récemment. Mais 86% des membres de la VETIQ sont aussi favorables à un crédit à la commercialisation: « Nous voudrions que ce crédit se transfère, que l'actuel crédit à la R&D permette d'inclure la commercialisation (…) On souhaite rendre accessible à la commercialisation les mêmes outils utiles pour la R&D (…) On pense même que le coût serait nul pour le gouvernement, puisqu'il s'agit de transférer des sommes en recherche-développement à des investissements en commercialisation (…)  Ce que l'on veut, c'est un déplacement de l'aide là où le produit est rendu », précisent-ils.

Identifiée depuis longtemps, cette faiblesse en commercialisation des entreprises québécoises n’arrive pourtant pas à convaincre les autorités publiques d’agir. Parmi les raisons invoquées, il y aurait la peur de causer un précédent vis-à-vis d’autres secteurs industriels et, surtout, le risque de contrevenir à des règles en matière de concurrence en commerce international du côté de l’OMC ou de l’ALÉNA.

URGENCE D’AGIR
« Tout ce qui ne se crée pas en commercialisation revient en recherche-développement », explique pour sa part Ronald Bannon, un expert du domaine, associé chez Asselin Bannon Conseils en management stratégique. Ce qu'il observe trop souvent, c'est que si on n'arrive pas à vendre le produit, le réflexe des entrepreneurs est généralement de le retourner sur les planches à dessin pour le perfectionner. Il existerait ainsi une espèce de cercle vicieux quasi systémique. Mais il y a encore bien pire dans ce registre des pertes de temps et d’énergie !

« Si on ne vend pas, les détenteurs de capitaux de risque (Venture Capital – VC) vont forcer la vente de nos compagnies à des intérêts aux États-Unis, qui eux vont s'organiser pour vendre le produit. Le Québec se relègue ainsi au rang d’un incubateur pour les grosses entreprises des États-Unis », dénonce l’homme d’affaires Pierre Root, présent lui aussi lors de l’événement.

« Oui, je le confirme ! Dans les dernières années, au moins entre 75 et 100 compagnies québécoises en T.I. se sont effectivement vendues ainsi aux États-Unis. Prenez la liste d’entreprises que des VC finançaient il y a trois ans et celles qui sont absentes maintenant ont toutes été vendues. Un exemple encore récemment : AD-OPT, vendue aux États-Unis, est devenue Kronos, en conservant au Québec que le volet R&D », confirme immédiatement Nicole Martel, la PDG du Réseau inter LogiQ, questionnée à ce sujet.

Notons, par ailleurs, que des participants ont souligné comme une mauvaise nouvelle la confirmation qu’Innovatech Montréal venait d'être achetée, dénotant son passage sous contrôle d'intérêts du Royaume-Uni.

Innovatch Montréal vendue à Coller Capital, une société britannique

Multiple Capital (formerly Société Innovatech du Grand Montréal) provides venture capital to start-up or technology stage companies in the information technology, health sciences, telecommunications, and advanced technologies arenas. The investment firm used to be owned by the government of Québec; however, the government sold the company to British firm Coller Capital in mid 2005. The new company is striving to manage the old company's assets to successful exits, and then manage and attract other foreign funds residing in Quebec. Multiple Capital also hopes to raise its own independent fund in the future.

Hubert Manseau, former president of Innovatech Montréal is still the President of Multiple Capital.

La Voix des entrepreneurs en T.I. de Québec
295, Bld Charest est # 2200
Québec, Qc
G1K 3G8
418-656-2436
www.vetiq.org


Fait à Québec le 13 décembre 2005.


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