Gagnant du prix rayonnement hors Québec 2004-2005
Michel Gaudreau, prés. de Novik
2005-05-02

Par Daniel Allard




C'est dans le cadre de la soirée du Gala des Grands Québécois que le Prix Rayonnement Hors Québec, parrainé par Développement Économique Canada, est remis. Cette distinction, qui existe depuis 1995, salue les gens d'affaires qui, par leurs réalisations et leur dynamisme, contribuent au rayonnement de Québec à l'étranger. La Chambre procède au dévoilement d'un finaliste par mois à l'occasion de son déjeuner-causerie mensuel.

Les 6 finalistes sont choisis selon les critères suivants :
- rayonnement Hors-Québec;
- association du candidat ou de l'entreprise à la région;
- retombées économiques, sociales ou culturelles pour la région et
- reconnaissance dans le secteur d'activité.

Les finalistes au Prix Rayonnement Hors Québec 2004-2005 sont:

  • Mme Claire Simard, directrice générale, Musée de la civilisation (SEPTEMBRE)

  • Me François-Xavier Simard Jr., directeur du Département des Affaires internationales, Joli-Coeur Lacasse Geoffrion Jetté St-Pierre (OCTOBRE)

  • Louis Massicotte, Président-fondateur de Medical Intelligence (NOVEMBRE)

  • Michel Gaudreau, président de Novik (DÉCEMBRE + élu grand gagnant)

  • Migüel Caron, pdg de Lyrtech (JANVIER)

  • François Chenard, fondateur de CorActive High-Tech inc (FÉVRIER)

 

Une fibre optique exclusive à commercialiser

Par Daniel Allard

Un an tout juste après la signature d'une entente exclusive avec le U.S. Naval Research Laboratory (NRL), François Chenard touche au but. Février 2005 marque le début de la production à l'usine toute neuve que CorActive a fait construire à Québec. Enfin, il peut la toucher et la montrer cette fameuse innovation technologique. Avec une capacité de production initiale de 10 kilomètres de fibre optique infrarouge, il faut aussi la vendre maintenant !

« Cette fibre optique est un produit qui n'existe pas actuellement. On va donc prendre les parts de marché et être difficile à déloger après. Dans ce secteur, c'est comme ça », expose avec confiance ce fondateur de CorActive High-Tech inc.

En février 2004, il a conclu une entente exclusive pour la production et la commercialisation d'une fibre optique révolutionnaire développée par le U.S. Naval Research Laboratory. Grâce à ce transfert technologique, CorActive se démarque comme leader mondial en fibre optique pour la transmission de laser infrarouge à des fins médicales, industrielles et militaires.

« Nous avons une licence mondiale exclusive pour l'utilisation du brevet et sa commercialisation, ainsi qu'un accord de coopération pour développer de nouveaux produits avec eux », précise fièrement l'actuel vice-président développement corporatif et chef de programme fibre infrarouge.

« Notre capacité de production actuelle est de 10 kilomètres de fibre optique infrarouge par an. Soit 5 000 câbles de 2 mètres chacun… Un chiffre d'affaires potentiel de 2 millions $ », évalue-t-il. Mais François Chenard voit beaucoup plus grand : « Notre propre évaluation du marché potentiel que nous visons pour cette fibre optique infrarouge est de 50 M$ annuellement dans le monde. » Un marché qu'il identifie d'ailleurs à un nombre assez restreint de territoires : « L'Amérique du Nord, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et le Japon. »

Devant cette nouvelle croissance de l'entreprise, quelle principale difficulté entrevoit-il ? « Il faudra aller assez vite pour bâtir la bonne stratégie de commercialisation en vente et marketing... On a un bon produit. Mais il ne va pas se vendre tout seul ! »

Il sait très bien que même avec un produit exclusif, la vente ne sera pas facile, puisqu'il existe des alternatives comme des bras articulés, par exemple. Jusqu'à maintenant, il n'avait même pas le produit en main. Mais avec l'entrée en production, le mois de février 2005 donne le vrai coup d'envoi : « Actuellement, nous avons des contacts de faits avec des équipementiers dans les domaines de la dentisterie, du médical et de l'industriel. »

Vendre quoi au fait ? Pour s'expliquer, il aime prendre l'image du bras de la navette spatiale : « Mais l'avantage de notre câble, c'est sa grande flexibilité et sa capacité à bien transmettre le rayon laser autant en puissance qu'en qualité optique. »

Pour prendre une application concrète prévisible, il vaut mieux vous imaginer sur la chaise de votre dentiste, ce dernier s'apprêtant à vous perforer la dent en tout confort, tout doucement avec un rayon laser provenant d'un des fameux câbles de deux mètres de CorActive.

Et à mesure que les ventes se concrétiseront, il faudra aussi intégrer les phases d'agrandissement, puisque à chaque 2 M$ de ventes, l'homme d'affaires explique qu'il faudra ajouter des équipements de l'ordre de 500 000$. Des investissements visant essentiellement l'ajout d'une nouvelle tour à étirer la fameuse fibre optique.

LE DÉFI DE LA DIVERSIFICATION

En se lançant en affaires en 1999, grâce à un complexe montage financier atteignant 5 M$, et fort d'un deuxième financement de 16,5 M$ en 2001, les fondateurs de CorActive cherchaient des manières de se diversifier depuis 2002. L'effondrement du marché des télécoms les touchait directement. Mais après les événements du 11 septembre 2001, puis la non-participation du Canada à la guerre en Irak, continuer de courtiser les militaires des États-Unis d'Amérique, il fallait y croire !

Le tenace François Chenard a été fidèle à sa réputation et n'a pas abandonné. C'est après plus d'une année de négociations qu'une entente sera finalisée avec le NCL. Pas question pour autant de tout miser sur cette bonne étoile : « Au moins le tiers du focus de l'entreprise est sur ce nouveau produit, mais CorActive ne tient nullement à se spécialiser que dans cette sorte de fibre », dit-il, précisant d'ailleurs qu'ils demeureront à cet égard essentiellement des fournisseurs en câbles et équipements connexes.

François Chenard se fait très claire : « Nous maintenons nos trois pôles de produits : l'infrarouge, nos produits actuels en télécommunications et ceux en fibre double gaine. »

Également rendue au stade de la commercialisation, la fibre double gaine pour des lasers à fibre de haute puissance (secteurs industriel, militaire, aérospatial) a aussi un bel avenir, selon lui : « Au niveau du chiffre d'affaires, je mise autant sur cette fibre que l'infrarouge. Mais la compétition sera plus grande.

