dö networks offrira de l'efficacité...
De la musique pour les télécoms !
2006-03-14

Par Daniel Allard

 

Louis Dupras et Louis-P. Boulianne, les deux fondateurs qui développent encore la jeune compagnie techno dö networks, à leur bureau du Parc technologique du Québec métropolitain.

 

Le « do », comme la note qui commence une gamme de musique, pourrait correspondre au fait que cette compagnie... commence en affaires. Mais ce n’est pas tout à fait exact ! Oui, c’est encore une compagnie en démarrage. Mais elle navigue depuis 2002 déjà. Et c’est plutôt le fait que le son « do » signifie, avec une petite barre horizontale sur la lettre o, « voix » en japonais et « lumière » en arabe qui mérite ici l’attention. Ce qui fait d’ailleurs deux fois l’affaire des fondateurs de la compagnie dö networks !
Voix, lumière... nous ne sommes pas très loin. Communication, télécommunications, fibre optique... nous y voilà !

« Notre concept de départ était l'utilisation des longueurs d'onde dans les systèmes optiques pour transporter simultanément plus d'informations en utilisant le code d'identité des VLAN (virtual local area network)... que nous avons dû ensuite élargir, afin qu'il devienne un concept intelligent d'utilisation de longueurs d'onde, visant à mettre de la flexibilité sur les autoroutes optiques », explique le président Louis Dupras.

« Comparons cela à quelqu'un qui transporte une maison sur une route trop étroite. Plutôt que de couper la maison en deux et de la transporter un morceau derrière l’autre, notre concept vise à utiliser des longueurs d'onde différentes, afin que la route à suivre puisse s'adapter à la largeur du produit à transporter», imagera-t-il immédiatement - pour notre plus grand plaisir de compréhension ! - en précisant aussitôt que la tendance générale, face à ce problème, est plutôt de dire qu'on va aller plus vite, donc pouvoir passer plus d’informations. Mais ceci provoque d'autres problèmes, en matière d'accès et d'insertion, par exemple. Bref, leur concept offre de l’efficacité.

Si dö networks avait un petit quelque chose à voir avec le beau côté des arts musicaux, ce serait parce que finalement son objectif d’offrir de l’efficacité n’est rien de moins que de la musique aux oreilles des dirigeants des grandes sociétés de télécoms !

UN LONG CHEMIN DE DAMAS
Le jargon technique du domaine, Louis Dupras le connaît bien. Ancien de chez Nortel, où il a passé 20 années de sa carrière, c'est depuis juin 2002 qu'il besogne sur le projet d’affaires actuel. Et c’est l’aspect financier qui a surtout consommé du temps jusqu’à maintenant. La fameuse quête de financement, qui s’étirera sur presque quatre ans, donnait enfin une première bonne nouvelle à l'été 2004. C’est la société d’investissement INNOVATECH Québec Chaudière-Appalaches qui leur fait une offre... mais à la condition de trouver un partenaire privé.

Re-départ à la chasse ! « Ce partenaire privé, nous l'avons finalement trouvé fin octobre 2004, avec Lyrtech », se rappelle très bien Louis Dupras. Mais l'épreuve du démarrage, pour ne pas dire alors du pré-démarrage, aura déjà réduit de moitié l'équipe initiale des fondateurs, qui ne sont maintenant que deux. Ils étaient encore trois, en décembre 2003, lors de l'incorporation officielle de do networks, qui en fait sera constituée en regroupant les forces d’une autre compagnie émergente, Arial Networks, à celles de l'équipe de Louis Dupras (une autre « condition » d’INNOVATECH, qui voyait deux entreprises sur le même front, et qui voulait n’en voir qu’une). Mais c'était aussi l'époque où ils cherchaient encore initialement 3 millions $ pour aller de l’avant avec leur concept technologique.

Il ne reste donc que Louis Dupras et Louis-Patrick Boulianne, lorsque fin mars 2005 la compagnie peut enfin commencer à toucher aux 212 500 $ en débentures investis par INNOVATECH, ainsi qu'à l'investissement, également sous forme de débentures, de Lyrtech - qui aussi leur offre, entre autres, un toit depuis avril 2005, à son siège social du boulevard Hamel, dans le Parc technologique du Québec Métropolitain - qui contribuera progressivement pour une valeur qui atteindra dans son cas 215 000 $. Ajoutez la contribution du programme PARI du Conseil national de recherche du Canada (CNRC), avec celle du programmes Technorégion et Idée PME de Développement économique Canada (DEC), et vous avez le portrait complet de ce qui  permettra, enfin, aux deux ingénieurs-entrepreneurs de moins penser aux questions financières et de passer, enfin, à l'étape de la concrétisation de leurs projets technologiques novateurs.

UN LIÈVRE À LA FOIS !
Avec alors deux concepts de technologie en main, ils choisiront également de n'en développer qu'un seul à la fois, en débutant avec celui qu’amenait L-P Boulianne. Ce gradué de la maîtrise en génie électrique de l’Université Laval, qui a mis ses études de MBA sur la glace faute de temps, a aussi profité dans un passé moins lointain de son passage au Centre optique photonique de l’Université Laval (COPL) en tant que responsable d’une charge d’enseignement. Un retour aux sources qu’il appréciera, après une première aventure d’entrepreneur avec la défunte compagnie APN (Access Photonic Networks). Son c.v. compte entre autres un passage avec ABB Bomem, une entreprise technologique réputée, de Québec également.

