La boîte à idées d'IC2 tech en action
Faire du «Territoire le Massif» une vitrine techno en transport éco-cohérent !
2006-05-28

Par Daniel Allard


Cadre pour vélo
en magnésium 
développé par
IC2 Technologies inc.
avec Vélo Devinci,
du Saguenay.


« J'ai rencontré le promoteur du projet, Daniel Gauthier, pour lui proposer ma vision du transport alternatif, complémentaire à l’élément touristique de son initiative, en lui faisant valoir la valeur des véhicules écho-cohérents (...) Il y a une belle opportunité pour faire du projet du Massif une vitrine technologique. Pour faire un peu comme à Zermatt, cette ville d’Europe où il n'y a pas de voiture (...) J'ai même leur appui pour lancer une étude de faisabilité», explique un François Bergeron très enthousiaste.

Jamais il n’aurait imaginé se voir maintenant promouvoir une telle idée, lorsqu’il décida pour des raisons familiales de reprendre racine à Québec, il y aura bientôt cinq ans, et de fonder sa propre entreprise: IC2 Technologies ! Le IC2 ? C’est pour des technologies... innovatrices, créatives et convergentes ! C’est pourtant bien ce qu’il fait avec le mégaprojet (dans les 200 millions $) de développement récréotouristique du Massif de Charlevoix (juste au Nord-Est de la Ville de Québec): imaginer une opportunité de le bonifier d'un axe « développement industriel et vitrine technologique de véhicules à énergie propre » ; une vitrine technologique unique des moyens de transport de demain et du savoir-faire québécois et canadien.

« Nous sommes confiants. J’ai remis notre proposition en novembre 2005 », poursuit-il. Un document réalisé en partenariat avec Jean-François Audet, président de Audet Stratégies, ami Courtier stratège-Ingénierie d'affaires, de Montréal. Parce que François Bergeron est un homme de réseau. C’est sa façon de développer ses affaires. Ce qui l’aide beaucoup pour être  la « boîte d’idées » que se veut son entreprise, pour l’utilisation des matériaux avancés, surtout en transport.

« Nous ne voulions pas être une boîte d'ingénieurs, mais plutôt les compléter. Et nous avions tous une expertise dans le domaine des transports. Moi, un bagage particulier pour les technologies du magnésium, l'aéronautique et l'industrie automobile, avec mes séjours en Italie et en Ontario », se remémore-t-il. Après la belle vie au cœur des Alpes italiennes, il lance à Québec IC2 Technologies inc. en octobre 2001, avec un double volet de veille technologique et de développement de produits. « Si je me trouve dans le bâtiment de la compagnie Maxtech, c’est qu’elle a été dirigée par un de mes amis, est devenue un de mes clients, et qu'il m’a proposé de m'installer ici », précise-t-il, très heureux, au cœur du Parc technologique du Québec métropolitain.

« Mais c'est une étude (Stratégie de développement et identification d'occasions d'affaires pour le Québec dans le secteur des matériaux avancés, réalisés avec KPMG en 2003, pour le compte du MDERR, de la SGF, d’Investissement Québec et d’Hydro Québec) concernant 31 matériaux industriels qui nous a vraiment lancés », précise ce Québécois dans la mi quarantaine, détenteur d'une maîtrise en génie mécanique de l'Université Laval.

Mousse d'aluminium,
métaux amorphes ou polymères photoniques
sont au cœur de son expertise

Ainsi, mousse d'aluminium, métaux amorphes ou polymères photoniques sont des facettes de son expertise. L’étude en question parlait d’ailleurs de ces matériaux avancés comme des « secteurs en émergence à surveiller », avec respectivement des taux de croissance annuel de 15%, 5-7% et 10-15% d'ici 2010... dans lesquels – heureusement - le Québec est actif ! Leur étude proposait également que le Québec se positionne dans deux secteurs précis: celui des biopolymères et polymères naturels, ainsi que celui des supraconducteurs: www.mdeie.gouv.qc.ca/page/web/portail/ministere/nav/Publications.html?&page=details_publication.jsp&iddoc=47080

Effectivement, ils se serviront sans attendre de l’élan de cette importante étude pour organiser la première édition d’un colloque spécialisé sur les matériaux avancés, en avril 2004. Un évènement qui se répète annuellement depuis !