Voit-il CorActive inscrite en bourse un jour ? « Personnellement, ce n'est pas mon premier choix. Je vise plutôt des acquisitions d'entreprises et de technologies. »

Et comment voit-il CorActive dans cinq ans ? « Nous aurons une autre usine, entre 50 et 75 employés et un chiffre d'affaires entre 10 et 50 millions $… On va être le leader mondial en fibre optique spécialisée infrarouge, c'est sûr. »

Si la Chambre de commerce de Québec a nominé François Chenard cette année à titre de sixième et dernier finaliste au Prix Rayonnement hors Québec (février 2005), c'est aussi parce qu'il est reconnu par la communauté scientifique internationale comme un expert en fibre optique spécialisée. Il est d'ailleurs le représentant du Canada à la Commission électrotechnique internationale pour les normes et standards internationaux liés aux fibres optiques, en plus d'être l'auteur de nombreux articles scientifiques et de brevets.

Fait à Québec le 28 février 2005.


En route vers un chiffre d'affaires de 100 millions $

Par Daniel Allard

Arrivé en mai 2003 à la haute direction de l'entreprise, Miguel Caron s'est donné plusieurs objectifs personnels. Ceux de consacrer au moins cinq ans à Lyrtech et de doubler son chiffre d'affaires à chaque année indiquent bien le genre de détermination qui anime ce gestionnaire originaire de Montréal qui n'a pas mis longtemps à se faire une excellente réputation dans la capitale québécoise. Miguel Caron est d'ailleurs l'actuel président de l'Association des manufacturiers en électronique de Québec. Si son objectif est atteint, on parle d'un chiffre d'affaires de 100 millions $ en 2008.

« En 2004, nous avons fermé avec un carnet de commandes de 8 millions $. Le budget prévu pour 2005 est de 15 à 20 millions $ », lançait-il en entrevue suite à sa nomination comme finalistes de janvier 2005 au Prix rayonnement hors-Québec de la Chambre de commerce de Québec. Le contrat de 4,5 millions $ signé en 2004 avec Neural Audio, une compagnie des États-Unis, représentait à lui seul le double du chiffre d'affaires de 2003. Il est donc sur la bonne voie pour remplir sa promesse faite aux actionnaires de doubler le chiffre d'affaires, chaque année, pendant cinq ans.

« Et je vise que 60 à 70% de nos ventes proviennent de l'exportation, principalement en Asie et aussi aux États-Unis », poursuit-il. Pourquoi principalement en Asie ? « À cause de l'historique de l'entreprise, qui y développe ses relations d'affaires depuis longtemps, et parce que cette région du monde est leader en technologie. »

La Corée du Sud
avant la Chine

Et quel pays d'Asie vise-t-il prioritairement ? « La Corée du Sud sera notre marché le plus important. Mais la Chine est le plus attrayant marché pour moi. J'y investis beaucoup, personnellement, pour y développer de bonnes relations. L'homme achète de l'homme vous savez », philosophe-t-il. En entrevue pour Les Affaires.com, le 8 novembre 2004, il avait donné la recette suivante pour réussir à percer à l'étranger : « Il faut être le plus compétitif possible au niveau des prix, des délais de livraison et de la qualité. Il faut aussi être humble face aux cultures étrangères et ne pas craindre de se rendre là-bas pour rencontrer les gens. Plusieurs entreprises d'ici ont peur de la Chine, mais elles ne devraient pas. Au contraire, c'est même un monde d'occasion pour qui se donne la peine d'essayer. »

Et l'Europe ? « En Europe, ce fut plus difficile de signer des distributeurs jusqu'à maintenant. » Il n'insistera pas davantage. L'homme a manifestement la tête en Asie. L'entrevue téléphonique qu'il accordait à CommerceMonde.com se faisait d'ailleurs de Houston, au Texas, d'où il partait le lendemain pour la Corée du Sud. Mais en 2003, deux bureaux de vente régionaux ont été ouverts par Lyrtech, l'un au Massachusetts et l'autre en Suisse.

Miguel Caron avait auparavant travaillé pour Cognicase, en plus d'avoir démarré les entreprises technologiques Atlas Telecom Mobile et Nowire.com. Nommé président et chef de la direction de Lyrtech en avril 2003 afin de redresser une entreprise avec de très importantes difficultés financières, le défi est alors bien différent. Lyrtech a été fondé en 1983 par Louis Bélanger et Louis Chouinard, deux ingénieurs diplômés de l'Université Laval qui sont d'ailleurs toujours présents au sein de l'entreprise. Ayant comme passion la musique, les deux fondateurs ont au tout début concentré leurs recherches sur les applications audio. C'est ainsi qu'en 1984, l'entreprise a développé la première carte de son pour PC au monde qui sera achetée par Yamaha. L'année 1999 verra l'entreprise lancer sa gamme de produit SignalMaster™, une plate-forme de développement innovatrice pour le traitement de signaux numériques. Et 2001 marquera une grande étape pour Lyrtech, qui fait alors son entrée à la Bourse de croissance TSX-V (sous le symbole LYT).

Dans le passé, Lyrtech comptait principalement sur les revenus générés par ses services d'ingénierie. L'entreprise a axé son nouveau modèle d'affaires sur les produits et sur l'exploitation optimale de sa propriété intellectuelle par l'octroi de licences et les accords de redevances. Afin de pouvoir répondre à une demande sans cesse grandissante, Lyrtech a fait tout récemment l'acquisition de Pro-2000, une compagnie de Québec spécialisée dans la production de cartes de circuits imprimés. L'entreprise est donc maintenant en mesure de produire elle-même ses plates-formes et de fournir à sa clientèle des produits clé en main. Dans le futur, les trois principaux atouts de Lyrtech sur le marché mondial seront ses solutions clé en main, ses outils de développement DSP et ses produits DSP intégrés.

S'il a procédé à trois acquisitions d'entreprises depuis qu'il dirige Lyrtech, la stratégie de Miguel Caron repose davantage sur la croissance des ventes : « On a assez de technologies pour croître organiquement », affirme-t-il en pleine confiance, ayant certainement en tête que Lyrtech a bâti une étroite collaboration avec RDDC Valcartier (Recherche et développement pour la défense Canada), basé aussi dans la région de Québec.

