Éditorial
Le Québec a mal à son développement, à sa dette... danger!
2006-03-15

Par Daniel Allard

Rabaska, Gaspésia, Casino de Pointe-St-Charles, Renaissance de Mirabel, Parc du Mont-Orford. Dans le même ordre : 850 M$ dans la région de la capitale, presque autant engloutis pour rien en Gaspésie, 1,2 milliards et au moins 100 millions dans la métropole, des dizaines de millions $ en l’Estrie. À la grandeur du Québec, tous ces projets d’investissements en arrachent. Le Québec a manifestement mal à son développement !

À Lévis, le projet de port méthanier est loin d’être acquis, l’opposition est très forte. À Chandler, la relance de l’usine à papier de la Gaspésia fut un lamentable, voire scandaleux, échec sur toute la ligne et personne ne voit plus l’heure d’une réouverture. Le Cirque du Soleil vient de lâcher Loto-Québec, qui met fin à son projet de déménagement du Casino de Montréal. Alors qu’au nord de la métropole, sarcasmes et incrédulité ont accueilli le projet, entièrement privé, de transformation de l’aéroport de Mirabel en méga attraction de divertissements de calibre international. Dernier cas en liste, la stratégie gouvernementale de développement du Parc du Mont-Orford, près de Sherbrooke, qui ne sourit qu’à une poigné de promoteurs immobiliers, environnementalistes en tête, l’opposition est imposante!

J’ai beau attentivement chercher, en toute honnêteté, les derniers mois de l’actualité économique au Québec ne fourmillent que de mauvais signaux. Quel message collectif les Québécois sont-ils en train d’envoyer aux éventuels investisseurs étrangers au quatre coins du monde? En fait, des quatre coins du Québec, tout ce qui a de l’envergure affronte une coriace critique.

Même la stratégie de développement récréotouristique d’un Daniel Gauthier, dans Charlevoix, qui là au moins reçoit 100% d’appui local, se fait dire que les 75 millions demandés aux gouvernements, sur un projet global de 225 M$, fait de lui un gourmand. Pourtant, c’est strictement pour supporter la part des investissements qui profiterait à l’ensemble de la collectivité. À la limite de sa patience, l’homme d’affaires garde encore espoir que les quelques 40 M$ de fonds publics actuellement confirmés ne sont pas un plafond, mais un signe que les gouvernements croient sérieusement au projet.

« Think big » n’est réellement pas français!

Louis Têtu, président de Taleo, avançait qu’il y a actuellement « pour 26 milliards $US de capitaux en recherche de bonnes occasions d’investissements (over hang !) aux États-Unis ». C’était lors d’une tribune du 10e Rendez-vous technologique qu’organisait récemment la Chambre de commerce des entrepreneurs de Québec (CCEQ). Si le financement pour de bonnes occasions d’affaires existe toujours, il faut aussi les conditions favorables pour attirer l’investisseur. C’est à ce titre que le Québec n’aide pas vraiment sa cause.

Je ne suis pas seule à ne pas trouver ça drôle. Constatant la mort du projet du Casino, Françoise Bertrand, la pdg de la Fédération des chambres de commerce du Québec, a lancé sans retenue que « le rejet systématique des projets structurants pour l’économie québécoise ne peut durer plus longtemps ».

Lucide, solidaire, responsable ou autre, le Québec va aussi devoir se faire plus accueillant, s’il ne veut pas que son potentiel de développement et d’enrichissement collectif ne soit que du vent !

DEUX OU TROIS PISTES DE SOLUTIONS POUR DIMINUER LA DETTE
Le discours du trône à l’Assemblée nationale du Québec du premier ministre Jean Charest, mardi le 14 mars, a confirmé que le gouvernement du Québec veut s’attaquer concrètement au défi de diminuer le fardeau de la dette publique de 117,5 milliards $. Un projet de Loi sera déposé, durant la présente session parlementaire, et un Fonds des générations créé. Mais il annonce que la démarche se fera strictement par la création de richesse, non pas en ponctionnant les revenus actuels. C’est une bonne nouvelle, mais donc un plus gros défi encore ! Richesse, richesse, création de richesse... où est-tu ?

Goutte à goutte, l’immense richesse du Québec en matière d’eau pourrait être mise à contribution. Terrain fiscal encore vierge, l’idée d’une redevance des embouteilleurs sur chaque litre d’eau de source ou des nappes collectés n’est pas loin d’aboutir. De la véritable création de richesse. Pourquoi pas un sous de plus le litre pour la dette ? On rembourserait, goutte à goutte, une richesse empruntée hier, pas une richesse renouvelable pour demain !

Petit train va loin, il serait également logique que les gains du jeu soient mis de la partie. Si les Québécois ont les moyens de dépenser autant à  « jouer » avec le hasard, personne ne s’insultera qu’une fraction du système permette d’arrêter de « jouer » avec l’avenir de la santé fiscale collective du Québec. Les taxes sur les cigarettes ont bien payé le Stade olympique, que quelques pourcentages des nouveaux profits de Loto-Québec prennent aussi la route du Fonds des générations !

Jean Charest veut remettre le Québec sur la voie des grands projets d'électricité verte. Excellent! Pourquoi pas un "Barrage pour la dette", ou un ou deux "Parc éolien pour la dette" ! Des noms de baptême déjà trouvés, qui voudraient tout dire, et donneraient aux citoyens du Québec une fierté d'agir concrètement et collectivement, voire patriotiquement.

Daniel Allard
Éditeur

Fait à Québec le 15 mars 2006.


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