CHRONIQUE "TI "
Quand la télévision migre vers le WEB
2006-11-02


Par Jacques Pigeon
Chroniqueur
jpigeon@elara.ca

Je déjeunais avec un ami, l’autre midi, lorsqu’il m’a demandé, à brûle pourpoint : « Dis donc, Jacques, qu’est ce qui se passe en TI de ces temps-ci ? » Après un court moment de réflexion, je lui ai répondu : « Regarde et écoute attentivement les nouvelles à la télévision américaine et tu auras la réponse. »

 

Premier élément. La plupart des chaînes américaines vous permettent d’écouter simultanément, ou en différé, les bulletins d’information qu’ils diffusent aux heures de grande écoute. On vous dit d’entrée de jeu que vous pourrez ré écouter le bulletin quand bon vous semblera. Idem pour beaucoup d’émissions d’affaires publiques comme mon émission favorite sur PBS, Frontline. Sur le site www.pbs.org vous trouvez l’essentiel de l’émission sous la forme d’une série de clips de quelques minutes. Tout cela en plus d’une documentation abondante sur le sujet traité. Une des dernières émissions que j’ai vue traitait des cinq territoires pakistanais, frontaliers à l’Afghanistan, où tous les hommes sont des soldats et où règnent encore des chefs de tribus aux allégeances… flottantes. PBS a eu la bonne idée de reprendre les textes que Winston Churchill, jeune journaliste de 23 ans, envoyait alors à son journal. Ces textes, toujours d’actualité, nous aident à comprendre pourquoi il est si difficile, pour des occidentaux comme nous, d’opérer dans des contrées où la trahison et la violence sont des vertus.

 

Deuxième élément. Plusieurs fois, durant le bulletin de nouvelles, le présentateur – ou présentatrice dans le cas de CBS News – renvoie les téléspectateurs soit au site Web de l’émission soit à celui d’un partenaire, pour obtenir de plus amples informations sur les sujets traités dans le bulletin d’actualités.

 

Une conclusion vient spontanément à l’esprit : télévision et Web ne seront bientôt plus qu’un. La convergence entre les deux médias s’accélère et la numérisation va faire le reste. La télévision que nous avons toujours perçue comme un média d’abord de divertissement se fond avec l’ordinateur personnel qui sert, lui, à combler nos besoins d’information. Le moteur de cette convergence se retrouve dans les contenus qui, à leur tour, deviennent le plus grand facteur de croissance du Web.

 

En effet, ce ne sont plus tellement les nouvelles découvertes technologiques qui transforment le monde. L’ordinateur personnel a 25 ans et le Web 16 ! Ce sont les nouvelles utilisations de ces technologies qui modifient nos habitudes de vie.

 

 Ce ne sont plus tellement les nouvelles découvertes technologiques
qui transforment le monde,
mais les nouvelles utilisations de ces technologies.

 

L’achat récent de You Tube par Google est une autre manifestation du phénomène. Google a déboursé 1,650 milliard $US pour acquérir un site Internet qui ne fait pas d’argent ! Certains y ont vu un retour à la bulle technologique de la décennie précédente. Mais, comme l’a si bien dit le pdg de Microsoft, Steve Balmer : « Si vous croyez que l’avenir de la télévision passe par là, c’est un bon achat. » Évidemment, personne ne connaît la réponse à cette question !

Une chose est cependant évidente : il était difficile de croire, il y a quelques années, que le successeur du PC serait le téléphone portable. Aujourd’hui, la plupart des téléphones sont équipés de caméras, plusieurs permettent le visionnement de vidéo clips. Les « Love Bites » qu’un producteur américain voulait produire à partir du concept « Un gars une fille », c’était çà. 

L’an prochain, proclame-t-on, les chaînes de télé y seront accessibles  Qui l’eut cru ?

 

Autre indice. Le secteur des TI qui explose est celui des applications destinées au téléphone portable : sonneries, jeux, vidéo de toutes sortes. Airborne Entertainement de Montréal (3575 St Laurent) en est un bel exemple.

 

Que faut-il conclure ?

 

Le phénomène de numérisation bouleverse tout et fait exploser les modèles d’affaires. Les frontières entre des secteurs industriels bien établis comme les télécommunications et la radiodiffusion perdent leur sens. L’avènement des chaînes spécialisées a fragmenté les auditoires. L’accès aux contenus par des multiples terminaux, ordinateurs, téléviseurs, portables et appareils de type iPod est en voie de démolir la charpente de la télévision qu’est la grille horaire et le modèle concurrentiel qui y est soudé.

 

Ce sera un mal pour un bien si les grands vainqueurs sont les producteurs de contenus.

 

Écrivez-moi à : jpigeon@elara.ca

 

Fait à Montréal le 31 octobre 2006.

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