Lyrtech s'est de plus associé dernièrement à des grands réseaux de distribution afin d'assurer la vente de ses produits partout dans le monde. Advanced Electric Engineering Technology Ltd. (AEETEK) et Hirain Technologies assureront la distribution en Chine, tandis que Cranes Software s'occupera de distribuer ses produits en Inde. L'entreprise travaille aussi en partenariat avec des chefs de file mondiaux de l'industrie, tels qu'Altera, StarCore, Texas Instruments, The MathWorks et Xilinx. Ces alliances lui ont permis d'acquérir une notoriété dans son domaine, d'optimiser sa visibilité à l'international et de compter parmi ses clients des noms prestigieux tels que Nokia, Nortel, Fujitsu, Sony, GM, Honeywell, Toyota, Honda, BAE Systems, EADS, Neural Audio et Dolby.

L'année 2004 a permis à Lyrtech d'obtenir la certification de sécurité OTAN Secret de niveau II. Son Prix pour l'innovation et l'excellence mérité lors de l'événement international GSPx 2004 de San José, en Californie, est un autre fait positif. Pas surprenant que l'entreprise soit passée de 60 à 80 employés en cours d'année.

Québec, un bassin d'ingénieurs
incroyable !

Et après bientôt deux ans en fonction, que pense-t-il de la région de Québec comme place pour y développer une entreprise technologique : « Il existe à Québec un des bassins d'ingénieurs qualifiés les plus incroyables qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à maintenant. Et ils sont aussi d'une grande loyauté envers l'entreprise… Mais, ici, c'est la qualité de vie qui passe avant le réflexe entrepreneurial. » Ce bâtisseur passe doucement son message.

Fait à Québec le 27 février 2005.


Novik devra encore agrandir son usine

Par Daniel Allard

Plusieurs raisons expliquent les récents succès à l'exportation de la compagnie Novik, mais la participation à des foires commerciales, particulièrement aux États-Unis, est certainement parmi les éléments clés. « En 2004, nous avons participé à Builders' Show, qui se tenait à Las Vegas, ainsi qu'à Remodelers' Show, à Chicago », explique Marie-Line Gaudreau, qui est maintenant directrice du marketing de l'entreprise qu'elle n'a pas fondée avec son père, mais dans laquelle elle joue elle aussi un rôle stratégique depuis déjà cinq ans.

Si le carnet de commande compte aujourd'hui des clients en Australie et en Corée du Sud, c'est encore grâce à des personnes rencontrées dans des foires commerciales… aux États-Unis ! Et qui commandent maintenant de manière répétitive « à coup de containers », précise-t-elle. Mais ce n'est pas encore de l'autre côté de la planète que Novik trouve ses plus importants clients hors Amérique : « Après les États-Unis, c'est la Russie qui marche le plus pour nous actuellement. En 2004, nous y aurons expédié un container par mois minimum ». En 2003, la femme d'affaires avait aussi décidé de se déplacer pour une foire commerciale, à Paris cette fois, en participant à Batimat : « J'en avais profité pour acheter des listes de contact qui me servent beaucoup pour identifier des clients potentiels sur l'Europe », précise-t-elle.

Novik est une entreprise manufacturière de Québec spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation de revêtements de polymère et d'accessoires décoratifs extérieurs, autant pour l'industrie de la construction que pour la rénovation résidentielle. Fondée en 1998 par Michel Gaudreau, l'entreprise s'active véritablement à l'exportation que depuis 2-3 ans, grâce surtout aux efforts de M. Gaudreau lui-même et de sa fille Marie-Line, qui gèrent en duo à l'interne la stratégie de vente de l'entreprise.

Une stratégie adaptée à chacun des marchés visés. Pour les États-Unis, c'est la stratégie des agents manufacturiers qui a été retenue. Novik en compte trente qui couvrent 40 états américains. Alors que se sont des distributeurs qui vendent pour elle en Russie, en Ukraine, en Pologne, en Corée du Sud et en Australie. Et se sont encore des ententes de distribution qui sont en négociation pour la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Chili.

Novik réalise présentement 70%
de ses ventes à l'exportation

Une stratégie qui a fonctionné puisque Novik réalise présentement 70% de ses ventes à l'exportation. Et même au Canada, les ventes sont largement éloignées des marchés immédiats, puisque 85% des ventes canadiennes le sont hors-Québec.

L'historique de l'entreprise en est donc un de croissance rapide. Ses fondateurs insistent pour souligner qu'elle est issue de Conik Produits de construction, une petite entreprise qui existait depuis 1992. Mais dès l'année de sa fondation, Novik réalisait un chiffre d'affaires d'environ 650 000 $ avec uniquement trois employés. Quatre ans plus tard, en dépassant les 5 M$ en 2002, dont 2,5 M$ avec des ventes à l'exportation, et surtout en portant ce chiffre d'affaires à plus de 7 M$ en 2003 grâce à 4 M$ d'exportations, la place de Novik parmi les entreprises de classe internationale était acquise. Désormais deuxième entreprise manufacturière dans son domaine sur le marché nord-américain, Novik pense même atteindre le 12 M$ en chiffre d'affaires pour conclure 2004 au grand bonheur de ses 135 employés. Un accomplissement qui vaut à Michel Gaudreau d'être un des six finalistes du Prix Rayonnement hors-Québec 2004 de la Chambre de commerce de Québec.

RÉUSSIR PARTOUT EN MÊME TEMPS GRÂCE À l'INNOVATION

Amérique, Europe, Asie, Australie… Comment une compagnie manufacturière réussit-elle à percer avec succès autant de marchés étrangers en même temps ? La réponse réside dans la spécificité de son produit : « Nous considérons n'avoir actuellement qu'un seul véritable compétiteur, qui se trouve aux États-Unis, et qui n'offre que des revêtements, alors que nous nous offrons une gamme complète de produits », explique ici Marie-Line Gaudreau.

En effet, la décision de fabriquer aussi divers produits décoratifs complémentaires, tels que des volets à persiennes, des grilles de ventilation, des colonnes de polymère et autres accessoires n'est pas étrangère à la bonne performance de Novik. Un choix qui était de toute manière logique avec celui de se spécialiser dans la fabrication de nouveaux revêtements extérieurs en polymères pour imiter des matériaux traditionnels comme la brique, la pierre et les bardeaux de bois.