Mais c'est encore le béton
qui est le matériau fabriqué par l'homme
le plus couramment utilisé dans le monde.
Selon l'ACI (2004), il s'est produit un peu plus
de 3 500 000 000 m3 de béton en 2002,
soit 1/2 m3 par habitant
sur la planète !

Avec le temps, c’est le volet développement de produits qui prend le dessus : « J'ai développé un cadre pour vélo en magnésium », précisera-t-il dans la conversation, en nous permettant de peser l’engin. Il nous montre ensuite un document illustrant un de ses partenariats européens, la Fonderie Messier (Groupe HONSEL), avec qui il travaille actuellement pour identifier de nouvelles niches, par exemple un moteur en magnésium avec de nouveaux alliages à haute température.  Parle ensuite de l’Institut Prospexia, qui fait de la prospective mondiale.

L’industrie des matériaux industriels
du Québec : évoluer ou disparaître

L’industrie québécoise des matériaux industriels doit faire face à de nombreux défis qui engendrent des changements importants sur le plan des modèles d’affaires. De la théorie de Darwin sur l’évolution, on comprend que seul les espèces ayant les caractéristiques les mieux adaptées aux changements de l’environnement survivent, les autres sont vouées à disparaître. Plutôt que de tenter de résister aux changements, notre industrie devra s’y adapter pour survivre. Parmi ces défis, soulignons celui de la Chine qui va bien au-delà d’une simple concurrence sur les prix. Celui de la sous-traitance où les grands donneurs d’ordres souhaitent moins de fournisseurs, mais des fournisseurs plus aptes à partager les risques et à fournir des solutions. La taille des entreprises québécoises constitue aussi un enjeu important dans la mesure où cela engendre souvent des contraintes sur les capacités techniques, humaines et financières. Finalement, la concurrence entre matériaux et la tendance vers des solutions multi matériaux constituent aussi un enjeu pour plusieurs transformateurs habitués à exploiter qu’un seul type de matériau et un type de procédé.

Dans ce contexte, les modèles d’affaires changent et les collaborations entre entreprises deviennent vitales (même entre «concurrents»). En cette matière, le Québec accuse un certain retard. Et si l’on pousse plus loin la réflexion, une consolidation de l’industrie doit s’opérer au Québec afin de permettre l’émergence d’entreprises mieux intégrées, offrant des produits et des solutions à plus forte valeur ajoutée et davantage aptes à se développer sur les marchés internationaux.

(Résumé de la conférence prononcée lors du Carrefour des matériaux de pointe, Boucherville, 25-26 avril 2006, par Jean-François Audet, de Audet Stratégies, et préparée en collaboration avec IC2 Technologies.)

« Saviez-vous qu’afin de faire face aux problèmes d'isolement géographique et économique de l'Australie, l'industrie automobile australienne a fait preuve d'audace et de créativité : le projet l'aXcessaustralia, une vitrine technologique, lancée en 1998, a généré plus de 700 millions $ en exportations directes, avec un investissement initial de 13 M$ dans un premier concept », expose aussi François Bergeron. Voilà un bel exemple de vitrine technologique exemplaire ayant voulu concevoir un véhicule précurseur de réduction de 90% des émissions polluantes !

L’information n’est certainement pas sans intérêt, lorsqu’on considère que l'industrie de l'automobile devra compter sur le fait qu'à partir de 2015, en Europe, 95% d'une voiture devra être complètement recyclable !

