renaud_blais@yahoo.ca

Il faudra bien un jour faire le constat évident : le modèle économique occidental est en péril. Ce modèle économique, qui n’est rien d’autre qu’une idéologie fondée sur une croyance aujourd’hui imposée (je dis bien une croyance) par la puissance médiatique, contrôlée presque entièrement par les mêmes intérêts financiers qui dominent actuellement le monde. Ainsi, nous sommes victimes de croyances comme « le marché établira le juste prix », « le libre-échange éliminera la pauvreté ». Cette croyance, fondée sur le dogme que « la main invisible du MARCHÉ peut tout réguler ».

Pour simplifier, les éléments principaux du modèle occidental sont :
1-     L’accumulation des richesses par une partie infime de la population au détriment de la majorité;
2-     L’utilisation des pouvoirs d’agression et de répression de l’État contre d’autres États, comme imposer une diminution des pouvoirs de ces États en signant des traités de libre-échange;
3-     L’aboutissement ultime de celui-ci : l’administration des États-Unis d’Amérique, au moins depuis le premier mandat présidentiel de Ronald Reagan, est le « plus grand et plus puissant lobby » au profit des intérêts des grands groupes financiers internationaux;
4-     Les sièges sociaux sont de plus en plus évanescents, par opération de vases communicants bien orchestrer, les impôts réels que paient ces grandes corporations comme les grands actionnaires de ces sociétés se limitent à quelques décimales…

L’actuel navire amiral de ce modèle, soit l’Empire financier et militaire des États-Unis d’Amérique, est en déclin à bien des points de vue. J’appuie ici mon affirmation sur un seul fait très éloquent. De combien de milliards de dollars a besoin l’administration des États-Unis pour financer son déficit annuel ? Cet empire est actuellement dirigé par une marionnette, désignée par le clan Bush, promoteur de l’enrichissement d’une infime minorité « d’élus » auto proclamés, représentant du milieux de la finance… Il faut prendre note que ce « clan » a dirigé l’administration des États-Unis durant 5 des 7 derniers mandats présidentiels.

Je suis convaincu qu’il y a quelque chose à faire, il y a déjà plusieurs années que nous y travaillons ardemment. Le modèle occidental, établi à leurs profits par quelques grands commerçants, doit être remplacé. Avis aux intéresséEs. Nos énergies doivent favoriser l’établissement d’un réel gouvernement représentant l’intérêt général et priorisant le bien commun. Il y a encore un énorme travail à faire de la part de touTEs et chacun. Surtout que les moyens financiers, politiques, militaires et d’accès aux ressources dont disposent les dinosaures en déclins inclus plusieurs fois les moyens de destruction complet de la planète…
 

FEU LA ZLÉA ET L’ÉCHEC DU PROJET DE CONSTITUTION EUROPÉENNE : ILLUSTRATIONS CONVAINCANTES DE REJETS POPULAIRES

Cf. Hugo Chavez, lors de son émission de télé hebdomadaire, dès son retour chez lui, après la rencontre de Mar del plata (4^e Sommet des Amériques [dernier ?] et 3^e Sommet des peuples).

Le « non » français était majoritairement et authentiquement européen, antilibéral et démocratique.
Cf. Jacques Nikonoff, président d’Attac-France, au Forum social allemand, Erfurt, 23 juillet 2005.