Mais outre la vision d'affaires, cette spécificité des produits de Novik ne s'est pas faite toute seule. Il aura aussi fallu beaucoup investir en innovation. Des efforts de recherche et développement que Novik réalise en entreprise avec plusieurs partenaires. En 2001 et en 2003, Novik a d'ailleurs consacré au chapitre des dépenses en R&D des sommes plus grandes que son profit net avant impôt. Autre indicateur convainquant, plus de 6% du chiffre d'affaires a été investi en R&D au cours des 3 dernières années !

LA R&D AU CŒUR DE LA CROISSANCE DE NOVIK

La croissance rapide de Novik s'explique aussi par le fait que, depuis 1999, pas moins de six (6) modèles de revêtement fabriqués de copolymère ont été mis au point : panneaux de planches de cèdre en forme d'écailles de poisson, de bardeaux de cèdre, de bardeaux de cèdre rustique, de briques traditionnelles, de pierres, ainsi que le modèle dernier cri « Perfecto », pouvant tous se substituer aux matériaux traditionnels.

Puisque tous les produits présentement vendus par Novik n'existaient pas au début 1999, l'effort en recherche et développement (R&D) demeure donc au cœur de la croissance de l'entreprise. C'est le caractère novateur des produits, combiné aux nouveaux polymères et procédés développés par rapport aux besoins du marché, qui ont permis à l'entreprise d'accroître ses ventes aussi rapidement. Pour remplacer avantageusement les matériaux existants, les produits conçus et fabriqués par l'entreprise se devaient d'être tous novateurs par leur design, les matériaux et le procédé. Le résultat donne, par exemple, un produit moins coûteux de 30 à 50% que le bois ! Tous les produits, par l'utilisation d'un procédé d'injection, sont fabriqués de polymère à base de polypropylène et autres additifs (tels que de la poudre de pierre pour produire des polymères encore plus résistants). Comme les matériaux de plastique intègrent la couleur dans la pigmentation, ceux-ci sont donc sans peinture ni entretien, et ce dans un choix de 15 couleurs. Les matériaux (co-polymère) sont non toxiques et tous les excédentaires sont recyclés par l'entreprise à 100%. Bref, une série d'avantages séduisant de plus en plus de clients.

« Ce que nos clients aiment beaucoup, c'est que nos produits sont sans entretien et surtout qu'il n'y a pas de joints apparents », souligne Marie-Line Gaudreau. Et si la vision d'affaires de l'équipe de Novik se révèle encore juste pour les prochaines années, il y en aura plusieurs autres des clients satisfaits ! Car selon leur analyse, les fruits de leur effort d'innovation auront des conséquences plus substantielles encore aux cours des prochaines années, puisque leurs produits n'ont jusqu'à maintenant qu'effleuré leur potentiel de pénétration de marché.

UN AGRANDISSEMENT D'USINE EST ENCORE À L'ORDRE DU JOUR

Conséquence, même si c'est en 2004 que l'entreprise a investi près de 7 millions $ dans une nouvelle usine de 60 000 pieds carrés située dans le parc industriel de Saint-Augustin-de-Desmaures, à Québec, c'est encore l'agrandissement de l'entreprise qui est à l'ordre du jour des défis pour 2005 : « Encore agrandir l'usine et s'occuper des marchés outre-mer seront nos principaux défis pour 2005 », répond sans hésitation la femme d'affaires.

Un marché de 8,2 milliards $
aux États-Unis

Selon l'évaluation de Novik, le marché du revêtement s'élève approximativement à 250 M$ au Canada et à 8,2 milliards $ aux États-Unis. Devant ces chiffres, les produits de Novik n'ont effectivement qu'effleuré leur potentiel de pénétration de marché. L'entreprise prévoit donc une croissance de ses ventes à 40 millions $ au cours des 3 prochaines années, dont 80% proviendront du marché américain.

www.novik.com


Leader d'une « nouvelle industrie » : la télé-sécurité humaine !

Entrevue réalisée par Daniel Allard
Membre du Regroupement des professionnels de l'exportation (REPEX)

« Ici Medical Intelligence. Nous venons de détecter une anomalie dans votre électrocardiogramme. Probablement rien de grave. Si vous êtes en voiture, rangez-vous sur le côté, des secours arrivent bientôt. » Lorsque LE SOLEIL en a fait son « Lauréat de Québec », le 24 octobre 2004, le quotidien titrait : « Louis Massicotte - En pleine science-fiction ! ».

Science-fiction ? Pas du tout ! C'est bel et bien ce que pourra réaliser, dans quelques mois, un propriétaire en France de téléphone cellulaire grâce au couplage avec son VPS (Vital Positioning System), un appareil qui détecte un accident cardiaque sur le point de se produire ; relié à un modem et à un système GPS, il permettra d'avertir les secours et de localiser le malade même s'il est seul et inconscient. Aux allures effectivement futuristes, ce scénario montre simplement en est l'humanité avec l'application des TIC (technologies de l'information et de la communication). Cette innovation, complètement conçue à Québec, sera commercialisée d'abord en France, où l'intégration du cellulaire dépasse les 90% de la population, dans les dix-huit prochains mois.

En annonçant la nomination du président-fondateur de Medical Intelligence à titre de finaliste au Prix Rayonnement hors-Québec pour le mois de novembre 2004, la Chambre de commerce de Québec voulait souligner, à sa manière, comment la rencontre de la créativité et de la science en action peut provoquer l'innovation et le succès international.

QUATRE ANS ENTRE L'IDÉE ET LE PRODUIT

Quand Louis Massicotte a pour la première fois l'idée d'un électrocardiographe portable qui pourrait avertir à distance qu'un incident cardiaque se prépare, la technologie ne permettait pas de la réaliser. C'était il y a quatre ans, alors qu'il avait décidé de s'entraîner pour courir un marathon et qu'il se demanda s'il était assez en forme pour courir ce risque! Une année et demi plus tard, la miniaturisation des télécommunications rendra cette idée réaliste. Depuis, MI détient deux brevets temporaires : un sur l'électrocardiographe (ECG) numérique sans fil et un pour le VPS comme tel. Et la compagnie qui a débuté ces activités à Québec en 2001, avec mission de créer des outils de télé-sécurité humaine visant à sécuriser les gens aux prises avec des maladies graves, n'aura mis que deux ans pour mériter des honneurs. Lorsqu'il fut dévoilé au FORUM EXPORT 2003 de Montréal, le VPS fut reconnu comme l'une des trois innovations canadiennes les plus prometteuses à l'exportation et entraîna une couverture média à travers tout le pays. Une opération de marketing que l'idéateur ne regrette certainement pas, car elle mettra sur son chemin Michel Ghetti, le pdg de France Industrialisation & Emploi.