« Initialement, nous voulions offrir un système complet. Mais aujourd'hui, nous visons à proposer une intelligence nouvelle à ajouter aux capacités actuelles des réseaux afin de les rendre  plus efficaces », synthétise Louis-Patrick Boulianne, qui a pris charge de diriger la R&D de l’entreprise.

Leur produit final sera donc un logiciel à « embarquer » sur les chips qui gèrent tout système de multi longueurs d'onde. « Notre solution sera simple et efficace, et permettra d'augmenter les rendements pour nos clients », ajoute son partenaire Dupras, lui aussi un ingénieur en génie électrique gradué de l’Université Laval.

COMMERCIALISABLE D’ICI 2007
Bien que l’aventure ait débuté en juin 2002, cela fait donc moins d'un an qu'ils travaillent à développer un prototype de système complet, avec la collaboration rapprochée des équipes de Lyrtech, plus qu’accessibles puisqu’elles sont voisines de bureau et sur le même étage qu’eux. « L'algorithme est prêt à 75%, avant que nous puissions sortir notre prototype, ce qui devrait être fait d’ici l'été... En mai ou en juin prochain, nous irons à l'Institut international des télécommunications, à Montréal, pour tester le prototype, pendant quelques semaines, sur un réseau réel », calculent-ils en ce début de mars 2006.

Pourquoi avoir déjà choisi l’IIT ? En plus d’offrir à prix raisonnable l’accès à un réseau réel, il s'agit selon eux d'une excellente tribune pour se faire connaître : « Ça vaut la peine de payer les frais en conséquence... Avec un peu de chance, la route vers les premiers clients passera peut-être par là », espèrent-ils. Des clients qui seront des fabricants de chips ou des fabricants de composants électroniques. Et le logiciel qui leur sera offert a déjà son nom : le SD-WAN (Software Definable Wavelenght Agile Networking) !

C'est aussi à cette étape-là que la stratégie initiale de sortie des deux entrepreneurs devrait être arrêtée. Soit qu'ils décideront de vendre en bloc la technologie, soit qu'ils choisiront de vendre des licences d'utilisation, le choix étant dépendant des clients potentiels. Ils savent aussi qu’il y a de la concurrence face à leur technologie, soit les méthodes actuelles de gestion des longueurs d’ondes dans les systèmes WDM. Mais le démarchage effectué auprès de manufacturiers/opérateurs tels Nortel, Bell Canada et Telus a permis de valider leur concept et de sécuriser leur orientation stratégique, ce qui vient renforcir la confiance d’intéresser des joueurs clés de l’industrie.

Ils pensent également que la bataille de la compétitivité dans le grand marché des télécoms se situe au niveau des prix, et non de la valeur ajoutée en termes de différentiateurs technologiques, ce qu'apporte la solution proposée par dö networks. Par exemple, l'industrie réalise qu’actuellement les technologies d'optiques à la maison, en plus d'être dispendieuses et donc difficilement justifiables et rentables à court terme, sont aussi très limitées dans leur capacité à répondre aux besoins de la convergence des services de voix, données et vidéo.

« Notre compagnie va permettre un débit virtuel plus élevé jusqu'au poteau, juste avant l'entrée dans les maisons (Fiber-to-the-Neighborghood)... Le réseau de cuivre de Bell Canada est en hyper bonne santé. Ils n'ont surtout pas envie de le changer...», argumente calmement un Louis-Patrick Boulianne qui semble bien sûr de son coup.

Fiers d’être encore les propriétaires à 100% de leur entreprise, c'est avant la fin de l'année 2006 qu'ils souhaitent cependant avoir trouvé un gros client de l'industrie, qui pourra soit acheter leur premier bébé, soit investir pour en poursuivre le développement.

Défi suivant : développer
le concept
« look and select »

« Le modèle de la compagnie demeure le développement de solutions », explique son président, questionné lors de l’entrevue réalisée à son bureau sur sa vision à moyen terme. Et déjà, la voie est tracée pour le défi suivant, avec leur seconde technologie en attente, une technologie de l'Institut national d'optique : « Nous avons négocié une entente avec l’INO pour pouvoir développer leur concept ‘’look and select’’ pour lequel il n'y a pas encore de produit distinct. En gros, c'est un concept qui vise à donner l'option de choisir la longueur d'onde à utiliser... », résume à nouveau l’ingénieur Dupras, en ne donnant pas d’exemple imagé cette fois !

Élément qui n’est sûrement pas à dédaigner, ils peuvent déjà prouver qu’on peut leur faire confiance sur l’aspect scientifique d’un projet. Des acquis sont déjà au rendez-vous. Seulement pour le SD-WAN, des démarches ont déjà conduit au dépôt de quatre brevets provisoires, qui devraient à la fin en donner un ou deux officiellement, pensent-ils, alors qu'un autre dépôt de brevet est aussi prévu.

Après quatre années de démarrage éprouvantes, le duo des Louis, Dupras et Boulianne, sait que le prochain quatre ans sera plus facile. Et qu’il risque largement d’apporter le fruit des efforts investis.

www.do-networks.com
Lire aussi notre récent profil de Lyrtech:
Lyrtech


L'entreprise faisant l'objet de ce profil
a été choisie avec l'implication de l'équipe de professionnels qui administre
le Parc technologique du Québec métropolitain, dans le cadre d'une collaboration spéciale.


Fait à Québec le 14 mars 2006.

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