De plus, « Trois crises conjuguées de l’impérialisme » : la crise du surdéploiement, la crise de la surproduction et la crise de la légitimité.
1-     La première crise résulte de la poussée de l’administration américaine pour la supériorité militaire qui a eu pour effet pervers de sévèrement compromettre à la fois la puissance et l’efficacité de la machine militaire américaine. Il montre comment l’invasion de l’Irak a été pour beaucoup prédéterminée, de nombreux secteurs de l’administration Bush l’invoquant pour leurs propres desseins. Deux importantes leçons sont à retenir pour les ennemis du grand dessein américain à travers le monde. La première est qu’il est possible de combattre l’armée américaine jusqu’à aboutir à une impasse, ce qui est une victoire bien réelle dans une lutte de guérilla. La seconde est qu’une résistance soutenue dans une partie de l’empire affaiblit l’empire dans son ensemble.
2-     La combinaison de la concentration du capital et la domination de la finance, résultant en un fossé grandissant entre le potentiel productif croissant du système et la capacité des consommateurs d’en acheter la production. Ceci explique quelques problématiques clés de la politique économique américaine récente : contrôler le pétrole du Moyen Orient ; être farouchement protectionniste en ce qui concerne le commerce et l’investissement et mettre l’accent plus sur les accords commerciaux régionaux que sur le multilatéralisme ; intégrer des considérations stratégiques dans ces accords commerciaux ; utiliser des variations de taux de change pour maintenir la compétitivité ; faire que d’autres économies supportent le fardeau de la crise environnementale, et ainsi de suite.
3-     Au final, la contradiction la plus forte pourrait bien résulter de la crise de légitimité. Puisque la domination prolongée ne peut être en permanence coercitive, les États-Unis doivent rechercher la légitimité et le soutien (ou tout au moins l’acceptation) de leurs actions.

« Ainsi, les multiples crises de l’empire peuvent devenir l’occasion d’un changement émancipateur ».
Extraits de : « Dilemmes de la domination : la désagrégation de l’Empire américain », Walden Bello
Walden Bello, Prof. sociologie à l’Université Philippines et Directeur Exécutif de Focus on the Global South.
Cité par : Jayati Gosh, professeur d’économie au Centre des études économiques et de planification, Faculté des sciences sociales, Université Jawaharlal Nehru, New Delhi et collaborateur régulier de la presse indienne.

LE DÉBUT DE LA FIN DU $US
Quelle proportion du déficit des ÉU provient d’emprunt envers la Chine ? Et la monnaie chinoise n’a pas de cours libre, malgré sont admission à l’OMC, ce qui exclu la possibilité de « concertation » des grands financiers pour « attaquer » cette monnaie, comme ils ont fait pour réduire à néant les griffes des « Tigres asiatiques » dans les années 90. Pas si fou ces Chinois…

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU INNOVE
« C'est la seule bonne nouvelle de ce sommet. Ce que la dernière assemblée générale de l’ONU a consacré, c'est un succédané de la fameuse taxe Tobin proposée par le mouvement altermondialiste, et notamment ATTAC (…) Pour la première fois, l'idée d'une taxation internationale a donc été admise et va entrer en application. Et la démarche qui a conduit à cette décision est également intéressante. Elle est le produit de l'adéquation entre un mouvement de citoyens, d'ONG et de décisions étatiques (…) Il y a donc eu finalement une bonne coopération entre certains États et les ONG, montrant ainsi que ces deux acteurs de la scène internationale ne sont pas forcément adversaires ou concurrents, et qu’ils peuvent être parfois complémentaires. »
Pascal Boniface, directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), In : Grain de sable, No : 526, 21 septembre 2005.
 

L’esprit de convergence entre les militantEs altermondialistes, certaines ONG et certains États, est visible avec de l’échec de Cancùn, où de grands États ont fait échouer le sommet de l’OMC en 2003, en parfaite cohérence avec les militantEs de la rue autour du paysan Coréen Lee, qui devait certainement vivre un très grand désespoir. Il faudra maintenant surveillé le cas de Hong Kong…

OMC – HONG KONG 2005
Il semble que les ÉU (États-Unis d’Amérique) et l'UE (Union européenne) ont de grandes ambitions pour la rencontre de l’OMC à Hong Kong en décembre. Ces deux grands acteurs veulent aboutir sur les questions des services et aussi sur celle de l'accès aux marchés non agricoles (NAMA, non agricultural market access, en anglais, et qui comprend les échanges industriels et les produits de la pêche et de l'exploitation forestière). De plus, la téléphonie, le service de l'eau, la poste, l'investissement, les services financiers et bien d'autres. Ont espère une ouverture des marchés des pays, même en voie de développement, sans aucun soucis des "objectifs du millénaire".