Si Medical Intelligence a aujourd'hui pignon sur rue, 25 rue François-Ier, dans le 8e arrondissement de Paris, c'est grâce à Michel Ghetti. Grâce surtout à une loi française qui vise à compenser la perte d'emplois suite à des fermetures d'entreprises par la constitution d'un fonds dont n'a pas hésité à profiter l'équipe de Louis Massicotte. « C'est lui qui nous avait alors approché. Notre lancement avait attiré son attention. Il nous a fait découvrir un mécanisme d'aide au démarrage d'entreprise en France très peu connu par les gens d'affaires du Québec. Il nous a par la suite offert sur un plateau d'argent son expertise, mais surtout des ressources que j'évalue à au moins 100 000 euros », résume-t-il.

Dès le début de 2004, MI amorça donc son entrée sur le marché français en prenant bien soin de se doter d'une équipe permanente de consultants sur place, à Paris. Au printemps, la signature de protocoles de coopération avec une équipe de cardiologues basés à la Clinique Turin, à Paris, ainsi qu'avec le plus important opérateur de téléphonie mobile en Europe, Orange, accélèrent encore les choses. Ces protocoles visaient tactiquement la réalisation d'une première mondiale : la validation du VPS et de sa nouvelle version de ECG sans fil à 12 dérivations. C'était la toute première fois qu'une transmission sans fil d'un ECG 12 dérivations numériques portables avait lieu. (Côté technologique, l'ECG présenté à Paris en octobre a une nette longueur d'avance sur celui présenté il y a un an à Montréal. Celui-ci n'effectuait qu'une seule dérivation, c'est-à-dire qu'il sondait le coeur dans un seul axe, alors que le standard dans les hôpitaux est de 12 dérivations. La dernière version de l'appareil atteint maintenant ce standard. D'ailleurs, deux hôpitaux de la région parisienne ont déjà mis le VPS à l'essai sur une cinquantaine de patients.) Résultat : le 12 octobre 2004, lors de la conférence de presse de pré lancement du 6ièm Congrès francophone de cardiologie interventionnelle, qui se déroulait à Paris, le dévoilement de cette première mondiale se fait avec éclat et de nombreux médias français, québécois, canadiens anglais et états-uniens couvrent largement la nouvelle. On ne fait pas la première page du National Post tous les jours ! Et c'était sans compter que France Inter et France-Info en firent la nouvelle principale des bulletins de nouvelles ce jour-là.

On ne fait pas la première page
du National Post
tous les jours !

Une des forces de l'inventeur, âgé maintenant de 40 ans, est de savoir bien s'entourer. Le cardiologue Stéphane Bergeron, celui qui avait fondé Épiderma, est le président de la compagnie depuis l'été 2004. Jean-François Monplaisir, vice-président technologie et coinventeur du VPS, est l'autre pilier de MI, qui compte déjà une autre dizaine d'employés. Des noms d'hommes d'expérience tels Richard Bauset et Sylvain Plante entourent aussi le président-fondateur de Medical Intelligence. Mais lorsque nous l'avons rencontré au Forum Innovation Exportations 2004, à Montréal, le 18 novembre dernier, c'est surtout son bon ami français Michel Ghetti qu'il tenait à nous présenter. Celui qui, comme un an auparavant, avait fait le déplacement de Paris pour l'évènement.

Paris, cette ville par laquelle Louis Massicotte amorçait d'ailleurs, dès le lendemain, un autre long voyage à l'étranger qui le mènera aussi en Allemagne, en Asie et en Californie, en quête des meilleures alliances possibles avec les manufacturiers à qui il confiera la production de son invention.

APRÈS PLUS DE 2 MILLIONS $ D'INVESTISSEMENTS PRIVÉS, EN ROUTE VERS LE MARCHÉ BOURSIER

Entreprise pionnière, Medical Intelligence trace les premières limites d'une industrie naissante alliant télécommunications, biométrie, intelligence artificielle, géolocalisation et alertes automatisées. « Ce que l'on fait, c'est de la télé-sécurité humaine » explique-t-il, en précisant qu'il avait même fallu inventer le mot ! Une nouvelle industrie dans laquelle il se voit déjà leader non seulement en matière de malaises cardiaques, mais aussi en ce qui regarde la maladie d'Alzheimer (sa prochaine cible) et un autre domaine en santé humaine, qu'il ne veut pas dévoiler immédiatement, mais qui touche des millions de gens. Des ambitions qui nécessitent évidemment un montage financier dans les très gros chiffres.

Déjà, pour le développement de l'appareil, il a investi au-delà de 2 millions $ et ce, en ayant recours à aucun capital de risque : « Net Création a financé 100% de Medical Intelligence actuellement », confirme le fondateur. Une donne qui pourrait cependant changer. La compagnie ne demeurera pas leader en télé-sécurité humaine sans compter sur un important apport en capital et son fondateur ne nie pas que la possibilité de devenir une compagnie publique est bien réelle : « Effectivement, un prospectus a été émis le 18 août pour un CPC avec Medical Intelligente ».

Mais sa plus grande peur, actuellement, ne rime pas avec l'argent. Une entrée en bourse, il en a déjà une à son actif ! « C'est de ne pas bien pouvoir saisir les bonnes opportunités dans le bon ordre », répond posément Louis Massicotte. « Mais j'ai la certitude que le choix de la France est bon. » Et après la France ? « Sans doute un autre pays européen. »

Pour l'instant, personne ne sait combien de Français deviendront propriétaires (à 555 euros à l'achat, en plus de mensualités de 35 euros/mois, afin d'être branché au réseau de l'Unité mobile pour la douleur thoracique) de l'innovation de Medical Intelligence. Nous le saurons probablement dans le prolongement du deuxième trimestre de 2005, date où le début de la commercialisation en France est prévu.

« 10 000 Français par semaine
survivent à un infarctus »

« 10 000 Français par semaine survivent à un infarctus », soumet cependant dans l'enthousiasme l'homme d'affaires qui compte aussi sur le fait que l'équivalent du système d'appel d'urgence 911 en Amérique s'étendra bientôt à l'ensemble de l'Europe. (En Europe, il faut cependant composer le 112. Le système est déjà fonctionnel dans toute l'Espagne et partiellement en France.)