« Nous au Québec, comment fait-on pour nous démarquer ? », provoque-t-il. Encore déçu de la tournure des évènements avec l’épopée du feu-Institut du magnésium, dans lequel il s’était beaucoup investi, qui aura eu jusqu’à récemment pignon sur rue dans le Parc technologique du Québec métropolitain, mais qui est maintenant démantelé : « À cette époque, on travaillait en réseau avec Détroit, l'Europe (...) Le drame de la filière magnésium au Québec, c’est de n’avoir pas réussi à commercialiser un produit qui se démarquait (...) Pour l'industrie automobile mondiale, la force d'inertie de l'industrie de l’acier est tellement dure à contourner pour les entreprises», analysera-t-il, sans aller tellement plus loin. Il a bien fallu passer à autre chose !

Ce qu’il n’hésita pas à faire. On parle ici du désir d’identifier de nouvelles idées dans la combinaison des différents matériaux dans un contexte de développement durable comme, par exemple, le développement d’édifices mariant les grandes richesses du Québec en terme de matières premières et d’expertise avec le bois, l’aluminium et le béton. Des bâtiments qui seraient en mesure de satisfaire la norme LEED canadienne pour les nouveaux bâtiments verts. IC2 veux aussi développer de nouveaux produits tels des meubles qui, en mariant des matériaux facilement disponibles au Québec, permettraient de créer les nouvelles compagnies de demain qui seront prêtes à racheter leurs produits à la fin de leur vie afin de les re-utiliser ou re-cycler dans un nouveau produit. « Il faut faire un usage intelligent des matériaux et minimiser l’utilisation de matières premières, qui ne sont pas illimitées, comme trop de gens continuent à croire faussement », affirme-t-il.

Outre cet élément de développement de produits à forte valeur ajoutée, il s’active également dans le développement de synergie entre les entreprises, associations industrielles, grands donneurs d’ordres, universités et instituts de R&D, afin de renforcir la position du Québec dans le secteur des matériaux avancés.

« Ce dont je serais le plus fier, avec IC2 technologies, ce serait de voir se réaliser notre projet au Massif (...) La Ville de Whistler, en Colombie-Britannique, qui accueillera avec Vancouver les Jeux Olympiques de 2010, bâti actuellement sa propre autoroute de l'hydrogène, pour relier l'aéroport de Vancouver. C’est un programme de démonstration et de développement à grande échelle. »

« (...)Pourquoi ne pas devenir la Zermatt de l'Amérique ? Cette commune de Suisse est une des stations de ski les plus importantes du pays, où des véhicules motorisés ne circulent qu'exceptionnellement. En dehors des voitures électriques et les bicyclettes, les seuls moyens de transport autorisés sont les calèches et traîneaux », argumente un François Bergeron reparti sur son sujet de l’heure.

Pour Charlevoix, le concept qu’il a imaginé comprendrait des micros véhicules électriques, solaires ou à hydrogène, des minibus électriques, des vélos scooters, un train régional électrique/hybride. Une initiative qui serait pilotée avec la collaboration de l'Association des manufacturiers d’équipement de transport et de véhicules spéciaux (AMETVS), du Centre d'expérimentation des véhicules électriques du Québec, de l'Institut du transport avancé du Québec et également le Réseau d'innovation en transport écologique (RITÉ).

« Et il faut considérer que la région de Charlevoix fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco », insiste-il, en nous précisant que les ministères, autant du Québec que fédéraux, Environnement Canada en tête, l'aident déjà à attacher un montage financier afin de lancer une étude de faisabilité.

Lorsqu’on apprend que l’AMETVS regroupe plus de 375 entreprises et consultants oeuvrant dans le secteur du transport au Québec, on se met finalement à rêver que les François Bergeron, Daniel Gauthier et autres idéateurs-promoteurs innovateurs sont loin d’être seuls au Québec... et que le rêve est peut-être possible !

http://www.ic2tech.com/
http://www.ametvs.com/


L'entreprise faisant l'objet de ce profil
a été choisie avec l'implication de l'équipe de professionnels qui administre
le Parc technologique du Québec métropolitain, dans le cadre d'une collaboration spéciale.


Fait à Québec le 29 mai 2006.


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