Une cloche sonne, « Lors du Conseil agricole de l'UE à Bruxelles, la France, l'Italie, l'Espagne, l'Irlande, l'Autriche, la Hongrie et Chypre se sont déclarés préoccupés par l'évolution des négociations à l'OMC ». Frédéric Viale, Coordonnateur de la commission OMC-AGCS d’Attac France. Grain de Sable n° 527 – 28 septembre 05.

Au moment d’écrire ces quelques mots, les préparatifs de résistance à l’Empire, version « rouleau compresseur ou par la voie du « multilatéralisme » [OMC], vont bon train, ceci autant du côté de la rue comme chez les États qui ont déjà démontré suffisamment de cohésion pour faire échouer Cancùn. Un succès de cette rencontre de l’OMC pourrait vouloir dire à moyen terme que, partout sur la planète sauf dans les paradis fiscaux, les secteurs de la finance [banques, assurance etc.] aussi que la production et recherche en aéronautique, pharmaceutique pourraient faire subir le même sort que l’Accord multifibre a fait subir à l’industrie des textiles. Ce qui, à bon entendeur, n’est pas rien, n’est-ce pas ?

LE « JUNK FOOD » UN LOBBY EFFICACE
« L’Association nationale de la restauration, un groupe de pression commercial à Washington qui compte parmi ses membres Yum, McDonald, Wendy et Burger King a fait part de son ralliement à l’Alliance pour le commerce alimentaire.

Lewis E. Leibowitz un avocat d'affaires international chez Hogan & Hartson travaille pour ce groupe de pression. Clayton Yeutter, un ancien secrétaire à l'agriculture des ÉU et représentant au commerce américain, joue le rôle de conseiller. Selon M. Leibowitz, la création de ce groupe permet à ceux qui en font partie de « parler d'une même voix tout en restant en coulisse ».

Étroitement contrôlée par Starbucks, la chaîne Burger King, qui se concentre sur le redressement de son activité, ne sera pas non plus de la partie. En revanche, Wendy’s International, le #3 du fast-food, a déclaré qu’il pourrait bien se rallier à la coalition. McDonald, le leader mondial du secteur en terme de ventes, a annoncé quant à lui qu’il ne faisait « pour l’instant » pas partie de ce groupe de pression ».

Article de Scott Kilman et Steven Gray, paru le 19 avril 2005 dans le Wall Street Journal – Cité dans : Grain de sable No 522, 20 juillet 2005

LE FORUM SOCIAL MONDIAL PLUS « IN » QUE SONT PENDANT DE DAVOS
Quelques chiffres pour illustrer l’ampleur que prend le FSM. Les préparatifs du FSM de 2006 vont bon train. Plus de 3 400 organisations avaient enregistrées leurs inscriptions d’activités en date du 16 novembre et ce fut prolongé un peu. Plus de 2 100 activités ont été enregistrées aux trois événements polycentriques. Bulletin FSM 05-11-16
[L’édition 2006 du Forum social mondial aura lieu en trois endroits sur la planète au même moment, Cf. dernier numéro]

En rappel, c’est le fondateur et président de Davos, Klaus Schwab, qui en fit lui-même l’aveu, avec un profond agacement, Il s’exprimait devant des journalistes à Buenos Aires, le 21 mars 2001, deux mois après le premier FSM. Il déclara en effet que le FSM avait commis « un détournement négatif » de la renommée du WEF. « Cela brouille les cartes », poursuivait-il : « De manière très intelligente, vous mettez votre nom à côté d’un autre, mondialement connu, comme celui du Forum économique de Davos, et vous devenez connu ». En termes de logiques de la communication, la conclusion de M. Schwab était en partie exacte : « Sans Davos, personne n’aurait jamais entendu parler de Porto Alegre ». L’affirmation est certes très exagérée, mais il faut bien reconnaître que nous avons su exploiter au maximum la concomitance des dates des deux Forums confirmait Bernard Cassen.

Dernières minutes : La partie polycentrique Asie, devant se tenir au Pakistan, du FSM a été reportée de deux mois, comme il doit y avoir un FSPakistant à la mi-janvier. Cf. Bulletin FSM 24-11-05.

Altermondialistement vôtre!

Fait à Québec le 14 décembre 2005.

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