« Avec Orange, nous avons pour l'instant une entente pour le projet-pilote en France », explique-t-il encore. Mais si vous lui demandez s'il a l'intention de renouveler son partenariat avec cette multinationale des télécommunications, Louis Massicotte arbore un large sourire.

Tout cela nous mène bien loin du jeune homme qui avait vingt ans et qui, avec une formation en littérature et en philosophie, démarrait à Québec Pub Création, une agence publicitaire. Comme plusieurs, Internet le détournera de ce qu'il avait prévu. Il créera Net Création, puis une société spécialisée en intelligence artificielle appliquée à la linguistique aujourd'hui cotée à la bourse : NStein Technologies, dont son ami Mario Girard est l'actuel président. « Je participe encore au capital de NStein, mais je ne siège plus à son conseil d'administration… Où je me vois dans cinq ans? C'est la compagnie Medical Intelligence qui sera ma priorité », précise-t-il, en attendant, au terminus Berri, l'autobus de 19 h 00 qui le ramènera dormir à Québec, d'où il reprendra pourtant un avion dès le lendemain… vers Montréal, en transit pour Paris.

www.medicalintelligence.ca


Entrevue réalisée par Daniel Allard
Membre du Regroupement des professionnels de l'exportation (REPEX)

Dans le sillon d'Antenne Québec, il voit déjà une
« Place de France » regroupant dans la capitale des Délégations générales de Régions de France

À Québec, le 12 mars 2004, Me François-Xavier Simard Jr. a été reçu officier de l'Ordre national du Mérite français, en présence du Consul général de France à Québec en lieu et place du président de la République française. Un événement rare, voire exceptionnel, pour un Québécois. En lui conférant cette haute distinction, le gouvernement français tenait à lui témoigner sa reconnaissance pour son action remarquable, tout au long de sa carrière, au service de l'approfondissement des relations franco-québécoises. Mais c'est surtout son initiative de créer Antenne Québec qui lui vaut l'attention des membres du comité du Prix rayonnement hors Québec de la Chambre de commerce de Québec pour 2004-2005.

Bien que la France compte 22 régions et autant de Conseil régional, une seule est solidement dotée d'une représentation officielle au Québec depuis plusieurs années, soit la Région Rhône-Alpes (grâce à un organisme qui se nomme ERAI, pour Entreprises Rhône-Alpes International, basé à Montréal). L'Alsace et l'Anjou comptent aussi sur une forme officielle de représentation via des ententes avec la CCFC, alors que le Poitou-Charentes avait pu faire de même, jusqu'à récemment, dans la région de Sherbrooke, dans le sillage de la tenue, il y a quelques années, de Futurallia, dans cette ville. Bref, il y a encore beaucoup à faire en matière de développement des liens économiques avec la France et toute la Francophonie, lui y croit, et ce n'est pas d'hier que cet avocat de Québec s'investit à l'ouvrage. L'homme est également membre du Forum Canadien sur les investissements à Paris, du Club Économique France-Québec et est administrateur, membre du comité exécutif et vice-président Europe du Forum Francophone des Affaires. Président depuis bientôt trois ans de la section de Québec de la Chambre de commerce française au Canada (CCFA), il est également membre du Bureau National de cette Chambre, dont la mission corporative est d'accompagner les sociétés françaises désireuses de développer leurs affaires nord-américaines, en prenant assises au Canada, et plus particulièrement, au Québec. Fonctionnant sous le mode fédératif, la CCFC compte actuellement quatre sections à travers le pays : Montréal (où se trouve le bureau chef), Toronto, Vancouver et Québec). Sous sa présidence, monsieur Simard a mis de l'avant un événement annuel qui connaît un succès grandissant, tant en France qu'au Québec, soit le Prix d'Excellence en Affaires Québec-France, soulignant la performance d'un partenariat réussi entre une entreprise québécoise et une entreprise française. Le duo Advitech et Advidia a remporté les grands honneurs de la 4e édition du prix, à l'occasion d'un gala au Château Frontenac, le 21 octobre 2004, lors duquel le nouveau consul général de France à Québec, François Alabrune, a d'ailleurs savoureusement souligné son appréciation du travail de l'équipe de maître Simard et de la CCFC en se demandant sous le ton de l'humour si le consulat « avait encore sa place à Québec »!

Au cœur de la relance de la Chambre de commerce française au Canada, section de Québec, et plus récemment du démarrage d'Antenne Québec - un projet de ladite Chambre qui s'inscrit dans le positionnement international de la ville de Québec en offrant une représentation institutionnelle pour chacun des conseils régionaux des différentes régions françaises à Québec – François-Xavier Simard voit déjà une « Place de France » regroupant dans la capitale des Délégations générales de Régions de France ! « (…)et pourquoi Barcelone, la Bavière, ne feraient-elles pas la même chose ? », lance enthousiaste ce personnage qui ne se prive pas d'imaginer jusqu'à une « Place des régions », à Québec, pour 2008 !

Mais commençons par Antenne Québec !

POURQUOI ANTENNE QUÉBEC ?

« Antenne Québec, c'est un pas important dans le positionnement international de Québec », explique-t-il en rappelant son ambition d'aller au-delà des Accords-cadres France Québec conclus entre les premiers ministres Jean Charest et Jean-Pierre Raffarin en 2003.

D'abord un lien facilitant la représentation institutionnelle des quelque 20 régions françaises avec le Québec, sa capitale, et la porte d'entrée stratégique sur les Amériques qu'elle constitue, Antenne Québec cherchera également à augmenter le nombre d'entreprises françaises implantées dans la zone économique Québec-Chaudière-Appalaches. « Ce n'est pas un hasard si plus de 300 entreprises françaises ont implanté leur siège canadien au Québec, car non seulement sa population est bilingue et qualifiée, mais les coûts d'exploitation y sont les plus faibles en Amérique du Nord (9 % de moins qu'aux États-Unis, selon une étude KPMG, 2003) », justifie le dépliant corporatif d'Antenne Québec qui est déjà imprimé. Mais la majorité de celles-ci sont dans la région métropolitaine de Montréal !

En tant qu'association à but non lucratif rattachée à la section de Québec de la Chambre de commerce française au Canada, sa volonté première sera de développer les échanges franco-québécois dans le cadre d'une approche biculturelle. Antenne Québec apportera d'ailleurs toute l'expérience et le sérieux qui font la réputation de la CCFC depuis plus de 30 ans. Recherche de partenaires, services de traduction, assistance aux foires et congrès, études de marché, organisation de missions de prospection, service de domiciliation, etc., autant de services auxquels tenteront de répondre l'équipe d'Antenne Québec.

Installée dans la capitale, Antenne Québec tablera évidemment sur cette valeur ajoutée que représente l'accès privilégié aux ministères et organismes publics et parapublics du gouvernement du Québec. Antenne Québec offrira également un réseau de fournisseurs accrédités «qui seront plus que des consultants», explique M. Simard. Son objectif : compter sur une vingtaine d'entreprises partenaires (une dizaine était déjà trouvées au moment de l'entrevue). Outre le personnel permanent d'Antenne Québec, il faut savoir que les régions françaises pourront également déléguer des ressources humaines à l'organisme.

Si l'argent est déjà au rendez-vous, grâce à un significatif engagement sur trois ans du Sénat français, à l'heure où nous écrivons ces lignes, Antenne Québec doit encore se trouver un directeur avant de véritablement démarrer. Mais le processus d'embauche est très avancé et c'est probablement tôt en novembre que nous connaîtrons le nom de la personne à qui M. Simard, à titre de président de la section Québec de la CCFC, confiera cette responsabilité. C'est également en novembre 2004 qu'il prévoit l'ouverture officielle simultanée, à Paris et à Québec, d'Antenne Québec.

Beaucoup plus en amont en matière d'appuis aux entreprises, Antenne Québec ne doit d'ailleurs pas être vue comme une initiative concurrente au Centre d'affaires européennes au Canada présentement mis en place à l'initiative de Réjean Couture dans la région de Montréal. « Je connais M. Couture. Nous travaillons étroitement ensemble », rassure F.-X. Simard.

PRÊT À GARDER LA BARRE… S'IL LE FAUT !

Après trois ans de présidence à la section de Québec de la CCFC, se voit-il toujours à la barre pour une quatrième année ? C'est au 30 avril 2005 que sa troisième année de présidence prendra fin et « dans son livre à lui », il ne cache pas qu'il aimerait bien laisser une organisation en santé. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il aimerait bien tirer sa révérence avec l'esprit tranquille, mais qu'il gardera la barre du navire une autre année s'il le juge nécessaire pour le bien de l'organisme.

PLG PREND DE L'EXPANSION EN AMÉRIQUE DU SUD

Le rayonnement à l'international ne s'arrête pas qu'aux strictes activités de son cabinet d'avocats, dans le cas de M. Simard. Parce que Joli-Cœur Lacasse Geoffrion Jetté St-Pierre, s.e.n.c. est aussi partie prenante de PLG. Pour la période de 2000 à 2002, il a d'ailleurs été président du Pannone Law Group, g.e.i.e., un groupement européen d'intérêts économiques regroupant environ 750 avocats, tant en Europe qu'en Amérique du Nord et du Sud et oeuvrant dans le domaine des affaires et pour lequel il est toujours membre du conseil d'administration depuis 1995.

« Pour PLG, l'ouverture d'un bureau est en projet en Europe de l'Est », explique-il encore. Mais c'est en Amérique du Sud que PLG confirme actuellement sa capacité d'expansion puisque des bureaux ont été ouverts récemment au Brésil (Rio et Sao Paulo), en Uruguay (Montevideo), ainsi qu'au Costa Rica (San José) et que l'Argentine reste toujours une cible, malgré des efforts infructueux jusqu'ici. « Si on pouvait faire la même chose aux États-Unis », ajoute un F.-X. Simard qui, manifestement, ne se satisfait pas des alliances qu'il a déjà avec des cabinets d'avocats des USA et qui aimerait bien y compter un partenaire totalement intégré à la méthode Pannone Law Group.

Me François-Xavier Simard Jr. est avocat-associé et directeur du Département des Affaires Internationales du cabinet d'avocats Joli-Cœur Lacasse Geoffrion Jetté St-Pierre, s.e.n.c., qui a des bureaux à Québec, Montréal et Trois-Rivières. La mission spécifique du département est d'agir à titre de structure d'accueil de sociétés étrangères désireuses de développer leurs affaires nord-américaines, en prenant assises sur le Québec et de structures d'accompagnement de sociétés québécoises dans leurs efforts de développement des marchés étrangers. Ses responsabilités professionnelles l'ont amené à séjourner environ dix jours par mois en Europe au cours des huit dernières années et, plus particulièrement en France, même si parfois, ses activités professionnelles l'ont amené à séjourner au Royaume-Uni, en Espagne, en Belgique, en Suisse, en Italie et au Luxembourg. Et avec le démarrage imminent d'Antenne Québec, ce n'est pas demain qu'il va cesser d'accumuler les vols transatlantiques et les occasions de maillage économique entre le Québec et l'Europe.

(Fait à Québec le 29 octobre 2004).


Entrevue réalisée par Daniel Allard

« Gratia Dei. Les Chemins du Moyen Âge » ouvre grand les chemins de l'international pour le Musée de la civilisation

Lorsqu'il y a maintenant plus de quatre ans, la directrice générale du Musée de la civilisation enclenchait le processus de réalisation de l'exposition Gratia Dei. Les chemins du Moyen Âge, peu de personnes savaient que cette institution muséale démarrait son plus grand et ambitieux projet à caractère international. Parce qu'il s'agissait d'abord de convaincre des institutions européennes prestigieuses de collaborer à une exposition dont le Musée de la civilisation garderait la maîtrise d'œuvre et, qui plus est, ferait l'objet d'une tournée internationale. Oui, il fallait une audace rare pour convaincre des spécialistes de la période médiévale que des gens de Québec pouvaient réussir une synthèse en exposition de cette lointaine période historique. Le Musée de la civilisation jouit déjà d'une reconnaissance hors frontières pour la qualité de ses productions muséologiques et muséographiques, mais de là a s'imposer dans le monde du Moyen Âge ! Ce sera pourtant sous la direction du Musée de la civilisation de Québec, que cinq prestigieux musées européens auront développé un concept d'exposition synthétisant cinq cents ans d'histoire médiévale : le Museo Arqueologico Nacional de Madrid (Espagne), le Westfälisches Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte de Münster (Allemagne), le Museum Catharijneconvent (Pays-Bas), le Musée d'Aquitaine de Bordeaux (France) et le Trésor de la cathédrale de Liège (Belgique).

Il faut aussi savoir qu'outre les musées collaborateurs précités, les objets de cette exposition (au nombre de 350) proviennent de nombreuses autres institutions dont, le Musée municipal de l'Évêché de Limoges, le Musée dauphinois de Grenoble, le Musée de l'Armée de Paris, le Musée du Moyen Âge de Cluny, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d'art de Joliette et de l'Université Laval ainsi que des propres collections du Musée de la civilisation. C'est ainsi que si le public québécois a découvert des pièces en provenance de l'étranger et dont un très grand nombre n'avait jamais été présenté en Amérique, la réciprocité est aussi vraie et que nos propres trésors pourront être vus à l'étranger.

Faire du musée qu'elle dirige une institution muséale incontournable dans le circuit international des expositions à caractère historique et social, c'est aussi une priorité que Claire Simard s'était fixée. Un musée qui ne se contente pas de recevoir des expositions de l'étranger, mais qui initie des projets originaux et audacieux, mettant en vedette la créativité, la compétence et l'originalité québécoises.

« Oui, cette exposition, ce fut une des premières décisions à mon arrivée… Je voulais donner une plus grande ampleur internationale au Musée… La majorité des pièces présentées n'avaient jamais traversé l'Atlantique, vous savez ! Cette exposition est celle qui a sollicité la plus grande participation de musées étrangers de notre histoire. Elle est celle qui circule le plus également à l'étranger. Et une publication de l'Association des musées américains a également été réalisée (AMA) », explique Claire Simard, en entrevue exclusive, le jour même de l'annonce de sa nomination comme finaliste du prix.

Pourquoi cette exposition est différente des autres ? « Elle sera dans l'histoire du musée celle qui marque la nécessité de faire circuler les expositions hors les murs de la ville de Québec. » Elle donne aussi du poids au son projet de faire de la ville de Québec une porte d'entrée des Amériques pour les musées des autres continents.

Lors de sa présentation au Musée de la civilisation, du 21 mai 2003 au 28 mars 2004, l'exposition Gratia Dei. Les chemins du Moyen Âge a été vue et appréciée par 435 000 visiteurs, dont 30% en provenance hors Québec, une majorité d'Américains, d'Européens et de Canadiens, mais aussi en provenance de tous les continents. Mais que sera le bilan une fois la tournée internationale terminée ? Présentée du 22 mai au 15 août 2004 au Public Museum of Grand Rapids, Grand Rapids Michigan (USA), l'exposition cumule déjà les succès à l'étranger. Et ce n'est pas terminé : elle sera au Westfälisches Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte, à Münster, en Allemagne, du 16 octobre 2004 au 4 janvier 2005, à l'Église Saint-Antoine de Liège, en Belgique (Musée de la vie Wallonne) du 12 février à août 2005 et au Musée d'Aquitaine, à Bordeaux, en France, du 6 octobre 2005 au 16 janvier 2006. Et une quatrième présentation est en négociation pour un passage à Rotterdam.

Outre l'exposition, une publication éponyme sous la direction du professeur Didier Méhu a été produite et traduite en anglais et en allemand pour accompagner la tournée. Cette publication a d'ailleurs reçu une mention spéciale, cette année, de la part de l'Association des musées américains. Un jeu électronique accompagne aussi la tournée. Cette création québécoise, réalisée par Studios Art Média, intéresse déjà des musées d'un peu partout dans le monde. Et le disque Les chemins du Moyen Âge produit par l'Ensemble Memoria de Québec sera une belle contribution à la diffusion du talent de musiciens de la région de Québec.

Le musée qu'elle dirige depuis l'été 2001 vient par ailleurs de signer des protocoles d'entente avec l'École du Louvre et l'Université de Montréal visant à faciliter les échanges d'informations de savoir-faire et de services entre le Musée de la civilisation et les professeurs, chercheur et étudiant des deux autres institutions. Une entente qui s'est inscrit dans la philosophie même du musée qui consiste à participer activement à l'avancement de la recherche en muséologie, tant sur la scène internationale que national, en s'associant à des organismes reconnus pour leur grande expérience.

En mars 2004, elle a aussi eu à se rendre au Brésil, afin de présider l'atelier Comment les musées peuvent-elles expliquer les évolutions multiples du passé et le brassage actuel des populations, lors du congrès annuel de l'Association internationale des musées d'histoire.

L'année 2004 est donc, pour la directrice générale, une date charnière pour donner au Musée de la civilisation une visibilité accrue dans le circuit des grandes institutions internationales.

ELLE EST AUSSI IMPLIQUÉE DANS LE PROJET DE CITÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE DE L'IMMIGRATION DE PARIS

En marge de la petite cérémonie lors de laquelle la Chambre de commerce de Québec lui faisait l'honneur d'être finaliste pour le mois de septembre du Prix rayonnement hors-Québec, madame Simard avait aussi plaisir à raconter son récent voyage à Barcelone, où elle avait prononcé une conférence sur l'immigration et la responsabilité sociale des musées. Un thème qu'elle aura aussi l'occasion d'aborder prochainement à Paris, à l'invitation des instigateurs d'un projet fascinant : « La France va créer une Cité nationale de l'histoire de l'immigration, à Paris. C'est l'ancien ministre Toubon qui a été nommé en charge de ce projet par le premier ministre Raffarin… Et quand M. Toubon a choisi de visiter trois villes nord-américaines, c'est New York, Washington et Québec qu'il a choisi pour s'arrêter. Pourquoi Québec ? Tout simplement parce que notre expertise est dorénavant reconnue internationalement. »

À titre de directrice générale, Claire Simard assume l'encadrement et le développement non seulement du Musée de la civilisation, mais également du Musée de l'Amérique française, de la Réserve de la capitale nationale, du Centre d'interprétation de Place-Royale et de la Maison Chevalier. Son cheminement de carrière montre qu'en 1981-82, dans le cadre d'un programme d'échange de fonctionnaires entre la France et le Québec, à titre d'adjoint au directeur général du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, elle avait participé de près à deux manifestations muséologiques, dont une : Comment va la presse ?, aurait assurément du succès, si elle était reprise au Québec, un quart de siècle plus tard ! Mais ses projets actuels la conduisent plutôt sur le thème de Dieu (2005) et de l'Indonésie (2006).

C'est dans le cadre de la soirée du Gala des Grands Québécois que le Prix Rayonnement Hors Québec, parrainé par Développement Économique Canada, est remis. C'est une distinction qui existe depuis 1995 et salue les gens d'affaires qui, par leurs réalisations et leur dynamisme, contribuent au rayonnement de Québec à l'étranger.


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